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In Her Words: Heather Culp

6 years ago by

Photos Kate Berry

Vous avez peut-être vu l’article de vendredi dernier sur le déménagement de Lynette de Londres à New York, et toutes les difficultés liées à un tel changement. On voulait poursuivre en vous offrant le témoignage de Heather, qui s’est rendu compte que New York devenait trop pour elle et qu’il fallait fuir… jusqu’à une géonef. Vous ne savez pas ce que c’est ? Elle va tout nous expliquer !

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Après avoir vécu plusieurs années à New York, j’avais l’esprit agité. J’en étais arrivée à un stade où je n’étais plus intéressée par toutes les activités culturelles ou la vie nocturne, ces activités dans lesquelles New York surpasse toutes les villes du monde. A la place, je me suis retrouvée à rester chez moi, j’ai pris un lapin nain, je me suis renseignée sur la médecine naturelle, j’ai collectionné des plantes et de temps en temps je sortais de la ville, ou j’allais à la plage ou à Long Island pour y trouver de l’eau de source. J’ai commencé à rêver de déménager au Nouveau Mexique et je me suis renseignée sur les terrains sur internet. J’ai commencé à fantasmer une vie à la campagne, dans une maison construite à la main, j’ai collectionné des livres et des photos de fermes et de communautés des années 60 et 70. Une nuit, je suis allée dormir dans la maison d’un ami à Long Island – je traversais un mauvais moment et j’avais besoin de me retrouver. On nous avait donné des champignons, quelque chose que je n’avais pas testé depuis des années mais j’ai soudainement été tentée. Je pense que ce type de médecine peut être vraiment positif et puissant, mais ce n’est pas quelque chose que je pratique. J’ai eu une sorte de vision : il était temps pour moi de quitter la ville et de vivre plus proche de la nature. Le lendemain matin, j’ai reçu un message d’un amie d’enfance qui possédait une maison perdue dans la montagne à Taos, Nouveau Mexique. J’ai saisi ma chance. On nous a proposé de prendre soin d’une géonef et un mois plus tard, mon copain et moi avions tout vendu, échangé le Scion pour un 4×4 et emménagé dans une géonef sans jamais l’avoir vue.

Une géonef est une maison conçue spécifiquement pour y vivre en autonomie, créée à partir de matériaux naturels, recyclables et économiques disponibles – la nôtre était construite dans les montagnes de Sangre de Cristo, en bois et en adobe avec des pneus recyclés et du verre pour l’isolation. Il y avait d’immenses velux surplombant la vallée – une vue magnifique – qui apportait de la lumière à un potager d’intérieur où on faisait pousser des plantes pendant tout l’hiver ! Elle était construite pour être fraîche en été et chaude en hiver. Les fenêtres avaient été particulièrement réfléchies (il y en avait même au-dessus du lit pour regarder les étoiles), facilitaient la circulation de l’air, et il y avait un four à bois pour les rares fois où il y avait plusieurs jours gris d’affilée. La géonef avait un système de récolte d’eau de pluie et des eaux usées. La nôtre avait même une citerne un peu bizarre mais jolie dans la salle de bains, avec une cascade de cristal pour oxygéner l’arrivée d’eau.

Il y a autant de façons de vivre hors du réseau d’électricité qu’il y a de vivre avec. Notre géonef avait un système d’énergie solaire assez minimaliste, ce qui était parfois difficile puisqu’il fallait avoir conscience de l’énergie que nous consommions. Mais en réalité, ce n’est difficile que si on s’attend à vivre la même vie qu’à New York, en restant éveillé jusqu’à 4h du matin et en utilisant différentes sources d’énergie en même temps – machine à laver, sèche-linge, ordinateur, sèche-cheveux, etc… Et il est tout à fait possible de vivre cette vie sans être relié au réseau d’électricité mais il faut un système solaire plus puissant que le nôtre, ou un générateur.

Notre cas était unique, même pour une géonef hors réseau électrique, puisqu’elle faisait partie de la première communauté de géonefs appelée REACH, développée par un architecte expérimental, Michael Reynorld. Maintenant il y a des communautés de géonefs plus grandes sur la mesa mais REACH est particulier puisque toutes les maisons sont construites à flanc de montagne, jusqu’à environ 3000 mètres d’altitude. Il faut emprunter une piste sur quelques kilomètres avant d’atteindre un palier où la route devient encore plus escarpée : le 4×4 est indispensable. Et il faut être un bon conducteur car cette piste est dangereuse, un peu comme si on roulait dans le lit d’une cascade à sec à certains endroits. La première fois que je l’ai empruntée, j’étais très inquiète – le père de mon ami m’avait appris comment faire mais il faut vraiment le faire soi-même, et ce n’est pas le moment d’être peureux. Il faut aussi faire attention à la boue quand il pleut, et quand il neige, le seul moment d’atteindre la maison est de marcher le dernier kilomètre dans la neige !

En arrivant, je n’ai pas tout de suite pris la mesure de la situation, c’était terrifiant au début ! Mais ensuite il s’est produit une immense transformation en moi, grâce à la destruction puis à la reconfiguration progressive de mon mode de vie. Mon rythme a immédiatement changé en m’installant dans la nature profonde. Il y avait naturellement beaucoup de challenges mais c’était aussi magique de vivre lentement, en étant connectée avec la terre. Je me suis aussi mise en phase avec les rythmes circadiens et j’ai commencé à dormir et à me lever avec le soleil. Il n’y avait pas de raison de se presser, et les choses qui auraient été synonymes d’ennui ou de corvée en vivant en ville sont devenues des espaces de méditation. Marcher un kilomètre dans la neige, de nuit, c’est une belle randonnée pendant laquelle je me connecte aux étoiles et au ciel comme je ne l’ai jamais fait auparavant. Je suis tombée passionnément amoureuse de Taos, des montagnes de Sangre de Cristo, des pins, de la beauté et de la solitude en vivant en harmonie avec la terre. J’ai enfin commencé à pratiquer la méditation sérieusement et quotidiennement et j’ai débuté un apprentissage en phytothérapie.

Grâce à cette expérience, je me suis rendu compte à quel point j’étais dépendante d’un système qui ne peut pas durer, qui fait plus de mal que de bien à la planète, et de la quantité d’argent que je dépensais pour des choses dont je n’avais pas vraiment besoin et qui ne me rendaient pas vraiment heureuse. J’ai découvert à quel point il était facile de prendre confiance en soi et de vivre conformément à la nature, et quelle paix et joie cela m’apportait. Vivre ici m’a immédiatement rendue consciente de mon empreinte. Par exemple, personne ne vient chercher nos déchets, donc c’est plus facile d’en produire moins. Si vous n’avez que l’eau de votre système de récolte de pluie, vous faîtes attention à ce que vous consommez et vous en stockez lorsque c’est nécessaire. Je pense que, en tant que culture, on doit passer à un paradigme de vie plus en lien à la nature, autosuffisante, avoir nos propres sources d’énergie, faire pousser (au moins en partie) notre propre nourriture et nous soutenir mutuellement au lieu de s’appuyer sur un système qui sert surtout à nous extorquer de l’argent et ne prend pas souvent notre intérêt à coeur. Je suis inquiète lorsque je vois que la vision politique d’un futur “durable” inclut le dangereux réseau internet 5G et un réseau électrique intelligent où nous serions tous connectés. Je ne pense pas que nous en ayons besoin et je crois que nous pouvons observer la nature pour avoir les meilleurs exemples de mode de vie. J’ai découvert que la simplicité est reine et que less is more.

Prendre du recul par rapport à mon ancienne vie et tout abandonner m’a vraiment donné l’opportunité de tout inventorier et de ne réintroduire que ce qui est vraiment important – c’était une belle opportunité de me mettre en phase avec mes valeurs. Pour moi, il s’agit de mes relations personnelles et de la communauté, d’un lieu avec la nature et avec la terre, la paix et la joie et avoir un travail qui ait du sens et en harmonie avec mes valeurs. J’ai de l’expérience en photographie et en art mais j’ai aussi toujours été intéressée par la médecine naturelle et la spiritualité – j’ai toujours été une chercheuse. Après Taos, je ne savais pas ce que je voulais faire. Mes anciens objectifs professionnels ne me satisfaisaient plus. En un sens, les recherches et le cadre de ce qui est devenu Mercado Sagrado étaient déjà là, quelque part, donc quand Carly et moi on s’est vues à Topanga Canyon, la magie a opéré et le projet a suivi. C’était comme un mélange chimique de nos expériences combinées avec nos espoirs idéalistes, nos rêves de vie et la construction de la communauté de nos rêves – et un moyen de soutenir les artistes et les guérisseurs qui partagent nos valeurs. Évidemment, une part de la recette consiste à accepter de ne pas contrôler l’expérience et le processus – une fois que des projets comme Mercado Sagrado existent, ils prennent une existence propre et on ne peut rien faire d’autre que de rester présent, pas après pas, pour pousser le plus processus le plus haut possible. C’est ce que j’espère faire.

4 comments

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  • Love this ? Thank you for your sharing, it reflects so much of what I have experienced and see in others… this incredible recalibration and healing that can happen when immersed in nature and her natural rhythms. ??

  • Bonnefon 23 juin 2018, 3:36 / Répondre

    Passionnant ! Quel changement de vie !
    (Attention la traduction en français est approximative).

  • Cher Atelier, merci beaucoup pour ces parcours très inspirants mais la traduction française est mal réalisée ces derniers temps et gâche le plaisir de découvrir tous ces jolis articles…

  • Veronica 25 juin 2018, 12:39

    thank you for this note! we are working on getting the french translations up to speed! apologies for any frustrations in the meantime. xxV

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