Atelier Doré

C’est comme si Kelly Wearstler était sortie tout droit d’un rêve. Les maisons qu’elle conçoit appartiennent vraiment à l’univers onirique… audacieuses, sophistiquées, originales, colorées, sensuelles et ravissantes. Maintenant que j’ai rencontré Kelly, je peux vous le dire, elle est aussi comme ça.

Kelly n’a pas besoin qu’on la présente, mais si vous insistez, elle a travaillé avec nombre de célébrités : Cameron Diaz, Cher et Elton John pour n’en citer que quelques-uns. Elle conçoit demeures, hôtels, restaurants, et propose aussi sa collection d’objets pour la maison.

Ce qui m’inspire le plus chez elle, c’est son audace : ce sentiment qu’elle est vraiment elle-même, qu’elle crée sa propre histoire et esthétique… et cette application à profiter de chaque seconde.

Aujourd’hui, on la retrouve chez elle, à Beverly Hills. Le rêve !

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Sur sa curiosité, dès le plus jeune âge…
Ma mère adorait les meubles anciens, et je me souviens très jeune, d’être allée aux ventes aux enchères, dans les boutiques vintage, aux puces. J’étais toujours hyper curieuse. Je me souviens qu’il y avait tous ces objets présentés sur des tables, que je manipulais, que j’observais, en posant plein de questions… Mon surnom, c’était Questionella !

Ses débuts de designer…
Quand j’ai déménagé ici, je ne connaissais pas grand-monde, mais une amie d’amie a acheté une maison à Venice et elle m’a demandé de l’aide pour sa salle à manger. J’ai tout de suite accepté. J’étais surexcitée ! Ils ont adoré le résultat, et du coup, je me suis occupée de toute la maison. Ça a été mon premier projet. Puis quelqu’un a vu la maison, m’a demandé de travailler, ce qui a donné lieu à un deuxième projet et ainsi de suite !

Ses conseils à des gens qui débutent…
L’une des choses que je dis aux jeunes designers, c’est qu’il faut connaître l’histoire pour être un bon designer. Pas en profondeur, mais il faut connaitre le design classique et beau, celui qui résiste à l’épreuve du temps, puis le réinterpréter à sa manière. Parce que tout a déjà été fait, sinon.

Sur le fil conducteur de son travail…
La prise de risques a toujours été une constante. Il faut toujours aller plus loin, évoluer, se laisser inspirer par ses clients. Ce sont eux qui font appel à moi, ils jouent le rôle de muse, d’inspiration.

Comment elle choisit ses projets…
Tout est une question de timing. Notre cabinet est aussi une vitrine, du coup, il faut savoir être sélectif, moi j’aime faire des habitations comme des hôtels, des choses plus commerciales, des boutiques, donc j’essaie toujours de travailler sur une de ces choses. Tout dépend aussi de la façon dont le courant passe avec un client. C’est mieux de se faire plaisir, parce qu’on passe pas mal de temps ensemble.

Ce qui fait qu’elle est douée dans ce qu’elle fait…
Je sais bien écouter, ce qui est très important, je sais impliquer le client dans ce périple. C’est un vrai périple : quand on débute, on ne sait jamais à quoi le projet va ressembler finalement. Je prends en compte l’architecture, la vue qu’on a de la fenêtre dans la décoration d’une pièce. Si on aperçoit un bel arbre par la fenêtre, c’est un peu comme s’il y avait une sublime œuvre d’art au mur.

Sa manière de faire face au stress de diriger sa boîte et d’avoir une équipe…
Mon petit plaisir de l’après-midi, ma séance de sport ! C’est vrai, ça peut être très stressant, et je suis très impliquée. On a un studio de création de 550 mètres carrés, donc il y a toujours plein de monde, quelqu’un qui me demande si je peux jeter un œil à quelque chose ou qui a besoin de me parler, sauf que ça n’arrête jamais. J’ai une assistante géniale qui est très calme et m’aide à structurer mes journées. Mais oui, on peut vite se sentir dépassé, il faut rester concentré.

Sur sa manière de gérer ses vulnérabilités…
J’étais quelqu’un de très timide et je peux encore l’être. Le tout, c’est de se sentir à l’aise avec les gens. Certaines personnes peuvent être très intimidantes, et parfois, je suis un peu stressée. Du coup, je suis très silencieuse, mais j’essaie de me faire violence, en faisant ce podcast par exemple, et je travaille là-dessus. C’est un peu comme le sport, plus on en fait, mieux on se porte !

Se protéger du soleil…
Je fais très attention au soleil. J’ai fait poser des vitres teintées sur ma voiture. Du coup, je me suis fait arrêter, j’ai eu une amende, et j’ai dû aller dans un garage faire retirer la pellicule tintée… que j’ai fait remettre tout de suite après !

Sur le style californien…
Il ne s’ancre dans aucune tradition. C’est quelque chose de très libre et indépendant. Il y a une forme de décontraction, mais c’est aussi quelque chose d’assez formel. Il y a tellement de sortes d’architectures et de design ici, la Californie est d’un iconoclasme décontracté.