Atelier Doré

Ce que je préfère chez Jillian Michaels, c’est son authenticité. Il y a quelque chose de brut chez elle, d’incroyablement franc, que je trouve fascinant. Son histoire, c‘est celle d’une enfant en surpoids qui retrouve confiance en elle via le fitness. C’est en devenant l’une des juges de la célèbre émission « The Biggest Loser, » aux Etats-Unis qu’elle se fait connaître, et depuis, elle n’a cessé de suivre son intuition, de mûrir, de réussir, d’échouer, d’être une femme fabuleuse. Elle vit dans une ferme avec sa compagne et leurs deux enfants… entourée de plein d’animaux. Ah oui, elle est aussi très drôle, vous vous en rendrez compte.

Aujourd’hui, on la retrouve à Malibu pour parler, enfants, fitness, mais aussi évoquer son podcast et sa nouvelle appli…

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Ce que lui ont apporté les arts martiaux…
J’étais lesbienne, mais je ne m’en rendais pas compte, même si tous les gens autour de moi le savaient. J’étais grosse, j’avais les dents de travers, un nez énorme, de l’acné. Chez moi, je traversais une période pas facile. J’ai découvert les arts martiaux à 13 ans, ça a été long, mais ça m’a donné un sentiment d’appartenance, de la confiance, de la force, le sentiment de m’accomplir. Il m’a fallu des années, ça ne s’est pas fait en un jour mais ça m’a vraiment permis d’appréhender le sport comme une manière de redéfinir sa valeur, son image.

L’impact de son côté un peu dur dans The Biggest Loser…
Ça n’a pas été facile à surmonter. Les gens me détestaient, je n’étais pas populaire. Et je me disais : je représente la marque qui marche le mieux, j’ai les meilleurs résultats, je fais des promesses et je les tiens. Si je disais : « Il y a 20 millions de personnes qui m’apprécient et utilisent mes produits », on me répondait invariablement : « oui, mais 80 millions ne les utilisent pas. » Ça n’a pas été facile. Mais bon, j’ai super bien gagné ma vie, j’adore ce que je fais, et si je parle à 20 millions de personnes et pas à 100 millions de personnes, c’est comme ça. Bien sûr, il y a des occasions que j’aurais pu mieux saisir si je n’avais pas eu cette réputation.

La différence entre le moment où elle a commencé et aujourd’hui dans ce secteur…
Maintenant, tout passe par les réseaux sociaux. C’est un marché énorme, il y a de la place pour tout le monde, mais c’est difficile de se distinguer. Quand j’ai débuté, c’était un secteur niche mais grand ouvert, donc ça a été plus facile pour moi.

Sur sa marque…
Le mot “marque” a presque mauvaise réputation, mais je trouve que c’est injuste. Une marque devrait toujours se fonder sur des valeurs de cohérence, d’authenticité et de passion. Du coup, je n’ai absolument pas honte de revendiquer ma marque. Je suis passionnée par ce que je fais, mon message est cohérent, et je tiens mes promesses. Ce que je promets à mes clients, c’est de la transparence. Qu’ils aiment ou pas ce que je dis, au moins ils penseront : “Il n’y a pas d’arnaque, je peux lui faire confiance, je sais qu’elle ne me vendra pas de mauvais trucs. » Si on ne dit pas toute la vérité, on compromet son intégrité.

Comment avec sa compagne, elles se sont retrouvées mères de deux enfants en une semaine…
Alors qu’on avait lancé le processus d’adoption depuis deux ans, Heidi m’a dit : “J’en ai marre. Je crois que je suis prête à faire un bébé.” Ça faisait quatre ans qu’on était ensemble, on était prêtes pour du changement, je me suis dit : ok, super. Là, après des mois d’attente, on reçoit un coup de fil qui nous prévient qu’un enfant nous attend à Haïti. Et le lendemain matin, Heidi descend avec un test de grossesse positif à la main !

Sur le fait de devenir plus vulnérable avec les années…
Avec les années, je change. Je suis devenue plus vulnérable. Je ne sais pas si ça me plaît vraiment, mais c’est certainement une meilleure façon de gérer les conflits.

Son combat contre le patriarcat et les attentes des autres…
Mon endurance au combat était bien plus importante avant d’avoir des enfants. Maintenant, dès que ça compromet ma qualité de vie, ça compromet la leur. Si je suis stressée, ils en pâtissent. Si je me dispute avec quelqu’un au téléphone à l’extérieur du restaurant où on est en train de dîner, c’est dur pour eux.

Sur les gros mots…
Je tiens beaucoup à ma façon de parler. J’ai essayé d’y renoncer pendant des années avant de me rendre compte que ce n’était pas ce dont j’avais envie. Il y a certains mots qui soulagent du stress, qui vous permettent de mieux faire passer un message, et parfois il n’y a rien de plus jouissif que ça !

Sur les aléas de la vie…
La vie est dure, il y a des hauts et des bas, c’est injuste… certaines personnes vivent des trucs affreux tout le temps. Apprendre à trouver du sens à la vie dans ces moments tragiques, ces revers, permet de transformer la souffrance en sagesse, en profondeur, en empathie. Pour moi, c’est comme ça qu’on vieillit de manière intègre, on peut mieux vivre si on trouve un sens, un but à la vie.