![\"\"](\"https:\/\/www.wearedore.com\/wp-content\/uploads\/2009\/04\/rebel1.jpg\")
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Le jour de l’inauguration du premier TopShop new-yorkais sur Broadway, une dr\u00f4le de co\u00efncidence a voulu que je sois dans le coin d\u00e8s 8h du matin pour travailler.<\/p>\n
J’ai donc \u00e9t\u00e9 aux premi\u00e8res loges pour voir se former une agr\u00e9gation de fashion kids \u00e0 l’hyst\u00e9rie tr\u00e8s flegmatique, portant des tee-shirts Black Sabbath,<\/em> rebel<\/em>, Never look Back<\/em>, et motherf***er, <\/em>rang\u00e9s bien sagement les uns derri\u00e8res les autres en attendant leur tour pour passer \u00e0 la moulinette du mass shopping.<\/p>\n Oh oui. \u00c7a m’a rendue tr\u00e8s snob, cette histoire.<\/p>\n <\/p>\n \u00ab\u00a0Non mais vraiment. Je ne comprendrais jamais des gens capables de faire la queue pendant 4h juste pour aller acheter des fringues\u00a0\u00bb, je disais le sourcil lev\u00e9.<\/p>\n \u00ab\u00a0No way, me dit Zoe. En plus, on va toutes porter les m\u00eames choses pendant deux mois, c’est nul. \u00c7a avait fait \u00e7a avec l’ouverture d’H&M. Au bout douze filles que tu voyais passer avec la m\u00eame veste jaune moutarde que toi, ben… Tu souriais moutarde, quoi.\u00a0\u00bb<\/p>\n \u00ab\u00a0Ouais. Nul. Moi j’habite Paris donc euuuh. Mais vraiment, nul.<\/p>\n Peu apr\u00e8s, samedi matin, j’avais enfin r\u00e9ussi \u00e0 d\u00e9gager trois heures de mon temps. Je voulais fl\u00e2ner, me caler dans ma librairie-caf\u00e9 pr\u00e9f\u00e9r\u00e9e, prendre des photos, \u00e9crire sur mon cahier avec un air inspir\u00e9 de fille intelligente, et r\u00e9fl\u00e9chir… Tiens, je sais pas moi… \u00c0 la soci\u00e9t\u00e9 de consommation ?<\/p>\n Et puis aussi, je voulais une paire de chaussures. Ouais je sais je sais. Y a comme un schisme dans l’id\u00e9al trotskiste de ma matin\u00e9e. Mais j’ai pas dit que je m’appelais Gandhi, oh.<\/p>\n Et pour les chaussures, TopShop, c’est top.<\/p>\n Donc voil\u00e0. Je me dis allez, je suis \u00e0 deux pas, je vais y faire un tour. Bon, bien s\u00fbr, si il y a la queue, m\u00eame pas j’y mets un pied, hein. Chuis pas ali\u00e9n\u00e9e par la mode. Moi. Non mais.<\/p>\n J’arrive devant, et l\u00e0, un petit attroupement devant le magasin, rien de bien m\u00e9chant. Je d\u00e9cide d’attendre. Je rationalise en me racontant que je vais juste voir les chaussures, et que donc, pas de cabines d’essayages. Dans 15mn je suis dehors \u00e0 lire des livres de sociologie avec mes nouvelles chaussures chics, pas ch\u00e8res, et introuvables \u00e0 Paris.<\/p>\n Ok j’arr\u00eate.<\/p>\n Vous avez tr\u00e8s bien compris.<\/p>\n Voil\u00e0 comment je me suis retrouv\u00e9e, TROIS HEURES apr\u00e8s, les bras charg\u00e9s de fringues, suant dans les cabines apr\u00e8s y avoir fait la queue pendant QUARANTE CINQ MINUTES, oui mesdames et messieurs, QUARANTE CINQ MINUTES, perdue dans des math\u00e9matiques fashion honteuses pour d\u00e9cider si je devais prendre la jupe en plumes ET la jupe en soie ET le leggings \u00e0 sequins, parce qu’en plus TopShop, il veulent nous faire croire des choses, mais en fait c’est PAS DONN\u00c9 DU TOUT, sans aucune paire de chaussures \u00e0 l’horizon parce que toutes faisaient cheap SAUF celles dans lesquelles il n’y avait plus ma taille… ET d\u00e9j\u00e0 en retard pour mon d\u00e9j de 13h ET ayant jet\u00e9 aux orties tout r\u00eave de caffe latte avec air pensif int\u00e9gr\u00e9 dans ma librairie pr\u00e9f\u00e9r\u00e9e.<\/p>\n On est bien peu de choses, et ma jupe en plumes roses, me l’a dit samedi matin…<\/p>\n