august-ed-letter_garance-dore

8 years ago by

J’atterris juste d’une série de voyages aussi merveilleux qu’épuisants.

En l’espace d’un mois et demi, j’ai parcouru la Corse, la Croatie, la Virginie, Hawaii, le Japon, et enfin l’Arizona et le Grand Canyon. Parfois pour le travail, parfois pour les vacances. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant pris l’avion, et ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi déconnectée de la vie. Et ça a été aussi excitant que difficile.

C’est marrant, les voyages. Dit comme ça, on pourrait imaginer une espèce de vie de rêve, jet set, glam. C’est tellement facile de n’en garder que les clichés parfaits et de n’en raconter que les moments Instagram, les cocotiers, les grands espaces et le rosé en terrasse. Je n’ai rien contre un petit trip repos-cocotier, d’ailleurs.

Et pourtant au fond pour moi, un voyage ne veut pas dire grand chose si je ne rentre pas transformée. Arrachée à mes habitudes et à mes systèmes de référence, je suis soudain plus vulnérable – et être mis face à sa vulnérabilité, c’est par là que commence le changement.

Les transformations n’ont pas besoin d’être magistrales, et peuvent être de différentes natures.

Ça peut être partir avec des gens qu’on aime et les découvrir comme jamais avant. Je reviens juste de cinq jours en bateau et je peux vous dire qu’il n’y a rien de mieux pour être face à la réalité des gens. Si on s’aime encore après cinq jours en bateau, c’est que c’est pour la vie !

Ça peut être partir seul et s’ouvrir complètement aux autres et aux expériences.

Ça peut être un trip catastrophe, une semaine de pluie là où l’on n’attendait que le soleil, qui met profondément à l’épreuve la patience, la positivité, et la capacité à faire de tous les moments des bons moments, même quand rien ne semble vouloir aller dans le bon sens.

Ça peut être de se rendre dans des endroits bourrés d’énergie (pour moi par exemple, l’Arizona est toujours un endroit qui me recharge en énergie positive, je ne saurais dire pourquoi, mais c’est vraiment précieux) et rentrer remplis d’une force nouvelle.

C’est aussi parfois l’occasion d’expérimenter la déconnexion. Que ce soit pour cause de fuseaux horaires complètement fous (être au Japon, c’est être éveillé quand tout le monde dort à New York) ou d’endroits tellement reculés que le réseau ne passe pas, je me suis retrouvée souvent complètement lost in translation, incapable de bosser, de communiquer avec le Studio, et ça m’a fait profondément questionner l’idée que l’on a aujourd’hui qu’on peut “bosser et communiquer où que l’on soit”.

À certains moments c’était génial, d’être coupée d’Internet. De se réveiller et de ne pas pouvoir checker son Instagram et ses emails. De se rendre compte de comme on est bien sans, comme on oublie vite ces automatismes, comme on se reconnecte avec la vie autour de soi.

Mais d’un autre, ça a été dur.

Petit à petit, mon équipe et moi sommes devenus frustrés de ne pas pouvoir communiquer. À certains moments, je n’avais qu’une envie, c’était de rentrer et de passer du vrai temps au Studio à travailler tous ensemble, et pas juste par bribes sur Skype.

J’ai appris à quel point rien ne peut remplacer la présence et le contact humain, et ça m’a donné super envie de rentrer et de me remettre au boulot avec mon équipe. On a d’ailleurs prévu un petit trip Upstate tous ensemble…

C’est probablement à ça que ça sert, les voyages. À découvrir le monde, à découvrir les autres et soi-même, et surtout, à trouver au fond de soi l’envie de rentrer à la maison…

28 comments

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  • partir pour mieux revenir…

  • i miss japan. but i’ll visit during the autumn. i think it’s a better time! :)

    http://littleaesthete.com

  • The real Journey is the journey to the center of self….you can go far.. you can meet different civilization ,,different culture…but it all goes back to your inner journey… « Travel is not defined by the miles you cover »
    From The World With Love
    Yael Guetta

    http://www.ftwwl.com

  • Je partage complètement ton point de vue. Découvrir, s’ouvrir, s’enrichir, se connaître mieux, et apprécier le retour à la maison quand on a grandi un peu.
    Quand même, que de beaux voyages!

  • Mille fois raisons.
    J’ai besoin chaque année de l’énergie de la mer quand je reste des heures dans l’eau à mater les poissons. J’ai identifié ce besoin tout nouveau et je ne peux m’en passer chaque été. Pas bronzer, pas la place, regarder le fond de l’eau et observer un autre univers, la vie des poissons, tranquillement avec mon masque et tuba.

  • Being a tourist means « go back home then »
    Being a traveller means « never go back home then »
    This is the differnce…

  • Love this post! Travel I think, is the only universal way to look outside of yourself, your prejudices and misconceptions about people. Because after all, we’re all the same: human beings. We love to live, laugh and belong. Fabulous post. x

  • Partir pour mieux revenir…c’est souvent vrai!
    Ma peur moi, serait justement de partir trop longtemps et de ne plus pouvoir faire le chemin inverse, d’être comme coincée entre les deux…

    Pauline

    http://www.thevoyageur.net

  • J’aime cet édito. Il fait tellement sens en cette période, où tout le monde revient de quelque part, va quelque part ou alors prépare son départ en vacances… On rêve souvent les voyages avant d’y être, on devine qu’on va appuyer sur « pause » d’une part mais une partie de nous espère que ça sera aussi un petit (ou grand) « reset » d’autres parts. Ça a été beaucoup mon cas cette année, à planifier notre voyage à Bali: 2 semaines de rêve, choisir le bon hôtel, laisser la place au spontané, mais pas trop… Et là j’y suis depuis 5 jours et je stresse déjà à l’idée du retour. Comme si on pouvait soit anticiper l’avant, être nostalgique du passé mais ne jamais vraiment être dans le présent…
    Mais une chose est sûre: j’aimerais moi aussi avoir ce manque d’une équipe sur place, d’un travail qui me rendrait frustrée de ne pas pouvoir communiquer avec mes collègues/assistants/boss… Et je realise finalement que, mes voyages sont aussi là pour ça: sortir du speed de mon quotidien, et essayer de faire le point sur ce que je veux vraiment. En tout cas, j’essaie entre 2 massages ou balades à vélo :)))
    Xx, from Ubud,
    Ann-Louise

  • vacation is always needed but I agree after a while you just wanna go home and get back to work!

    http://hashtagliz.com

  • That’s so beautiful said and so true! <3

  • Love this! And it’s so true. I love that feeling of leaving the familiar. Like you said, it forces you outside of your daily habits and even your daily ways of thinking. It is exciting at first and then at some point you long for home again. Sometimes I feel like that’s all we’re really searching for is home again, whatever that means to each person. I feel like travel is suppose to make you do that. Appreciate the world and all it’s diversity and appreciate the familiarity of home. Great great post! And those pictures on IG of Lake Powell and the Grand Canyon are just stunning. Lake Powell has such a larger than life feeling to it. So beautiful! xo

  • Ghislaine 3 août 2015, 1:33 / Répondre

    Les voyages et le voyage intérieur, pour moi c’est indissociable. Je comprends tellement ce que tu veux dire quand tu évoques l’Arizona… superbe post Garance <3

  • Beautiful post. That is why I love so much long trips. Whether we like it or not they make us confront our life’s journeys. Some well known to us, others – waiting to be discovered.

  • Se ressourcer dans plusieurs contrées pour mieux affronter au retour la réalité…

  • Aaaaah Garance… Bah tu vois lire des choses comme ça me fait penser que si on me posait la question conne : « qui inviterais-tu à ton dîner idéal? », ça serait pas le Dalaï Lama ou Matthew McConaughey (!), mais Garance Doré quoi !
    Merci <3

  • Ana @Champagnegirlsabouttown 3 août 2015, 2:56 / Répondre

    So true…I’ve just returned from a two weeks trip from Paris and it was both exhilarating and frustrating time…I found in myself layers of aggression (like when I run a pickpocket out of the train) as well as patience (when I explained time and again to one of employees back home the same instructions) but mostly so, so much love for my family with whom we were traveling. We never laughed that much. At the end of these two weeks I was missing London but I returned feeling even more connected to my loved ones.
    Ana
    http://www.champagnegirlsabouttown.co.uk

  • Travelling is so wonderful; you look at everything with fresh eyes.

    I have always loved Anne Morrow Lindbergh for her travel writing (not the tabloid/political aspect of her life). Even before she married, she wrote with such great detail, in exquisite language, of her travel impressions.

    This is an excerpt from August 1926, in her book of diaries and letters, Bring Me a Unicorn, on a family trip to France:
    « We left Mont-Saint-Michel in the sunshine. In color, the roofs were a blue I hadn’t noticed before, a deep sea blue, and gleamed like scales of a fish. The sky was blue behind. Green clambered up the sheer clifflike walls–a little turret to the left by the sea, the blue of the sky reflected in the water and the sand. We passed many people going to church, in black, on foot or in little carts. Old men in smocks, women with black kerchiefs and their caps on their heads. One thing I remember, a man getting off his bicycle to bend over and kiss on both cheeks a little golden-haired child. »

  • I’ve just returned from 8 weeks in Europe and am still realising what I discovered. Gotta say though that the routine and reality take a little getting used to after all the time zones and plane rides.

    http://www.lapelsandloafers.com

  •  » Voyager c’est aller de soi à soi en passant par les autres « 

  • Francesca 4 août 2015, 2:44 / Répondre

    Gorgeous destinations! It must have been an exhilarating adventure!
    http://fashion-soup.com

  • Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage…

  • Yes, have you seen that Expedia commercial about traveling alone? Called « No Excuses »? It captures being in your twenties and the adventure of life and travel perfectly. If you haven’t seen it, google it. You will love it.

    Allie of ALLIENYC
    allienyc.com

  • When I got married my best friends were terrified for me because my fiancé and I didn’t live together beforehand. I knew we would be fine because we had travelled a lot. Best way to know ourselves and each other. Eleven years later we are still travelling and still growing together and still madly in love.

  • Comme dit un poète (Orelsan) : « Au fond, je crois que la terre est ronde pour une seule bonne raison, après avoir fait le tour du monde, tout ce qu’on veut c’est être à la maison »

  • j’ai ni des temps ni des ressources pour le vacance cette année et je veux PLEURER :((

  • On ne peut plus d’accord avec toi sur ce point Garance! Rien ne vaut les voyages pour apprécier ce que l’on a à la maison! ;)
    Et ce sais de quoi je parle en ce moment, je t’ai envoyé un mail à ce propos! Bises Garance!
    ???
    Jeanne
    http://www.fashionmusingsdiary.com

  • Zrinka Blazevic 9 août 2015, 1:59 / Répondre

    Well said Garance! I agree with everything. How was Croatia, my country. Did you like it?

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