G\u00e9raldine<\/a> et moi.<\/p>\nVous dire qu’on s’est fait \u00e0 peu pr\u00e8s trois caf\u00e9s \u00ab\u00a0conseil de guerre\u00a0\u00bb, cinq ou six rendez-vous \u00ab\u00a0validation express\u00a0\u00bb en magasin, et une petite dizaine de pr\u00e9-pr\u00e9sentations, c’est vous avouer \u00e0 quel point on est pas du tout Lou Doillon dans l’\u00e2me, pas du tout je me r\u00e9veille, je mets le jean de mon mec et je suis fabuleuse.<\/p>\n
<\/p>\n
J’avoue.<\/p>\n
Toute la complexit\u00e9 du contexte est d’allier un minimum de confort pour prendre des photos, avec un minimum de chic pour assister aux d\u00e9fil\u00e9s sans qu’on nous dirige fissa vers le mur de photographes, certes impressionnant par son concentr\u00e9 d’objectifs, mais pas par son condens\u00e9 d’\u00e9l\u00e9gance.<\/p>\n
J’avoue. J’ai pass\u00e9 le show Stella au son assourdissant des clic clacs des photographes.<\/p>\n
Tout \u00e7a pour avoir envie de s’enfoncer dans le sol quand on la voit passer, la Lou, dans toute sa sublimescente simplicit\u00e9 a\u00e9rienne. Alors qu’on est accroupie \u00e0 la Spiderman pour tenter de contrebalancer la hauteur de nos talons dont l’effet point de vue plongeant ferait passer In\u00e8s de la Fressange pour un basset art\u00e9sien.<\/p>\n
J’avoue. Un soir je suis rentr\u00e9e, et j’ai eu le plaisir de d\u00e9couvrir 245 photos de bassets art\u00e9siens. Certes, c’\u00e9tait des bassets bien sap\u00e9s. Mais je peux vous dire que le lendemain, j’\u00e9tais bel et bien accroupie, au m\u00e9pris de toute poursuite du chic photographique.<\/p>\n
Bref. Tout est question d’\u00e9quilibre, et on s’est d\u00e9merd\u00e9es comme on a pu. Mais c’est assez marrant de constater que chaque chose dans ce monde est bien en place, tient absolument \u00e0 le rester, et \u00e0 quel point la sape est un marqueur ind\u00e9niable d’appartenance et d’identification.<\/p>\n
La preuve en deux anecdotes, au vol devant les d\u00e9fil\u00e9s.<\/p>\n
#1 : Aux Tuileries, je prends des photos.<\/p>\n
Arrivent vers moi deux r\u00e9dactrices de mode, mortes de rire et manifestement d’excellente humeur. L’une d’entre elles porte un d\u00e9grad\u00e9 de gris \u00e0 tomber \u00e0 la renverse, je d\u00e9cide de la prendre en photo, elle accepte avec un grand sourire…<\/p>\n
Jusqu’\u00e0 ce que sa copine lui dise, en montrant ma veste.
\n\u00ab\u00a0Oh, regarde ! Vous avez la m\u00eame !\u00a0\u00bb<\/p>\n
Regard surpris. Regard hautain. Puis regard courrouc\u00e9 de la r\u00e9dactrice :
\n\u00ab\u00a0Pardon mais euuuh… Je dois y aller l\u00e0. Tant pis pour la photo.\u00a0\u00bb<\/p>\n
#2 : Accoud\u00e9e \u00e0 un muret, je fume une cigarette.<\/p>\n
En face de moi, un photographe tout ce qu’il y a de plus photographe. Pantalon multipoche noir, veste multipoche noire, mallette \u00e0 roulette multipoche sp\u00e9cial matos noire, total confort. Il m’observe de bas en haut pendant 5 mn et devant mon sourcil lev\u00e9 finit par me lancer :<\/p>\n
\u00a0\u00bb Vous avez un 5D ? Mais c’est un appareil photo de professionnel !\u00a0\u00bb<\/p>\n
D\u00e9j\u00e0 assez l\u00e9g\u00e8rement irrit\u00e9e par son examen minutieux de ma personne, je d\u00e9cide de le prendre \u00e0 rebrousse-poil : je tire sur ma cigarette, dans la pose la plus langoureuse qui soit, et je lui jette d’une voix chaude et tra\u00eenante :<\/p>\n
\u00ab\u00a0Mais dites-moi, qu’est ce qui vous fait penser que je ne suis pas une professionnelle ?\u00a0\u00bb<\/p>\n
Compl\u00e8tement d\u00e9contenanc\u00e9 par la puissance spirituello-sexuelle de ma r\u00e9plique, le photographe change de regard et me dit, limite apeur\u00e9 :<\/p>\n
\u00ab\u00a0Mais… Vous n’avez pas le look !\u00a0\u00bb
\n\u00ab\u00a0Si \u00eatre professionnel c’est \u00eatre habill\u00e9 comme vous, alors j’aime autant \u00eatre amateur. Sur ce, bonsoir.\u00a0\u00bb<\/p>\n
Comment on appelle ce que j’ai fait l\u00e0 d\u00e9j\u00e0 ? De la perfidie de haut vol ? Un juste retour de manivelle ? Ou bien tout simplement l’\u00e9ternelle et inexorable reproduction des sch\u00e9mas ?<\/p>\n
—————–<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Ensemble inspir\u00e9 par le d\u00e9fil\u00e9 Viktor & Rolf FW 08 Ce n’est pas comme si on ne s’\u00e9tait pas pos\u00e9 des questions sur les tenues \u00e0 adopter pour aller aux d\u00e9fil\u00e9s, G\u00e9raldine et moi. Vous dire qu’on s’est fait \u00e0 peu pr\u00e8s trois caf\u00e9s \u00ab\u00a0conseil de guerre\u00a0\u00bb, cinq ou six rendez-vous \u00ab\u00a0validation express\u00a0\u00bb en magasin, […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[2277,15,476],"tags":[59,4456],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/346"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=346"}],"version-history":[{"count":3,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/346\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":47706,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/346\/revisions\/47706"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=346"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=346"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=346"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}