Atelier Doré

Parfois, pour retrouver la santé, il faut l’avoir d’abord presque perdue. C’est ce qui est arrivé à Seamus Mullen, le célèbre chef new-yorkais qui a failli mourir d’une maladie auto-immune, ayant ignoré les signaux que son corps lui avait pourtant envoyés. C’est mon invité aujourd’hui, et vous allez adorer l’entendre parler avec animation de cuisine, de culture et de santé, trois éléments qu’il associe passionnément dans son nouveau livre, Real Food Heals.

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Son enfance dans une zone rurale…
Jusqu’à mes 16 ans, on n’a pas eu de toilettes. C’était assez rustique. On avait un appentis, en gros une cabane dans les bois pour faire nos besoins !

Ses regrets de ne pas avoir vécu en banlieue…
Dans ma campagne, je lisais le magazine Thrasher, je voulais devenir skateur et vivre en Californie. Chez moi, je m’entraînais sur des routes en gravier, il n’y avait pas de trottoirs !

L’importance d’avoir grandi entouré d’animaux…On participait à tout. C’est vraiment exceptionnel de pouvoir grandir au contact d’animaux, comme ça. On comprend mieux ce qu’est le cycle de la vie. On a un certain sens des responsabilités. Je ne connais pas d’agriculteurs ou de chasseurs qui prennent plaisir à tuer les animaux. Ce n’est pas quelque chose de joyeux.

La manière dont sa grand-mère a eu une influence sur ses choix de vie …
J’ai passé un moment exceptionnel avec ma grand-mère. On allait à une dégustation de vin, ses conseils ont beaucoup compté pour moi. Elle me disait : Seamus, tu devrais faire de la cuisine, puisque c’est ce qui te rend heureux. Trouve une façon de devenir cuisinier, et débrouille-toi pour être le meilleur.” C’est là que j’ai décidé de devenir chef.

Sur la détérioration de son état de santé…
Mon corps a commencé à ne plus fonctionner à l’approche de la trentaine. Je me sentais tout le temps mal. J’avais les mains et les pieds gonflés. Et j’ai commencé à avoir de vrais problèmes de santé. J’avais une énorme grosseur dans la nuque. J’avais des douleurs dans tout le corps, dans les os. J’avais mal au crâne en permanence, je voyais trouble, mais le pire, c’est qu’à peu près tous les 15 jours, je faisais des crises de rhumatisme articulaire brutales qui m’envoyaient aux urgences.

Comment il a réagi en apprenant ce dont il souffrait …
Je me suis auto-apitoyé sur mon sort, j’avais l’impression d’être une victime, et j’étais en colère. Je suis resté en colère longtemps. Les années qui ont suivi ont vraiment été difficiles. J’ai eu des douleurs chroniques pendant des années, c’est le genre de choses qui peu à peu grignote l’existence et alimente la colère.

Comment sa vie a changé grâce à un spécialiste de la médecine fonctionnelle …
Il m’a dit : “Ça va être à toi de bosser, Seamus, c’est toi qui vas tout faire. En te levant chaque jour, tu vas devoir y penser et essayer de prendre des décisions qui te permettront d’être en meilleure santé. Moi, je vais te donner quelques règles et principes, je serai là pour te coacher. Mais ce n’est pas moi qui vais te réparer, c’est à toi de le faire.”

Se sentir boosté par le sens des responsabilités…
J’ai endossé cette responsabilité, celle de guérir ou de devenir encore plus malade. C’est moi qui avais ce pouvoir sur ma propre santé, cette autonomie. Ça m’a vraiment donné de l’énergie, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. C’est à ce moment-là que j’ai cessé de me voir comme une victime.

Savoir que l’on n’est pas seul…
Le truc le plus important que j’aimerais partager avec les gens, c’est l’espoir qu’on peut tous adopter des changements positifs dans nos vies, grâce aux décisions que l’on prend, aux comportements que l’on choisit. Il y a aussi le fait de savoir qu’on n’est pas seul à souffrir, il y a forcément des gens qui vivent des situations identiques ou similaires.