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Where are Scars in the Body-Positivity Movement?

5 years ago by

Where are Scars in the Body-Positivity Movement?

L’été ne commence officiellement pas avant le 21 juin, mais l’arrivée de Memorial Day signale l’arrivée prochaine des barbecues, des plages et des maillots de bain. Les publicités ciblées pour les sandales et les maillots de bain apparaissent lentement mais sûrement et l’idée d’être au bord de l’océan, une boisson fraîche à la main semble de plus en plus séduisante. La diversité en termes de taille et d’ethnicité dans ces publicités peut être attribuée aux critiques faites aux marques ces dernières années pour faire un portrait plus proche de leurs clientes.

En 2019, la taille moyenne des Américaines se situe entre le 48 et le 50 et je dirais que les femmes de toutes les ethnies aimeraient avoir le choix de trouver des maillots de bain de marque qui pensent à elles. Et même si le mouvement body positive des dernières années a poussé de nombreuses marques de vêtements à proposer plus de vêtements grande taille et à inclure plus de personnes de couleur comme mannequins dans leur campagne, on a souvent considéré ces gestes comme un simple moyen d’avoir l’air plus progressif pour faire plus de ventes.

Les vergetures et les traces de cellulite, causées par les prises de poids, paraissent être la dernière chose que les marques semblent prêtes à accepter en matière de défauts physiques dans leur campagne marketing (pour dire, au passage, que les femmes sont acceptables). Dans cette culture grossophobe et #fitspo qui développe l’idée qu’il n’y a rien de pire pour les femmes que d’être grosse, on peut se réconforter en partageant les images et les histoires de femmes qui ont dépassé la honte culturelle qui leur a été infligée toute leur vie. Je ne voudrais surtout pas dire que nous avons tous atteint une nouvelle étape dans notre rapport aux corps gros en Amérique, mais l’ascension fulgurante et la célébration d’artistes comme Lizzo et Aidy Bryant sont liées à leur façon décomplexée d’être sous les projecteurs, et leur refus de se limiter à essayer de ressembler à un idéal supposé.

Même si la plus grande partie des discours sur le body positive se concentre sur la taille, je me sens moi aussi sous-représentée dans les médias grand public. Où sont les discours dans les médias sur les femmes avec des cicatrices ? Nous aussi, nous aimons aller à la plage ! Et si certaines marques ont fait de la représentation des “vraies femmes” dans leur pubs une priorité, leurs tentatives s’arrêtent en général après une campagne de photos non retouchées, ou bien avec quelques corps hors-normes (peau sombre, ronds ou handicapés) pour avoir l’air progressiste.

J’ai des cicatrices partout sur mes jambes, mon dos et ma poitrine. Certaines se sont atténuées avec le temps tandis que d’autres font tout simplement partie de la constellation de marques qui parcourent ma peau. J’ai rarement assez confiance en moi pour porter des shorts, je suis trop consciente des taches sombres dont je n’arrive jamais à me débarrasser. Et comme je peux recouvrir mon visage de fond de teint et que je vis dans une ville où je peux porter des jeans pendant la plus grande partie de l’année, c’est un problème que je peux facilement cacher aux gens. Je ne vais pas aux fêtes à côté d’une piscine, et je me couvre à la plage.

Quand j’étais enfant, je me souviens que ma mère couvrait mes jambes de lotion à la calamine et de crème Aveeno pour apaiser l’irritation constante de mon eczéma. Les cicatrices sont apparues à ce moment-là, quand je n’arrivais pas à me contrôler pour m’empêcher de gratter la peau irritée et inflammée. L’hyperpigmentation est un processus pendant lequel l’excès de mélanine se dépose sur la peau, cela peut se produire chez des gens de toute couleur de peau et on le retrouve fréquemment chez les femmes noires. Les cicatrices et marques d’hyperpigmentation peuvent être une source de frustration, de honte, et il faut plusieurs mois, sinon plusieurs années, pour qu’elles disparaissent avec le traitement adéquat. C’est déjà très difficile de trouver un maillot de bain dans lequel je me sens bien et à l’aise quand l’été arrive. Parce que, même si je parle beaucoup de body-positivité avec mes amis, et du fait de s’aimer soi-même, je n’ai pas toujours les mots pour me convaincre moi-même de mettre un maillot deux-pièces et de me jeter à l’eau devant d’autres personnes.

Qu’est-ce que notre culture populaire a à dire sur les femmes avec des cicatrices ? Les hommes ont le droit d’être durs, sexys, d’une beauté brute. Même Harry Potter, le sorcier le plus en vue du monde des sorciers, était reconnu et admiré dès qu’un ami ou un ennemi voyait l’éclair sur son front. Quelle est la dernière fois qu’une héroïne avec une cicatrice a été caractérisée de cette façon ? A la place, nos cicatrices sont souvent un moyen de montrer notre identité à l’extérieur : les personnages féminins des romans et des films sont associées à des histoires de viol ou de rupture qui les marquent, pour définir le développement de leur personnage.

Je ne crois pas avoir jamais vu de campagne de grande envergure montrer des femmes et leurs cicatrices, et encore moins des femmes de couleur avec leurs cicatrices. Dès qu’il y a une nouvelle tentative pour repousser les standards beauté imposés aux femmes, les femmes blanches cisgenres, avec le plus de pouvoir et le moins de résistance, ouvrent en général la voie. Combien de fois avez-vous vu des comptes Instagram féministes encourager des images de body positive avec des images de Miley Cyrus, Sophia Loren, et Julia Roberts arborant fièrement des touffes de poils aux aisselles ? Les femmes de couleur sont rares dans ce mouvement pour l’acceptation du corps.

Les femmes noires sont souvent représentées dans les médias comme animales, masculines et hypersexualisées, ce qui rend encore plus difficile la résistance aux normes de la société. Au sein de ma lutte contre ces stéréotypes, trouver un maillot de bain dans lequel je me sente bien et à l’aise, tout en gérant l’image que les autres ont de quelqu’un qui me ressemble peut être difficile. Est-ce que l’imprimé animal va implicitement donner l’image de moi comme quelqu’un de sauvage ? Est-ce que cette mode des bas taille haute me fait de grosses fesses ? J’alterne entre poster des photos de moi sur les réseaux sociaux ou les enlever, par peur que quelqu’un décide que j’ai l’air “lubrique” ou “trop sexy” simplement parce que je suis noire et que je suis à l’aise dans un deux-pièces. Quand on est une femme noire en Amérique, on est extrêmement consciente de la façon dont notre apparence extérieure influence tout : notre sécurité, notre liberté, notre survie.

Alors, que faire quand on est une femme noire avec des cicatrices ? Je pourrais rester cloîtrée à l’intérieur et laisser la société me dire que mon corps n’est pas digne d’être vu ou célébré. Ou je pourrais lutter contre tout ça, selon l’attitude classique de body-positive, avec des platitudes du style #yougogirl. Aucune de ces options ne semble défendre une vision réaliste et saine de mon propre corps ; il y a des jours où je suis intrépide, d’autres où je ne me sens pas à l’aise, comme toujours. Ce que je trouve le plus utile, c’est de m’habituer à voir et sentir mon corps tel qu’il est : sans essayer d’y voir un but quelconque, simplement en étant reconnaissante. Elles ont peut-être des cicatrices mais mes jambes m’aident à me déplacer là où je veux aller. Mon corps m’appartient et j’aime avoir le pouvoir de décider si j’en suis satisfaite aujourd’hui, ou non.

Les cicatrices sont souvent un rappel physique de notre persévérance dans notre vie, que ce soient des médailles gagnées pour avoir survécu à de gros évènements comme une maladie, un accouchement, un traumatisme, ou simplement le résultat d’une inflammation ou d’une hyperpigmentation chronique à laquelle nous sommes irrésistiblement prédisposées. J’aimerais, dans tous les cas, que nous puissions en parler de manière plus ouverte et importante.

Par Ondine Jean-Baptiste

8 comments

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  • Thanks you for your uncompromising assessment of the body positive movement and how our society’s persist racism impacts you and other women of color. I hope that continued calling out these truths on many fronts makes impact.

  • Elizabeth 3 juin 2019, 10:25 / Répondre

    This is where body neutrality comes in. « Women are more than bodies » and « Our bodies are instruments not ornaments » are two of the messages from Drs. Lexie and Lindsay Kite of BeautyRedefined.org. that remind us that our worth does not depend on the extent to which we fit the current cultural expectation of beauty. There is a whole lot of socialization to unlearn, but it’s worth it to try. We look the way we look and we are enough as we are. That doesn’t mean that we can’t enjoy fashion and make-up, but it means that we don’t need to apologize for being human and for displaying the variation that inevitably (and wonderfully) comes with that.

  • I’m covered with surgical scars but it never bothered me much. I have big scars from a heart surgery, an even bigger one from Chron’s (abdomen) surgery and a noticeable one on my neck (from a vocal cord surgery that went bad). I have some other some smaller scars such as appendix surgery one and etc. I don’t feel like I need to be ‘represented’ to feel better about my scars because I have never seen them as something bad to start with, but maybe more representation will help some people to feel better. More representation is always good, but the change really needs to start within.

  • But why oh why is this one of the few articles on your site without a picture? Why not have photographs of beautiful women with scars? I feel like only having a conversation about this topic and not including pictures on a picture-heavy site like yours sends exactly the wrong message.

  • Victoire 5 juin 2019, 8:27 / Répondre

    Thank you for sharing! I totally agree without. Great article except for this part:

    « Stretch marks and cellulite, marks caused by weight GAIN »: No, stretch marks are caused by weight VARIATIONS, which can be weight AND LOSS. Please, be careful with your words, especially about medical topics, or else every woman who discovers stretch marks on this blog might think she has gained weight – which you just perfectly described as what as been construed as the worst sin in our weird society! – and you don’t want to scare them! I know I am picky but this is important!
    Thank you again!

  • Thank you fo your text and insights!

    I have a scar on my forhead, splitting my eyebrow from an accident I had as a five year old. I heard so often that I should cover up the split. But very often people eitherway did not realize it or even thought it cool~ I used to be very insecure about it, and I am sure there will be more crisis ahead since I am getting older and it seems like the scar on my forhead is getting more and more visible, but usually I try to be unappologetic about it. it’s part of my face. and even without realizing it, people tend to remember my face and I guess that’s in part bc of the scar

    Thank you again
    Maria

  • This is all so good for us now.

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