Our Open Road
7 years ago by
Je mentirais si je disais que j’ai découvert Emily et Adam à l’occasion de notre post « Van Life » le mois dernier. En fait, ça fait un petit bout de temps que je suis leur périple de quatre ans en Amérique du Sud. Cette famille partie à trois (pour se retrouver à quatre en chemin) a quitté la Californie pour devenir nomade à plein temps. Cette détermination à poursuivre un rêve hors des sentiers battus, la vision de paysages époustouflants en Patagonie ou au Pérou donneraient aux plus sédentaires d’entre nous envie de tout plaquer pour partir mener une vie complètement différente. Emily et Adam ont eu la gentillesse (merci wifi !) de partager avec nous leur version du rêve américain. J’espère que vous trouverez cette rencontre aussi passionnante que moi !
Depuis quand êtes-vous partis ? Et est-ce que vous avez un objectif final en vue ?
En quittant la Californie en octobre 2012, on avait prévu de faire un tour du pays pendant un an. Au bout de cinq mois, on a changé de plan, décidé de prendre le temps. On savait qu’on faisait le voyage d’une vie, et on a compris que l’objectif n’était pas de se précipiter pour voir le plus de choses possible. Maintenant, on est nomades à plein-temps, on profite pleinement de cette période itinérante sans objectif final en tête.
Que faisiez-vous avant de prendre la route ? Un événement particulier vous a-t-il fait prendre conscience que c’était ce que vous vouliez faire ?
Avec Adam, on voyage depuis 15 ans. Notre décision de partir pour de bon cette fois-ci est née de notre rêve de partager cette expérience avec notre future famille. Quand j’étais enceinte de Colette, Adam travaillait sur un film pour lequel on devrait passer six mois en Inde et au Népal. Le projet n’a pas abouti, mais on a su que c’était le moment de concrétiser par nous-même nos projets de grand voyage ! On a quitté notre vie à LA, une vie à changer la voiture de place chaque jour pour éviter les contraventions. Avant de partir, je bossais comme fashion designer pour NewbarK et Adam est un artiste.
Vous travaillez tout en voyageant ? Et si c’est le cas, comment faites-vous pour rester en contact avec vos clients, et continuer de bosser de manière générale ?
Oui, on bosse toujours, grâce à Internet ! Au bout de cinq mois de voyage, quand on a quitté la Colombie pour l’Equateur, on avait deux mois devant nous pour atteindre la Terre de Feu avant que la météo nous empêche de le faire en toute sécurité. C’est là qu’on a décidé de prendre notre temps. Sauf qu’on n’avait pas trop les moyens de continuer à voyager tout ce temps, il fallait qu’on trouve une façon de nous financer, et c’est là qu’on a pensé au 24 Hour Bazaar. Ca marche sur le principe de ventes flash : on propose une sélection de produits artisanaux ou issus du commerce équitable qu’on trouve dans certaines régions très fertiles en artisanat. Tapis, tissus, couvertures, bijoux, chapeaux, céramique… en fonction de l’endroit où on est.
Au bout de trois ans et demi de ce travail très gratifiant, on constate l’impact positif direct que nos achats ont sur ces communautés rurales.
On accepte aussi des missions payées : on propose photos et textes à des marques. En octobre 2014, Adam a présenté une expo photo « Terra Incognita », comprenant plus de 50 nouvelles œuvres mêlant collages, photos, tirages et autres supports. J’ai organisé deux dîners végétariens « Puertas Cerradas » inspirés par nos voyages, en cuisinant pour 45 personnes à chaque fois et en partageant avec les convives les histoires qui entouraient chaque plat dans une cadre intimiste.
Le truc le plus flippant/intéressant qui vous soit arrivé pendant cette aventure ?
Sans doute la grossesse puis la naissance de notre seconde fille, Sierra Luna ! On a découvert que j’étais enceinte au bout d’un an de voyage. Mon premier rendez-vous prénatal, c’était à Cuzco, au Pérou. Et tous les mois, on allait à la clinique la plus proche, que ce soit au Chili, en Argentine et enfin, au Brésil. Notre objectif, c’était de passer par la Patagonie, mais comme on savait que Sierra devait arriver en juin, on a choisi un endroit plus chaud et moins reculé. On a opté pour une naissance naturelle sur l’île de Florianopolis, ce qui a permis à Sierra d’avoir la double-nationalité : le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire !
L’aspect le plus gratifiant d’une vie nomade ?
Le truc le plus génial, c’est le TEMPS. En tant que parents, on suit de près les progrès de nos enfants. On se réveille en douceur, on leur enseigne des trucs à travers nos expériences quotidiennes, on vit au rythme de la nature, on partage vues sublimes et moments simples. Notre premier enfant, un fils, Aaro, était mort-né. On a surmonté cette douleur incommensurable, on se réjouit du cadeau de la vie et on veut profiter de chaque instant.
Quels aspects d’une vie plus traditionnelle vous manquent le plus ?
Le kale et les croissants aux amandes : des denrées très rares en Amérique Latine. J’ai trouvé du kale chez un agriculteur bio à Lima… Et il y a des croissants aux amandes délicieux chez Ramos General, à Ushuaia. Plus sérieusement, ce qui nous manque le plus, c’est bien sûr nos amis et notre famille.
Vous voyagez avec vos deux petites filles… quel âge avaient-elles quand vous avez commencé et que pensent-elles de toute cette aventure ?
Colette et Sierra trouvent que vivre dans une maison roulante, c’est génial. Comme ça, on passe d’une maison de plage à un chalet de montagne en fonction de là où on se trouve. Elles adorent retourner en Californie pour voir la famille et les amis, et elles profitent de la vie nomade !!
Qu’espérez-vous transmettre à vos filles grâce à cette expérience ?
On espère les sensibiliser aux problématiques du monde, en faire des citoyennes du monde actives, qui chérissent la beauté naturelle de la planète. Les enfants sont souvent très directs et ne posent pas toujours des questions faciles ! On parle de malnutrition, d’extinction des espèces, de guerre et de pauvreté. Bien sûr on filtre les informations sur des sujets aussi lourds, mais on ne peut pas cacher ce qui se passe dans le monde.
Le plus difficile quand on est une famille nomade ?
Le plus dur, c’est vraiment d’être loin de la famille et des amis. Les dîners improvisés, les vacances ensemble, les week-ends dans des lieux sublimes, les discussions animées, tout ça nous manque.
Et élever ses enfants, c’est toujours difficile, qu’on soit dans un building à Tokyo, dans une yourte en Mongolie ou dans un van en Amérique du sud.
Comment arrivez-vous à faire des choses normales comme prendre une douche ?
Prendre une douche, c’est le plus difficile quand on vit dans un espace minuscule sans salle de bains. On a une douche solaire, qui fonctionne très bien quand il y a suffisamment de soleil et d’espace pour l’utiliser. Beaucoup d’hôtels nous permettent de payer un prix très raisonnable pour utiliser leurs douches, et quand on s’installe dans un camping, en général, c’est pour pouvoir utiliser les sanitaires. Les lingettes sont très utiles aussi, mais rien ne remplace la sensation de l’eau chaude sur la peau.
Des conseils à ceux qui seraient tentés par l’aventure nomade ?
Notre vision du rêve américain prend la forme d’un oignon. On enlève une autre couche à chaque fois. La culture moderne nous pousse à nourrir un rêve inaccessible qui se fonde sur le matériel et non l’expérience. Mais il semble qu’il y ait un changement général : une tendance qui grossit et qui vise à partager les vertus d’une vie simple. En possédant moins, on prend davantage de plaisir avec ce qu’on a. On continue à consacrer du temps au partage de notre expérience avec des gens dans le monde entier, et en retour, en continue à apprendre de ceux qui se détachent des rêves illusoires, ou qui donnent vie à leurs rêves.
L’une des choses que vous espérez pouvoir transmettre aux gens qui suivent votre périple ?
Quand les gens disent qu’ils sont jaloux de notre vie, on ne peut pas s’empêcher de secouer la tête… ce n’est pas ça, notre message ! Personne ne nous a donné cette vie, c’est nous qui l’avons inventée. On en a rêvé, on a fait en sorte qu’elle se concrétise, on l’a planifiée, on a bossé, économisé, fait des recherches. Et ce qu’on avait en vue avec Adam au départ n’est qu’une toute petite partie de ce qu’est notre vie aujourd’hui. On espère que ça donnera envie aux gens de VIVRE. Qu’ils auront envie de poursuivre leurs rêves, quels qu’ils soient, qu’ils sortiront de leur univers confortable pour vivre pleinement une vie dépourvue de regrets.
Wow! This is a really cool story. I love their outlook on life and how they decided to simply banish convention and live life on their terms.
LE gros pb de nos sociétés modernes: le TEMPS… on passe le temps à courir après…ce genre d’expérience (ou la randonnée) ralentit tout… et c’est génial
Love! I want to take a long trip with my family one of these days. I have done things like this as a single person when I was young, but taking the whole gang is another kind of adventure. Thanks for sharing!
Qu’est-ce qui se passe avec la version française? Je n’en ai plus depuis plusieurs jours.
Hi Laurence,
If you’re experiencing an issue with the French side it is coming from our server, which we are working quickly to fix! x Natalie
Great, great paper. Everything is interesting, their everyday life as well as their relationships to the people they encounter on their journey.
Can’t help noticing people often find out what is the most important thing in life (like…really living) after a sorrow…maybe this little boy gave his parents some kind of present after all.
(the only thing that would have been a no-no for me is giving birth in the middle of nowhere !)
It works for a certain time but not for a life long…and it sounds much more adventures as it is. The real problem starts
when you come back.
Coucou!!!
Je suis une fan du blog depuis des années, j’adore!! Mais juste une question, une toute petite: vous avez abandonné les traductions en français? Pour savoir si je dois reprendre des cours d’anglais?
Bisous!
Hi Cindy! We have not abandoned the French side, don’t worry! We’re just experiencing an issue with our server that is causing a delay on the French post for some readers. We’re working quickly to solve this.
Thank you! x Natalie
Great post ! Thank you :)!
I’ve been following them for a while as well. They are so inspiring! and so courageous as well. Emily looks so effortlessly cool all the time despite living the van life. I would look like a scarecrow if I was her. Also I feel so in love/nostalgic when I see their journal pictures… from an Argentinian living in Canada.
Besos!
Mercedes
Hahaha I, too, would look like a scarecrow…or worse. x
Thank you inspiring and lovely post??
This reminds me of the book « The Glass Castle », except the parents are both in tact; what an incredible gift!
http://brooklynchateau.blogspot.com/2017/01/editors-letter-2.html
Loved this story. Amazing photos. Luscious living!
I would love to see an article that gets into the nitty gritty of vanlife (monthly expenses, etc. if and how these folks are saving for retirement, their kids’ college funds, etc.)
Such an inspiration! Thank you for sharing! :)
Go them.
They’ve got it right.
Fascinating.
And further confirms my personal motto: Listen and enjoy, but learn and don’t forget.
Love this story.
Great story! We are planning out trip to Patagonia soon, this has been a great read. It would be awesome to know of what is her beauty ritual on the road.
Wonderful photos, and amazing Van, loving it!
So in love with this article ;)
I can feel positivity through these pictures! Such a cool atmosphere and mood! ! :)
So happy you featured this family. I’ve been following them too and it’s the perfect read for a sunday morning!
Perfect read for a sunday morning. These little children will cherish these memories!