Wolffer Estate Vineyard

7 years ago by

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Erik Melvin

Joey Wolffer a grandi à l’endroit où se trouve maintenant le vignoble Wolffer Estate Vineyard. Sauf qu’à l’époque, à la place du pittoresque enchevêtrement de vignes se trouvaient des champs de pommes de terre que son père Christian a souhaité métamorphoser. Et Wolffer Vineyard est l’illustration parfaite d’un risque qui paye (avec beaucoup de travail). Depuis sa création en 1988, le vignoble s’est constamment développé… avec pour ciment la passion, une dynamique familiale et du très bon rosé.

On a eu la chance de pouvoir passer l’après-midi avec Joey sur ses terres. Après un petit tour du propriétaire, on a parlé boulot (elle en a deux), dégusté des vins délicieux et caressé Dolly, un cheval nain.

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Ta famille dirige Wolffer Vineyard depuis presque 30 ans. Qu’est-ce que ça fait de grandir dans ce type d’environnement ? Tu as des souvenirs en particulier ?
Quand j’étais petite, toutes les vignes étaient des champs de pommes de terre. Je me souviens d’avoir chassé les doryphores avec ma petite sœur. On a vraiment eu une chance inouïe de pouvoir grandir avec autant d’endroits à explorer. Je faisais du cheval tous les jours, ma sœur avait une moto-cross et s’éclatait avec ses amis. Le cidre, c’est une histoire de famille. Il y avait des pommiers autour de la maison. Roman faisait du jus de pommes pour les enfants, et du cidre pour les adultes. Rien qu’en laissant fermenter le jus. Pour les enfants, il ne le laissait pas fermenter (rires). On se faisait un peu notre apéro comme ça, et notre apéro à nous, c’était le cidre.

Tu as toujours eu envie de rejoindre l’entreprise familiale ?
J’étais une ado assez rebelle, je me disais : « Je ne veux rien avoir à faire avec les affaires de mon père. », le truc normal, quoi. Cette petite période de rébellion vis-à-vis de mon père a duré pas mal de temps. Les deux dernières années de sa vie, on s’est vraiment rapprochés. Mais sinon, c’était un personnage : ça n’a pas été le plus facile des pères. C’est le genre d’homme qui est super doué pour entreprendre, pour le business, tout le monde l’adorait, mais en tant que père c’était autre chose. Les dernières années, je l’ai accepté tel qu’il était, et ça a été génial. C’est à ce moment-là que j’ai commencé. Je devais avoir 23 ans, je venais de terminer la fac, et je me suis rendu compte que c’était génial qu’il possède ça [la vigne]. C’est aussi lié au fait que j’ai commencé à boire du vin et à apprécier ça, ça m’a intéressée. A sa mort, ma première réaction, ça a été de vendre. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec le vin. Mon frère avait la quarantaine, il était déjà bien installé dans la vie, et je me suis dit : « Tu es trop jeune pour que ça devienne ta vie. » Mais il a fallu un peu de temps pour remettre de l’ordre dans le domaine, après son décès soudain. C’était en 2008, il y avait eu un krach boursier, les perspectives étaient très sombres. Pendant les trois années qui ont suivi, je me suis rendu compte que ça comptait beaucoup pour moi. Je suis une Américaine de première génération. Ma mère est anglaise, mon père était allemand. Je n’ai pas de racines ici, rien à transmettre à mes enfants. Alors que la vente était sur le point d’être conclue, ma mère et mon mari m’ont convaincue de ne pas vendre. J’ai réfléchi et je me suis rendu compte que je n’étais pas prête à tout abandonner. J’ai parlé à mon frère de mon envie de reprendre l’affaire et il m’a dit qu’il serait très heureux d’être mon associé. Tout s’est fait de manière très naturelle. Ça a été l’une des meilleures décisions de notre vie, parce qu’on forme une super équipe.

Votre rosé a beaucoup de succès. Tu peux nous raconter ce qui s’est passé et en quoi le processus de fabrication du rosé diffère de celui des autres vins que vous produisez ?
C’est Roman Roth le vigneron, donc c’est à lui que revient tout le mérite, mais il répète souvent qu’il prend le rosé autant au sérieux que notre vin le plus cher, Christian’s Cuvée Merlot. Quel que soit le vin, il a le souci du détail. Notre rosé est élégant, vivant, équilibré et léger, à la fois subtil et plein de personnalité. C’est lui qui le dit !
Mais surtout, on arrive à produire notre rosé tous les ans. Roman et son équipe surveillent avec attention chaque étape de la production, depuis les vendanges jusqu’à la maturation. Le résultat : un vin qui accompagne les repas à la perfection, assez polyvalent, fruité, délicat, sec et ludique !

Wolffer Estate Vineyard

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Des conseils pour choisir un vin, notamment pour des gens qui sont novices ou intimidés par la sélection que vous proposez ? Ton vin préféré ?
On peut croire qu’il faut s’y connaitre en vin pour l’apprécier, mais il y en a pour tous les goûts. C’est super de se faire sa propre opinion en goûtant, pour savoir si vous préférez les vins blancs ou les rosés, secs ou moelleux. Ne vous laissez pas influencer par les goûts des autres. Choisissez un vin qui va bien avec ce que vous mangez. Tous nos vins peuvent être bus avec un repas, et sont peu alcoolisés… Mon préféré, c’est notre Grandioso Rosé, qui d’après Roman est notre vin le plus riche. Mais j’aime aussi (et je suis très fière) de notre rosé Summer in a Bottle, parce que c’est l’incarnation même du breuvage estival, et de tout ce que j’aime dans les Hamptons l’été.

Quelle place accordez-vous au développement durable chez Wolffer Vineyards? Est-ce que vous avez toujours fonctionné comme ça ou est-ce que l’évolution s’est faite naturellement ?
On privilégie l’environnement à travers nos méthodes de culture de la vigne, mais aussi les produits qu’on utilise dans le salon de dégustation, le recyclage. Le raisin est exclusivement vendangé à la main. Le raisin rouge est soigneusement séparé de la grappe et trié à la main. Nos méthodes de travail qui privilégient le travail manuel assurent des emplois dans la communauté toute l’année, ce qui nous permet de nous ancrer dans le tissu social des Hamptons.

Comment la pratique de la durabilité s’exprime-t-elle dans les autres aspects de votre vie ?
Pour mon mari et moi, il est très important de valoriser notre travail socialement, que ce soit à travers les produits que nous achetons, les gens que nous employons. L’argent doit servir à insuffler quelque chose de plus profond dans nos vies et notre travail. Quelle que soit la décision à prendre, nous essayons de la prendre en fonction de sa répercussion sur la communauté.

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Wolffer Estate Vineyard

Comment ton travail sur le vignoble influence-t-il ton style personnel ?
Je reste fidèle à mon style, où que je sois, donc je ne dirais pas que ça a influencé mon style. Mais j’ai la chance de pouvoir m’habiller comme j’en ai envie quoi que je fasse !

Tu as ouvert une boutique d’accessoires itinérante, The Styleliner, en 2010. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’ouvrir ce genre de boutique ? La mode t’a toujours intéressée ?
J’ai commencé à travailler à Londres, en tant que créatrice de bijoux pour les chaines de prêt-à-porter, puis j’ai déménagé à NY pour travailler dans la mode. J’ai trouvé un job chez Jones Apparel Group (aujourd’hui, le Nine West Group) en tant que directrice des tendances, puis directrice de la création, au moment où mon père est décédé. Je savais que je ne voulais pas poursuivre ma carrière dans le milieu corporate. J’avais gagné un peu d’argent en revendant le mobilier dont j’avais hérité à mon frère. J’avais envie de monter ma propre boîte, mais je savais qu’il fallait déjà que je me fasse un nom. J’adorais l’idée des food trucks, et adapter cette idée à la mode me semblait amusant. Comme j’aimais bien voyager, j’ai choisi le concept d’une boutique itinérante pour présenter une sélection de marques uniques du monde entier, dans les Hamptons. Au départ, on faisait du porte-à-porte, puis après on a participé à des événements et on s’est même garés à NY pendant les fêtes de fin d’année !

Les voyages sont essentiels pour dénicher les pièces que tu présentes avec The Styleliner. Quels éléments recherches-tu ? Qu’est-ce qui attire ton attention ?
Ma collection pour The Styleliner est un mélange de marques de créateur européennes haut de gamme et de pièces que j’ai dénichées dans le monde entier. Je cherche des créateurs qui se démarquent, pas des gens qui font comme tout le monde. J’aime l’originalité, comme mes clientes. J’adore les couleurs franches, les imprimés, mais aussi la simplicité. Le truc le plus important, c’est la qualité, j’ai envie que ces pièces deviennent des intemporels.

Comment la maternité a-t-elle changé ton approche du travail de la vigne et de ton travail pour The Styleliner ?
Bon, ce n’est pas moi qui fais le vin. ;) Je crois que devenir mère m’a obligée à mieux rentabiliser mon temps, et à mettre l’accent sur la qualité, la durabilité, dans tout ce que je fais. Le temps que je ne passe pas auprès de ma fille doit être utilisé à bon escient. Et puis, je me dois aussi d’être un exemple pour elle, donc je vois tout ce que je fais à travers un œil différent. Je veux aussi que ce que j’entreprends puisse continuer à se développer, pour qu’elle ait la meilleure vie possible.

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Comment partages-tu ton temps entre tous tes projets ?
Je fais en sorte que le temps que je consacre à chaque projet soit rentabilisé. Il y a les clientes que je vois à la boutique, les usines que je vois pour la production de mes sacs, et les réunions du vignoble auxquelles je dois assister. J’essaie de faire en sorte qu’ils n’empiètent pas trop les uns sur les autres, mais parfois, je cours un peu partout, surtout l’été. J’ai la chance d’être entourée d’une super équipe, sans elle je serais complètement perdue !

Comment décrirais-tu ta vie dans les Hamptons, toi qui as grandi ici et contribues à développer des marques qui restent principalement liées à l’esprit des Hamptons ?
La culture des Hamptons est ancrée dans la terre, les plages, mais aussi les artistes, les écrivains et les poètes qui ont forgé l’identité de la côte est avec les années. La marque Wolffer souhaite rester fidèle à l’histoire des Hamptons et au style de vie qui y est attaché. Mon projet mode est en phase avec la liberté d’esprit que l’on trouve ici. Mes souvenirs d’enfance, ce sont des plages, des balades à cheval, en vélo, sur les sentiers qui se déroulent à l’infini. La lumière est magique, ici, absolument unique. Pour moi, c’est ça, les Hamptons. Et j’ai très envie de pouvoir élever mes enfants ici.

Questions du tac au tac :
Rouge ou blanc : Rouge
New York ou les Hamptons : LES DEUX !
Matin ou soir : Matin !
Chaussures plates ou talons : Chaussures plates, évidemment !
Pour accompagner un verre de vin : du fromage (cliché)
Que ferais-tu si tu ne faisais pas ça : j’aurais bien aimé bosser dans la police criminelle
Meilleur endroit pour déguster un verre de vin : Sur une terrasse qui domine la jungle à Ubud, Bali
Devise : « La vie est quelque chose de trop important pour être prise au sérieux. » Oscar Wilde
Meilleur conseil à transmettre à ta fille : Ne suis pas les autres, trouve ton propre chemin dans la vie. Sois toi-même, aie ta propre identité, tes propres rêves, et partage-les avec le monde.
Activité préférée le vendredi soir : Une soirée vin au Wolffer Winestand avec mon mari, des amis, ma fille… et ensuite, un barbecue à la maison !

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Wolffer Estate Vineyards | 139 Sagg Rd, Sagaponack, NY 11962 | (631) 537-5106

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