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Perry Poole

6 years ago by

Perry Poole

Vous vous souvenez peut-être du voyage que nous avons fait à Charlotte il y a quelques semaines pour célébrer avec Laura Vinroot Poole le 20e anniversaire de sa boutique, Capitol. Et bien apparemment, les grands designers s’assemblent dans le sud puisque son époux, Perry Poole, est une des plus grand architectes contemporains à l’oeuvre dans le sud aujourd’hui (il est l’architecte de Capitol et de son pendant masculin, Tabor).

Il s’avère que c’est aussi un parfait gentleman du sud, avec un tempérament tranquille qui se marie parfaitement avec la passion de Laura. Nous avons passé l’après-midi avec Perry à Noda, le quartier historique des arts et de la culture à Charlotte et j’ai pu l’interroger sur son esthétique en matière de design et son approche de l’architecture contemporaine.

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Quand avez-vous pris conscience de votre amour pour l’architecture contemporaine ?

En réalité, c’est tout d’abord une pièce de mobilier qui a attiré mon attention. Je me souviens du moment exact : j’avais 19 ou 20 ans et je visitais New York lorsque j’ai vu un paravent en bois dessiné par Charles & Ray Eames.

Lorsque j’ai demandé des informations sur le paravent au vendeur, il m’a envoyé balader en disant “trop cher pour toi”. Donc à la place j’ai acheté un livre sur Charles & Ray Eames. Ce livre m’a conduit ensuite à d’autres, George Nelson, Noguchi, Corbusier. A l’époque, je ne savais même pas vraiment ce qu’était le contemporain.

Tout a commencé avec un paravent. Je l’ai acheté cinq ans plus tard et je l’ai encore aujourd’hui.

Il y a peu d’architectes qui font de l’architecture contemporaine dans le sud. Quels sont les préjugés les plus forts envers l’architecture contemporaine dans le sud, et comment essayez-vous de les surmonter ?

C’est étrange, il y a déjà de l’architecture contemporaine dans le Sud. La Caroline du Nord a la troisième concentration de maisons contemporaines des États-Unis. Et regardez-ce que fait Paul Randolph à Sarasota, en Floride.

A Charlotte, il y a surtout des maisons traditionnelles des années 1920. Certains de mes clients ne voulaient pas avoir quelque chose de différent de leurs voisins. C’est intéressant… Les femmes peuvent être audacieuses et modernes dans leurs tenues – elles achètent du Balenciaga par exemple – mais cela ne se traduit pas forcément dans l’architecture ou dans la manière dont elles veulent vivre. Nous avons donc construit une maison, sans commande préalable, à Charlotte afin de montrer que l’architecture contemporaine semble très belle au milieu d’un quartier traditionnel.

Pourquoi l’architecture contemporaine en particulier ? Qu’est-ce qui vous y attire régulièrement ?

L’architecture contemporaine permet de détourner toutes les règles classiques qui dominent le design traditionnel. Cela vous donne la liberté de challenger ou de refuser certains éléments qui étaient auparavant obligatoires.

Maintenant que j’y pense, j’ai toujours tenu pour évident d’avoir un toit plat dans mes créations. Evidemment, une maison moderne n’a pas besoin d’un toit plat mais un toit à versant ajoute un élément en plus qui n’est peut-être pas nécessaire – cela ajoute une cinquième façade. J’aime utiliser de gestes modernes simples pour atteindre l’impact le plus fort possible.

Vous avez dessiné à la fois Capitol et Tabor. Quelle est la différence entre la conception d’un espace commercial et d’un espace résidentiel ? Ou avez-vous la même approche dans les deux cas ?

Dans le cas des projets résidentiels, notre dessin dépend des propriétaires et de leur style de vie. L’énergie et le bonheur de la conception vient de l’enthousiasme des propriétaires.

Quand on dessine des espaces commerciaux, il faut tenir compte du bâtiment existant et de ses limites. Parfois, ces limites permettent une créativité plus grande.

Pour Capitol, je ne pouvais pas beaucoup toucher à l’extérieur donc nous nous sommes concentrés sur l’intérieur et avons créé cette cour centrale. Avec le jardin vertical de Patrick Blanc et ses fenêtres métalliques, la cour est vite devenue l’icône du magasin.

Capitol a une cour intérieure extraordinaire (ou une immense perte de place, selon votre belle-mère) et vous vous demandez si vous devez garder une cour centrale pour un de vos futurs projets. Qu’est-ce que vous aimez dans les cours centrales ?

Grâce à une cour centrale, vous pouvez avoir une appréhension unique de l’espace, cela crée de la transparence et du lien. A Capitol, c’est la cour qui permet de voir le 1er étage depuis le rez-de-chaussée. Et inviter des éléments naturels au milieu du magasin apporte quelque chose en plus.

Dans les projets résidentiels sur lesquels vous travaillez actuellement, à quel point vous inspirez-vous du site de construction ?
L’emplacement fait tout. Quand on fait du bon travail, la maison ne peut absolument pas être déplacée ailleurs que l’emplacement d’origine.

Vous avez rénové la maison milieu-de-siècle où vous habitez avec votre épouse, Laura, et votre fille, Fifi. Pour le non-initié, quelle est la pire erreur à ne pas faire dans une rénovation ?

Il faut absolument prendre en compte la manière dont la rénovation d’une pièce impacte d’autres espaces de la maison.

Il est préférable d’avoir une approche globale, même si les travaux se déroulent en plusieurs étapes.

Un autre conseil : soyez-prêt pour l’inattendu. Une rénovation est toujours difficile, et la rigidité est mauvaise conseillère dans cette situation.

Etiez-vous d’accord sur tout avec Laura pendant la rénovation ? Avez-vous dû vous battre pour imposer certaines idées ?

Non, absolument pas. Elle comprend et elle me laisse faire. Lorsque nous sommes entrées dans la Noda House, elle m’a dit “je ne suis pas surprise, je m’attendais à ce niveau de beauté de ta part”.

Lorsque votre fille, Fifi, est rentrée dans la Noda House, elle a tout de suite commenté les nouveaux placards dans la cuisine. Le fait d’y faire attention est assez impressionnant à son âge. Seriez-vous flatté ou terrifié si elle suivait votre trace ?

Elle a dit en riant qu’elle deviendrait architecte et je suis curieux de voir ce qu’elle voudra finalement faire… Elle a été exposée à certaines des plus belles réalisations au monde et c’est très important pour moi de discuter avec elle de ce qui fait la bonne architecture et
le bon mobilier. Nous avons récemment visité ensemble la maison Schindler à LA et elle m’a posé des très bonnes questions. Elle est très attentive et curieuse. Elle sera un jour une cliente difficile.

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