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In Her Words: Gemma Burgess on Miscarriages

5 years ago by

Une grossesse sur trois s’achève par une fausse couche. C’est ce que je me suis dit quand j’ai eu ma première fausse couche, au début du mois de janvier 2017. J’avais deux petits garçons, alors âgés de cinq et presque trois ans. C’était ma troisième grossesse. C’est la vie, selon les statistiques. Un petit curetage plus tard et je me suis réveillée à l’hôpital, vide, à bavarder avec les infirmières. J’ai décidé de ne pas être triste, donc je ne l’étais pas. Tout va bien ! ça ne se reproduira pas.

Ma deuxième fausse couche, environ cinq mois plus tard, était donc un choc. Je ne suis pas le genre de personnes qui a deux fausses couches à la suite, ai-je dit avec désinvolture à mon mari. Ça ne me ressemble tellement pas. Et pourtant, depuis que j’avais fait pipi sur un bâton, j’avais une sensation étrange – pas vraiment des crampes, plutôt la conscience de quelque chose. Tard dans la nuit, dans le lit, je me concentrais dessus avec une petite pointe d’angoisse. Mais je me rassurais calmement, parce que c’est mon truc de me rassurer calmement. C’est même ma devise. Tout va bien se passer.

Et puis, tôt dans la matinée en été, la conscience s’est transformée en légères crampes, puis en crampes intenses, puis en légers saignements, intenses saignements et puis en horribles saignements, les pires saignements que vous pouvez imaginer. Des saignements qui traversent une serviette, une culotte et un jogging en 15 minutes, des saignements épais, des saignements qui ont un but. Il n’y avait pas besoin d’opération pour l’enlever cette fois. Il s’enlevait tout seul. Ça a pris longtemps. C’était très douloureux. (Si un jour vous avez le choix entre un curetage ou bien “laisser la nature suivre son cours”, choisissez le curetage. La nature est une pute.)

Après ma deuxième fausse couche, je me suis sentie mal à un point que je n’avais jamais senti. Je me suis dit que c’était les hormones et qu’il fallait que j’attende que ça passe. Un matin, je me suis assise à mon bureau pendant une heure, à regarder dans le vide, avant de retourner dans le lit et de fermer les yeux. Ce n’est pas la fin du monde, je me répétais avec sévérité. Tu as une famille. Tu as des délais à respecter. Si tu n’écris pas, tu n’as pas de carrière. Lève-toi et persévère. (L’amour vache !)

Je me suis levée. J’ai persévérée. J’ai gagné un prix de la Writers Guild of America pour un script de comédie. Je postais sur Instagram les choses qui me faisaient sourire. Je suis allée à LA et j’ai vendu une nouvelle émission télé. Je suis rentrée à New York et j’ai écrit le pilote. J’ai passé des coups de fils, je suis allée à des rendez-vous, j’ai fait des blagues. (L’autre chose à laquelle je suis bonne, à part me rassurer, c’est de compartimenter comme une sociopathe). Un spécialiste a fait une batterie de tests et m’a dit qu’il n’y avait pas de problème, c’était juste de la malchance, allez faire l’amour.

Quand je suis tombée enceinte quelques mois plus tard, j’étais très inquiète.

Le médecin m’a dit que ma première échographie était normale. Très bon taux de HCG. Il était trop tôt pour un battement cardiaque. Revenez dans une semaine. J’ai bondi jusqu’à la maison. Mon mari me félicitait dès que je vomissais : c’était bon signe. Tout va bien se passer. La semaine suivante, le médecin a froncé les sourcils en regardant l’écran. Revenez la semaine suivante. Sept jours plus tard, c’était fini. Pas de battement cardiaque. Seulement un trou noir de rien sur l’échographie.

Mon mari était en voyage d’affaires. Je suis sortie de l’hôpital Mount Sinai, j’ai titubé sur la Cinquième avenue alors que les feuilles tombaient des arbres dans Central Park et je l’ai appelé en pleurant. Je suis tellement désolée, je répétais sans cesse. Je suis tellement désolée. Il me suppliait d’arrêter de m’excuser mais je ne pouvais pas. Je débordais de je suis désolée. J’ai envoyé des textos à mes amis. Ne m’envoyez pas de fleurs cette fois. Je ne pourrais pas le supporter.

Encore un curetage. J’étais étendue sur la table d’opération en attendant l’anesthésie, de chaudes larmes me brûlaient les yeux et coulaient dans mes oreilles. J’ai essayé de m’excuser – je n’arrive pas à m’arrêter – et puis j’ai levé les yeux vers l’anesthésiste et elle aussi, avait les larmes aux yeux. Quand ça a été fini, je ne me suis pas réveillée pour bavarder gaiement avec les infirmières. Je me suis réveillée et puis j’ai refermé les yeux.

Les mois de novembre et de décembre ont été très difficiles. Une petite voix dans ma tête n’arrêtait pas de répéter Trois ! Trois ! Qui fait trois fausses couches en une année ? C’était obscène. Ridicule. Comique. Tragique. Je continuais à me répéter : tu te sentiras mieux demain, il faut juste continuer. Mais chaque jour, je me sentais encore plus mal. La terre tremblait sous mes pieds. Je n’arrivais pas à reprendre mon souffle.

J’ai compartimenté. Beaucoup. Je ne voulais rien faire d’autre que des câlins à mes garçons ou m’échapper dans l’écriture (les délais : toujours une source de réconfort). Je ne voulais voir personne d’autres qu’un petit groupe de mes meilleures amies qui me permettaient de continuer à rire quand je voulais pleurer. Mais si elles m’interrogeaient sur les fausses couches, j’esquivais. Je ne voulais pas en parler. C’était juste trop triste.

De gentilles personnes m’ont donné des conseils. Fais de la réflexologie. Essaie l’acupuncture. Va faire examiner ta thyroïde. Prend de la coenzyme Q10. Et de l’aspirine pour bébé. Fais du yoga. Médite. Un ami m’a donné un programme de nourriture pour la fertilité, et j’ai avalé avec obéissance du lait cru et du bouillon d’os. Je ne savais pas si ça allait améliorer mes ovules. Je n’arrivais pas à m’imaginer essayer encore. Mais c’était agréable de faire ce qu’on me disait.

Un matin, je me suis forcée à aller à mon cours de Pilates, certaine que je me sentirais mieux si je faisais du sport avant de devoir partir parce de grosses larmes n’arrêtaient pas de tomber sur la machine. Je suis restée debout à l’angle des rues Prince et Broadway dans Soho et j’ai sangloté, sangloté, sangloté. J’ai appelé mon mari et je lui ai dit que je me noyais dans mon chagrin. Je pouvais entendre la peur dans sa voix tandis qu’il essayait de me réconfortait. Tout va bien se passer.

Mais ce n’était pas le cas. La chose sur laquelle j’avais toujours pu compter – mon optimisme fou et rassurant – ne pouvait rien face à un coeur plein de larmes. Trois ! Je me suis dit que j’avais de la chance d’avoir tant de choses que j’aimais : ma famille, ma carrière, mes amis, ma ville. Et je me suis dit qu’il était temps d’abandonner cette stupide devise. Tout va bien se passer ? Mais je me moquais de qui ? Pour des millions – des milliards – de gens chaque jour, les choses ne se passent pas bien. Pour les réfugiés, pour les enfants maltraités et les gens qui voient leurs êtres chers tués, et les femmes qui accouchent de morts-nés et les gens qui ne pourront jamais avoir d’enfants, aller bien peut sembler impossible. Trois fausses couches, en comparaison, ce n’était rien. Par quelle sorte de privilège insensé est-ce que je pensais que je méritais d’avoir plus que ce que j’avais ? Et un troisième enfant en plus ? Quelle extravagance ! Comment est-ce que je pouvais oser en demander plus à l’univers ?

J’ai traversé les fêtes en autopilote, anesthésiée. Nous sommes rentrés dans un New York glacial en janvier 2018. J’ai passé quelques jours à remettre les garçons dans leur routine habituelle, avec mon poids habituel au coeur. Et puis un matin, je me suis assise à mon bureau et j’ai pensé : ça suffit.

Je suis allée me balader dans l’air frais de l’hiver, j’ai levé les yeux vers les beaux immeubles, vers le ciel bleu et plat et les gens autour de moi et j’ai dit au-revoir à mes trois pertes. Je n’ai pas pleuré. Je ne leur ai pas donné de noms, je n’ai pas eu de cérémonie ou rien de dramatique. J’ai simplement dit, je suis désolée de ne pas avoir pu vous donner ce dont vous aviez besoin pour devenir des bébés.

Et je suis retournée m’asseoir à mon bureau et j’ai écrit. Et je me suis sentie mieux. Plus légère, plus lucide. J’ai joué à Devine qui c’est et préparé des gâteaux avec mes garçons pendant qu’il neigeait. J’ai lu des livres sur les Beatles. J’ai fait du sport. J’ai mangé des oeufs durs avec du beurre et du sel marin. J’ai mis du rouge à lèvres. Mon émission ABC n’a pas été retenue donc j’ai écrit une proposition pour un film, une comédie romantique sur le chagrin, et j’ai vendu deux nouveaux pilotes. Je suis sortie dîner avec mon mari. J’ai vu mes amis. Je me suis rappelée comment rire et j’ai oubliée comment pleurer.

Et je suis retombée enceinte. Plus vite que je ne m’y attendais. Je n’ovulais pas (en tout cas, pas d’après mes calculs). C’est juste arrivé. Peut-être à cause de tout ce lait cru.

J’étais très malade et très, très inquiète. L’angoisse me rendait muette avant chaque rendez-vous. J’ai attendu le plus longtemps possible avant de le dire à qui que ce soit et j’ai caché mon ventre aussi longtemps que j’ai pu. Je ne voulais pas qu’on me félicite, ou qu’on vienne me poser des questions plus tard au cas où il faudrait que j’annonce ensuite la mauvaise nouvelle. Si quelqu’un disait “quand le bébé sera là”, je changeais de sujet. Je partais du principe que quelque chose ne se passerait pas bien. Je m’excuse auprès d’Obama, mais je ne me pouvais pas me permettre l’audace de l’espoir.

Mais il y avait un battement, sur chaque écho. Puis des bras et des jambes et un petit nez. J’ai commandé une petite échographie Doppler et j’écoutais moi-même les battements, jour après jour. Puis il – un autre garçon – a commencé à donner des coups de pieds et il ne s’est pas arrêté. Il en donnait tout le temps et des forts. Je suis là, me disait-il, je suis là et je suis fort, en bonne santé et je n’irai nulle part. Je t’aime, je répondais. Je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime. J’ai retenu ma respiration pendant toute la grossesse.

Et puis, le 27 septembre 2018, il est né.

Il est parfait. Il dort sur ma poitrine quand j’écris ces lignes. Je suis si chanceuse et si reconnaissante.

Je n’étais pas sûre de vouloir en parler un jour. Je suis pudique par rapport aux grands évènements, et j’ai conscience aussi du fait que beaucoup de gens ont déjà du mal à tomber enceinte une fois, et que les fausses couches sont un sujet tabou. Mais ces deux dernières années, dès que je lisais quelque chose sur une personne qui avait survécu à plusieurs fausses couches, cela me réconfortait profondément. Donc si je peux réconforter quelqu’un qui, là tout de suite, se noie dans ses larmes, la terre tremblante sous ces pieds, alors c’est pour elle que je raconte mon histoire.

39 comments

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  • What a beautiful thought provoking piece of writing, straight from the heart of every Mum who has ever lost a baby/babies. Thank you and God Bless you and your family xx

  • Grief like a hole in the heart. Thank you for sharing, and every blessing to your family.

  • Beautifully written. I also had a miscarriage, when I finally attempted to get pregnant at age 42. I was sure it meant I’d never have a child, that I had missed my chance, but it worked out later, surprisingly. At the time, though, all the bleeding, calling my doctor (we were traveling when it happened), trying to find the hospital in the dark, in a strange city, driving around roundabouts over and over again….like a bad nightmare movie. When I got pregnant again, I was so scared to jinx it that I kept it a secret until it was really obvious, and I didn’t take any photos. But my baby is now grown up and doing well.

  • Thank you for this brave and beautiful piece.

  • I was lucky to never go through a miscarriage…but I think your essay will help those who have. Wonderfully written.

  • I had a miscarriage three months ago. I wrote, I cried, and I broke down many, many times. We named her and I still mourn her, a lot. And now that the time has come and we’ve started trying again, the fear is the most debilitating thing I have felt since the loss of our first child broke me in ways I never thought possible. Like you, stories of people who survived miscarriages and then went on to have healthy, happy babies were my jam, my mantra, my prayer. And so this will join the happy words and thoughts and bring some hope into our life. Thank you for opening up about this.

  • Those are the right words to me : What a beautiful piece of writing!! but besides your
    ability to put into words your feelings, pains and sadness, I could completely understand your horror when 3rd miscarriage was taking place. As you said, maybe it is not the end
    of the world, many other worst things happen every minute in the world, but that was your experience, your life and your non- understanding of the situation. It touched me because I tried for 10 years to become a mother., It was difficult, full of doubts about everything, very very sad and suuuper expensive (which is not less important, especially because those treatments were not part of the medical plans) but I didn’t give up and now I have a son of 26 !!! so happy to be his mother !! he is Total !

    Hugs to all mothers and to those who are trying to be, but especially to those who will never be…. life is full of other wonderful possibilities and I really mean it.

  • So beautiful. Reading from a cafe in Berlin. I’m 27, newly single, yet to embark on any baby adventures but I am truly excited and scared for what is to come, good and bad. Thank you very much for sharing, much love xxx

  • Thank you for sharing, Gemma. I’m so happy for you and your family <3

  • Thank you for this <3

  • lovely writing! i too had (two) miscarriages after a perfectly healthy pregnancy and birth with my first. after my first miscarriage, i was sad but moved passed it fairly easily. it was after my second that my world started to fall apart a bit. i also had the thought « i’m not someone who has two miscarriages! »
    when i got pregnant the third time, i was so scared and apprehensive. but she made it! she’s here and amazing.

  • Thank you for sharing. This is beautiful writing. I had a miscarriage last year. I am now pregnant again (very early) and I am terrified.

  • Gemma, your writing is so beautiful. I am thrilled for you and your family. Thank you for sharing your story.

  • If I had read this back in 2012, I would have probably bawled my eyes out, but I have come to terms with it. I had a miscarriage age 40, which was an unplanned pregnancy, but I had just experienced one pregnancy before, even if I had twins, and I was overjoyed this miracle happened, even if my ex-husband wasn’t too happy about it.
    I looked 5-months pregnant at 3 months and I had already told my family and my daughters, because it was so obvious I couldn’t hide it, then just we went to the 3-month ultrasound, something felt off in the waiting room, but I could say what. I started freaking out, but never ever thought this would happen to me.
    10 minutes later, at the same place I had watched my twin girls kicking each other’s feet 3 years before and felt overjoyed, the same thing happened to me. The doctor said, « Oh dear ».
    « No heartbeat. Just a black hole of nothingness on the ultrasound. »
    I was devastated and it took me 2 years to get over it, especially because my ex-husband didn’t support me and decided he didn’t want another child.
    I would have called him Leo and I was lucky the French twin mum community was here to help me because they were the only people who were really supportive on the forum, because so many of them had experienced several miscarriages in a row… Late multiple pregnancies left them scarred for life and even the dads posted heartbreaking messages on the forum years after losing their babies.
    In hindsight, I tell myself I would have ended a single mum with 3 kids, but the twin mums told me there was an angel looking after me somewhere and he would make sure I was okay. When I look at the Orion constellation each night, I still think about him, the 3 L’: Leo, Lily and Louise.
    I’m glad nature found a way to soothe your broken heart and that you had a son.
    My boyfriend’s son is the same age as my girls and now I have ‘triplets’ and I guess this was a way for the universe to mend my broken heart.
    Your article is beautiful and it takes courage to write about mortinatalities. I translated an app about it and I cried when I realised how many women, parents go through this ordeal.
    Yes, it does happen very often and there are much worse things happening in the world, but when it happens to you, it’s the end of a dream and the end of the world…

  • cecile meric 8 février 2019, 3:35 / Répondre

    Moi aussi j’ai fait 3 fausse-couches après mon premier bébé- un petit garçon et j’ai eu 2 autres petits garçons après : ils ont maintenant 29, 25 et 23 ans
    Un médecin m’a dit il y a quelques années que ces fausse-couches étaient certainement des petites filles et que avec mon mari, la nature faisait que nous ne pouvions pas avoir de filles…
    Il faut toujours espérer mais je le sais c’est très très dur à vivre
    bon courage à toutes celles qui vivent cette épreuve

  • Whitney Olson 8 février 2019, 5:14 / Répondre

    The day Gemma wrote about her 3 miscarriages on Cup of Jo I was in the middle of my third miscarriage in a year. It brought me such comfort knowing I wasn’t alone. We have since lost a fourth and here I sit growing our fifth little babe, with the same fears Gemma shares, waiting for the other shoe to drop, telling absolutely no one, hiding it as long as possible. Because of this one similarity between Gemma and myself, I will never forget her. Her experience let me believe that, even though I was trying to be rational and say it was smart to be done and happy with the three little girls I watched fall asleep every night, that it was okay to be vunerable and try again at what mine and my husband’s heart truly wanted.

  • Thank you for writing this.

  • Thank you so much for sharing this.

    http://www.areweadultsyet.com

  • THANK YOU for writing this. We all – women and men – need to talk about this.

  • Thank you for your courageous story to us! I have one son and have had three miscarriages. I’ve had two DNCs and one awful episode where I was prescribed a drug that had 16 weeks of consequences. We are fine though! We love our family of three even though we thought we’d have two or more. The miscarriages were awful, and it has taken a long time to recover. The last one was a year ago and I still feel like my poor body is recovering. I relate so wholeheartedly to Gemma’s optimism. Gemma: our stories are so similar! Last year, during the last unsuccessful pregnancy, I told my doctor that I was feeling a general ‘malaise’. It turned out that the weirdness I was feeling was founded. Number three was enough for us: no more trying, just healing; physically, emotionally, mentally. It’s so hard still, but we are working through it. I think that the more we talk about it as women together, the more we can be together through it. Gemma – a thousand thanks for having the courage to tell your story. I am with you and with every family who has gone through this as well.

  • im so so so so grateful for this piece. i recently found out that i might struggle in the fertility department. im relatively young (26) and although i always thought i would want children eventually, i didn’t think about it much and was sure i was not ready for it now. after all the testing it has moved to the forefront of my mind, and im grateful whenever i read pieces or talk to people that are honest and open about the struggles and the sadness that can come in this area of life. its so important.

  • Oh Gemma, thank you thank you thank you for writing this. I just found out yesterday I’m having a second missed miscarriage (back to back in the last six months). I thought for sure this one would be ok based on statistics, not that I would be in that unfortunate 1%. I am drowning in tears, the earth jelly under my feet. Can’t thank you enough for writing this. xx

  • Thank you for sharing.
    I’m writing this through an ocean of tears. I had a miscarriage 3 months ago and was so surprised by the conflicting emotions and all that my body went through in early pregnancy and recovering from the miscarriage, and shocked by now brutal it was to have my body reject it naturally. I was also so surprised by how little people talk about it, how often it happens, and how scary googling can be when you’re only looking for stories like this for solace and to not feel so terribly alone. Thank you.
    As a private person, I can only image how many times you probably must have gone back and forth on whether you would actually share, and be brave enough to hit publish. Thank you.
    I feel you on thoughts of tough love, on fear, secrecy and compartmentalizing, I feel you on thoughts of privilege and how hard others have it in comparison, I feel you on all of this – I feel more in the past months than I ever have.
    These days are mostly back to normal, except when they aren’t and I’m surprised by emotion. Never having been a very sentimental person, I now cry easily at touching stories and films and feel deeply for friends and strangers.
    When I was younger I never would have imagined what a wild ride growing up would be, and how strong women can be.
    Thanks again and congratulations on the sweet new edition to the family. xo

  • Shreya Shankar 9 février 2019, 10:19 / Répondre

    What a beautiful essay. Thank you for writing this – Wishing you and your boys the best.

  • Thank you for this beautiful piece. My daughter had one miscarriage and it was hell; luckily she had two healthy boys within a couple of years. Women go through so much between our first period and then the end of menopause (before and after them, also). Life is strange, sometimes there are simply no reasons for what happens to us, but we carry on. Your story has really resonated with me, thank you again and I am very happy to know that you did have another baby.

  • Thank you so much for sharing this. After years and years experiencing heartbreak like this – miscarriages, D&Cs, premature births and deaths – the worst – I finally managed to have two healthy children. I understand completely how scared you were every moment of your pregnancy, I felt exactly the same and could never be one of those women who talked about when the baby would come – I was always way too scared it would never happen. Each appointment was the most scary moment of my life waiting to hear the heartbeat – to feel relieved to hear it, and then go back to worrying as soon as I left the office. Worst, I felt – no one else knows what this feels like- even my lovely husband who was so supportive. If I could have read your story 10 years ago it would have changed my life! Even today I am still so grateful that you acknowledged what happened to you, the fear, the guilt, the months of sadness, the sublime joy.
    Thank you so much for this.

  • Thank you for this. I had three miscarriages last year. I unexpectedly got pregnant two months ago. So far so good. But , based on experience, it’s hard to have hope. It’s hard not to wait for something to go wrong. I pray my September baby will make it, too.

  • Thank you for sharing your story. It was beautiful and healing. I had a miscarriage this past summer in my second trimester. It was a very difficult and hurtful process. Thankfully, I got pregnant again a month after a D&E. I am now 21 weeks pregnant expecting a little boy. I am inhaling and exhaling because I know if it is meant for him to be here, he will.

  • Beautifully written indeed. My eyes wet in the last paragraphs.
    Thank you for sharing this amazing story..
    I wish all the good things in this world for you and your family. ?

  • Thank you for sharing. I have been through several miscarriages in 2017 and I wish I had read your essay at the time. I now have a wonderful baby boy. Ambroise is 3 months and he fills my heart with joy. Such precious joy.

  • It is hard to know what to say when your darling daughter in law has been through two miscarriages and is now pregnant and we are holding our collective breaths, hoping that this baby will be here this summer. Your essay is a gift, and I’m sure our mother to be has been thinking and feeling every emotion you described. Our son makes us so proud, and he is a wonderful father to their 5year old daughter who will be thrilled about a new baby, but when can they talk about it? Reading your story helps me to remember what an amazing privilege it is to bear and birth a child. Thank you.

  • So it’s for me that you’re telling your story, I just had my 3rd in 6 months… and no other child before…. it’s so hard. thank you. I hope I’ll follow your path.
    Thank you.

  • Quel bel article, émouvant, plein de sincérité et d’humanité…

    J’en ai eu des frissons.

    Merci

  • Je suis de celles qui aujourd’hui se noient dans leurs larmes suite à une 3ème fausse couche et 4 années d’attente. Merci pour ce très beau témoignage si réconfortant. #nevergiveup

  • My baby was born on September 25th, a girl we named Oletta Emilia. I had two miscarriages the year before. It took me a long time, even after she was born at home extremely healthy, so get over the feeling that something would go wrong and I would lose her. Sometimes it still finds me, when I am particularly sleep deprived or when the chaos of life with young children gets my anxiety going.

  • Women who have Recurrent Pregnancy Loss should check the possibility of
    Thrombophilia.
    i’ts treatable!

  • Hi, just to say thanks for sharing. I can’t let go my unborn baby. He came between my first girl and my second boy but he/she still there, every day. He and salty tears. This morning my girl has explained to her little brother that they were in mummy’s tummy before. I wanted to cry. She doesn’t know they were three in mummy’s tummy. It’s nature. It’s cruel. We are star dust.

  • This was heartbreaking and gorgeous at the same time. thank you for sharing and congratulations on your son. xxx – M

  • So raw. Thank you for such a brave and deeply personal piece. I had a dream first pregnancy and birth but we had a miscarriage the second time. It was such a shock. That black screen is something that will stay with me forever. I’d gone in for a scan after some spotting and the doctor kept searching for the heartbeat until I finally told him to turn it off. A few months later and we fell pregnant again. So many emotions and I felt the same way as you: nervous, anxious, and then relief every time the heartbeat was there. I don’t think I truly relaxed until I was holding my healthy baby boy. I know how lucky we are but I said sorry to my lost baby too. There was so much guilt that I couldn’t help our lost baby.

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