A Day at the Museum
6 years ago by
Je suis très branchée #InteriorInspo, donc cela ne vous surprendra pas si je vous dis que j’avais le Studio KO dans ma ligne de mire depuis quelque temps. Lorsque nous avons commencé à travailler sur notre retraite créative à Marrakech, nous avons été ravies que le nouveau musée Yves Saint Laurent, conçu par le studio KO, accepte de recevoir nos invitées.
Karl et Olivier, tous deux designers et architectes, sont partenaires dans leur vie personnelle et professionnelle. Ils ont des bureaux à Paris, Londres et Marrakech, où ils travaillent pour des projets résidentiels ou publics, comme par exemple l’hôtel Chiltern Firehouse ou la propriété de Richard Christiansen, baptisée Flamingo Estate, à Los Angeles. Leurs espaces sont à la fois opulents et raffinés, dualité qui ne semble possible que grâce à une attention particulière aux détails, aux matériaux et aux proportions. Laissez-moi vous présenter Karl et Olivier.
Vous vivez ensemble et vous travaillez ensemble. Comment décririez-vous votre relation professionnelle ?
Nous essayons de nous écouter, de nous comprendre et toujours après plus de 20 ans d’apprendre à nous connaître.
Il arrive que nous divergions de point de vue, mais au final nous arrivons à nous rallier soit l’un à l’autre (et dans les deux sens) soit à une troisième voie médiane. Pour nous c’est assez symphonique vécu de l’intérieur, mais pour nos collaborateurs c’est parfois dur à suivre.
Nous en avons conscience et nous essayons de fluidifier tout cela afin d’aller vers eux avec une position commune. Notre vie nourrit notre créativité et vice versa, les deux sont imbriquées, il n’existe pas de frontière réelle et c’est bien ainsi.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir designer et architecte ?
Ce sont des choses différentes pour l’un et pour l’autre. De nous deux Olivier dessine et son goût pour le design et l’architecture vient sans doute de là. Pour moi les choses sont plus intellectualisées et visuelles, j’ai vécu mon premier choc devant une architecture alors que j’étais enfant et que Marc Held construisait une maison dans mon village corse. Mais tous les deux nous avons en commun un goût immodéré pour l’observation, on ne regarde pas, on scanne et on range. Toutes ces images ont le don de ressortir au moment opportun quand nous en avons besoin. Un instagram personnel et intérieur avant l’heure en quelque sorte !
Vous travaillez beaucoup au Maroc et vous avez un bureau ici. Qu’est-ce qui vous a attiré au Maroc ?
Nous sommes tombés amoureux du Maroc à la fin des années 90, encore étudiants. Cet amour ne s’est jamais démenti depuis. Un premier chantier en a entrainé un autre et il est devenu évident d’ouvrir un bureau sur place. Certaines rencontres au Maroc ont été décisives pour nous, les barrières sociales s’abolissent, les rencontres sont plus faciles, et cela peut créer des télescopages formidables. Cela a été le cas pour nous.
Comment sélectionnez-vous les projets sur lesquels vous travaillez ?
Nous avons une anecdote à ce sujet, au printemps dernier nous avons rencontré une femme d’affaire chinoise à Tokyo, et elle nous a donné un conseil pour choisir nos clients et nos projets, elle appelait cela la règle des trois « F » : Finance, Fun and Fame ! Cela nous a beaucoup fait rire.
Mais on ne peut imaginer plus loin de nous. Les deux facteurs primordiaux sont le site et la personnalité des clients. Nous avons besoin de nous enthousiasmer pour les deux. Autrement cela ne marche pas, nous l’avons déjà hélas expérimenté. Ensuite le programme, sa pertinence, le brief créatif viennent compléter ou non les deux premiers paramètres. Nous sommes extrêmement gâtés car depuis quasiment nos débuts nous avons eu assez de travail pour nous permettre de choisir. Et à chaque fois que nous avons accepté un client pour de mauvaises raisons nous l’avons regretté. Mais ce n’est pas grave, tout cela nous a fait grandir et avancer.
Vos réalisations sont à la fois simples et opulentes. D’où vient cette dualité, dans votre travail ?
Dualité est un mot gentil, parfois c’est skizophrénique ! Mais cela s’explique tout simplement car nous attachons une importance capitale au contexte. Tout doit en partir et tout doit y revenir. Nous essayons de ne pas nous enfermer dans un vocabulaire formel, même si il doit être le nôtre, nous aimons explorer d’autres champs, des territoires vierges et inconnus. Prendre des risques, parfois nous planter et recommencer.
Un projet est un problème qui nous est posé et que l’on a à résoudre. Une équation dont la seule inconnue est le résultat, tout le reste nous le connaissons puisqu’il est déjà là, il suffit d’observer, d’écouter.
Comment la réponse pourrait être la même alors que tous les paramètres changent à chaque projet, et que nous aussi nous sommes en mouvement ? C’est pour nous un mystère. Nous admirons les architectes qui posent toujours la même forme quelque soit le sujet, le client et le lieux. Cela nous fascine et nous rebute à la fois.
Vous travaillez à la fois pour des projets résidentiels et publics. Les approchez-vous différemment ?
Non, nous les approchons de la même façon. Parfois, pour les lieux publics, nous aimons nous raconter une histoire et la partager avec le client. La narration peut nous aider, elle est un support pour l’imaginaire. Mais pour le reste la démarche est la même. Celle décrite plus haut.
Vous avez collaboré avec Pierre Bergé pendant des années. Comment ce projet de musée a-t-il vu le jour ?
Avec Pierre Bergé nous avons commencé par être amis. Il n’a pas tout de suite été question de travailler pour lui. Il nous a longtemps observés avant de nous confier quoique ce soit. Le musée est venu quand nous étions prêts à ses yeux. Il a été d’une aide formidable tout au long du process. Notre meilleur allié. Construire, c’est ce heurter à beaucoup d’inertie, de résistance, le matériau de l’architecture est un matériau dur. Et il a toujours été là, derrière nous, encourageant, supportant. Mais toujours aussi avec un très grand niveau d’exigence. Lors des réunions de chantier, il n’était plus question d’amitié, nous étions des architectes face à leur Maître d’Ouvrage et c’était bien ainsi. Parfois nous nous retrouvions pour dîner et notre relation redevenait celle qu’elle avait toujours été, emprunte de respect et d’une grande affection.
Pourriez-vous nous expliquer quelles ont été vos sources d’inspiration pour ce musée ?
Elle était assez évidente, Pierre Bergé et nous étions d’accord sur l’essentiel, concevoir un bâtiment endémique, qui ne puisse se trouver ailleurs qu’au Maroc et à Marrakech et en même temps, un bâtiment de son temps qui ne soit le pastiche de rien. A partir de là, la feuille de route étant claire, les éléments sont venus d’eux-mêmes prendre place les uns après les autres dans le processus créatif. Notre façon de travailler est assez collaborative et chaque membre de l’équipe travaillant chez nous a pu apporter quasi littéralement sa pierre à l’édifice.
Quel est le projet de vos rêves ?
Dans notre bureau de Paris nous avons cette phrase de Jenny Holtzer : « Protect me from what I want » et nous la méditons parfois… Nous nous méfions de nos rêves parce que le plus souvent ils se produisent.
The photography in this story is extraordinary and evokes both intimacy and scale–just like the museum. The interview is really thought-provoking–yet settles in to draw some conclusions. I have never heard the phrase, « Protect me from what I want. » That is powerful! Great story Emily.
Can’t wait to visit, this post is fantastic
Architect here, very very nice! Thanks and congrats on this story!
Bravo pour cet article, bourré de fautes d’orthographe !
this is stunning!
xx
https://closettostreet.com/2017/11/30/how-to-wear-a-dress-in-fall-winter/
so cuteeeee
Interview mal écrit, pas très agréable à lire… Je m’attends à mieux de la part d’un site comme le votre.