Beauty with a Maiko, Mamefuji
8 years ago by
Quand j’étais à Kyoto, j’ai eu le privilège (j’ai appris qu’il était très rare de pouvoir les interviewer) de rencontrer une authentique maiko. Vous êtes peut-être un peu perplexes – Ce n’est pas plutôt une geisha ? Donc juste pour clarifier tout ça, il faut savoir qu’il n’y a pas de geishas à Kyoto, on trouve juste des maikos et des geikos. Voilà.
Une fois qu’on est une geiko, on travaille dans une maison jusqu’à ce qu’on décide de partir A: pour se marier ou B: pour prendre sa retraite. Parmi leurs compétences : interpréter des chants, des danses, jouer du shamisen (instrument à trois cordes) pour les visiteurs à l’occasion de dîners. Elles ont un emploi du temps très rempli, parfois sans congés pendant des mois, ce qui affecte parfois même leur santé… Comme je ne parle pas japonais, nous avons eu la chance d’avoir une traductrice, ce qui me permet de partager avec vous la passionnante histoire de cette forme d’art ET quelques secrets beauté.
Quand on a rencontré Mamefuji qui a 18 ans et a passé son enfance à plusieurs heures de route de là, elle portait un kimono traditionnel rouge vif, ses cheveux étaient impeccablement arrangés et décorés d’accessoires, et son maquillage ultra-travaillé était digne de Pat McGrath. Même si elle ne connaît finalement pas la culture des geikos en profondeur, elle a toujours été attirée par la culture de Kyoto et, grâce au bouche à oreille, elle a pu entrer en contact avec la maison, ou okiya, pour laquelle elle travaille maintenant. C’est une communauté très isolée réservée aux personnes qui comprennent ses règles et traditions, donc être acceptée dans une maison est loin d’être facile.
Les maikos sont des apprenties formées pendant cinq années avant de pouvoir devenir geikos. Elles vivent dans une maison sous le chaperonnage d’une mère, sont nourries, blanchies et logées, et prennent chaque jour des cours d’art, de danse, de musique et de calligraphie ; pendant cette période, elles n’ont aucune possession. Vers l’âge de 20 ou 21 ans, elles deviennent geikos, et peuvent commencer à travailler, gagner leur vie et s’acheter leurs propres vêtements (youpi !). Mamefuji utilise une jolie expression pour qualifier cet âge de la maturité, elle parle de moment du « col retourné ».
Lorsqu’une maiko s’apprête à devenir geiko, elle doit aller en ville et informer tout le monde de ses intentions pendant deux semaines. Elle écrit des lettres, distribue des confiseries, tout cela vêtue d’un kimono noir portant les « armes » de sa maison ou famille. Elle se peint aussi les dents en noir … (Je n’avais pas bien saisi pourquoi au début, mais une rapide recherche sur Internet m’a appris que cette pratique leur permettait de disparaître dans l’obscurité de la bouche ouverte. Sayonara, languettes blanchissantes Crest !)
C’est aussi intéressant de savoir que si on fait plus âgée en apparence, on ne passe pas forcément par l’étape maiko, puisque l’âge au Japon est quelque chose d’important. Dans la culture maiko, on ne se fonde pas sur l’âge réel, mais sur le degré d’apprentissage, c’est celui-ci, l’âge véritable. Un peu comme pour les acteurs… ;)
Beauté !
Une maiko arbore une coiffure ultrasophistiquée réalisée sur ses propres cheveux qu’elle garde pendant une semaine ; il y a même des oreillers à trou spéciaux pour que le sommeil ne soit pas trop inconfortable et que la coiffure reste en place (les geikos plus âgées portent toutes des perruques !) La première année, pour le maquillage de la bouche, seule la lèvre inférieure est peinte, puis les deux lèvres la seconde année. Il en va de même pour les yeux : pour conserver le plus longtemps possible la fraîcheur de l’adolescence, elles ne portent ni mascara ni fards à paupières la première année.
Après avoir été formée par sa onee-san (une sœur plus âgée, une forme de mentor), chaque maiko réalise son maquillage toute seule, y compris le délicat W dans sa nuque. Elle utilise une huile grasse pour appliquer son maquillage, puis avec un pinceau en bambou spécial, elle applique le blanc… un mélange de poudre et d’eau. Chaque geiko utilise une nuance de blanc légèrement différente, parfois avec des reflets rouges ou rosés. Sur les lèvres, elle applique du lipstick Shiseido mélangé à de l’eau et du bonbon rouge. Oui, du bonbon ! Ici, c’est un peu comme un morceau de sucre. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est bon, sucré, et que ça sublime encore plus la couleur. C’est le même mélange qu’elle utilise aussi pour souligner ses yeux et ses sourcils.
Ça doit vraiment prendre des heures de se préparer comme ça…la coiffure, les épingles, le maquillage hyper élaboré ? Mais avec l’habitude, Mamefuji m’a dit que ça lui prenait « Oh, pas plus de 30 minutes ! » Et moi qui trouvais mon rituel beauté rapide. Le plus étonnant, c’est peut-être sa façon de se démaquiller, avec de l’huile pour bébé ! Et pour s’hydrater, elle confie utiliser la lotion Nivéa.
Bon, c’est juste un petit aperçu de la vie d’une Maiko. Mais c’était vraiment fascinant, j’aurais pu passer des heures avec elle ! Je n’arrivais pas à détacher mes yeux de sa ceinture de kimono parfaitement nouée ou de ses sourcils dessinés à la perfection… Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, elle avait beaucoup d’engagements ce jour-là et j’ai dû la quitter à regret…
What an insightful article, thank you for sharing.
this was so good: thank you! :)
http://littleaesthete.com/
Wowww! Quelle rencontre passionnante!
Ton article est super intéressant!
J’aime beaucoup comment sont maquillés ses yeux, c’est hallucinant que ça ne lui prenne pas plus d’une demie heure!!
Belle journée
Petite and so What?
It’s so amazing different culture different tradition…it’s getting more and more rare and we have to protect it..it’s very special to Japan ..but in different places of the world we still have traditions that are really local…but basic beauty is universal…
From The World With Love
Yael Guetta
http://www.ftwwl.com
Thank you for such a gentle rendering. It would be easy to point out all the problems with this sort of gendered work, but I appreciated your kind, slightly removed, attitude. I think in many ways, the way a culture defines its ultimate form of femininity says a lot about what it collectively desires and aspires to – taller, smaller, soft voice, wide smile – there is a way that the women of a society mirror what is valued. Clearly one of the values about this kind of beauty is about training and maintaining a standard, which is not particularly emphasized in the spheres of NYC fashion right now – I kind of like how oppositional this is to the aspiration of « effortlessness » that is so prevalent in my world.
It’s not a competition or anything, I just find it refreshing to have a different view, so thanks for this.
Wonderful article and amazing photo! I have been in love with Japan and fascinated with Geisha ever since I went to Japan to work as a model.You are very lucky to have had an interview with one. It was exciting just to catch a glimpse of one in Kyoto! ( obsessed with her eyebrows too-and the little peek of red on the top!)
Colleen
http://www.blushandbeyond.com/makeup/hakuho-do-the-rolls-royce-of-makeup-brushes/
Wow, how fascinating, Brie! Thank you for this look into her life. I am also left wanting more info :)
Lovely photo and glimpse into Gion life! By the way, teeth blackening was en vogue for centuries among Japanese women. It’s a bit like how we use nail polish today.
If you’re interested in learning more about geiko, the book/movie, Memoirs of a Geisha is quite true to life.
Liza Dalby was the first american geisha and wrote a fascinating, in-depth book about it. (She was the authenticity consultant for the Memoirs of a Geisha movie.)
http://www.amazon.com/Memoirs-Geisha-Shizuko-Hoshi/dp/B000I9YUYU/ref=sr_1_5?ie=UTF8&qid=1449159450&sr=8-5&keywords=geisha
http://www.amazon.com/Geisha-25th-Anniversary-Updated-Dalby/dp/0520257898/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1449159741&sr=8-1&keywords=liza+dalby
Quel coincidence ! Cette semaine même je parlais à mon amie qui vit au Japon,
d’aller à Kyoto ensemble pour se promener dans les rues en quimono loués et photographier
les maykos. Elle sait que j’adore la photo. Et maintenant j’ai toutes ces informations pour
partager avec elle, merci beaucoup ! Je ne connais pas le Japon mais j’ai très envie d’y aller.
Superbe post!
Fascinant!
? ? http://www.bonnie-bandie.com ? ?
Passionnant !
Hi, this was a really interesting article. How nice to get behind the mask!
Nothing to do directly with the post but I’m travelling in South America at the moment and wanting to get behind the tourist scenes in a similar way. Any readers out there with suggestions of places not to miss, exhibitions, bars, restaurants, shops, shows etc. in the city of Santiago de Chile? I’ll be there as from 20th December until 4th jan, so looking forward to Christmas & New Years chilean style.
Thanks for any suggestions!!
This was very interesting article. Mamefuji’s make up and style is very beautiful.
it’s a picture there is no photo of the back of her neck, so beautiful the way the white makeup tapers down on the back of the neck on maiko.
Turning the collar is not just a phrase, it’s literally true – geiko wear a plain white collar.
it’s a PITY, sorry!
This piece is very fascinating and your writing is impeccable. I am ashamed to say though, that all sorts of politically incorrect questions would pop up in my mind were I to interview this gorgeous yound lady.
wow, amazing pic!
Passa a trovarmi VeryFP
Superbe post. Très intéressant.
Merci Brie! ;-)
J’aime ce blog pour la diversite des sujets et celui d’aujourd’hui est tres interessant.
Une écriture aussi délicate sur un sujet souvent si mal traité, bravo Brie :-)
That has to be my favourite beauty story so far! I’ve always felt attracted for Japanese culture, I even studied Japanese for five years at University! I really hope you start featuring different ideas of beauty in this space I think it’s a great way to learn a little bit more about other cultures.
xx,
E.
http://www.theslowpace.com
Wow. Mixing candy with lipstick… so fascinating!
Well the idea of being an actress in a role and doing it justice is appealing, but this is very different and certainly is not a feminist kind of life. I feel sad that this is a poor option for women in Japan. References to age and remaining looking adolescent don’t help much.
Super interesting. Love your story!
rencontre incroyable ! merci pour l’article
I find the « negative » comments disappointing. Every time period, every (sub-)culture, every person has ideas of what an aspirational look and lifestyle are. Some choose to look more sexy while others choose to look more adolescent. Injections are popular, as is hair dye, makeup and perfume.
Hers may not be a life you choose, but we should applaud and support Mamefuji for going for what she wants in life. She freely chose her path with no pressure. She sounds truly liberated.
J’ai adorée lire cet article. Très passionnant.
Merci.
perfect article, thanks for sharing