Atelier Doré

Julie Houts vient de faire le ménage dans ses placards. Elle ne sait pas que je le sais, mais notre amie commune, Madeline, m’a récemment demandé si j’étais intéressée par une combipantalon que Julie lui a donnée mais qui ne lui va pas super bien. La réponse que je lui ai faite via texto : « De manière très pragmatique, je pense que je ne peux porter aucune fringue de Julie parce que mon cul est plus gros que les deux vôtres réunis, et psychologiquement, je pense que les fringues de Julie se sentiraient insultées de côtoyer mes vulgaires frusques. Mais on s’en fout, je suis prête à tout – y compris à m’affamer pendant des semaines – pour rentrer dans une fringue que Julie a jugée digne d’être portée, ne serait-ce que quelques semaines. » Même Tori, qui a la chance de pouvoir découvrir des garde-robes sublimes, a été bluffée par celle de Julie. Cette dernière est capable de s’attaquer à la mode avec une lucidité qui frôle la cruauté (comme dans son brillant opus Literally Me), mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est qu’elle le fait en ressemblant à une gravure de mode. Elle vous en dit plus !

Ta tenue idéale au quotidien ?
Depuis que je suis en free-lance, j’ai une impressionnante collection de pyjamas. Quand je suis d’humeur festive, j’en enfile un en soie.

Des références de mode ?
Je dirais les socialites européennes des années 30 à 60. (C’est un sacrilège de répondre à cette question par autre chose que : “KATE MOSS !”)

Dirais-tu que ton style personnel influence les personnages que tu crées pour tes illustrations ou est-ce que c’est plutôt le contraire ?
Oui, je porte souvent des fringues qu’on retrouve dans mes illustrations, parce qu’elles sont devant mes yeux. Je dessine aussi des pièces que je ne pourrai jamais m’offrir. Je vis par procuration grâce à mes illustrations.

Comment ton style a-t-il évolué depuis que tu as quitté le monde de l’entreprise pour bosser en free-lance ?
Comme je le disais, je suis devenue une adepte des pyjamas. Quand je vais à un meeting, j’ai tendance à un peu plus penser à ce que je vais mettre, tout simplement parce que j’ai aussi plus de temps. Je me fais davantage plaisir avec les vêtements que quand je travaillais au bureau et que je devais réfléchir à ma tenue le matin, alors que j’étais encore au radar. Parfois, j’ai plusieurs réunions qui s’enchaînent à différents endroits de la ville, donc j’ai adopté des chaussures un peu plus raisonnables qu’à l’époque où mon trajet le plus long était celui entre la machine à café et la photocopieuse.