Atelier Doré

Je m’étais toujours dit que je ferais une fête pour mes 40 ans.
En général niveau anniv, je suis plutôt discrète, tout simplement parce que je m’en fous un peu, mais là, j’avais envie de marquer le coup.

Et tout le monde autour de moi, pareil. “Il faut fêter ça !!!” J’entendais depuis des mois. Et, comme je vous l’ai expliqué ici, j’étais entièrement d’accord.

Le truc, c’est que je suis un peu terrorisée par les fêtes. J’ai eu une période où j’organisais d’énormes, énormes fêtes chez moi (300 personnes ne me faisaient pas peur) et j’avais fini par arrêter le jour où j’en ai eu marre de ramasser les verres cassés, d’essayer d’amadouer la police et de nettoyer les traces de pied sur les murs en mode hungover.

Donc là, j’avais quelques idées très arrêtées sur l’esprit de ma fête d’anniv :

1/ Je voulais qu’on se sente à la maison mais que ce ne soit pas chez moi*.

2/ Je voulais connaître et aimer tout le monde**. Mon idée, c’était que je puisse me retourner et voir un visage aimé. J’imaginais le truc en mode slo-mo, bien sûr.

3/ Je voulais qu’on puisse s’amuser comme des fous sans stresser du tout.***

Du coup on a fait simple.

Enfin. Simple. Ahah. La fille qui perd complètement perspective de la vie. Simple pour une Garance Doré à 40 ans, quoi. J’ai loué une suite au dernier étage du Standard East avec une vue à 360° sur New York (Ça, c’était mon cadeau à moi-même. Genre le truc hyper symbolique quoi, we made it in New York) et une immense terrasse (Ça, c’était pas symbolique, c’était juste pour que les fumeurs puissent fumer).

L’une des choses hyper importantes pour moi, c’est que ce ne soit pas trop grand. Je ne voulais pas me sentir forcée d’inviter du monde pour remplir. Surtout que je suis sujette aux paranos de dernière minute “personne ne va venir c’est pas grave je vais inviter des inconnus dans la rue”.
Je n’ai invité que les gens avec qui j’ai une relation quotidienne, évidente. Les gens qui connaissent mes secrets. Les vrais amis.

On a organisé un bar avec des cocktails Cointreau, du champagne et un vrai barman (pas de “meeeeeerde il reste plus que du rouge !!!” à 11h du soir), un peu de nourriture mais pas trop (là j’étais pas sûre de mon coup. Mes invités allaient-ils mourir de faim ?) et un gâteau sublime de chez Ladurée, parce que je le vaux bien.

On a aussi loué une machiné à karaoké, acheté des tas de polas pour que tout le monde puisse se prendre en photo. Et Chris, mon amoureux qui, je ne sais pas si vous avez suivi vu que je vous la joue cryptique depuis des mois (c’est pas que je suis secrète, c’est juste de la superstition)(mais je vais vous expliquer plus en détail qui il est dans un prochain post parce qu’il est trop cool) est musicien, m’avait promis de me faire un concert.

Je ne voulais pas de DJ, parce que j’avais envie que ce soit comme à la maison et je voulais pouvoir écouter Ellie Goulding (la fille qui n’a honte de rien) (J’adore Lights) (Oui oh ça va.).
On avait fait des playlists avec nos chansons préférées.

Voilà, c’est tout. Maintenant, laissez moi vous raconter à quel point je me suis éclatée.

Enfin d’abord, laissez moi vous raconter à quel point j’ai stressé. Je devais retrouver Emily (qui, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, a tout organisé) et mon équipe (oui, ils étaient invités – ils comptent tous énormément dans ma vie)(comme vous le savez, je ne suis pas la reine de la séparation entre travail et vie privée) vers 7h, et là, ma marche vers le Standard East fut une sorte de supplice.

Et si je me retrouvais comme Carrie Bradshaw à son dîner d’anniv ? Et s’il faisait trop froid (il faisait froid) et que plus personne ne voulait sortir ? Et s’il n’y avait pas assez de nourriture ? Et si les ascenseurs tombaient en panne ? Et j’aurais dû prendre un djay !!! Je suis folle !!!

Quelques minutes avant la fête, c’est aussi le moment où l’on reçoit les textos des quelques personnes qui ne pourront pas venir, autrement dit pour quelqu’un comme moi, les textos qui nous donnent envie de nous suicider.

“Merde. Je le savais. Personne ne vient.”
(J’ai arrêté d’envoyer ces textos quand il s’agit de fêtes. Ça stresse les hôtes pour rien.)

Du coup, une fois arrivée “on location”, j’ai pris une margarita framboise, et comme je n’avais rien mangé à cause du stress et que je ne tiens, mais alors, absolument pas l’alcool, ben à 7.30, avant même que mes invités n’arrivent, j’étais déjà complètement bourrée.

[Ça se voit sur cet Instagram pré-fête. Le verre que je tiens à la main est le coupable.]

Ahem.

Heureusement que tout était organisé nickel par Emily et l’équipe du Standard.

Ce qui est bien quand on est bourré à sa propre fête, c’est qu’on ne se sent absolument responsable de rien. Même quand il n’y a personne, on danse, on s’amuse, on dit bonjour (même aux poteaux).

J’étais donc en train de faire exactement ça, quand je vois quelqu’un que je ne connais pas entrer dans la salle.
Mon âme de chien de garde se met en alerte, et je vais donc saluer, gentiment mais fermement, Berger Allemand style : “Bonjour, êtes-vous ami avec quelqu’un ici ?” Je reçois une réponse vague, ce qui me fait rire parce que j’ai moi-même dû m’incruster à 356344 fêtes dans ma vie, et que je connais la réponse vague par coeur. Mon Labrador interne refait surface. On bavarde, on se présente, et il me dit son nom : “Theophilus”.

Et là ça fait clic.

“Are you Theophilus London ?

“Yeah yeah it’s me !”

Mmmm.

Je lui dis si tu veux rester, tu peux me faire une chanson (ah, la désinhibition de la margarita framboise) et il me dit oui, attends, je vais chercher mon laptop.
Je me dis, il reviendra jamais le mec, mais bon c’était drôle, ahahah. Theophilus London. Trop cool. Trop chou. Je le prends en photo.

Pendant ce temps, mes amis (entre le moment où j’ai pris ma première margarita framboise dans une pièce vide et le moment où j’ai failli virer Theophilus fucking London, la salle s’est remplie, il fait nuit et je suis passée à l’eau)(enfin, un verre de margarita framboise dans une main, un verre d’eau dans l’autre) sont en train de s’époumoner au karaoké, et là, je me demande si c’était une si bonne idée que ça le karaoké vu comment ça me pète les oreilles, mais ils ont l’air de s’amuser et je n’ai pas trop le temps d’y penser puisque je me fais une mission de prendre tout le monde en photo.

Chris arrive soudain, et Theophilus aussi.

Yes.

Theophilus a non seulement son laptop, mais, truc de dingue, il a aussi amené ses deux danseuses.
Chris, dont je pensais qu’il allait juste me chanter une chanson, a amené avec lui un groupe de 7 musiciens.

C’est là où, je croyais, la soirée devient folle.

Theophilus assure à mort avec deux chansons (Les gens hallucinent !!! Moi la première !).

Et Chris prend la suite et là, c’est l’hystérie totale. Je sais pas trop ce qui m’arrive, je danse, mon gâteau arrive au milieu de tout ça (malheureusement, je n’y ai même pas gouté – mais j’ai soufflé les bougies!!!), je reçois des hugs multiples et variés et surtout je me sens très, très, très aimée (l’un des trucs les plus merveilleux qui peuvent arriver dans la vie, un moment où des gens que vous adorez vous témoignent leur amour)(je n’oublierai jamais !!!) et soudain, bam.

On me dit que la police est à la porte.

Ça me semble bizarre, vu qu’on est dans un hôtel, mais mes souvenirs de soirées finies au poste pour tapage nocturne me reviennent et je commence à stresser quand soudain, j’ai un flic en face de moi.

Ouais, un flic très bizarre. Très bronzé. Très musclé.

Oh merde noooooooon. Un strip teaser.

Mes copines ont dû confondre mon anniv avec mon enterrement de vie de jeune fille, je ne sais pas, et en même temps je l’ai bien mérité. Regardez ce que j’ai noté sur l’invit :

Voilà comment je me suis retrouvée dans les bras d’un strip teaser, les quatre fers en l’air, à maudire mes copines, à hurler de rire et à prier pour que ça s’arrête. Heureusement, lui et son string à franges ont fini par partir, et ensuite la fête a continué, on a mis notre musique, on a dansé, on a glandé sur la terrasse, c’était tellement beau et cool, et les gens sont partis petit à petit sans me dire en revoir, ce que je trouve tellement plus cool parce qu’à ce niveau-là d’ébriété, je deviens beaucoup trop sentimentale.

On s’est retrouvés en tout petit comité, et c’était trop bien. Tout était passé tellement vite. J’ai passé le weekend à me reposer et à y repenser. C’est cool, finalement, de faire des fêtes.

L’année prochaine, c’est les 10 ans du blog, et on commence déjà à penser à en faire une, énorme, où TOUT LE MONDE serait invité… Vous avez des idées ?

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* Pas de problèmes de traces de pied au mur et autres joyeusetés. Ça vous est déjà arrivé de retrouver un couple en pleine action porno très graphique dans votre lit ? Moi, si.

** Ça ne vous est jamais arrivé de faire une fête et de vous rendre compte que vous ne connaissez quasi personne dans votre salon ? Moi, si.

*** Ça vous est déjà arrivé d’organiser une fête et de vous sentir plus comme surveillant général (voire bouncer) (voire flic) que comme hôte ? Moi, si.