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Merging Motorcycles & Meditation

5 years ago by

Mes amis et ma famille ne sont pas particulièrement impressionnés par mes capacités de conductrice. Je suis même plutôt connue pour mon absence de capacités à conduire. Par exemple, quand j’ai posté une photo de moi avec un casque de moto sur Instagram il n’y pas longtemps (j’étais passagère), un ami a commenté : “J’ai besoin d’une police d’assurance rien que pour regarder cette photo”. On peut dire qu’il n’a pas tort.

Mon incapacité à conduire ne m’a jamais vraiment dérangée avant de rencontrer Jess. Elle conduit des motos et grâce à elle, ça a l’air vraiment trop cool (elle est aussi propriétaire d’un camion trop cool mais je m’éloigne). Ce que je trouve si séduisant chez Jess, c’est qu’elle n’a pas du tout la même vision des motos que ce à quoi on pourrait s’attendre d’une motarde classique. Ce n’est pas la fille costaud, tout en cuir, qui boit du whisky, masculine. Pour Jess, conduire une moto, c’est la liberté mais aussi une question de spiritualité, de bien-être et d’énergie féminine. Toute son identité, sa personnalité, tout me donne envie de sauter sur une moto. Et comme elle vient de lancer le projet qui la passionne, Meridian Child Motorcycle Club, nous nous sommes dit que c’était le parfait moment pour la rencontrer !

we are dore jess motorcycle club

Qu’est-ce qui t’a donné l’inspiration de commencer à faire de la moto ?

J’ai toujours été à la recherche de sensations fortes. Je crois que ça me vient de mon père, il avait l’habitude de faire la course avec nous, il bricolait des moteurs de voiture et il avait des vieux moteurs de moto qui traînaient partout. Il travaillait dans le métal et il était toujours couvert d’huile et de saleté. Le fait d’être dans un garage me rend donc toujours nostalgique. Mes deux frères font aussi de la moto et j’ai passé beaucoup de temps à l’arrière avant de commencer moi-même à faire de la moto. Je crois que c’est une histoire de famille !

Quelle est ton expérience, en tant que femme qui fréquente le monde hyper-masculin des motards ?

En tant que motarde (et je le dirais à toutes les filles qui seraient sur le point de commencer à faire de la moto), une fois qu’on dépasse la peur qui est dans notre tête, quand on sait qu’on peut faire de la moto aussi bien qu’un homme – selon sa forme physique et ses capacités – on a fait la moitié du chemin. Ensuite, il s’agit juste de développer sa confiance en soi et de trouver les bonnes personnes avec qui apprendre et avec qui faire de la moto. Pour des raisons évidentes, c’est plus facile de faire de la moto en ville qu’ailleurs quand on est une femme. La plupart des mecs sont surpris quand je descends de ma moto et que j’enlève mon casque, mais ils me saluent avec respect. C’est un peu à double tranchant – quand on crève au milieu de nulle part et qu’un tas de mecs rêvent de jouer au sauveur. En gros, je m’appuie sur plein de mecs de la communauté et j’ai plein d’amis motards avec qui j’adore rouler. Mais c’est génial de voir de plus en plus de femmes motards, et les attitudes / visions de la moto sont en train de changer et cela peut aider à se décider pour plein de potentielles motardes. Pour moi, le but est de voir de l’égalité dans la communauté, pas d’essayer de créer une séparation selon le genre, dans une direction ou dans l’autre.

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Comment te sens-tu quand tu fais de la moto ?

Pour moi, faire de la moto, c’est la liberté absolue, pas seulement le fait de pouvoir sortir de la ville, mais aussi la vraie liberté mentale. Je trouve que c’est thérapeutique – faire de la moto tous les jours pour aller au travail est vraiment bénéfique pour mon humeur et ma vision du monde. Je considère que c’est un état de conscience absolue – il n’y a absolument pas le temps de penser à quoi que ce soit d’autre quand on est sur une moto – on est obligé de vivre dans le moment présent. Mais il y a aussi l’aventure, la capacité à être complètement autonome, le fait de pouvoir sauter sur ma moto et de partir, le mystère de ne pas avoir de plan et de ne pas savoir vraiment où on va se retrouver ou ce qu’on va voir, selon moi, c’est ça l’essence de la liberté. Vivre dans le moment présent, être exposé à tous les éléments et pouvoir s’adapter et changer selon les circonstances, au fur et à mesure, c’est ça pour moi la beauté de faire de la moto.

Je t’ai entendu parler un peu de spiritualité, de ses liens avec la conduite… est-ce que tu peux nous en dire plus ?

Pour moi, la moto fait le lien entre la tête, le corps et l’esprit. Il y a un vieux proverbe américain qui dit “4 wheels move the body and 2 wheels move the soul”, c’est-à-dire “Il faut 4 roues pour faire avancer le corps et 2 pour faire avancer l’âme.” On comprend parfaitement quand on a déjà fait de la moto. Rouler déplace quelque chose à l’intérieur de vous – on noue une relation avec sa machine et il y a une synergie entre soi, la moto et le monde, quelque chose de cinétique, toujours en mouvement. Cela permet de créer un lien unique avec le monde, je vois ça comme une forme de méditation.

Theresa Wallach a eu cette formule célèbre : “La première fois que j’ai vu une moto, j’ai reçu un message d’elle. C’était un sentiment – le genre de sentiment qui fait fondre en larmes quand on entend un morceau de musique ou être bouche bée devant une oeuvre d’art. La moto est un outil qui permet d’accomplir quelque chose de significatif dans sa vie. C’est un art.”

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Parle-nous un peu de Meridian Child ! Quelle est la mission de la marque ?

Meridian Child cherche à créer un lien entre les communautés du bien-être et de la moto. Il faut amener la culture de la moto dans une nouvelle ère – pas seulement en étant motarde, mais aussi avec une marque de bien-être et un mode de vie. Il faut moderniser l’idée du club de moto traditionnel et s’éloigner de l’image ancienne de gangs de rockeurs, d’une industrie de motards très masculine qui a été popularisée pour toujours par les pubs d’alcool et de cigarettes. Il faut être inspiré par le féminin, apporter l’énergie du yin à l’énergie du yang, au monde de la moto, pas sur le mode d’un club de filles ou en s’appropriant d’une quelconque manière l’énergie masculine – le but c’est d’avoir un groupe, un ensemble, une communauté qui soutient tous ceux qui font de la moto ou veulent essayer. Je crois qu’il y a aussi beaucoup d’hommes qui se sentent intimidés par la communauté des motards, et ils ne savent pas à quoi s’identifier, comme les pour les femmes.

Depuis que j’ai commencé à faire de la moto, et que j’ai lancé MCMC, beaucoup d’amis masculins sont venus me parler de moto et de conduite. C’est très beau, un renversement des rôles avec un respect mutuel. J’aime comparer Meridian Child à l’idée de créer une sous-culture autour de la moto, comme celle du surf – un moyen spirituel de se connecter à la vie et à l’environnement. Vous pouvez découvrir nos événements co-organisés, des sorties de groupe et des retraites autour de l’idée du bien-être. Nous allons offrir des activités faites pour aider à se concentrer et améliorer l’expérience des motards, comme le yoga et la méditation.

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Quel est ton plus beau souvenir de moto ?

Mon arrivée solitaire au Nicaragua, ma rencontre avec un motard dans un aéroport, le moment où j’ai accroché mon sac à l’arrière et roulé vers le soleil couchant. Mon expérience la plus libératrice et la plus enivrante jusqu’à présent…

Des endroits où tu rêves de rouler ?

La Patagonie. J’y suis allée avec ma soeur en 2015. Nous avons loué une voiture, et c’est le fait d’admirer le paysage en roulant sur les routes montagnardes vers El Calafate et le Mont Fitzroy qui m’a donné envie d’échanger la voiture contre une moto : je me suis juré que je ne retournerai plus jamais dans un pays étranger tant que je n’aurai pas mon permis et que je ne pourrai pas en faire l’expérience sur 2 roues. J’ai acheté ma première moto peu après mon retour à Londres.

Note de l’éditrice : Nous nous sommes bien amusées en prenant des photos avec Jess mais elle n’approuve très certainement pas le fait de faire de la moto en short ou sans casque ! La sécurité avant tout les amis !

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4 comments

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  • I’ve always loved sitting on the back of my friends’ motorcycle. That sense of freedom is unlike anything else. But I feel that because I feel safe knowing he is such a good rider. However, I’m too afraid to drive myself. It feels like such a big responsibility and I don’t trust my skills – or others on the road to abide by the rules. But, I love reading about Jess’ ethos. Wish she lived nearby so we could have a chat about riding :). Thanks for this story! I love this website for its unique content and have been a loyal reader since the absolute beginning! :)

  • Jorge Alexandre Teixeira 17 juillet 2019, 2:53 / Répondre

    *_*

  • It can be very exciting and it can be very ZEN! This brings nice memories.

  • Along with this theme, I was expecting a mention to this book from the 70s, « Zen and the Art of Motorcycle Maintenance: An Inquiry into Values », by Robert M. Pirsig :)

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