Atelier Doré

Violette va nous raconter son parcours et vous allez l’adorer. Moi, j’ai adoré. Comment cette jolie et jeune Parisienne stylée a-t-elle réussi à devenir la directrice beauté globale pour Estée Lauder sans aucun réseau ni mentor, de manière autodidacte ? Elle est juste super débrouillarde et elle adore ce qu’elle fait.

Bon, je fais court parce que je sais que vous allez être captivés par Violette dès que vous aurez entendu son sublime accent français. Je dirai donc juste merci à Violette et merci à Estée Lauder qui a rendu l’enregistrement de ce podcast possible.

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Sur la fierté d’exercer ce métier…
J’ai toujours été très dure avec moi-même. Et je trouve ça génial, parce que je n’ai pas de souci d’ego dans mon travail. Je suis fière de ce que je fais, je me trouve compétente, j’ai confiance en moi, mais il n’y a pas d’ego. Je suis la première à reconnaitre qu’un make-up est raté, qu’il faut le refaire.

A propos de ce qui l’a choquée dans l’industrie de la beauté…
Un truc qui m’a vraiment sidérée, c’est que parce qu’on était la maquilleuse, on n’avait pas le droit d’être jolie ou stylée. Genre, tu n’es ni styliste ni mannequin… et ça, je ne l’ai jamais compris. J’entendais les gens parler dans mon dos… Et pourtant, je n’étais pas si habillée que ça. Je portais un jean, un t-shirt, du rouge à lèvres, un chapeau. Ma mallette était mignonne, j’avais toujours les ongles faits. J’étais loin d’être sophistiquée, mais je faisais attention à moi.

L’importance d’être soutenue…
Il faut avoir quelqu’un qui croit en vous. C’est parfois difficile d’avoir une bonne opinion de soi-même tout le temps, donc être entourée, avoir une personne dans les yeux de laquelle on peut se voir, ça aide.

Comment elle est arrivée sur Instagram…
C’était assez tard dans ma carrière. J’ai fait beaucoup de séries pour des magazines, et la première qui a montré mon travail sur Instagram, c’est Emily Weiss. Elle m’a pris mon téléphone en me disant : ”Bon, il faut absolument que tu t’y mettes, c’est une nouvelle appli.” Et là, je me suis dit : Euh, Instagram ? C’est un truc qui calcule le poids idéal ? En tout cas, c’est Emily qui m’a créé mon profil sur Instagram, @Violette_fr. Ensuite, c’est devenu mon truc, c’est vraiment sympa que ce soit grâce à elle !

A propos de sa rencontre avec Carine Roitfeld…
J’étais hyper stressée, je ne savais pas comment m’habiller. Est-ce qu’il fallait que je reste moi-même ? C’est ce que j’ai fait, je suis restée fidèle à mes goûts. J’ai mis une jupe crayon rouge à taille très haute, un t-shirt et un lipstick d’un rouge mat très intense. Je me suis dit : Ça, c’est vraiment moi, c’est à prendre ou à laisser ! Donc j’y suis allée, j’ai ouvert la porte, je me souviens que c’était un bureau très minimaliste. Elle m’a regardée sans rien dire, a observé ma tenue et dit : « C’est une jupe Balenciaga ?” J’ai acquiescé et elle a ajouté : “OK, donc vous êtes une fille Vogue !”

Sur la chance que Carine lui a donnée…
Elle m’a dit : “Je vois qui vous êtes, mais j’ai besoin de pouvoir en juger par moi-même. Vous allez faire quelques séries pour moi, comme si vous étiez directrice artistique chez Vogue. On ne les publiera pas, c’est juste un essai pour que je me rende compte. C’est vous qui choisirez les mannequins, les photographes, tout. Je veux vraiment voir qui vous êtes. Revenez me voir quand vous aurez terminé.” Et j’ai saisi cette chance comme si ma vie en dépendait.

Ses débuts sur YouTube…
YouTube est arrivé suite à une réflexion que je m’étais faite un an avant. En général, le matin, la première chose que je fais après ma séance de méditation, c’est d’aller sur Instagram… Je n’arrêtais pas de voir tous ces tutos qui ne me parlaient absolument pas. Je me suis dit qu’il y avait forcément plein d’autres femmes à qui tous ces exemples de contouring et de maquillage ne parlaient pas. Voir une femme se maquiller, c’est quelque chose de beau, il y a un côté poétique à la chose. Fabian, que vous avez rencontré, était à NY avec son ami, et je leur ai demandé de me filmer en train de me maquiller dans la voiture. Ils m’ont dit que la lumière serait affreuse, je leur ai répondu que ce n’était pas grave, que c’était réaliste.

Ses priorités…
Ma priorité, c’est d’être heureuse. Pour moi, ça veut dire être en paix, m’éclater dans ce que je fais, aller où j’en ai envie d’aller et me faire plaisir. Si ce n’est plus le cas, je ferai autre chose.

Sur la beauté à la française…
J’essaie de beaucoup communiquer là-dessus. En France, on apprend à prendre soin de ce qu’on a, de ce que mère Nature nous a donné. Notre truc, ce n’est pas les maxi-brushings, en revanche, on a des super après-shampoings, des super masques pour les cheveux. On n’accumule pas les traitements, les produits de comblement, mais on fait un super soin du visage par semaine, et on mange sainement.

Travailler avec Estée Lauder…
Pour moi, la priorité n’a jamais été de signer avec une marque qui me parle vraiment. Mais le fait que cette marque, qui reste une des plus influentes aujourd’hui, ait été créée par une femme, à une époque où c’était quasiment impossible, ça m’a parlé. Après les élections, j’ai senti, comme toutes les femmes ici, qu’il fallait qu’on se serre les coudes entre femmes. Alors représenter l’une des plus grosses marques américaines, créée par une femme, c’est devenu symbolique et important… ça m’a motivée ! Je suis très fière !