{"id":28768,"date":"2012-05-31T09:02:16","date_gmt":"2012-05-31T13:02:16","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=28768"},"modified":"2017-10-11T12:16:23","modified_gmt":"2017-10-11T16:16:23","slug":"career-chioma","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/photos\/career-chioma\/","title":{"rendered":"Career\/ Chioma"},"content":{"rendered":"
Aujourd’hui, une interview passionnante de Chioma Nnadi<\/a>, qui est r\u00e9dactrice de mode au Vogue<\/em> am\u00e9ricain.<\/p>\n Ce que j’adore chez Chioma c’est la fra\u00eecheur et l’authenticit\u00e9 de son regard sur la mode, ainsi que son insatiable curiosit\u00e9. Et bon, en plus d’avoir un parcours tr\u00e8s int\u00e9ressant, c’est l’une des filles les plus chaleureuses que je connaisse.<\/p>\n Bref, je laisse la place \u00e0 Chioma et je la remercie mille fois de s’\u00eatre confi\u00e9e \u00e0 nous, car ce n’est jamais facile de passer de l’autre c\u00f4t\u00e9 et de se faire interviewer. Quel est ton titre chez Vogue<\/em> ?<\/strong><\/p>\n Je suis r\u00e9dactrice de mode.<\/p>\n <\/p>\n Quelles \u00e9tudes as-tu suivies ?<\/strong><\/p>\n J’ai \u00e9tudi\u00e9 les litt\u00e9ratures anglaise et fran\u00e7aise \u00e0 l’Universit\u00e9 de Manchester, au Nord de l’Angleterre.<\/p>\n Alors, comment es-tu devenue r\u00e9dactrice ? Que faisais-tu avant d’entrer chez Vogue<\/em> ?<\/strong><\/p>\n Quand j’\u00e9tais \u00e9tudiante, je lisais des tas de magazines de mode et de lifestyle. C’\u00e9tait avant les blogs, c’\u00e9tait donc le seul moyen de trouver des infos. L’un d’entre eux s’appelait Trace<\/em>, et \u00e0 cette \u00e9poque ils avaient fait un num\u00e9ro sur le Br\u00e9sil – c’est \u00e0 un moment o\u00f9 j’\u00e9tais obs\u00e9d\u00e9e par le Br\u00e9sil. \u00c7a m’avait tellement passionn\u00e9e que j’avais fini par leur envoyer une lettre. Une lettre que j’avais d\u00e9cor\u00e9e et peinte, o\u00f9 j’avais mis beaucoup de moi-m\u00eame. J’avais 18 ou 19 ans. Quand j’ai fini mes \u00e9tudes, j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec Polly Vernon au Evening Standard<\/em>. C’\u00e9tait g\u00e9nial, j’\u00e9crivais sur des sujets tr\u00e8s divers – vraiment tous types de sujets !<\/p>\n Un jour, je suis all\u00e9e \u00e0 New York pour des vacances et j’ai fait un tour chez Trace<\/em>, le magazine qui avait publi\u00e9 ma lettre. Le r\u00e9dacteur en chef m’a dit que \u00e7a l’avait vraiment touch\u00e9, et il m’a propos\u00e9 de venir travailler avec lui. C’est \u00e0 ce moment-l\u00e0 que j’ai commenc\u00e9 \u00e0 lire le Vogue<\/em> am\u00e9ricain. Tous mes journalistes pr\u00e9f\u00e9r\u00e9s y \u00e9taient. Sally Singer, Mark Holgate, Sarah Mower, Lynn Yaeger – tous ceux que j’admirais travaillaient pour Vogue. On peut lire des tas de magazines et \u00eatre tr\u00e8s inform\u00e9, mais c’est dans Vogue<\/em> que l’on comprend le pourquoi et le comment, c’est une vraie mise en perspective. Comment es-tu entr\u00e9e chez Vogue<\/em> ?<\/strong><\/p>\n Un ami qui \u00e9tait chez Vogue<\/em> m’a dit qu’ils recherchaient quelqu’un et m’a sugg\u00e9r\u00e9 de poser ma candidature, mais franchement, je ne pensais pas avoir ma chance ! Et jusqu’au dernier entretien, je n’ai pas imagin\u00e9 une seconde que \u00e7a allait marcher. Et quand j’ai compris qu’ils \u00e9taient int\u00e9ress\u00e9s, je me suis dit : \u00ab\u00a0Mais pourquoi sont-ils int\u00e9ress\u00e9s ?\u00a0\u00bb Je crois que j’apporte un point de vue diff\u00e9rent.<\/p>\n Comment am\u00e9liore-t-on son \u00e9criture ?<\/strong><\/p>\n Je lis. \u00c7a semble tr\u00e8s simple dit comme \u00e7a, mais la lecture aide toujours l’\u00e9criture.<\/p>\n Il faut avoir un point de vue. Pour \u00e9crire, il faut avoir quelque chose \u00e0 dire. Et travailler \u00e0 Vogue<\/em> m’a pouss\u00e9e \u00e0 toujours essayer de comprendre ce qui fait que le sujet dont je parle est important aujourd’hui.<\/p>\n Il faut aussi trouver des id\u00e9es. Faire comprendre ce qui est important dans la mode afin de donner une vraie lecture, car toutes ces ressources, toute cette information, c’est bien, mais ce qui est important, c’est de faire le tri pour en tirer quelque chose de juste.<\/p>\n Un partie tr\u00e8s importante de ton travail, c’est de proposer des id\u00e9es \u00e0 la r\u00e9daction. Tu peux nous en dire plus sur ce processus ?<\/strong><\/p>\n On ne peut jamais vraiment comprendre d’o\u00f9 vient une id\u00e9e. Une grande partie du processus, c’est d’\u00e9changer des points de vue. Parfois on a le d\u00e9but d’une id\u00e9e et c’est en en parlant autour de soi que l’on peut former un sujet. C’est un processus collaboratif. Nous faisons souvent des r\u00e9unions pour parler de ce qui se passe autour de nous dans le monde de la mode et du style.<\/p>\n Bien s\u00fbr, proposer des id\u00e9es, c’est un peu angoissant – on a toujours peur d’\u00eatre compl\u00e8tement \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de la plaque. Souvent on arrive avec dix accroches, et une seulement va prendre forme. \u00c7a vient avec le temps.<\/p>\n Est-ce que certaines techniques t’ont aid\u00e9e ?<\/strong><\/p>\n Les interviews aident \u00e0 se mettre en question. C’est important d’avoir une bonne phrase d’accroche, on ne veut pas ressortir des choses que l’on a d\u00e9j\u00e0 entendues ailleurs.<\/p>\n J’ai besoin d’avoir en t\u00eate une esquisse de ce \u00e0 quoi mon article va ressembler. Rien de plus intimidant que de se retrouver face \u00e0 une page blanche. Parfois, tout simplement, \u00e9crire ce qui vient sur le papier aide \u00e0 avancer.<\/p>\n Quel est ton environnement de travail pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 ?<\/strong><\/p>\n Je n’ai pas d’environnement id\u00e9al. L’environnement id\u00e9al, c’est l\u00e0 [elle pointe vers son front] et l’on doit se sentir inspir\u00e9 par son article. Alors, on est oblig\u00e9s de demander, c’\u00e9tait comment, la premi\u00e8re fois que tu as rencontr\u00e9 Anna ?<\/strong><\/p>\n Ce qui est bien, c’est que je n’ai pas eu le temps d’\u00eatre angoiss\u00e9e, parce que je n’ai pas eu le temps de me pr\u00e9parer. On m’a appel\u00e9e pour me demander de passer au magazine, c’\u00e9tait un vendredi apr\u00e8s-midi et je portais une paire de jeans. J’ai dit : \u00ab\u00a0Je porte des jeans\u2026\u00a0\u00bb mais ils m’ont dit de venir quand m\u00eame. J’ai couru m’acheter des chaussures parce que celles que je portais, c’\u00e9tait vraiment pas possible. Mais je me suis dit que ce serait une bonne histoire \u00e0 raconter \u00e0 mes petits-enfants !<\/p>\n Quels sont les avantages d’\u00eatre chez Vogue<\/em> ?<\/strong><\/p>\n Les portes s’ouvrent. Et l’on travaille avec des gens exceptionnels, tr\u00e8s inspirants. On apprend \u00e9norm\u00e9ment. Je n’ai jamais autant appris que chez Vogue<\/em>. Comment g\u00e8res-tu cette pression ?<\/strong><\/p>\n Je fais mon maximum, et je me dis tous les jours que j’ai un job que j’adore… Et aussi que l’on est choisi pour ce que l’on apporte.<\/p>\n Quel est ton r\u00f4le pendant la fashion week ?<\/strong><\/p>\n Pendant la fashion week, ma coll\u00e8gue Esther Adams et moi aidons Mark Holgate, Sarah Mower et Emily Holt \u00e0 couvrir les d\u00e9fil\u00e9s.<\/p>\n Mon premier papier \u00e0 propos d’un d\u00e9fil\u00e9 a \u00e9t\u00e9 un peu stressant. C’est beaucoup de pression parce qu’on sait que notre opinion a du poids, mais cela part d’une discussion \u00e9ditoriale. Ce que l’on transmet, c’est le point de vue de Vogue<\/em>.<\/p>\n Par ailleurs, les deadlines demandent beaucoup de discipline. C’est un tr\u00e8s bon entrainement pour moi.<\/p>\n Quels sont les journalistes qui t’inspirent ? As-tu un mentor ?<\/strong><\/p>\n J’ai la chance de travailler avec Mark Holgate. L’\u00e9quipe des news mode est tr\u00e8s soud\u00e9e. On travaille \u00e9norm\u00e9ment mais on s’\u00e9clate. Il nous encourage vraiment \u00e0 \u00e9crire \u00e0 propos de ce qui nous fait vibrer.<\/p>\n Quel est son meilleur conseil ?<\/strong><\/p>\n Il me dit toujours : \u00ab\u00a0Ne te perds pas dans ton perfectionnisme !\u00a0\u00bb<\/p>\n C’est comment, une journ\u00e9e au bureau ?<\/strong><\/p>\n Il n’y a pas vraiment de journ\u00e9e-type, cela d\u00e9pend. Mais par exemple, je peux travailler sur un papier pour le magazine le matin, puis ensuite r\u00e9diger un article pour le site internet ou une interview dans l’apr\u00e8s midi. Quelle est la partie la plus difficile de ton travail ?<\/strong><\/p>\n Je pense que l’on a toujours envie d’\u00e9crire l’article parfait, mais quand on travaille pour un mensuel ou un quotidien [comme le site web], on est oblig\u00e9 de se plier aux exigences du temps.<\/p>\n Et qu’est-ce qui te plait le plus ?<\/strong><\/p>\n Ce que j’aime particuli\u00e8rement, ce sont les d\u00e9couvertes. J’aime beaucoup parler de jeunes designers que l’on ne s’attendrait pas \u00e0 trouver dans le Vogue<\/em>. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai commenc\u00e9 \u00e0 lire le Vogue.<\/p>\n Et il y a aussi le fait que je suis vraiment une \u00ab\u00a0nerd\u00a0\u00bb de la mode, et pour moi le simple fait d’\u00eatre dans un environnement o\u00f9 je peux dire des choses comme : \u00ab\u00a0Que penses-tu de ce rose ? Ou de ces chaussures ?\u00a0\u00bb et \u00eatre entour\u00e9e de gens aussi obs\u00e9d\u00e9s par la mode que moi, c’est vraiment g\u00e9nial. Un conseil pour quelqu’un qui souhaiterait devenir r\u00e9dacteur ?<\/strong><\/p>\n Les gens qui veulent travailler dans la mode me demandent souvent comment j’ai commenc\u00e9, et ma r\u00e9ponse est toujours \u00ab\u00a0Quels magazines lis-tu ?\u00a0\u00bb J’ai \u00e9t\u00e9 attir\u00e9e par Vogue<\/em> parce que je le lisais.<\/p>\n C’est important de penser d’abord \u00e0 ce que l’on aime, et ensuite comment commencer dans le milieu de la mode. Faites une liste des endroits o\u00f9 vous r\u00eavez de bosser, c’est le meilleur moyen de commencer dans un environnement qui vous inspire.<\/p>\n Jetez un coup d\u2019oeil sur nos autres interviews : <\/em><\/p>\n Career : Wes Del Val<\/a>, Publisher, powerHouse Books D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1399,1398,26,476],"tags":[304,588,321,4458,865,125],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/28768"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=28768"}],"version-history":[{"count":10,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/28768\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":260032,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/28768\/revisions\/260032"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=28768"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=28768"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=28768"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}
\nEt un grand merci \u00e0 Vogue<\/em> de nous avoir ouvert ses portes\u2026<\/p>\n
\nJ’ai envoy\u00e9 ma lettre, je n’y ai plus pens\u00e9\u2026 Six mois plus tard, j’ai ouvert le magazine, et ma lettre y avait \u00e9t\u00e9 photographi\u00e9e.<\/p>\n
\nJ’\u00e9tais \u00e0 New York en vacances, mais je me suis dit : \u00ab\u00a0Ok, pourquoi pas, allons-y !!!\u00a0\u00bb et j’ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 l’ann\u00e9e suivante pour travailler chez Trace<\/em>.
\nJ’y ai travaill\u00e9 pendant deux ans, et j’ai \u00e9crit sur tous les sujets, de la musique en passant par l’art et la mode\u2026 Mais mon sujet de pr\u00e9dilection, c’\u00e9tait la mode.
\nJ’ai pens\u00e9 devenir styliste. Mais autant j’adore m’habiller, autant concevoir une s\u00e9rie de mode pour quelqu’un d’autre est une chose compl\u00e8tement diff\u00e9rente, beaucoup plus compliqu\u00e9e que l’on peut croire. Il faut avoir une vision et j’ai su rapidement que ce n’\u00e9tait pas ma voie.
\nUn ami m’a dit que je devrais \u00e9crire et j’ai pens\u00e9 : ok, je vais essayer.<\/p>\n
\nJe n’aurais jamais pens\u00e9 y travailler un jour, mais le magazine me parlait. C’\u00e9tait assez diff\u00e9rent du monde dans lequel j’\u00e9voluais. J’\u00e9tais alors pass\u00e9e de Trace<\/em> \u00e0 The Fader<\/em>, qui est un magazine de musique.
\nJ’avais beaucoup d’admiration pour le point de vue \u00e9ditorial de The Fader<\/em>, tr\u00e8s documentaire. J’y suis rest\u00e9e pendant cinq ans.<\/p>\n
\nJe me souviens d’\u00eatre all\u00e9e \u00e0 l’entretien en me disant : \u00ab\u00a0Pr\u00e9tendons que c’est un simple rendez-vous.\u00a0\u00bb<\/p>\n
\n\u00catre repos\u00e9, c’est parfait. N’avoir ni faim ni soif. Voil\u00e0. Bien repos\u00e9 et bien nourri, c’est le mieux !<\/p>\n
\nEt tout le long je pensais : \u00ab\u00a0Je me demande ce qu’elle va penser de moi, venir en jeans comme \u00e7a\u2026\u00a0\u00bb.<\/p>\n
\nOn est choisi pour ce que l’on apporte, pas pour ce que l’on pourrait devenir. C’est tr\u00e8s excitant, mais c’est aussi beaucoup de pression. C’est un endroit unique, tr\u00e8s sp\u00e9cial. <\/p>\n
\nPendant les d\u00e9fil\u00e9s, je passe beaucoup de temps \u00e0 l’ext\u00e9rieur, en rendez-vous, pour aller rencontrer un nouveau designer par exemple.<\/p>\n
\nOn ne sauve pas des vies, on ne parle pas de politique. On parle de chaussures, de robes, de sacs, de chapeaux.<\/p>\n
\nCareer Girl: Caroline Issa<\/a>, Publisher & Fashion Director, Tank<\/em>
\nCareer Girl: Erin McKenna<\/a>, Owner, BabyCakes Bakery
\nCareer Girl: Mathilde Thomas<\/a>, Founder, Caudalie
\nCareer Girl: Preia Narendra<\/a>, Press Director, 3.1 Phillip Lim<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"