Atelier Doré

Bon, quelques constats :

1.  En ce moment, tout le monde rêve d’être bronzé comme moi je rêve d’avoir une paire de chaussures Maryam Nassir Zadeh (et j’en rêve toutes les nuits). Personne n’a envie d’exposer sa peau couleur papier mâché à la plage, mais bon, le papier mâché est là, qu’on le veuille ou non.
 

2. Je n’ai pas peur de le dire haut et fort, j’adore le soleil. Je pourrais passer une journée ENTIERE à la plage (de 9 h à 21 h) sans m’ennuyer une seconde. Je trouve que le bronzage me va super bien.  Le bronzage est à ma peau ce que les talons sont à ma garde-robe : un boosteur de confiance en soi, certes, mais pas hyper bon pour la santé, il faut bien le dire. Mes copines de fac ont une anecdote qu’elles adorent me rappeler : on parlait de nos plans pour le week-end, on envisageait de se retrouver le lendemain, et là, j’ai dit (de ma petite voix de fausset) : « Les filles, j’adorerais venir, mais demain matin, il faut que je me lève super tôt pour bronzer. » Pas pour rendre un devoir ou potasser mes cours, ni pour assister à un cours de yoga matinal… non, pour bronzer, comme si c’était une activité laborieuse et compliquée, qui reviendrait un peu à mater un épisode de Downton Abbey pour moi.

Il y a quelques jours, je suis allée à Naples (non, pas en Italie), à Naples en Floride (Tout aussi glamour, je vous jure). J’y ai consacré mes journées à travailler « ma base de bronzage » qui s’est révélée être… euh… rouge.

MAIS vu que je viens juste d’avoir 37 ans (ça me fait mal de l’écrire), j’ai constaté quelques dégâts causés par le soleil… ces taches décolorées sur mon front et mes joues que je ne peux quand même pas faire passer pour des taches de rousseur. L’été dernier, j’ai passé une bonne partie d’un road-trip avec mon mec à scruter mon visage dans le rétroviseur alors que le soleil mettait bien en évidence mes taches de vieillesse (???)… et je me suis retrouvée, complètement paniquée à lui demander dix fois de suite s’il les voyait aussi.

Bref, tout ça pour dire que c’est sans doute le moment idéal pour essayer de trouver une façon plus saine (est-ce que c’est vraiment plus sain ?) d’avoir un teint éclatant. A l’apéro l’autre jour, j’ai donc annoncé à mes copines que j’allais m’aventurer dans l’univers sans fin de l’autobronzant en leur confiant qu’à part une douche auto-bronzante à l’époque où je vivais en Arizona (sans doute l’année de mes 24 ans, celle où j’ai décidé d’arrêter les frais en prévision de mes 25 ans), la seule chose que j’avais étalée sur ma peau, c’était une pauvre crème solaire SPF 4. Elles se sont exclamées : « Oh, tu es complètement vierge en la matière, c’est parfait !»

J’ai rougi. J’adore être parfaite, vraiment. Mais franchement, je suis juste parfaitement sceptique. Le seul souvenir que j’ai de la douche auto-bronzante, c’est un sentiment de gêne, il faisait froid, j’avais dû enfiler un slip jetable avant qu’une machine se mette à me cracher un produit dessus. J’avais l’impression d’être une voiture dans un lavomatic. Donc, oui, vraiment sexy.  Ensuite, j’étais rentrée chez moi en faisant en sorte de ne rien toucher du tout (ce qui, bien sûr, est impossible) de peur de laisser des traces brun-orangé un peu partout, ce qui est quand même arrivé. Donc, euh… pas trop mon truc.

Mais bon, c’est une nouvelle ère, on a fait des progrès. Pratiquer l’autobronzant et devenu plus facile et sûr qu’avant, etc. ce qui ne veut pas dire que je ne continue pas à m’en méfier comme Justin Bieber se méfie des t-shirts (ou de n’importe quelle fringue qui couvrirait un peu trop ses pecs). Histoire d’en savoir un peu plus,  je suis allée sur Internet. J’y ai appris qu’il fallait faire un gommage exfoliant, porter des gants et appliquer le produit de façon uniforme… donc pas rien de trop technique. J’ai aussi découvert que la plupart des auto-bronzants contiennent du dihydroxyacétone ou DHA (là c’est déjà un peu plus technique). Le DHA est un sucre incolore, qui appliqué sur la couche supérieure de la peau, la colore en brun ou, si on n’a pas de chance, en orange. Ça arrive quand on applique trop de produit,  ce qui crée une sursaturation de DHA… donc si on veut faire du zèle, mieux vaut débuter par un produit faiblement saturé. Bon, en tout cas, ça y est, je me sens au point. Comme rien ne remplace les conseils d’une véritable experte, j’ai quand même bombardé Joanna Vargas de questions histoire de pouvoir faire croire à tout le monde que je reviens de Tulum :

Joanna Vargas

Spécialiste des soins du visage et créatrice de Joanna Vargas Salon and Skincare Collection

Quelle est la meilleure méthode pour une débutante, celle qui fera le plus illusion ?
On échange sa crème hydratante habituelle contre une lotion corporelle auto-bronzante. C’est très facile à utiliser, et ça donne un joli teint sans virer à l’orange ! J’adore l’utiliser pour préparer ma peau avant les vacances.

Les avantages et les inconvénients de chaque type de produit autobronzant ?
J’ai découvert avec les années que les gens arrivaient mieux à appliquer une mousse qu’une lotion ou un spray. Difficile de contrôler la quantité de produit lorsqu’on vaporise avec un spray, alors que la mousse présente une texture plus légère qui est facile à appliquer de façon uniforme. Les lotions restent le produit le plus courant, mais il faut avoir un peu de pratique pour maîtriser l’application. La même règle s’applique pour tous les produits : il faut les appliquer dans une pièce bien éclairée et sur une peau exfoliée. Les gels ont aussi une consistance facile à appliquer et sont plus adaptés aux peaux sèches.

Autobronzant à la maison ou séance en institut ?
Moi je conseille toujours de commencer en salon et d’entretenir le bronzage à la maison.

Ce qu’il faut ABSOLUMENT éviter ?
Ne jamais appliquer par-dessus une huile corporelle ou une crème hydratante sinon, on risque un effet zébré. Toujours faire un gommage au préalable. Ne pas porter des vêtements trop moulants après une application et ne jamais se doucher tout de suite après. Eviter les vêtements clairs après une application, Ne pas trop insister sur les genoux, les coudes, les pieds et les mains.

Ce qu’il faut ABSOLUMENT faire ?
D’abord, on se fait un gommage exfoliant ! On applique le produit sur une peau propre et on met des vêtements un peu amples. On attend huit heures avant de se doucher. On porte des vêtements sombres, on utilise des draps foncés et on met des gants (pendant l’application).

Entre nous, est-ce que c’est vraiment facile ?
C’est faisable si on y va doucement et régulièrement. Si on prend son temps, c’est facilement réalisable à la maison.

J’investis dans des draps bon marché ?
Oui !!! Ça peut vite être l’horreur !

Combien de temps ça dure ? 
Entre une semaine et 10 jours sans nouvelle application. Nous, on conseille toujours à nos clientes d’acheter un tube d’autobronzant pour pouvoir entretenir leur bronzage pendant les vacances.

Des expériences catastrophiques ?
Ma meilleure amie est allée dans un endroit qui propose des douches auto-bronzantes. Elle a tout fait de travers. Elle portait du blanc, et c’était une journée chaude et humide comme souvent à NY. Elle est rentrée chez elle à pied, en arrivant, elle s’est aperçu que tous ses vêtements avaient viré au marron, qu’elle dégageait une drôle d’odeur et que sa peau était toute zébrée. J’ai dû venir chez elle armée d’une grosse éponge pour lui faire un gommage et lui redonner une apparence humaine. On n’a jamais autant ri !

Quels sont les avantages ?
Le soleil est l’ennemi numéro un de la peau. Donc un bronzage sans soleil, c’est une peau qui vieillira mieux !

C’est mauvais pour la santé ?
Certains produits peuvent provoquer des rougeurs ou obstruer les pores. Il faut toujours acheter des produits de qualité, et toujours faire un gommage exfoliant avant !

Parlez-nous du DHA et de l’érythrulose.
Le DHA peut être chimique ou naturel. La version naturelle est un dérivé du sucre ou de la betterave qui interagit avec les acides aminés dans la peau et crée un bronzage artificiel. L’érythrulose est un dérivé de la framboise qui peut aussi créer une réaction au contact des protéines de la peau et donner une coloration. La peau se colore plus vite avec le DHA que l’érythrulose, mais souvent, les produits contiennent les deux. Ils sont naturels et sans danger, mais n’oubliez pas qu’ils ne protègent pas des coups de soleil !

Y a-t-il des avancées significatives en matière d’autobronzants ?
Maintenant, on a un choix beaucoup plus vaste de produits autobronzants. Au départ, les produits étaient bourrés de produits chimiques qui coloraient la peau. Moi, je n’utilise que des ingrédients bio pour le produit autobronzant que j’applique en soins, mais on a aussi toute une gamme d’autobronzants, Vita Liberata, qui reprennent les ingrédients traditionnels des produits de beauté comme l’acide hyaluronique ou les plantes.

Voilà, ça y est je sais tout. Est-ce que ça veut dire que je vais enfin me lancer et essayer l’un des trois produits autobronzants que j’ai achetés il y a une semaine ? Peut-être.

Et vous ? Vous avez déjà essayé ? Par rapport à un bronzage naturel, vous trouvez ça comment ?

Allez, aidez-moi, quoi !