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Van Life

7 years ago by

Au Studio, on adore les gens qui sortent des sentiers battus. Et on peut dire que les réseaux sociaux ont sérieusement alimenté cette passion en nous donnant la possibilité de suivre et de s’inspirer de gens du monde entier qui vivent leurs rêves. Notre dernière lubie (et rêve de vie secret), c’est un mouvement initié par des gens qui quittent les habitations traditionnelles pour vivre dans des vans. Eh oui, une maison roulante.

Que ce soit de manière temporaire ou définitive, dans une caravane sédentaire pour se simplifier la vie ou aux quatre coins du pays (et de la planète), des gens optent pour un mode de vie nomade, pour pouvoir changer de paysage, travailler, évoluer et créer.

On en a contacté quelques-uns parmi ceux qui nous inspirent le plus pour savoir ce qui leur plaisait, mais aussi connaître les peurs et les défis auxquels ils avaient été confrontés.

Noel + Jonnie Russel | Voyages en van ponctuels, Los Angeles
La marque/le modèle/l’année de votre van ? Ce que vous avez ressenti quand vous l’avez eu ?
On voyage dans un Dodge Sprinter 2006. Il nous a fallu un peu de temps pour se convertir aux joies du Sprinter. En tant qu’ex-propriétaires d’un van VW à toit relevable, on a eu un peu de mal à s’habituer au Sprinter, on aimait beaucoup notre ancien véhicule… mais quand on a vu ce van, on a tout de suite su qu’il était pour nous.

Depuis quand êtes-vous sur la route ? Vous avez un lieu particulier en tête comme objectif ?
On a adopté ce mode de vie depuis environ deux ans… mais pas à plein temps, on passe peut-être 150 nuits par an dans le van. Notre objectif, c’est de vivre à 100 % dans notre van, mais pour l’instant, on a la chance d’avoir des jobs qu’on aime, donc on est basés à LA.

L’aspect le plus gratifiant d’une vie nomade ?
Pouvoir profiter de notre immense « jardin ». De fait, en van, on passe énormément de temps dehors. Dès qu’on se gare quelque part, on déroule un tapis et on installe nos fauteuils devant la portière du van. C’est un peu notre « salon », la vue est toujours magnifique. On mange dehors, on bouquine dehors, on prend notre café du matin et notre petit cocktail du soir dehors. On se repose dans notre hamac et on profite des derniers rayons du soleil sur le toit du van. Les gens considèrent souvent la vie en van comme un peu étriquée, mais en fait, c’est plutôt le contraire, vivre dans la nature, c’est comme vivre dans un manoir… à part quand il pleut.

Van Life

Un conseil à ceux qui chercheraient à adopter un mode de vie nomade ?
Il faut essayer, et apprendre au fur et à mesure. Il y a quatre ans, j’ai renoncé à un super job dans la mode, parce que je voulais aider les SDF. Quand j’ai dit à mon père que j’envisageais de quitter mon boulot, il m’a dit qu’il n’avait jamais vu quelqu’un regretter d’avoir pris trop de risques sur son lit de mort. Du coup, j’y repense à chaque fois que je dois prendre une grosse décision. Et mon père m’a aussi dit : « Et si tu envisages de renoncer à la tente pour un camping-car, ce ne sera pas un signe de faiblesse mais plutôt de bon sens. »

Ce qui vous inspire le plus dans la vie en van ?
On réalise que les petites choses de la vie sont vraiment agréables : prendre son petit-déjeuner alors que le ciel perd ses nuances intimistes pour adopter une teinte bleu pur. Rencontrer des gens qui campent juste à côté, partager un verre de vin, échanger quelques petites anecdotes avec eux. Manger dans un petit café en bordure de route, se familiariser avec l’histoire des lieux que l’on traverse. Se réchauffer autour d’un feu, se pelotonner sous des couvertures puis quand le soleil chauffe un peu plus, se hasarder dehors. J’aime l’odeur de la terre humide dans le sud-ouest du pays, la couleur de la terre, notre quotidien depuis notre petit bout de pays. Ce sont ces petites choses qui m’aident à me rendre compte de la beauté du monde qui nous entoure.

Ce mode de vie nomade a-t-il modifié votre rapport aux autres et à vous-même ?
Je suis de plus en plus optimiste. Quand on est sur la route, on est heureux de voir combien de parfaits inconnus peuvent être adorables. Tout le monde s’entraide, partage. Un jour qu’on était garés sur un terrain, l’un de nos chiens s’est précipité pour faire la fête aux gens qui s’installaient à côté de nous.. un des campeurs l’a caressé pendant cinq minutes, puis embrassé sur le museau. Je me suis rendu compte que cette réaction qui nous semblait normale était en fait assez extraordinaire. L’amour de la nature soude, on devient de meilleurs êtres.

Ce que vous espérez transmettre aux gens en partageant votre périple avec eux ?
Nos espaces sauvages sont sacrés, il faut les aimer, les protéger. Ah oui, et aussi qu’adopter un chien abandonné (ou deux) est la meilleure chose qui puisse vous arriver.

Où êtes-vous en ce moment ?
Là, je vous écris depuis mon lit dans le van, on est garés à une dizaine de mètres d’une source chaude naturelle, dans la Sierra Nevada. Ça pourrait être pire…

Photos Noel Russel

Amanda Sandlin | Voyages en van ponctuels, Denver
Quel van avez-vous ? Votre impression quand vous l’avez eu ?
J’ai un Toyota Previa de 97 que j’ai trouvé sur Craigslist. Dès que j’ai posé mes yeux sur cet engin vert un peu étrange, j’ai été conquise.

Combien de temps avez-vous passé sur la route ? Vous aviez un objectif en particulier ?
J’ai été sur la route pendant six mois. Mon objectif, c’était de tenir tout l’été (j’ai commencé en mai).

Que faisiez-vous avant de partir en van ? Y a-t-il eu un moment en particulier qui vous a permis de réaliser que c’était ce que vous vouliez faire ?
Après avoir passé un an en Nouvelle-Zélande, je suis rentrée aux Etats-Unis, je ne savais pas où j’avais envie de vivre. J’avais de la famille et des amis un peu partout dans le pays, mais moi, je ne m’étais jamais sentie vraiment chez moi dans un lieu en particulier. Comme je travaille à mon compte, je me suis dit que c’était une chance que je ne pouvais pas laisser passer.

Vous avez fait ce trip seule ? Et si c’est le cas, y a-t-il eu des moments où vous avez eu peur ?
Me retrouver seule sur la route était une de mes plus grandes appréhensions. Mais c’est pour ça que j’ai voulu le faire. Peu à peu, mes peurs se sont envolées. Je me sentais forte, suffisamment armée, et je me suis rendu compte que le monde n’est pas aussi effrayant qu’on veut bien le croire.

Un moment hilarant ou absurde en particulier ?
Me réveiller dans mon van en plein Beverly Hills. Et recevoir la visite des flics parce que je préparais mon petit-déjeuner devant la villa de quelqu’un.

Un jour où cette vie nomade vous a pesé ou a été source d’angoisse ? Avez-vous regretté cette décision ?
Je n’ai jamais été du genre nerveux, mais j’ai eu quelques angoisses. Je me sentais souvent seule et je ne savais pas où aller. Si je réitère l’expérience l’été prochain, je veux prévoir mon voyage et aller moins vite.

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Comment avez-vous financé ce voyage en van ?
Grâce à mon activité de graphiste. J’ai pu conserver pas mal de clients même en étant nomade, et j’avais fait des économies en amont.

Un conseil à ceux qui sont attirés par l’expérience de la vie nomade ?
Oubliez toutes vos attentes. Acceptez le fait que ce ne sera pas parfait et parfois pas très confortable. Mais sachez que le jeu en vaudra largement la chandelle.

L’aspect le plus gratifiant d’une vie nomade ?
Cette expérience seule sur la route a été l’une des plus difficiles de ma vie. Sur Instagram et les réseaux sociaux, ça a l’air idyllique, mais vivre comme ça, ça vous change, c’est dur. Là, on ne peut plus se voiler la face, on se retrouve face à soi-même. Et mûrir, ce n’est pas toujours évident, c’est douloureux. Parfois, on a l’impression qu’on n’y arrivera jamais, mais finalement si. Je ne suis plus la même qu’il y a six mois, mais c’est exactement ce que je veux : continuer à évoluer, devenir la même personne, en mieux.

Comment cette expérience a-t-elle changé votre rapport aux autres et à vous-même ?
J’ai beaucoup plus d’empathie. Pour tout le monde. J’idéalisais le mode de vie en van, et quand je me suis aperçu que je n’étais pas faite pour ce mode de vie à plein temps, ça m’a rendu beaucoup plus compréhensive à l’égard des choix de vie des autres. Si on faisait tous la même chose, la vie serait tellement monotone !

Une des choses que vous espérez transmettre aux gens en partageant cette expérience avec eux ?
Ce n’est pas la peine de vivre dans un van ou de faire le tour du monde pour mener une vie pleine d’aventures. Les gens qui m’inspirent le plus, ce sont ceux qui essaient de se façonner une vie qui leur plaît, quelle qu’elle soit. Ils ont tout compris !

Photos Amanda Sandlin and Kris Holbrook
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Natasha & Brett | Sédentaires, Seattle
Quel type de van avez-vous ? Votre impression quand vous l’avez eu ?
On a un camping-car Airstream Sovereign de 1971. Quand on l’a eu, il était en très mauvais état. Il y avait des fuites, des taches de rouille… au départ, on s’est sentis un peu perdus.

Quand avez-vous décidé de déménager dans un airstream et pourquoi ? Y a-t-il eu un moment en particulier où vous avez senti que vous vouliez changer de vie ?
Tout a commencé parce qu’on avait envie de voir du pays. En 2014, avec Brett, mon mari, on a acheté un van VW 1978, on l’a aménagé en camping-car, on a mis toutes nos affaires au garde-meubles, rendu les clés de notre appartement, et on a voyagé pendant six mois aux Etats-Unis.

On a adoré ce mode de vie alternatif, et à mesure qu’on se rapprochait de notre destination finale, on a commencé à envisager de vivre différemment. On a vendu le van, acheté un véhicule avec remorque dans l’attente de notre Airstream (et d’un chiot), et on est rentrés à Seattle. On a trouvé notre vieil Airstream sur le chemin du retour, à Portland, on a commencé à le réparer en février de cette année.

L’aspect le plus gratifiant de la vie en camping-car ?
On a acheté notre Airstream Sovereign de 10 mètres dans un sale état et on s’est attaqué à sa remise en état. On l’a gratté, enduit, peint, on a refait le plancher. Mon père est venu nous aider à installer les cloisons, l’électricité, la plomberie.

Quand on a emménagé, il n’y avait pas encore d’eau courante, mais de toute façon, après avoir passé six mois en van, on avait l’impression de vivre dans un palais ! Ces derniers mois, on a pu terminer les cloisons, installer un placard, mettre l’eau courante, un lit, des étagères, un coin cuisine. Quand on fait les choses soi-même, c’est extrêmement gratifiant. On adore aussi pouvoir vivre dans notre minuscule espace alors que tout autour les loyers sont exorbitants, et on est heureux d’avoir pu investir notre argent dans quelque chose qui nous appartient.

Ce qui vous manque le plus du mode de vie traditionnel ?
On s’est plutôt bien adaptés. On limite nos achats, on ne peut pas trop s’étaler, mais on est bien dans notre petit espace. Je suis illustratrice et j’avais toujours eu mon atelier, donc j’ai dû renoncer à pas mal de fournitures et de matériel. J’aimerais bien aussi avoir un atelier où faire de la poterie… mais il faut bien faire quelques sacrifices pour vivre comme on le souhaite.

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L’intérieur de votre Airstream est magnifique – mais avec un espace réduit, comment fait-on pour sélectionner ce qu’on mettra à l’intérieur (que ce soit déco ou objets fonctionnels) ?
On essaie de vivre en accord avec cette citation de William Morris : « Dans votre maison, ne vous encombrez de rien qui ne soit pas utile ou beau. » On fait beaucoup plus attention quand on choisit des choses pour notre petit chez-nous. Avoir moins de choses, c’est aussi être plus exigeant et choisir des éléments vraiment uniques.

Et comment est-ce qu’on s’habitue à faire des choses normales comme prendre une douche, dans un camping-car ?
Le plus gros changement, c’est certainement dans la façon de faire la cuisine. On a un tout petit frigo, donc on fait des courses plus souvent à cause du manque de place. Comme on a moins de place, on cuisine différemment. On n’a ni micro-ondes ni four, donc on prépare tout sur la plaque chauffante (on a aussi un grille-pain).

Ce que vous espérez que les gens retireront de votre aventure ?
On a besoin de moins de choses qu’on croit.

Van Life

21 comments

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  • This is wonderful – the stories, the people, the beautiful photographs. Thank you for this. I love the new direction the blog is taking. It makes it incredibly interesting and satisfying to come to every day.

  • Je signe des deux mais ! Ce genre de reportage est génial. Quel que soit nos choix de vie, ces personnes sont tellement inspirantes, ça me donne encore plus envie d’aller de l’avant et de tracer la route avec confiance

  • Quelle liberté ! J’adorerais vivre cette aventure avec l’homme que j’aime !

    xxx

    Irène

    http://www.cookinginjune.com/

  • HOW COOL IS THIS? I love #vanlife and I am so intrigued by the lifestyle. I love that this post balances the more romanticized way it works out for some people as well as the difficult realization that some things we want to love just aren’t what we expected. Really great article.

  • I was skeptical before starting to read this story, but it is actually pretty cool!!

  • Shirley Hunt 23 novembre 2016, 1:06 / Répondre

    Lovely post! So interesting! Your blog is my favourite – been reading it everyday for years! Keep up the great stories, fashion, style … And Pardon my French ! The best!!

  • Very nice paper, very deep. A bit sad for me too, we used to have a van, and it just burned like that one day, on the road, probably too old. Someday I will buy another one, maybe.

  • Down by the river???

  • I can see doing something like this if you are very young, and you don’t have to work, or you can work remotely. Again, I stress very young. I may have been attracted to this lifestyle 40 years ago…but probably not, since I already had a child. But..if one is unencumbered by a family and a job, it would certainly be an adventure, at least temporarily.

  • Ce reportage est génial! J’en veux d’autres!!

  • Going mobile! I love it! I could see myself starting out with a short trip and then becoming a true Roadie. At 61, after having raised my children I’m tired of my tagnant life. I certainly am seeking something different. And I too,like Noel are looking for some hope.

    « I am increasingly hopeful. During our time on the road we are constantly encouraged by how wonderful complete strangers can be. » Noel

    Now, isn’t that what it’s all about?

  • « ça pourrait être pire »… Pas mieux! ^^

  • My parents are retired and still quite young, so they live the camper life a few months out of the year. They spend Canadian winters in Palm Springs living in their small VW motorhome. They keep their lives really simple and always have a lot of fun. I can see the allure in this when very young or older, not so much in my 30s though.

  • Merci pour ce reportage! Une piqûre de rappel de ce que doit être l’essentiel.

  • Partir a l’aventure, qui n’en reve pas ? Il faut etre jeune et libre ou retraite parce qu’entre les deux, il y a des obligations serieuses comme les enfants, par example ?

  • Katheline Coudon 24 novembre 2016, 6:11 / Répondre

    How cool to see a topic like this on this blog :)
    Lived 8 months in a van in OZ. Life was rough yet so real. Never felt more free.
    Makes you realize you dont need much money nor things to be happy. or even just « be »
    in the moment, with wildness around you.
    I know, its a cliché but man, it is so true!

  • Cool, but… I don’t see anything new about it.

  • Wow ! Article tellement inspirant. Ces histoires donnent à nouveau des leçons de vie comme le fait d’idéaliser quelque chose et de se rendre compte que finalement quand on le vit, c’est différent de ce qu’on espérait.
    Merci beaucoup pour cet article !

    xX

    Eloïse, Lifestyle Blogger

  • This post is such a beautiful inspiration for http://www.mychicplanet.com Thanks a lot!

  • Shireen Bora 19 février 2017, 7:46 / Répondre

    There is always a way. Truely love this.

  • I did it for four month last year so that’s really cool to read this kind of post here!
    My boyfriend was graphist at Christian Louboutin and i was manager in a shop in Paris. We loved our life in Paris so much, friends, museums, parties, shopping… And everithing special that you can find in Paris but we were tired… Paris is an always awake city you have always somewhere to run and something to do and we felt hurry everytime. My parents had an old combi VW when i was child and my two brothers, mother, father and i travelled in it each holidays for almost 30 years so i used to live in rolling home and i dreamed to have mine.
    We baught our VW in october 2015, quit our job, made our bed, sofa, « kichen » and decoration during a month, and began our travel in may 2016.
    We spent 4 month on the road in France, enjoying especially Atlantic Ocean from the south to the north and the north to the south and it was amazing!
    So if you dream to change your life change it, even just for few month, it was my best adventure and if i can do it again one day, for sure i will!!
    Enjoy your life and take the way you want to feel the best!

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