Atelier Doré

Avant de rencontrer Marjon Carlos, je voulais la décrire comme cool. Parce qu’elle l’est ! Pour moi qui ai suivi sa carrière d’autrice, elle m’a toujours semblé intelligente, sûre d’elle, posée, élégante… des qualités qui vous permettent d’être “cool”. Maintenant que j’ai enfin rencontré Marjon, je peux confirmer que l’image que j’avais d’elle était juste mais je voudrais aussi la décrire comme chaleureuse. Marjon fait partie de ces gens que vous avez l’impression de connaître depuis des années juste après les avoir rencontrés. Peut-être que c’est une caractéristique des filles du Sud (elle vient du Texas), mais au moment d’arriver dans son appartement de Bedstuy, toute l’équipe se sentait parfaitement à l’aise. Marjon est tellement gentille et drôle. Quand Vanessa et moi avons regardé nos photos plus tard dans la journée, nous nous sommes rendu compte qu’elle avait passé presque tout le shooting à rire. En tant que fan de longue date du travail et du style de Marjon, j’étais impatiente d’avoir un aperçu de sa vie. J’espère que c’est aussi votre cas !

Ton style en 3 mots.
La tante cool.

Ta tenue idéale ou ton uniforme à porter au quotidien ?
Comme je travaille en freelance, j’ai vraiment un uniforme – cela facilite tellement la vie. Je fais mes courses dans un pantalon Re/Done, un sweat Miaou, un manteau Nomia et des bottines blanches By Far. Si j’ai un rendez-vous, j’enfile mon Mom Jean Miss Sixty, la chemise vintage noire en cuir que j’adore, je mets un col roulé blanc en dessous et puis pour finir mes bottes Margiela Tabi. Cela me donne une allure un peu Helmut Lang des années 90.

Tes figures de référence en matière de style ?
Je suis en permanence inspirée par Tracee Ellis Ross, Rihanna, et Jane Fonda. J’adore leur courage, leur capacité à prendre des risques. Elles savent qui elles sont et cela illumine tout ce qu’elles portent.

Qu’est-ce qui t’enthousiasme dans la mode en ce moment ? Que trouves-tu inspirant ?
Je suis enthousiasmée par ce qui se passe dans les magazines “post-fashion”. Que vont devenir les médias de mode ? Je trouve que c’est intéressant de voir que pendant si longtemps les magazines de mode ont dit aux lecteurs quoi porter, quoi penser, alors qu’aujourd’hui, les lecteurs le disent au magazine. Je crois que cela a changé notre regard sur les publications. Je suis aussi vraiment prête pour qu’une créatrice noire prenne la tête d’une grande maison de mode. Je crois qu’il est temps.

Comment ton style a-t-il changé avec les années ?
Il s’est juste affiné. Je vois vraiment la femme que je veux être, la vie que je veux mener, l’influence que je veux avoir, donc j’ai travaillé à choisir un style qui le reflète.

Nous avons adoré ce shooting avec toi à Bedstuy, le fait de pouvoir découvrir tes endroits préférés. Qu’aimes-tu dans ce quartier ?
Mon frère dit toujours en riant que je vis dans un film de Spike Lee et il a raison ! Mon bloc est très pittoresque mais mon quartier incarne aussi beaucoup l’âme et un grand pan de l’histoire de la vie noire à New York. J’adore les jeunes enfants qui jouent et les vieilles dames qui s’occupent de leurs roses. J’adore la nourriture et l’architecture. J’adore les mecs de ma bodega, la femme qui me donne mes jus et pouvoir découvrir les nouveaux restaurants/bars. Mais je m’inquiète aussi de la gentrification qui élimine les habitants de longue date donc j’essaie de respecter mes voisins et le monde qu’ils ont créé.

Trench, Vintage; Skirt, Maryam Nassir Zadeh; Top, Zara; Boots, Margiela

Blazer, Ganni; Tee, Frances de Lourdes

Dress, Jacquemus; Moroccan Slides

Special thanks to Ma-N-Pop Soul Food in Bedstuy for hosting us!