On Slow Living…
5 years ago by
Cette année, j’ai commencé à jouer au billard. Au début, c’était juste une façon de passer le temps, c’est devenu un hobby et maintenant, ça s’est transformé, de manière fort peu pratique, en véritable obsession. Je me retrouve à rêver du claquement quand on casse le paquet dès que je passe 72 heures sans jouer.
Et ce qui est drôle, c’est que je ne suis même pas si forte que ça, alors que ça fait un an que j’y joue au moins deux fois par semaine. Au mieux, je suis médiocre (et je sais que c’est peut-être lié au fait que, en général, je me prends une bière ou deux pendant que je joue mais ne nous attardons pas là-dessus, d’accord ?).
Pourquoi je suis obsédée ?
A cause du jeu.
Il n’y a aucune utilité pratique à jouer au billard. Non, je me livre à une activité qui ne sert qu’à me faire plaisir, sans conséquence productive – sauf si je m’améliorais dans le jeu, ce qui se révèle un processus tellement lent qu’on pourrait à peine considérer que c’est une conséquence.
Malgré mon absence de progrès, mon esprit rêve du bonheur méditatif que m’apporte le jeu de billard.
Quand on est adulte, le jeu prend une version déformée. La plupart des formes de “jeu” ou de “distraction” adulte ont un but secret. Les dimanches consacrés à prendre soin de soi, la lecture du New York Times ou les cours de vélo ou de ballet, tous nos jeux ont évolué et se sont transformés en “jeu-avec-un-motif-ultérieur”. Que ce soit une plus belle peau, un fessier plus rebondi ou bien la récompense de quelques articles intelligents et épicés à garder en tête la prochaine fois que vous cherchez à échapper au douloureux malaise des conversations en société.
J’image que le sexe pour le plaisir est la forme ultime du jeu adulte – mais ça implique plein de bagages émotionnels, non ?
Vous vous souvenez quand la cloche sonnait la récréation et qu’on sortait en courant dans la cour, sans avoir rien d’autre à faire que jouer ? Je crois que cette exaltation à faire quelque chose sans aucune conséquence manque actuellement à beaucoup de vies adultes.
Ce mois-ci, sur DORÉ, nous allons couvrir extensivement le sujet de la slow life. Et, entre autres choses, le jeu a une place primordiale dans la slow life. C’est le dernier mois d’été et nous voulons lui donner autant d’importance et le savourer autant qu’un long et agréable dîner d’été, quand la cire des bougies coule sur la table mais que personne ne bouge pour faire quelque chose.
Garance et moi avons bavardé sur FaceTime la semaine dernière et je lui ai demandé comment se passait son été. Elle m’a répondu avec enthousiasme : “Je passe un été formidable à ne rien faire !”
Amen. Nous voulons plus de rien. Parce que c’est dans ce vide que vous trouvez, de manière surprenante, les réponses à de nombreuses questions sur vous-même, alors même que vous ne saviez pas que vous aviez besoin de les poser.
La semaine dernière, j’ai découvert encore un autre avantage au billard.
J’ai passé quelques jours seule en voyage à Detroit, je visitais la ville dans la journée et les bars du coin le soir. Chaque soir, à la fin de la journée, je ne pouvais pas supporter d’écouter encore un autre podcast ou de lire un autre mot de mon livre. J’avais besoin d’une vraie conversation, en personne, en regardant vraiment quelqu’un dans les yeux et en riant aux éclats.
Et un bon moyen d’avoir une conversation ? Trouver un bar avec un billard. Le tour est joué. Je me trouvais tout de suite un super groupe de compagnons de boisson avec qui bavarder pour la soirée.
Mes amis de vacances. Et vous savez qui est très fort pour se faire des amis de vacances ? Les enfants. Parce qu’ils n’ont pas oublié comment jouer.
Vous vous souvenez quand vous aviez 9 ans et que vos parents vous confiaient au maître-nageur de garde pour pouvoir savourer tranquillement un cocktail et leur roman de Dan Brown ? Et sans plus attendre, vous vous retrouviez en pleine compétition de poiriers avec d’autres enfants que vous n’aviez jamais rencontrés mais dont vous vous sentiez tout de suite proche.
On se fait des amis de vacances quand toutes les personnes présentes ne sont là que pour jouer.
Savourons tous un peu plus la slow life ce mois-ci, et jouons.
This is perfect timing for me. My life has been more challenging lately, and it has affected my health (stress). I am working on doing the OPPOSITE of multi-tasking. Focusing on knitting, watercolor painting, or bread-making, what-have-you. Slowing down is vitally important to me now.
Welcome back from Summer Holidays! This is a great post! So true about the importance of doing nothing and enjoying it without guilt! :)
Adore this. My summer holiday coincided with yours, and it’s so perfect to read this my first day back because there was play for play’s sake and it was GOOD.