Emily Spivack n\u2019\u00e9tait pas obs\u00e9d\u00e9e par la mode au d\u00e9but de sa carri\u00e8re. Elle ne suivait pas en d\u00e9tail les mouvements des designers ou les derni\u00e8res tendances de la rue.<\/p>\n
Mais elle est fascin\u00e9e par les v\u00eatements. Ou, plus pr\u00e9cis\u00e9ment, par la capacit\u00e9 de nos v\u00eatements \u00e0 conserver des souvenirs, \u00e0 communiquer une identit\u00e9, \u00e0 transformer une exp\u00e9rience v\u00e9cue en objet tangible.<\/p>\n
Emily a fait de cette fascination sp\u00e9cifique un cr\u00e9neau pour sa carri\u00e8re, au croisement de l\u2019histoire, de l\u2019art, de la curation artistique, des \u00e9tudes culturelles, de la psychologie, du design et oui, de la mode.<\/p>\n
Elle a publi\u00e9 deux best-sellers (Worn Stories<\/a><\/em> et Worn in New York<\/a><\/em>), \u00e9crit pour le New York Times (sa rubrique s\u2019appelle \u201cThe Story of a Thing<\/a>\u201d et elle est g\u00e9niale), elle a cr\u00e9\u00e9 d’innombrables archives en ligne, l\u2019installation \u201cMedium White Tee<\/a>\u201d d\u00e9di\u00e9e au pr\u00e9sident Obama, et plus encore.<\/p>\n
C\u2019est donc peu dire que j\u2019admire son travail.<\/p>\n
Linne : Commen\u00e7ons par parler de ta carri\u00e8re. Quelles \u00e9tudes as-tu faites et comment en es-tu arriv\u00e9e l\u00e0 ?<\/strong><\/p>\n
Emily<\/strong> : A la fac, je faisais des \u00e9tudes de s\u00e9miotique visuelle et de th\u00e9orie de l\u2019art. Je faisais de l\u2019art. Je viens clairement du monde de l\u2019art. Quand j\u2019\u00e9tais \u00e0 la fac, j\u2019ai fait un stage avec un cr\u00e9ateur de mode – j\u2019ai essay\u00e9 des choses qui s\u2019inscrivaient plus dans l\u2019univers traditionnel de la mode mais \u00e7a ne me correspondait pas vraiment.<\/p>\n
Quand j\u2019\u00e9tais \u00e0 la fac, j\u2019ai fond\u00e9 une organisation caritative pour aider les femmes qui souffrent de cancer \u00e0 g\u00e9rer leurs probl\u00e8mes d\u2019image corporelle en se servant des v\u00eatements pour aller mieux. Je me suis donc toujours int\u00e9ress\u00e9e aux v\u00eatements comme outils. Quand j\u2019\u00e9tais jeune, j\u2019allais dans des friperies et je me servais des v\u00eatements comme d\u2019un moyen d\u2019expression. Mais la vision traditionnelle de la mode ne me correspondait pas. Je crois que \u00e7a m\u2019a oblig\u00e9e \u00e0 me demander quelle relation je voulais avoir avec la mode, comment m\u2019investir dedans.<\/p>\n
Durant ma carri\u00e8re, il y a eu des moments o\u00f9 ce que je faisais n\u2019avait rien \u00e0 voir avec les v\u00eatements. J\u2019\u00e9tais impliqu\u00e9e dans l’entrepreneuriat social, je cr\u00e9ais diff\u00e9rents sites. Mais pendant que je faisais \u00e7a, je continuais \u00e0 travailler la nuit et le weekend sur mes propres projets cr\u00e9atifs.<\/p>\n
J\u2019ai habit\u00e9 pendant une courte p\u00e9riode \u00e0 Philadelphie. J\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 travailler sur Sentimental Value<\/a>, un de mes premiers projets, qui est aujourd\u2019hui lanc\u00e9. \u00c7a a commenc\u00e9, comme souvent chez moi, par un int\u00e9r\u00eat pour la mode, une obsession, la volont\u00e9 d\u2019aller jusqu\u2019au bout\u2026<\/p>\n
Parle-nous de ton projet \u201cHow to Dress Like<\/a>\u00a0\u00bb target=\u00a0\u00bb_blank\u00a0\u00bb>How to Dress Like\u201d. Je le trouve tellement fascinant\u2026<\/strong><\/p>\n
Et tu travaillais aussi sur Worn Stories<\/em> \u00e0 l\u2019\u00e9poque ?<\/strong><\/p>\n
C\u2019est int\u00e9ressant parce que j\u2019ai l\u2019impression que toi, personnellement, tu t\u2019habilles plus simplement, un peu comme si tu privil\u00e9giais \u00ab\u00a0>les uniformes<\/a>. Est-ce que c\u2019est le r\u00e9sultat d\u2019ann\u00e9es de r\u00e9flexion sur ces questions ?<\/strong><\/p>\n