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In Her Words: Emily Note on Addiction and Family

5 years ago by

J’ai toujours apprécié mon rôle de grande sœur. Je suis l’aînée de 3 enfants. J’ai deux frères : Bobby, qui a presque 27 ans, et Bryan, qui va sur ses 23 ans. Bobby et moi sommes assez proches en âge, j’ai 29 ans, et je me souviens avec émotion des aventures que nous ne cessions d’imaginer ensemble. Tandis que je lançais mon premier business à 9 ans (c’était de la vente de gâteaux, je vivais pour les cookies aux pépites de chocolat), mon frère excellait en tant qu’athlète, dans tous les sports imaginables. Il passait son temps dehors avec toutes sortes de ballons. Quand Bryan est né et que nous sommes passés à 3, on a chacun commencé à incarner un rôle au sein de la famille. J’étais l’aînée super-performante, une vraie petite fille modèle, un peu drama queen. Bobby, l’athlète, était charismatique et émotif, un cadet assez espiègle malgré tout. Aujourd’hui encore, il peut vous regarder avec un sourire un peu narquois, accompagné d’une étincelle particulière dans son regard – ça signifie qu’il prépare un mauvais coup. Un regard que nous connaissons tous par cœur.

Je ne me souviens pas avec précision du moment où j’ai réalisé que mon frère n’était pas un cadet tout à fait ordinaire, mais un drogué.

Je ne crois pas que ça se soit produit quand il était au lycée – j’étais à la fac – et qu’il fumait des tonnes de beuh. Il était tout le temps défoncé, il se mettait tout le temps en danger. Ses profs n’arrivaient pas à comprendre qu’on soit de la même famille. J’ai toujours été une élève exemplaire, et il a toujours été pénible. Il demandait toujours « pourquoi ? », remettait en cause l’autorité, s’endormait en classe et à la fin, il emportait de la drogue au lycée.

C’est peut-être arrivé quand il a fini par se faire virer de l’école, quand les ennuis ont vraiment commencé. Il a eu à faire à la police quelques fois. Mes parents vivaient dans un état de stress permanent. Notre plus jeune frère a grandi au milieu de tout ça, un bon élève et un athlète puissant, mais toujours tendu et parfois empli de colère. Je me sentais étrangère à tout ça parce que j’étais loin de la maison, j’étudiais à Washington, DC. Je réalise seulement maintenant que j’étais parfaitement inconsciente du trou profond dans lequel mon frère, Bobby, était en train de s’enfoncer. Je n’ai appris que récemment qu’en plus d’être défoncé à longueur de temps – avec des drogues dures désormais, plus seulement de la beuh -, il dealait aussi, et volait, et cambriolait des maisons. Qu’il aurait pu être arrêté, jeté en prison, qu’il aurait pu mourir tant de fois.

Je me suis sentie coupable et stupide quand j’ai appris tout ça – on était assis dans la voiture et on attendait que les obsèques de mon grand-père commencent, c’était comme si Bobby avait bu un sérum de vérité et décidé de partager tout ça avec nous – parce que d’une certaine façon, j’étais passée à côté de tout ça. Comment avais-je pu ne pas voir l’ampleur de ce qui se passait ? Pire encore, mon excellent parcours avait-il fait naître une sorte de ressentiment qui se manifestait dans son comportement ?

J’ai fini par vraiment réaliser qu’il était toxicomane après son deuxième séjour en prison. Je n’arrive pas à me souvenir des charges qui étaient retenues contre lui alors, mais après avoir passé quelques jours dans la prison du secteur, mes parents l’ont mis dans un avion et envoyé faire sa première cure de désintoxication en Californie du sud. Il leur avait enfin avoué qu’il était accro au Percocet, et qu’il était prêt à se faire aider. Depuis, je ne compte plus les fois où mon frère est entré et sorti de cure de désintoxication, il a eu un bébé avec une petite amie dont il est séparé, il a commencé à consommer de la méthamphétamine, de l’héroïne et récemment – pour tout dire, cette semaine – il est sorti de prison. Cette fois-ci, c’était pour n’avoir pas respecté les conditions de son contrôle judiciaire, en se rendant en Italie pour assister à mon mariage. Vous imaginez sans peine la complexité des sentiments que je ressens face à cette situation. Faire en sorte qu’il puisse être présent, c’est un exploit qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais déjà pu réaliser – ça a demandé une telle organisation, il a fallu tellement de coordination pour réussir à faire prendre un vol international à un toxicomane, et qu’il soit en état de le faire tout seul – et j’ai fondu en larmes de soulagement quand mes parents ont appelé pour dire qu’ils l’avaient rejoint à Rome, qu’il avait réussi et qu’il venait de sortir de l’avion. Les premiers jours, il était en manque mais il essayait de faire bonne figure, pour nous. Et au moment où nous sommes arrivés en Toscane, il était redevenu le garçon magnifique et lumineux de notre enfance. Souriant, riant, blagueur. Marchant aux côtés de ma grand-mère dans l’allée centrale. Dansant avec moi et avec ma mère. Je sais qu’il est venu sans autorisation parce qu’il savait à quel point j’aurais été déçue qu’il ne soit pas là. Mais je ne peux m’empêcher de me sentir en partie responsable et coupable de sa situation actuelle.

Pour quelqu’un comme moi, être la sœur d’un toxicomane est (et non était, c’est du présent, un présent bien réel) une chose que je ne sais pas comment gérer. On a été élevés par des parents extrêmement aimants et aidants qui, d’après moi, nous ont traités exactement de la même façon. Mais j’ai souvent l’impression que ce ne sont pas deux mais des dizaines d’années qui nous séparent, on ne partage pas du tout la même vision de la vie et j’ai encore du mal à l’admettre. Ça fait au moins 12 ans qu’il consomme des substances diverses et moi, j’étais terrifiée par les drogues quand j’avais l’âge auquel il a commencé à en consommer. Je n’ai jamais pris d’Adderall et le Sudafed me fait planer. Et pendant longtemps, je n’ai pas réussi à comprendre pourquoi il n’arrivait pas à se ressaisir. Je pensais qu’il prenait sans cesse de mauvaises décisions et je ne le comprenais pas. Je ne comprenais pas qu’il souffrait, et qu’il avait perdu la capacité de maîtriser sa vie – que les drogues qu’ils consommaient lui avaient volé ça.

Alors pendant des années, je crois que j’ai essayé d’ignorer ce qui se passait dans la vie de Bobby. Notre relation est devenue quasi inexistante. Il ne m’appelait que quand il avait un problème et qu’il avait trop peur de gérer ça avec nos parents. Ou quand il avait besoin d’argent, je lui en ai donné tant de fois, c’était tellement naïf de ma part, je pensais l’aider dans les moments difficiles quand il était clean, et puis je réalisais quelques temps plus tard qu’il avait évidemment rechuté. J’ai lu le livre de David Sheff, “Beautiful Boy”, des expériences semblables aux miennes, où on ferait tout ce qu’on peut pour aider, où on est incapable de prendre une bonne décision, aveuglés que nous sommes par un amour et un sentiment d’impuissance écrasants, des sentiments que l’on ressent quand on aime un toxicomane et qu’on fait des choses stupides. J’ai fait un tas de choses stupides pour mon frère, la plupart du temps à mon propre détriment et tout bien considéré, à son détriment surtout.

Quand je rentrais voir mes parents, il traînait dans la maison une heure ou deux à chaque fois et on échangeait juste des banalités. Je réalise aussi maintenant que je peux compter sur une seule main le nombre de conversations véritables qu’on a partagées depuis un an. C’est probablement la chose qui me fait encore le plus de peine – que ce merveilleux être humain que j’aime inconditionnellement et moi soyons totalement déconnectés l’un de l’autre. Il est déconnecté de mes parents et de mon autre frère aussi, je me rends compte que je ne suis pas la seule concernée. Et au bout du compte, on a tous une fonction différente dans son addiction. Ma mère a tellement d’empathie pour lui que ça l’aveugle, il peut faire ce qu’il veut – je sais que c’est quelque chose contre lequel elle se bat, au plus profond d’elle-même, et je sais aussi qu’elle dissimule tant de colère et de peine. Je crois que mon frère se sent coupable de ça, alors il l’évite. Mon père ne craint pas les conflits, il a moins d’empathie et provoque plus de réactions de colère chez Bobby. Quand il a besoin d’amour autoritaire, sans émotion, c’est mon père qu’il appelle. J’ai l’impression que mon plus jeune frère et Bobby sont encore plus déconnectés que nous ne le sommes tous les deux. Je suppose que Bobby se sent terriblement coupable de lui avoir fait endurer des situations “de merde” – je n’arrive pas à trouver d’autres mots pour les qualifier – quand il était encore tout jeune. Et avec moi, eh bien, il m’appelle pour respecter les convenances quand il va bien et il m’évite quand ça ne va pas. Et j’essaye de lui redonner vie, pas de baratin, peu d’émotions – j’essaye d’être un phare pour lui quand je le peux, même s’il est probable que mes conseils tombent dans l’oreille d’un sourd 99% du temps. Mais quand il est sobre, il m’appelle et on parle.

Il y a des périodes durant lesquelles il est sobre, des périodes où je retrouve la personne que j’ai connue. C’est comme si le brouillard se levait, la lumière revient, on recommence à parler, on rit, il a des idées, des plans, des rêves. Des moments où il réalise que la vie vaut la peine d’être vécue, où il se reprend en main. Ces moments ont été rares ces dernières années mais nous – ma famille et moi – les chérissons, on s’y accroche et ils nous donnent de l’espoir dans les moments sombres. Quand je suis convaincue qu’il est en train de faire une overdose quelque part, quand je suis pétrifiée à chaque fois que mes parents m’appellent à une heure inhabituelle et que je sais que c’est l’appel que je redoute depuis des années. Je suis sûre que tous les proches de toxicomanes, particulièrement les accros aux opiacés, comprennent cette hantise dévorante. Il y a cette idée que mon frère, la personne que je connais, est déjà, dans un sens, mort quand il se drogue. Son esprit n’existe plus quand il se drogue, il ne reste plus qu’un corps plein de substances étrangères qui le privent de sa conscience. Mais tant que ce corps respire encore, il y a toujours l’espoir qu’il revienne vers nous. Qu’il réintègre sa chair et ses os avec son âme profonde, sensible et aimante. Mais si son corps meurt, alors notre espoir meurt avec lui et c’est un deuil auquel je ne suis évidemment pas du tout préparée. Quand je pense à mon frère, c’est cette peur de sa mort physique qui occupe toutes mes pensées.

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Il y a deux ans environ, j’ai décidé que cette expérience – être la sœur d’un toxicomane – n’était pas une chose sur laquelle je pouvais continuer de fermer les yeux, et que ça m’affectait à différents niveaux, que je n’arrivais pas à saisir. C’est devenu notre principal sujet de conversation avec mes parents – si on s’appelle et qu’on ne parle pas de Bobby, de comment il va, il y a comme une ombre qui plane dans la pièce. Ça a provoqué des disputes et des moments de grande tension dans ma relation avec Josh, mon mari, qui a été à mes côtés pendant les moments les plus sombres de la toxicomanie de Bobby. Au plus profond de moi, ça a fait naître beaucoup de tristesse, et de colère, et de peur, et d’anxiété, des sentiments que j’enfouissais toujours plus profondément dans mon corps et dans mon esprit pour que ça ne gâche pas la magnifique vie que je m’étais construite, inlassablement, durant toutes ces années. C’est comme si son addiction, c’était le grenier de ma maison, dans lequel je ne veux pas mettre les pieds – trop effrayant, trop sombre – et pourtant il est toujours là, juste au-dessus de nos têtes, surplombant tout. Et tu peux bien tout faire pour éviter d’avoir à mettre les pieds au grenier, tu ne peux pas l’éviter indéfiniment parce que là-haut, il y a des choses que tu chéris, et ça fera toujours partie de ta maison.

Quand mon frère s’est fait arrêté pour possession de matériels associés à la consommation de drogues, j’ai décidé de monter au grenier. J’ai commencé à voir un thérapeute et la majorité de nos échanges concernent encore Bobby. Dans un sens, son addiction a rongé ma vie autant qu’elle a consumé la sienne. C’est devenu l’ombre qui plane sur les moments les plus joyeux de nos vies – et pour moi, le plus grand défi, c’est d’accepter que ce n’est pas quelque chose que je peux résoudre. Aussi grande que soit notre capacité à résoudre les problèmes, ça ne le guérira pas de sa maladie, et je comprends désormais ce que c’est véritablement, une maladie. Il y a toujours eu une nette différence entre nous : je fais toujours face aux problèmes, j’essaye toujours de les résoudre alors que mon frère les évite et ce faisant, il crée juste encore plus de problèmes. En plus de ça, malgré les apparences, il est perfectionniste et il a de grandes aspirations – on a ça en commun. Mais il manque de confiance en lui pour y arriver. C’est là qu’on perd contact lui et moi, quand on essaye de parler de son futur. Je réalise désormais que Bobby n’est pas seulement un toxicomane, mais qu’il est également terriblement dépressif et qu’il souffre d’anxiété, que son addiction trouve sa source dans ses problèmes de santé mentale autant qu’elle les amplifie, problèmes qui ne sont ni diagnostiqués ni traités, bien qu’il ait suivi des cures de désintoxication à de nombreuses reprises et vu différents thérapeutes tout au long de ces années. Les défaillances et l’absurdité de notre système de santé et de notre système judiciaire, honnêtement, c’est révoltant.

Mais la thérapie m’a beaucoup aidée – je pleure à chaque fois que je parle de lui, ça montre à quel point je souffre mais ça me permet aussi de me libérer. Et pourtant, la chose qui m’a le plus transformée au cours de ce cheminement parallèle à l’addiction de mon frère, ça a été notre retraite.

Pendant des semaines, je n’ai fait que répéter à Garance – qui s’est tenue à mes côtés et m’a aussi soutenue pendant de nombreuses moments sombres avec mon frère – à quel point j’avais besoin de cette retraite, mais je n’arrivais pas à dire pourquoi. Cette année, la vie a été vraiment généreuse avec moi, je me suis mariée et mon frère a même pu être présent, sobre et superbe (même si, à ce moment-là, je ne savais pas qu’il était venu sans autorisation). Mais à chaque fois qu’un nouveau problème surgit avec Bobby, je replonge encore et encore dans l’obscurité. En octobre, quelques semaines seulement avant la retraite, mes parents ont quitté Philadelphie et sont retournés en Californie, où ils vivent désormais. Ils ont trouvé mon frère évanoui sur le sol de la cuisine, la maison dans laquelle nous avions grandi, et dans laquelle il vit encore, dans un état lamentable. J’ai été à nouveau déçue quand il a décidé de ne pas venir célébrer Thanksgiving avec nous, choisissant de passer la journée seul chez lui, avec l’opportunité de peut-être passer quelques heures avec sa fille, ma nièce, pour qui il est, à notre grande surprise, un parent fantastique. Oui, ça peut paraître surprenant mais c’est vrai – les contempler tous les deux, voir l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre, ça me comble de bonheur. Et je suis sans cesse impressionnée quand je le vois chercher des activités à faire avec elle, au lieu de se contenter de la coller devant un écran, ou quand il lui donne des goûters équilibrés plutôt que les produits pleins de sucre qu’elle mange d’habitude avec sa mère. Mes sentiments sont tellement partagés, est-elle en sécurité quand il en a la garde ? Mais je vois aussi que quand il est avec elle, il se sent responsable, et il l’aime d’un amour inconditionnel, et sa présence est peut-être ce qui le maintient en vie. Il est fort probable qu’elle soit sa raison de vivre.

Donc, quand on est arrivées au Chili, Bobby m’accompagnait. Quand on a atterri dans l’Atacama, mon corps m’a semblé si lourd, et j’avais la sensation que des tas d’émotions bouillonnaient en moi. Le deuxième jour, les larmes ont commencé à jaillir et elles n’ont pas cessé jusqu’à notre départ. Le troisième jour, même si je pensais à mon frère pendant nos méditations et pendant le temps consacré à l’écriture de notre journal personnel, j’ai ressenti le besoin de partager et alors que nous étions toutes assises en cercle, discutant d’un des enseignements de Susan, j’ai lâché prise, je leur ai confié que j’avais un frère toxicomane. Et que son addiction me consumait depuis des années. Tout au long de la journée, et les jours qui ont suivi, j’ai partagé mon expérience et je n’ai pas été la seule. J’ai appris que beaucoup de participantes à notre retraite avaient elles aussi un être cher souffrant de toxicomanie. Que chacune affrontait aussi des situations complexes dans sa vie. Alors on a partagé, on s’est raconté nos histoires, on a offert des conseils sans prétention, on a pleuré, on s’est soutenues les unes les autres. Et on a continué de méditer et d’écrire notre journal. Et grâce à cette expérience et ces pratiques, j’ai pu voir en moi des schémas de pensée et des pensées négatives dont je n’avais pas conscience auparavant. J’ai pu prendre du recul. On m’a donné des conseils profondément altruistes pour faire face à mon frère mais aussi pour gérer la question de mon frère au sein de mes autres relations. Et j’ai pu rentrer à la maison en ayant le sentiment que les nuages commençaient à s’éloigner et qu’à leur place, des rayons de soleil chauds m’enveloppaient – ils émanaient certainement de toutes ces femmes.

Je tiens désormais compte des enseignements de cette retraite – à la fois dans la pratique mais aussi en matière d’introspection – et je les mets en pratique pour faire face aux nouveaux défis que je rencontre avec Bobby. Je me dégage activement de toute la responsabilité que je ressens vis-à-vis lui. Je ne chercherai plus à résoudre ses problèmes à moins qu’il ne me le demande explicitement. Et bien sûr, j’ai arrêté de lui donner de l’argent. J’essaye juste de lui faire comprendre que je l’aime de façon inconditionnelle, mais tout le reste, la culpabilité, les reproches, la frustration, tout ça, je le retire. J’ai encore l’espoir qu’il aille mieux, mais je sais aussi que c’est le chemin d’une vie. Et je sais que je ne pourrais pas être là où je suis aujourd’hui, plus légère et de plus en plus optimiste, sans l’expérience que j’ai vécue au Chili. J’espère pouvoir continuer de créer ce types de liens au quotidien, à mon retour à New York, parce que je sais désormais que je n’ai pas besoin d’affronter ça toute seule.

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Pour celles et ceux d’entre vous qui font face à des expériences similaires, nos expériences sont toutes très différentes, mais ça m’a été incroyablement utile de me connecter à d’autres histoires sur l’addiction. La lecture du livre « Beautiful Boy » m’a beaucoup aidée. Et échanger avec d’autres femmes lors de la retraite, c’était intense. Pour celles et ceux qui seraient intéressés par la rencontre d’autres lecteurs et lectrices du site qui traversent des épreuves similaires, j’aimerais offrir l’opportunité aux New-Yorkais de se rencontrer. Et pour les personnes qui ne sont pas à New York, je serais ravie de vous mettre en contact avec d’autres personnes vivant près de vous. Envoyez-moi un mail à emily@atelierdore.com, et partagez vos histoires dans les commentaires si vous pensez que ça pourrait aider d’autres personnes. Très égoïstement, je sais que moi, ça m’aidera beaucoup.

If you or someone you know is struggling with addiction, please refer to these spaces for additional information and help:
Addiction Help Today
National Institute of Drug Abuse
Narcotics Anonymous
To Write Love on Her Arms

66 comments

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  • This is a beautiful post – thank you so much for sharing. I had the experience last month of going to the funeral of a dear friend’s brother, who overdosed on heroin in their family home. Their grief was profound and humbling, and will be a long road. We must talk more about addiction because it is real, it is an illness, and it is treatable.

    For those looking for information on evidence-based (as in, clinically proven to work) treatments for substance abuse, this is a great resource: https://www.drugabuse.gov/publications/principles-drug-addiction-treatment/evidence-based-approaches-to-drug-addiction-treatment/pharmacotherapies

  • Merci d’avoir partagé cette partie de ta vie, ça fait du bien un peu de profondeur !
    Je n’ai pas d’expérience avec la toxicomanie mais une soeur qui a de gros problèmes de santé psychique et ça fait 20 ans que ça pourrit la vie de notre famille.
    Au décès de mon beau père j’ai réalisé que quand ma mère ne sera plus là, elle n’aura plus que moi pour l’aider, et j’ai commencé à faire de grosses crises d’angoisse.
    Je ne veux pas de cette responsabilité, et on parle très peu des relations d’assistance entre frères et soeurs. Je suis allée voir une psy pendant un an, qui m’a entre autres fait relativiser mon implication. Ce n’est pas mon enfant, je n’ai pas choisi ce lien, il m’a été imposé et nos relations ne ressemblent à rien. Par ailleurs, je ne peux pas faire grand chose.
    J’ai pris aussi beaucoup de distance par rapport à elle, et je verrais bien comment je gérerai ça le moment venu, mais je ne me mets plus de pression. Je ne peux pas dire que tout va bien, il ya toujours ce putain de nuage, et du déplaisir en famille, ça engendre des relations pourries avec ma mère qui sacrifie sa vie à s’occuper de ma soeur, mais disons que j’ai compris que je devais me protéger vis à vis de tout ça, pour éviter que cette spirale m’atteigne trop fort.
    Je te souhaite du courage et de la distance, parfois c’est tout ce qu’on peut faire, se protéger soi même…
    Bises

  • Thank you Artycrush for sharing–I truly feel that mental health and addiction go hand in hand. The diseases may be different, but often times one is rooted in the other, and the impact it has on family can be quite similar–and yet totally unique to each person, each family, etc. The distance and letting go of the responsibility is so hard but often times the best thing. I also believe the more we take care of ourselves, the better we are for our loved one who is struggling. How can we expect them to be better when we don’t take care of ourselves? It’s something I remind myself and helps to keep things in perspective.
    Sending you a big squeeze and lots of love. <3

  • Oh, Emily! This was so beautifully written. Your family is so lucky to have you. Keep hoping and keep healing. I send you and your brother positive energy and love. I hope to read one day your article about him being sober for decades.

    PS On a selfish not, you guys have now officially made me completely regret not finding a way to be able to afford going on this retreat in Chile. But I know there will be others, and I’ll eventually make it to one of them. Here’s to women empowering women, without judgement and with pure love! Love to you guys for making this happen.

  • Thank you Ghazal! I hope to write that story one day too.

    And yes, we are working on more retreats in different locations around the world! And I very much hope to meet you at one of them. Love to you!

  • Dear Emily,

    You wrote so beautifully about something so horrible. My youngest sister is an addict. We are going on ten years of so much of what you describe above- jail, rehabs, ER visit after ER visit. At the beginning, my parents, brother and I were so confident that with our resources (which we were lucky to have) and love, the help we could provide her would solve all. That seems so long ago now and very, very naive. At times, it’s consumed me and at other times, I try to put some space in there, focus on my children, my life, etc. For her, there is a a past of sexual abuse that started when she was 13 and continued until she left for college. So there is additional guilt and shame we all carry for not knowing, not seeing this. When she is sober, she is brilliant, talented and beautiful. But after a really good year, last year was not good, and she is once again broken but trying. I’m sending you lots of love because I know how difficult it is. Make that important time and space for yourself. You sound like an amazing sister! – Liz

  • Bravo pour ce témoignage – Mon frère a fumé de 14 à 34 ans dans des proportions suffisamment grandes pour dire que c’était une forme de toxicomanie. Ca a beaucoup altéré son comportement et sa vision de la vie. Mais nos liens ne se sont jamais distendus. C’est mon petit frère, 10 ans nous sépare, il est comme mon enfant :-) Il a ruiné sa relation avec la mère de son fils mais le jour où elle l’a quitté, il a tout arrêté – Pour son fils – c’est un papa formidable, il s’est battu comme un lion pour lui et n’a plus retouché à un seul joint depuis – Il reste cependant hyper sensible et addictifs – C’est évidement cette hypersensibilité qui mène aux addictions, c’est pourquoi il est essentiel de décelé cela très tôt et de beaucoup beaucoup parlé avec ses enfants tout en mettant des cadres qui ne sont pas négociables – Ma mère était, comme la tienne, beaucoup trop dans l’empathie et la victimisation alors qu’un enfant/ado qui commence a se droguer cherche la confrontation et l’intérêt des siens. Il lance un appel et je pense qu’il faut être très très ferme dés le début. Et toujours toujours gardé le lien même si ça peut être usant mais les liens du sang ne sont eux non plus, pas négociables :-)Courage – il va y arriver !

  • Merci pour le partage de cette histoire touchante . C’est pour cette raison que j’aime ce site : ce mélange de futilité et des témoignages puissants et vrais. On a vraiment besoin des deux. J’espère avoir un jour les moyens de m’offrir une retraite parce qu’on l’expérience de soutien et de partage est sans doute inoubliable. Bon courage à toi et à ceux qui te sont chers . With Love XX

  • Hi Emily, this is beautifully written. Thank you so much for sharing! Warmest hugs and much love to you!!

  • Thank you Tina! Love to you too! xx

  • Emily, thank you for sharing this. I can’t imagine how many tears were shed while writing this, but it is so beautiful and moving. I think you are right – the hardest part of it all is realizing it’s not something you can fix. I wish you the best of luck on your journey and lots of love and support. Because I think that’s the only way to get through sometimes.

  • Thank you so much Shannon. Lots of tears in deed, and lots more to come I’m sure, but I’ve been overwhelmed today by so much love and support. Thank you for your comment. xx

  • Thanks for sharing your story, Emily.

    Al-Anon is an important resource in dealing with a friend or family addict. It’s free, it’s everywhere, and it works.

    “Let God, let go,” as they say…

  • Yes! My mom has started to attend Al-Anon meetings in California and she’s found it to be incredibly helpful. Thank you for your comment. xx

  • Jorge Alexandre Teixeira 11 janvier 2019, 1:56 / Répondre

    Bravo pela Coragem desta partilha,Em! You’re Brilliant and Mr Yeston, your Beautiful Family ,all of your Friends are privileged to have you in their lives!!!

    E FORÇA, Bobby!!! Do it for you, Man !!!
    um Forte Abraço de Lisboa!!!

  • Thank you Jorge! Thank you for always sharing such positivity with our community with your comments–you are a ray of light! xx

  • Thank you for having the courage to share your story with us, Emily. Sending you love and light on this journey. One moment at a time.

  • Thank you for this. I connect with your feelings and experiences so much. The holidays were really tough this year. It’s nice to know I’m not alone.

  • Quelle souffrance ! Je suis sonnée par ce que je viens de lire et je pense à ton frère. Quelle douleur a-t-il vécu à un moment, qu’il n’a pu supporter et s’est anesthésié pour ne pas souffrir. Je connais un proche dont le fils est addict, ils ont fait une thérapie familiale, les parents se sont remis en question très profondément, surtout le père, et le cercle infernal s’est arrêté. Une passion aide beaucoup pour retrouver naturellement le « high » désormais inscrit dans les cellules, le corps doit faire circuler l’énergie autrement et c’est long pour se nettoyer et éliminer, mais c’est possible. « L’ombre est l’écrin de la lumière » (Pierre Reverdy) ton frère cherche la lumière, une forme d’illumination dans un monde terriblement affairiste, son addiction est un « device » où il est dans la transgression, le fusionnel mortifère. C’est peut-être un homme qui est dans l’être et non pas l’avoir. qui cherche sa cathédrale intérieure. Médite avec lui, entre dans son silence, la force de votre coeur fera le reste.

  • Hi Emily,
    Thank you for sharing this story in such a beautifully written way. I feel for what you’re going through and realize how important hearing others stories is. I grew up with a Father who was addicted to alcohol and cigarettes which shortened his life. I married a man whose Mother also had those addictions. Fortunately he did not but he has other addictions – food, exercise, work.
    Too much of even a good thing when it gets obsessive and is used to cover up depression and anxiety isn’t healthy. I totally understand what you wrote about feeling responsible to help, to fix it, of feeling like there’s a cloud overhead even in happy times. I’m so glad you’re starting to release that and wish you peace. Self- discovery is a wonderful life- long process of understanding and letting go.

  • Very brave, Emily. And I’m sorry for the hell that you and your entire family are going through. Good treatment is key, and it can take several tries, but don’t give up hope! It is out there. You never know when it will take. And hopefully that will happen before something tragic. I wanted to suggest you try Caron in central PA. I worked there for a long time; not only do they do a great job at dual diagnosis issues, but they offer a wonderful family component as well. and great post-treatment support, too. I was always impressed. Best of luck to you!

  • Hi Susan–
    Thank you so much for your note, and also for your recommendation for Caron. My therapist has also recommended their treatment center, and it’s great to hear from someone who has worked there. xEmily

  • J’ai senti votre souffrance a travers ce temoignage tres emouvant.
    Il faut beaucoup de courage pour pouvoir s’ouvrir comme vous l’avez fait.
    Je vous souhaite encore plus de courage et beaucoup d’amour.

  • Merci Sevan. xx

  • So much of this is similar to my family – including sex and birth order of rhe siblings, the jail time, the ups and downs, the depression and anxiety, etc. I really struggle with the balance between rather cold distance and emotional separation and over-involvement/fixing. I can’t manage to approach him as might a friend in a similar circumstance, and am astounded at how our whole family dynamic has shaped around his challenges. So much history. You seem to be finding a good balance – I applaud you. It is so, so difficult. Sending empathy your way.

  • Sending empathy to you too E. I agree it’s quite crazy how family dynamics can shape around these things, and how that can impact other places of your life. I hope that you’ll also be able to find something that works for you too, and that you’ll be able to take care of yourself–I know how hard that may seem, but I promise you’re so worth it. xEmily

  • Thank you for sharing, Emily, I am not used to comment a lot but your story and your courage touched me so much.

    As you said, we all have this dark place in our mind where we’re afraid to go. It can be an addict brother, a difficult past or anxiety… It helps to know that we all have it and shouldn’t be afraid of it, but instead share our stories to accept it with serenity.

    I found your idea to connect people so great ! In the end we’re all going through the same fears… sharing them makes us realize that we’re able to live with them and hopefully someday, overcome them.

    Lots of love
    M.

  • Sending love to you too M! So glad we’re able to create a space here for us to share and to explore these challenging subjects.
    xx Emily

  • Thank you for sharing your story. As painful as it may be to share it, it will surely connect you to so many others who carry the same pain. My brother is also an addict, and much of what you describe rings true for me. Although my brother has been sober for 13 years now, I know it is still something he struggles with each and every day. So I give thanks each and every day that he stays clean. I admire him for his strength in dealing with this disease and taking care of his mental health by seeing a therapist to keep addressing some of the core issues that are at the root of his drug and alcohol abuse. Although much of the suffering we went through as a family will never disappear completely, it has faded with time. Even though only your brother can fight this addiction on his own terms and in his own way, please hold on to your hope and your vision of him as your brother.

  • Thank you Mandi. I’m so glad to hear that your brother is in recovery, and admire his strength too as I understand from my brother’s experience how challenging sobriety can be. Thank you for sharing, and thank you for giving those of us hope that are still going through this with your story. xx Emily

  • I just want to say that I very much understand what you are talking about.

    I truly believe that talking and sharing can make things better. The worst thing is hiding and supressing your feelings.

    So many people go through similar things. Together we’re always stronger.

    I wish you all the best!

  • Thank you R! Wishing you the best too. So glad that we’re starting a dialogue about this here. x

  • Merci chère Emily pour ce témoignage d’une rare tendresse, délicatesse et émotion. Je t’ai lue les larmes aux yeux sans décrocher une seconde de ton histoire familiale et de ton vécu. Partager tout cela est une preuve de courage et de confiance que je trouve admirable. L’amour évident que tu portes à ton frère me touche énormément, car oui, la vie familiale a beau être bien bousculée, un frère reste un frère.

    Le mien est comme celui d’une lectrice plus haut, tout à fait incapable de vivre en se prenant seul en charge, souffrant de problèmes psychologiques et de carence affective. Mon enfance, mon adolescence et surtout de la vie de mes parents a longtemps ressemblé à un champ de bataille. Avec beaucoup d’amour, d’espoirs et de défaites. Oui, je vois ce que c’est de pleurer pour son frère, d’avoir toujours peur de sa mort quand il ne donne plus signe de vie trois jours, de ne parler à ses parents presque que de cela, et d’en être lassée au point de vouloir être loin, de ne plus savoir aimer. Le monde tourne, dans ces familles autour de ça, autour d’un problème, autour d’un être.

    J’ai 44 ans, et ai perdu mes deux parents récemment. Aujourd’hui, comme l’évoque aussi cette lectrice plus haut, je suis dans la situation que j’avais si longtemps redoutée : être la seule « en charge ». Savoir que jusqu’à la fin de ses jours ce garçon – que j’aime et qui m’aime mais qui se / nous complique bien la vie – dépendra en partie de ce que je pourrai faire pour lui, matériellement mais surtout affectivement. Et tu sais quoi, il y a quelque jours, j’ai pleuré, mais pour une chose différente. Pour la première fois de ma vie, en pensant à sa mort, je n’ai pas eu peur pour lui, j’ai eu peur pour moi et pensé à moi. Parce que si il meurt, c’est tout ce qui me reste ma famille et de mon enfance qui meurt (j’ai beau avoir un mari et deux enfants que j’adore, ce n’est pas la même histoire). Et je me suis dit que j’étais heureuse de réaliser qu’il m’était aussi précieux, car il faut bien l’avouer, avec un frère si difficile, on a peu d’espace pour penser à tout ce qu’il peut nous apporter de positif !

    Emily, je ne sais pas où tes chemins familiaux t’emmèneront, je souhaite énormément d’amour et d’union à ta famille et plus que tout à tes parents, mais je suis sûre que partie comme tu es, tu sauras aimer bien et longtemps.
    Bizarre de dire ça à quelqu’un que l’on ne connait pas, de l’autre côté d’un océan, mais voir la fusion de la force et de la tendresse dans un même témoignage c’est très beau et enrichissant.

  • Sarah–

    Thank you for sharing. I am sending you much love and much strength as I understand the fear associated with your position, it’s one of I’ve thought about many times. I hope you will be able to continue to give your love to your brother, and also to your family (I know it’s not the same but they are two loves unique and both equally important). This journey you’re on is incredibly brave and full of so many challenges, I hope that life will reward you in many ways as well. xx Emily

  • Dear Emily,
    J’aurais aimé vous répondre en anglais, mais comme vous le décrivez si justement, ce sujet est trop important et impactant pour me perdre dans des mots imprécis.
    Mon fils cadet a connu l’addiction. Pas à des substances aussi fortes que votre frère. Mais j’ai vu mon fils de 15 ans défoncé 24h/24 presque du jour au lendemain. Il ne consomme quasiment plus, mais je sais que tant qu’il n’aura pas arrêter définitivement, l’addiction rôdera.
    Je suis psychanalyste. Si par mon métier je sais où sont mes propres réserves vitales, devant un enfant addict, on est personne. Nul n’est prophète en son pays.
    Pour le tirer d’affaire, je n’ai pas de recette, mais je sais quels ingrédients j’ai utilisés: une veille permanente, un mur, un chat, des voyages. Lequel a marché … ?
    Ma 1ère « chance » fut de m’en rendre compte très vite, au bout de 3 semaines. D’un fils sportif anti-tabac, drôle et fringuant, il s’est rapidement transformé en être léthargique, agressif voire violent, devenu manipulateur et menteur, plus tard voleur. J’ai d’abord cru à la malédiction de la crise de l’adolescence! Rapidement, ses mensonges et ses manipulations de la vérité ont enclenché un warning chez moi, sans savoir quoi ni pourquoi. Ma propre psychanalyse m’a apprise à me fier à mon instinct. Après qq semaines, j’ai compris et j’ai trouvé ce qu’il consommait. J’ai d’abord eu peur de lui en parler. Comme si je craignais de pénétrer un périmètre (comme la sexualité) qui ne me concernait pas. Je me suis ravisée, et je suis aller le trouver. Il s’est excusé la 1ère fois, et ce fut la seule fois. Car il y a eu tellement tellement d’autres fois. Au fur et à mesure, il s’endurcissait face à mes sermons, mes punitions. Cela a duré 3 ans.
    J’élève mes 2 fils complètement seule depuis la mort de mon mari. Je savais que je ne pouvais compter que sur mes propres ressources. Pour le faire décrocher, j’ai choisi de devenir un mur: ne rien laisser passer, je n’ai jamais accepté, toujours refusé, toujours jeté dans les toilettes devant lui ce que je trouvais. Plus je m’opposais, plus mon fils devenait agressif et violent. Ce fut très compliqué de garder le cap. Je me suis quasiment battue physiquement avec lui à plusieurs reprises. Aucun psy ne cautionnera une attitude pareille ! Et ils auront raison! Pour mon enfant, je savais qu’il avait besoin de cette confrontation aussi maternelle que paternelle. Une fois, j’étais tellement effrayée d’en arriver là et épouvanter d’être confrontée à la violence physique de mon enfant, je m’en suis fait pipi dessus! Ce détail pour expliquer comme l’addiction ébranle tout. J’en sortais moralement en miette. Mais à chaque fois, telle une gladiateur titubante et fracassée, je retournais dans l’arène et je continuais à m’opposer. J’ai eu la chance de bénéficier de la solidarité et la maturité de mon fils ainé. Il a 12 mois de plus que son frère.
    L’argent est vite devenu un pb, il lui en fallait toujours plus. J’ai essayé de fermer ce robinet, il s’est mis à dealer. Donc ne plus en donner du tout n’était pas non plus une solution.
    Le mensonge était omniprésent: il a volé et utilisé ma carte bleue, celle de son frère. Il a vendu un de mes « beaux » sacs à main dans un dépôt-vente. Je m’en suis rendue compte, je l’ai récupéré 12h plus tard. J’ai dû quitter mon bureau en urgence pour aller le récupérer au poste. La drogue était au cœur de toutes ces situations.
    Parfois, après mon travail, je ne voulais pas rentrer chez nous. J’ai eu envie de fuir, c’était trop dur. Mais je finissais par revenir à l’arène. Pour devenir cette goliath en état d’alerte h24, je me suis physiquement transformée en goliath: j’ai pris 15kg! Je ne trouvais le sommeil qu’à condition de prendre des anxiolytiques. Je me réveillais parfois en larmes à 3h du matin. Je sortais de mon lit pour prier (je ne suis pas croyante) afin que l’on me rende mon fils.
    Petit à petit j’ai découvert 2 autres alliés:
    – L’affection que nous partageons pour son chat m’a permise de ne pas rompre le contact avec mon fils, de faire prévaloir la notion d’amour et de soin de l’autre, même contre le gré de l’animal inconscient de son mal. Effectivement, la zoothérapie et l’équithérapie sont des thérapies très efficaces sur les ados.
    – Les voyages: l’hiver de ses 15 ans, nous partons 3 semaines au Canada. Impossible de passer de la drogue dans les bagages, trop compliqué de se fournir sur place. Mon fils est sobre, je retrouve un jeune homme formidable. Je comprends que ces voyages vont nous permettre de tous nous faire souffler. Alors que je maudissais la cadence infernale des vacances scolaires, je me mets à la chérir. Toutes mes économies y passent et je m’endette même. Autant que possible, je fais des échanges de maison dans les 4 coins du monde (merci Homelidays), pourvu qu’il soit compliqué de se fournir sur place. Donc partout sauf Amsterdam!
    Aujourd’hui, il prépare un concours pour rentrer dans les forces de l’ordre !!! Toute population a besoin d’être protégée par un mur si besoin… dixit mon fils !?!?!? Je n’en croyais pas mes oreilles! Son choix professionnel nous a permis d’aborder la question de la mort: là où il y a du danger, la mort n’est pas loin. La mission des parents est d’amener vers l’autonomie affective, physique te intellectuelle. La mienne s’achève bientôt. Je respecte son choix, par conséquent je lui confie la responsabilité de lui même. Sa vie (et sa mort) lui appartient.
    Je sais que mon fils sera vraiment hors de portée de l’addiction quand il se confrontera à l’idée de la mort, et surtout celle de son père. J’ai tout fait pour qu’il consulte, il a refusé. Un jour viendra, j’ai confiance en lui. Quel que soit le temps que cela lui prendra, une gladiateur continuera de veiller au loin, un chat sur l’épaule !

  • Mel,

    I wish I could reply to you in French but again my words are not there. I can’t thank you enough for your story of such strength and bravery. Addiction can really push us into places that we didn’t even know we could exist in. You have so much courage to be so strong, such a wall. To see this battle the way you did. And to also find these allies in your battle. Travel has been important for us too–when my brother was at my wedding it was so beautiful to have him there as the person I know and love, and not the person inhabited but these substances. I hope we’ll be able to continue to give him space in new places to return to himself.
    It’s incredible to hear about this work that your son has found–the way you speak about the confrontation of life and death and how it’s manifested in his job choice is so fascinating. I wish him much success in his venture, and I wish you continued strength, and also love from your sons–both of them–you have been an incredible mother to endure and to show up for both of them in the way that you have.
    Sending you my love and warmth, and hope one day we’ll have a chance to meet.
    xx Emily

  • Dear Emily,

    I just want to give you a hug… Beautiful and brave piece. Living with a family member’s addiction is excruciating and sometimes hope is the hardest part in it.

    Lots of love

    A

  • Thank you Anastasia! Love to you too. xEmily

  • Bravo pour votre franchise votre post est très émouvant.

  • I was having my breakfast when I read the title of your post. I immediately thought about my story, my brother was an addict since he was 14, and he passed 4 years ago because of his addiction. Thank you for sharing your story. Yes you are right my brother’s addiction is the attic of my house that I never want to visit. I cried when I read your story but it helps so much to understand why I am not always happy in my life…I need to visit this attic and probably Should see a therapist to talk about it. Thank you Emily!

  • Hi Valerie,
    I’m sending you and your family so much love. Therapy has been incredibly helpful for me, and even now I’m exploring other things like meditation and breath work. There are so many wonderful ways that we can explore ourselves, explore our grief and these challenging moments that I do believe can lead to a self-knowledge that is incredible. Thank you for sharing Valerie and a big hug to you. xx Emily

  • Un immense merci pour la générosité de ton partage

  • It’s called co-dependency. It looks like you’re slowly finding your way out of it.

  • Thuridur ros sigurthorsdottir 13 janvier 2019, 2:44 / Répondre

    Thank you so much for sharing,
    My brother is a alcoholic and two years younger than me. And every thing you wrote I can relate to.
    The hardest thing is how much I miss my best friend (my brother).
    But Now he is doing better so I enjoy the moment.
    Thank you!!

  • I am so happy to hear your brother is doing better! That is wonderful. And also so important to appreciate how hard it is for him, because I know it is a challenge for them every single day. Sending you and your family love. xx Emily

  • Thank you for being so courageous and sharing this heartbreaking story. I’m so impressed with your honesty. My ex-husband is also an addict (recovering) and I can relate to how incredibly difficult it is to remove all of the baggage and just deal with the issues as they arise. The guilt can be all consuming. Wishing you so much strength and to your brother as well. Thank you again.

  • Thank you for sharing Christina. It’s such a challenge that we live as the loved-ones of addicts and it’s so wonderful to know that we can be there for each other and support each other knowing how incredibly difficult it can be. Sending you a squeeze. xx Emily

  • Thank you Emily for sharing this with us. I grew up in a house with a functioning addict (booze) and can relate so much to the confusing feelings and to the tendency to keep it hidden. I am so glad that the retreat was so impactful – I attended one in November that was also life changing for me. The opportunity to be with yourself and share with others is so incredibly valuable. You are helping your brother by healing yourself and setting boundaries. Sending you love and light.

  • Stella–
    Thank you for sharing with us here. I am so glad that these different retreat experiences are becoming available to us. Traveling alone and spending time for yourself to heal and to share is so so important. I hope to meet you on one of our retreats in the future. Sending you my love. xx Emily

  • Susan Marie 13 janvier 2019, 8:24 / Répondre

    Thank you for your bravery, Emily. Our world is experiencing unprecedented rates of addiction and far too often, we hide the issue under the rug, afraid to face the sorrows plauging our brothers and sisters. Yes to more honesty. Yes to more bravery. Yes to more love.

  • Hi Susan,
    I couldn’t agree more. We’ve made so much progress with so many diseases, but what I hope the world is waking up to is that addiction is a disease too–and it equally deserves the attention and the research and the treatment possibilities as some of our hardest diseases, like cancers. Thank you for your support!
    xx Emily

  • Zaza of Geneva 14 janvier 2019, 5:23 / Répondre

    Dear Emily,

    I was pleasantly surprised to find your testimony on a blog mostly dedicated to the somewhat superficial world of fashion.

    What an honest and raw statement, which is in total break with the general tone of this blog which very often seems to promote people living what seems to be ideal and idyllic lives (perfect jobs, perfect partners/kids, perfect appartments, perfect clothes and perfect figures). It makes you look amazingly human. I am afraid there isn’t much I can tell you apart you have all my admiration for being so honest in describing what you are going through, being honest in telling us that your life is not as ideal as what we might think it is. This shows us that event people who seem to have a « perfect » life have their own issues, simply they will not necessarily feel like talking about it in public. As they say, « you never know what’s going on behind closed doors ».

    Big, big hug from me. Courage.

  • Hi Zaza,

    I think like most of the wonderful women I know, our lives are complex. Our interests may sometimes be in fashion and things that may seem more »superficial, » but it also doesn’t mean that just because we love style and a beauty and a wonderful trip that we don’t have complex lives and complex interests of much more deep subjects. I hope that as time goes by, you and our readers will see the stories we tell on the site like the complexity of any of the women we know. Sometimes we will go quite deep, and we will always be very honest. And sometimes we’ll be excited by a pretty dress or a pair of shoes.
    I’m so happy to have had the opportunity to share my story in this context–and for my work to always keep in mind that life is as beautiful and frivolous as it is difficult and painful. In fact you probably can’t have one without the other. So I look forward to being a place that continues to tell both stories. And I so appreciate your kind words about my story and my experience. I hope sharing and talking about these things will make it less shameful for other people, as I know that is how I felt for a long time. Hugs to you too. xxEmily

  • Dear Emily,
    thank you so much for sharing your relationship with your brother Bobby. My brother is called Frank he is my elder brother. He is addicted to drugs since he is 16 years old. All drugs you can imagine. He went to jail twice. I felt responsible for him all the time. Because I love him so much. For more than a year I haven´t heard a single word of him. I don´t know what to do. Maybe I will try to call him just to tell him that he cannot disappoint me and that I am going to be there for him. No more, no less!
    So thankful for your words!!!
    Warm regard
    Britta from Hamburg, Germany

  • Hi Britta–

    Thank you for sharing, and I’m thinking of you and of Frank. No more, no less–it’s a great way to think about things. Sometimes our love is all we can give!

    xx Emily

  • Bravo Emily !! you are not only an excellent writer, but also a wonderful and brave human being and sister !! and I am sure a daughter, too. So honest and open with your feelings and fears. So deep and responsible, but believe me.. you are not responsile for your brother, nobody is. Your parents did whatever they could and family life was completely fractured and involved with his addiction. So please, live your life the better and happy you can. You have a lot to give and a lot to receive.

    Hugs!!!

  • Thank you for your honesty and humility. Alanon and Naranon are wonderful and free 12 step support meetings available for those affected by a loved ones addiction. Addiction is a family disease, not just that of the identified addict. These amazing programs offer valuable support and information on how to find our own happiness wether the addict is using or sober. You are not alone.

  • Thank you for this, Emily. I have an older brother who is an addict, and over the past few years I’ve been struck by the devastating ripple effect it has had on the lives of everyone around him – my parents, my siblings, his children. It’s so difficult to come to terms with your feelings about it, to learn how to live under a cloud of long-term uncertainty, to navigate the balance between helping and enabling and all the other family drama and pain these things dredge up. You and your family aren’t alone, and I hope you can all lean on one another for help. I’m so glad you had the opportunity to go on the retreat! Thank you for echoing the frustrations and feelings that so many of us share with you so eloquently.

  • GO TO ALANON meetings- its for relatives and loved ones of addicts- your situation is not unique and you will learn to not let your sick loved one make you sick as well.

  • Pardon mais je ne peux trouver les mots justes en anglais… sans doute parce qu’avant de parcourir ces quelques lignes je crois que je n’avais pas réalisé combien moi aussi je me sentais responsable et coupable de l’addiction de mon jeune frère. Comme toi j’ai eu un parcours exemplaire de sportive de haut niveau et de bonne élève. Comme toi mon frère est héroïnomane. Comme toi je me sens à la fois forte et fragile face à cette entité noire, incompréhensible, impalpable. Forte car différente, capable de lui tenir tête, de le sermonner, de le materner aussi. Fragile car je n’ai pas su lire dans ses yeux, malgré l’amour et les doutes, ses mensonges et manipulations. Il suit un traitement, a un travail, une petite amie, une vie qui semble en apparence retrouver les contours de la normalité. Cependant l’angoisse et l’incrédulité ne sont jamais très loin, je n’y crois pas vraiment et j’attends avec effroi la prochaine révélation. Peut-être n’arrivera t’elle pas. Peut-être que si. Tes mots en tout cas me donnent envie de monter moi aussi au grenier pour façonner cette chose sombre. Lui je ne peux rien faire mais ce qu’il m’inspire je peux y travailler. Merci.

  • It’s so great to read your article. My mother, brother and father all addicts. I am the only one in my family who isn’t, thankfully. It so hard to watch the toll of addiction take over someone you love, watch them lose friends, family, money and squander away their life. It has always been particularly hard of me because as the youngest in the family I was often caught in their trail of deceit and self-destruction, left to clean up their mess and with no one to talk to about how messed up my family was and still is.

    The good news is my brother pulled it together after being addicted to heroin for over a decade. It’s such a relief. When we’re younger, I watched so many of his friends die from drug abuse. Opioids are so dangerous. He still comes home from work and drinks beer (like the physical labourer that he is) and has track marks running up his arms from injecting drugs, but at 41 years of age, he is no longer a junkie. He has a good job working with solar energy and believes that he’s making a difference in this world.

    My parents, the ones my brother seems to have inherited his addiction from, they’re another story. Both have degenerative diseases from drug and alcohol abuse and their mental health is fragile at best – they have become so miserable from their abusive lifestyle it is very sad. I tried for years to have a relationship with them, but it isn’t worth it. The heartache was too much. After starting my own family, I realized that I need to pour that energy into my own child, where I know I can make a difference.

  • Thank you for sharing. You somehow managed to so accurately capture what it’s like to love someone suffering from addiction and the darkness it can place over your life. The hardest thing you can do is release yourself from the responsibility you feel for them and I commend you on making that choice.

    Much love,
    Ronnie from Sydney

  • Bonjour Emily,
    Tout d’abord, un immense bravo pour ton texte. Il a dû te falloir beaucoup de courage pour l’écrire et le publier (on a injustement tendance à croire que les membres de l’atelier Doré font des cacas pailletés voire pas de cacas du tout, et que vos vies sont bien éloignées de celles des communs des mortels).
    Ton texte résonne en moi, même s’il n’y a pas de toxicomane dans mon entourage. Mon père a une grave maladie mentale. J’ai même envie de dire qu’il est fou, même si c’est politiquement incorrect. Il ne vit pas dans le même univers que nous, ne comprend pas la vie et ne sait pas être avec les autres. Il a passé (il passera sans doute encore) beaucoup de temps en hôpital psychiatrique. Là bas, on ne pouvait pas le guérir, on pouvait uniquement le « gérer » : faire en sorte qu’il dorme, qu’il se nourrisse, qu’il prenne sa douche… Des choses qui sont normales pour les « normaux » mais difficiles pour lui. Il est fou comme les personnes super bizarres qui tiennent des propos incohérents dans les transports en commun et qui mettent mal à l’aise tout le monde. Je n’ai aucun espoir pour lui. J’essaie de ne pas être désespérée pour autant. J’essaie de me dire que moi, je vais bien, et que c’est déjà bien. Comme toi, je sais que je suis impuissante, mais ce n’est pas ma faute. C’est la vie, c’est comme ça ! Je te souhaite d’être en paix avec toi même concernant ton frère. Je ne sais pas s’il ira un jour bien, mais je lui souhaite du calme, du courage et de la douceur.

  • Thanks for sharing. I’m going to share this with my friend at a Rehab in Arizona https://arrowheadlodgerecovery.com/ Very much appreciated

  • Thank you for sharing. I understand that we all have experienced some sort of pain in our lives that affects us.

    I cried reading through your entire post because I am suffering too. Except it’s with my daughter. No matter how I look at it, I feel guilty. Even though I shouldn’t. I understand that there are a lot of factors involved when it comes to addiction.

    The crazy thing about this is — it actually reveals the truth about ourselves. It reveals the trauma that we also need to heal from. The issues that subside, but are always there until you figure out that there’s more than just the person that you love that is suffering. It’s everything that you have experienced and everyone closest to you that’s involved.

    I always wondered why did she start using drugs and how did she hide her addiction for so long? I know I shouldn’t feel guilty, but I do. Now going through the process of recovery with her is a tough balance between trying to protect her too much and giving her space. I feel like I’m losing her love most days which hurts the most. I realize when she says things like, “I don’t want to be around you…” it just means not right now. It’s very hard and I know it’s a lifelong process.

    My question is who heals the healer when you are exhausted from it all? I just want her to know that I love her so much and would do anything for her to be better and to take any pain away….

    I’m going to meditate on this. Thank you for providing additional resources. I wish you and your family love and light. Stay faithful. xo @thedailymollie

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