How to / Transition Careers
5 years ago by
L’été dernier, j’ai vécu un moment incroyable, un de ces moments à en faire pipi dans sa culotte, quand j’ai ouvert les gigantesques portes d’un ancien monastère sicilien pour accueillir seize étrangers à un repas en sept plats, le tout dans un espace à l’acoustique parfaite, sous des plafonds de dix mètres de haut, entourés des fantômes des moines du passé. Nous étions vêtus de blanc, nous avons bu trop de vin et nos rires ivres ont résonné contre les vieux murs en pierre. L’année d’avant, ce dîner s’était passé dans une hacienda vieille de 200 ans dans la jungle du Yucatan. Avant ça, c’était dans une aile éclairée aux chandelles d’un château français du 12e siècle. Le genre de dîners qui, à ce que je croyais, ne se passaient que dans les films. C’est mon travail ?!
Mon charmant mari, Tim (que je ne connais que parce qu’il était avant traducteur de ce blog, oui ce blog-là, à ses débuts. Merci pour mon mari G !) et moi nous occupons de gérer une entreprise qui organise des retraites et un studio de photo et nos connaissance nous disent souvent : “Vous avez tellement de chance de faire ça ! J’aimerais pouvoir échanger mon job contre le vôtre !” Dès qu’une de ces personnes naïves me dit ça, ça me donne envie de prendre son petit visage sérieux entre mes mains, de m’approcher un peu trop près et de chuchoter de manière dramatique, assez fort pour que la dame d’à côté dans le café puisse l’entendre :
“Tu ne veux pas vraiment échanger. Tu veux créer quelque chose qui t’appartienne entièrement – une chose unique qui regroupe tous tes talents, tes passions, ton âme. Tu fais du tort à la planète si tu ne la crées pas. FAIS. LE. À 95 ans, tu ne regarderas pas en arrière avec regret !”
Derrière les photos insouciantes postées sur les réseaux sociaux où on nous voit organiser des retraites dans des châteaux, passer d’un vol à l’autre pour des shootings photos, il y a la période très difficile, pleine de doutes où nous avons entièrement changé nos carrières pour en arriver là. Les larmes sur le sol du salon. Toute cette partie pas glamour. Cette période merdique et vitale que je traverserais encore et encore, que je recommanderais à tous ceux que je connais. C’est terrifiant de changer de carrière mais vous pouvez le faire de manière intelligente :
1. Connais-toi toi-même, mon cher
Des années avant ce dîner en Sicile, il me restait encore des mois avant de finir mon master d’assistante sociale. Je me souviens de l’atmosphère dans le bureau de mon professeur, immobile et poussiéreuse, au moment où je lui soumettais mes propositions de sujet de mémoire. Avec le recul, j’aurais pu, peut-êêêêtre raccourcir ma liste débordante de propositions de sujets avant de la rencontrer, mais pourquoi la priver du bonheur d’écouter toutes mes super idées ? Mais je me souviens très clairement de son regard quand elle m’a fixée, perplexe.
“Tu as vraiment les os du cul pointus, Laura.”
Et vlan ! Mais je savais ce qu’elle voulait dire : que mon attention était trop dispersée pour pouvoir vraiment produire un mémoire riche et profond. Que mon cerveau était trop volage pour me fixer dans une niche et que ça m’empêcherait sans doute de rester assise dans une chaise suffisamment longtemps pour atteindre son niveau.
En résumé, elle n’était pas impressionnée.
Je me suis écrasée sous son regard, j’ai fini par rendre un mémoire et j’ai cessé mon travail d’assistante sociale un mois plus tard. Est-ce que le fait de quitter mon travail juste après mon diplôme validait l’opinion de ma professeure snob ? SANS DOUTE. Mais à ce moment-là, je n’en avais rien à faire : je stagnais dans ma carrière et je ne trouvais pas d’échappatoire. Et si ce commentaire de ma professeure m’a fait autant de mal, c’est parce que je savais, au fond de moi, qu’elle avait raison. Mais bon sang que c’est inconfortable de réfléchir aux choses dans lesquelles nous sommes mauvaises ! Je suis devenue complètement persuadée que je ne trouverais jamais de job me correspondant.
C’est à ce moment-là – humiliée, fatiguée et effrayée – que j’ai commencé à faire le profond travail de transition de la seule carrière que j’avais jamais connue à la création d’une toute nouvelle carrière. Hello Terror my old friiiiiend… Mais la compréhension profonde des points que j’avais vraiment du mal à aborder en entretien d’embauche (“Oui, j’ai 100 idées par semaine mais il n’y en a qu’une ou deux que j’ai envie de poursuivre.” ou “Évidemment, l’organisation n’est pas mon point fort !”) a été la première étape à franchir pour construire une carrière fondée sur moi, la vraie moi et pas une version idéalisée que je souhaitais être. J’ai eu besoin de bien me regarder dans le miroir, de sourire à mes défauts et d’en faire mes co-conspirateurs et, armée d’une profonde connaissance de qui j’étais, de repartir à zéro.
Maintenant, Tim et moi sommes co-propriétaires de deux entreprises (Moveable Feast Retreats, une agence de voyage centrée sur les voyages de rêve, de luxe ou non, dans le monde entier et Sullivan & Sullivan Studios, studio de photos et agence de conseil en branding) qui nous font régulièrement voyager dans le monde entier et dans tout le pays, qui nous permettent de choisir un travail qui nous corresponde, à nous et à nos forces, et nous a permis de créer une vie dont nous ne pouvions que rêver il y a dix ans. Il y a dix ans, ce jour-là, dans le bureau de ma professeure, si vous m’aviez dit que tout ce que je pensais être nul chez moi allait en fait être à la base de ma vie de rêve, j’aurais simplement répondu : “Merci de me laisser couver mes insécurités en paix, espèce d’inconnu !” Mais après plusieurs années en indépendante, je peux regarder en arrière et voir ce que j’appelle avec affection Les Quatres Cavaliers du Changement Intelligent de Carrière (il faut peut-être que je retravaille ce nom maladroit) :
Apprendre à se connaître soi-même, à avoir l’audace d’arrêter les choses, à construire des nouvelles choses avec intelligence et à grandir fructueusement.
2. Faites preuve de sagesse en abandonnant les choses
J’ai donc laissé mon travail social derrière moi. Ça semble anodin aujourd’hui mais si, comme moi, vous avez du mal à vous débarrasser de votre tendance à vouloir plaire aux autres, c’est extrêmement stressant de quitter un job. J’avais passé toute ma vie adulte dans ce domaine, c’était la seule chose que “je savais faire”. C’était terrifiant de partir. Je travaillais avec des réfugiés pour $15/ heure, c’était à peine suffisant pour payer le loyer et ça me terrifiait quand même d’annoncer mon départ à mon boss sexiste. Vous êtes peut-être dans la situation inverse : des menaces dorées vous forcent à rester dans un endroit qui détruit votre âme, ou vous avez trop de factures pour simplement songer à démissionner de votre job. Je comprends ! Ce n’est pas toujours une bonne idée de quitter dès le lendemain son job et il y a tellement d’autres choses que les femmes devraient apprendre à arrêter, selon moi. Des choses comme : dire oui à tous les projets, ne pas avoir confiance dans nos compétences ou laisser d’autres personnes nous dicter nos valeurs. C’est mal vu de démissionner dans notre culture mais pouvoir démissionner de manière intelligente est une qualité qu’on devrait nous enseigner peu à peu dans la vie.
Arrêter les choses qui ne vous conviennent plus est la première, et peut-être la plus difficile des étapes dans la création d’une vie et d’une carrière que vous aimez. Avoir le courage de dire “non, merci” à des jobs, des relations, des habitudes et des fonctionnements qui, au fond, ne vous conviennent pas vraiment est un travail intense et difficile qui vous permet de grandir. C’est difficile d’arrêter mais c’est vraiment crucial.
Les gens nous demandent souvent, à mon mari et moi, comment on a trouvé “le courage” de démissionner de notre travail pour fonder ces entreprises et ma réponse (après “on a bossé”) est toujours la même : personne ne se réveille le matin en faisant soudainement des choix courageux. Les gens commencent par des petites actions courageuses, comme arrêter des choses qui ne leur conviennent plus. Un petit acte de courage ouvre la porte au prochain. Et à celui d’après. Et les enjeux sont de plus en plus importants, mais les muscles de votre courage prennent aussi des forces. Ne vous souciez pas trop des grandes décisions audacieuses que vous aurez peut-être à prendre un jour. Concentrez-vous simplement sur les petites actions qui vous font un peu peur sur le moment.
Forcez sur votre courage peu à peu et vous pourrez regarder avec plaisir les intérêts croissants créés par votre audace.
3. Bien, donc vous démissionnez ! Maintenant il est temps de construire.
Après avoir quitté mon travail, je me suis retrouvée étendue sur le sol du salon, dans notre appartement de Downtown (tellement pathétique) à me demander ce que je pourrais bien faire après. J’étais paralysée par la peur, je n’avais pas confiance en moi à cause de mes défauts, qui me semblaient infinis. Mon mari s’est approché de moi sur la pointe des pieds et m’a demandé gentiment : “Alors, qu’est-ce que tu VEUX faire maintenant ?”
J’ai ouvert un oeil et je lui ai dit : “Je veux être photographe.” En fait, je l’ai chuchoté parce que non seulement, je ne savais pas comment utiliser un appareil photo mais j’étais intimidée par les aspects logistiques. J’avais une vision grandiose de la vie que je voulais vivre et le monde de mes rêves était fondé sur la créativité, les services, les voyages et des semaines où il n’y aurait pas deux jours identiques. L’aspect difficile de mon rêve cependant, c’est que je me suis rapidement rendu compte que le job de mes rêves n’existait pas. Il fallait que je le crée.
Votre peur n’a que l’importance que vous lui donnez et elle aime prendre plus d’importance pendant les périodes de transition de la vie. Comment bondir hors de chez soi pour faire ce que vous voulez faire, même quand vous avez peur et que vous ne vous sentez pas qualifiée ?
Pour commencer :
Quelqu’un qui vous connaît, vous et votre esprit désordonné, vos défauts et vos forces et qui pense que vous êtes quand même géniale. Et vous pouvez utiliser cette perle angélique tant que vous en avez besoin. J’ai eu la chance que mon mari soit cette personne mais, qui que ce soit, elle est vitale. C’est une personne qui n’enrobe pas les choses et qui est profondément convaincue que vous allez être formidable dans votre nouveau parcours. Vous avez besoin qu’on vous parle sincèrement et qu’on vous aime sincèrement ; l’un ne va pas sans l’autre.
Et ensuite, même si vous avez en tête des rêves grandioses de la vie que vous souhaitez créer, vous commencez par une petite chose, une toute petite chose.
Et faites-les aussi bien que possible. Ne réfléchissez pas trop en avance, à la dixième ou centième étape qui vient après, contentez-vous de faire la première. Ça vous conduira inévitablement à la prochaine, la prochaine et encore la prochaine et vous arriverez à la centième en temps voulu.
Nous avons dit oui à tous les projets que nous avons reçus, nous passions toute la journée à travailler et ensuite, nous travaillions sur notre entreprise jusqu’au bout de la nuit (à ce stade, je dois le dire, j’avais pris un job alimentaire. C’est marrant de se construire une carrière mais il faut bien payer les factures.) Je me suis privée de sommeil pour apprendre à éditer des photos et à rédiger des contrats. J’ai appris, au quotidien, que quand on veut vraiment changer de carrière, il faut apprendre à connaître les détails techniques de manière intime.
Quand on n’a pas d’héritage, le travail doit s’infiltrer dans les moindres aspects de votre vie, tout le temps. Mais comme je me connaissais moi-même, je savais que cet état d’énergie semi-frénétique correspondait à mon état naturel. Au lieu d’être une faiblesse, c’est devenu ma plus grande force. Et merci à mon esprit désordonné ! Les mêmes caractéristiques qui rendaient difficile mon choix de sujet de master sont devenues les qualités nécessaires pour lancer une entreprise : avoir plein d’idées tout le temps, des frissons d’excitation rien qu’à penser à chacune d’entre elles et la volonté de ne pas se retrouver coincée dans de vieilles manières de fonctionner. Ça ne m’aidait peut-être pas à réussir un entretien d’embauche mais, quand on construit son PROPRE monde, on peut le modeler en fonction des choses dans lesquelles on est bon. Et c’est pour ça qu’on ne peut échanger sa carrière avec personne. Et boum, nous voilà revenues au début !
L’idée “Monte ton propre projet” a refait surface pendant notre lune de miel en Asie. On s’était promis une lune de miel de six mois au tout début de notre relation. Ça nous a pris trois ans mais nous sommes finalement partis avec un aller simple pour Chiang Mai, Thaïlande. Nous avons pris trois heures pour nous et nous nous sommes remis au travail. C’est pendant cette parenthèse paradisiaque, alors que nous parcourions à moto les jungles luxuriantes du nord de la Thaïlande, profitions du rythme lent des embarcations sur le Mékong, mangions de la street food en Malaisie et faisions trempette à Bali, que nous avons développé notre deuxième business plan : lancer la sublime agence de voyage dont nous rêvions.
Nous avions passé la quasi totalité de nos vingtaines respectives à voyager, au détriment de ma carrière pour ma part (du moins le croyais-je). Je trouvais un job, je travaillais un temps et je mettais de côté pour acheter des billets d’avion pour m’envoler de nouveau, je n’ai jamais vraiment progressé dans aucune de ces boîtes. Pendant notre lune de miel, nous avions une idée fixe : bien voyager et organiser des voyages extraordinaires avec le juste équilibre entre expériences luxueuses et d’autres à moindre coût. Nous avions remarqué que beaucoup de nos amis les plus à l’aise financièrement voyageaient sans avoir la moindre idée de la façon dont on peut organiser un séjour de rêve sans dépenser des sommes astronomiques : ils allaient dans les hôtels les plus chic, dans n’importe quelle ville, et mangeaient dans les restaurants les plus chers, sans même que ces endroits soient de qualité. À l’inverse, nos amis avec un plus petit budget se vantaient de ne dépenser qu’un dollar par jour, ne mangeaient presque rien et passaient complètement à côté des multiples richesses du pays qu’ils parcouraient. Apprécier la street food et les hébergements luxueux ne devraient pas être deux choses incompatibles.
Moveable Feast Retreats, notre second business, est donc né de notre obsession de longue date : bien voyager. Encore une fois, ce qui pouvait être considéré comme une faiblesse dans ma carrière devenait une force : toutes ces années à arpenter le monde, ces mêmes années où je pensais que je régressais dans mes perspectives de carrière, sont devenues les bases pour créer mon propre business. Nous avons emmené des groupes dans nos pays préférés, nous immergeant dans l’idée du bien vivre que se font les autres cultures, nous plongeant profondément dans un lieu et rapportant avec nous un petit peu de tout ça à la maison, de sorte que notre vie de tous les jours se trouvait améliorée par ces voyages. Moveable Feast est l’opposé de la consommation aveugle, et c’est une des choses dont nous sommes le plus fiers.
En ce moment, vous faites peut-être quelque chose qui vous fait vous sentir un peu coupable, comme si ça ne faisait pas avancer votre carrière. Dites-vous qu’il y a une raison pour laquelle vous êtes encore en train de faire ça – et que c’est peut-être un socle à partir duquel vous pourrez développer quelque chose de nouveau.
4. Vous l’avez construit. Maintenant, faites-le grandir.
Nous avons passé plusieurs années en expansion constante mais il y a une chose que j’aurais aimée durant toutes ces nuits sans sommeil : qu’une bonne fée m’ait fait asseoir pour me dire que
Pendant longtemps, j’ai eu l’impression d’avoir “perdu” bien trop de temps en abandonnant le travail social, comme si toutes les compétences que j’avais développées allaient finir stockées dans un carton au grenier et qu’elles ne serviraient plus jamais. Ce que je n’avais pas encore appris, c’est que chacune des compétences, expériences et connexions que j’avais établies pendant mon ancienne vie ne cesserait de se développer. Rien n’est gaspillé. On respire ! Savoir que chaque petit pas de côté, chaque échange, chaque détour professionnel et loisir du weekend va pouvoir faire sens dans la vie et la carrière que vous voulez créer, c’est extraordinaire ! Peut-être pas tous au même moment, peut-être pas dans l’immédiat, mais personne d’autre n’a façonné sa vie de la même façon que vous. Ce n’est pas une faiblesse. C’est votre plus grande force.
Tout se construit, tout bouge, et ça peut aussi vous arriver. J’ai échangé une carrière qui ne me nourrissait plus contre une dont je n’aurais même pas su rêver il y a cinq ans : dans des villes, états ou pays différents chaque mois, sautant d’un projet à un autre à un rythme où jamais on ne s’ennuie, jamais on ne stagne. Il n’y a pas un seul jour de calme et pas une seule semaine ne ressemble à la précédente. Oh, et nous avons ajouté un joli petit bébé au milieu de tout ça cette année.
Mon petit cul aux os pointus est aux anges.
wow. great article! very inspiring and informative. thank you
This is one of my favorite interviews. I am sending my boys off to college and I tell them all the time to find something you love to do because you will be spending most of your life doing it and then remember you need to grind it out. You have to make the world what you want it to be. Wonderful interview!
One of best stories yet, I’m telling everyone to read it
Vow :) Beautiful girl thanks for this interesting article :)
I so appreciate the balanced approach that Laura describes here. The leap itself is bold, requires faith, AND it’s okay to take a day job to keep the lights on.
So often I hear advice that is just about the bold leap and that « the net will appear. » But what about having a bit of scaffolding so the leap isn’t quite so terrifying?
Thank you for your inspiring words!
Greatest story and most inspirational award goes to you!
loved reading it!
I loved this post so much. I always have a line in my head, said by Oprah on of her podcasts and shows that I say everyday, that we as people wanting the same thing, you/I want to reach « The Highest, fullest, truest expression of yourself ». This is why we do what we do. to be heard, seen and mean something in the world (specially after we die–our legacy) our job is to figure out what we will do and continue to do it. That’s why I’m still exploring/studying everything in my industry (architecture) and still can’t decide one major to specialize in (I love most of it what can I do), this is why I still write my fashion blog since 2010 (what I dream to be big soon), these two things is what I focus on (career wise) and I know (I just KNOW) one day that I will reach what I’m imagining every day.
God this hits SO CLOSE TO HOME. It’s so much harder (but more rewarding) to forge your own path. Most of us are unfulfilled in our careers because we are trying to slot ourselves in to the existing cookie cutter shapes of boring jobs. (She writes, while at her boring desk job on a Friday, counting the hours until taking off on a flight for a weekend adventure that’s more fulfilling…)
The perfect place to lite, lying in bed in my new house in a new town, unable to sleep, with so many ideas sparking in my brain! I loved reading Tim’s translations of Garance years ago, and searching for that plopped me into the middle of his wife’s charming ideas. I’m off and running on new fuel. Thank you!
This was such a wonderful and encouraging article! I’m currently in the middle of transitioning (day job to keep the lights on and moonlighting to turn another set of lights on…), so this was the perfect thing to read. You hit the nail on the head when you said that all these things we do (and enjoy) in our lives are big hints of something we can build as our foundation to live out a life at our fullest expression. Thank you for sharing this!
Thank you.
Brilliant article! Your emotions so well portrayed. It resonated a lot. You should write a book! :)
Love Love Love this article! I just might be my favorite article. I love the honesty, rawness, and just how real this reads. I can relate on so many levels and find myself spinning with time and ideas but how to approach and go for it, is the challenge when you are in your forties and starting over. Inspiring article! Thank you
This is such an encouraging article. I currently have those « golden handcuffs » that you mention, where I am used to a certain level of lifestyle and therefore feel trapped in my job to afford it. But I have set an end date for myself and I hope that I have the bravery to stick to that and do what I’ve been putting off for 5+ years – to quit and return to Australia, and hopefully teach yoga around the world. In the meantime, I’m building my yoga portfolio here in NYC (I just got certified earlier this year) and trying to blog about it, build an online presence. None of it comes easy, but the rewards are so much higher than how I feel when I leave my office each day.
Keep on keeping on!
Ashley
mixtapeyogi.com
Amazing thank you X
You have no idea how this interview helped me. I’m on the sape chapter in my life, and god, it feels good to read this testimony.
Incredibly written article…exactly what I needed to read during this season of my life! Massive inspiration!