lire des statistiques<\/a> qui disent que les femmes les plus heureuses sont les femmes c\u00e9libataires et sans enfants et que \u00e7a nous rassure deux secondes.<\/p>\nMais \u00eatre c\u00e9libataire, c\u2019est aussi se rendre compte que si \u00eatre mari\u00e9e est vu comme une r\u00e9ussite, un but et le chemin le plus court vers le bonheur et quelque chose \u00e0 c\u00e9l\u00e9brer sans fin, alors \u00eatre c\u00e9libataire est vu comme un \u00e9chec – personne ne c\u00e9l\u00e8bre jamais le c\u00e9libat.<\/p>\n
Et donc \u00eatre c\u00e9libataire, c\u2019est se rendre compte que l\u2019on va tr\u00e8s bien, et que l\u2019opinion des gens, en fait, n\u2019a d\u2019influence sur notre vie que si on l\u2019internalise. Travailler sur soi pour s\u2019en lib\u00e9rer, et se rendre compte des racines profondes que le regard des autres a en nous.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est s\u2019imaginer qu\u2019on va rencontrer quelqu\u2019un.<\/p>\n
C\u2019est parfois rencontrer quelqu\u2019un, et le regarder comme on regarderait un meuble chez Ik\u00e9a. Est-ce qu\u2019il rentre dans mon salon ? Si je bouge un peu le sofa, \u00e7a devrait le faire. Ah non merde, il va falloir virer la table. <\/p>\n
C\u2019est rencontrer quelqu\u2019un, et partir en couilles comme une ado, s\u2019en retourner le ventre et attendre des textos, analyser chaque mot un par un avec une complice, se tordre le cerveau, et se dire qu\u2019au fond, on reste une enfant.<\/p>\n
C\u2019est rencontrer quelqu\u2019un, le trouver bien sous tous rapports, intelligent, calme, plein d\u2019humour, puis le voir quitter la soir\u00e9e avec une jeune mannequin de vingt ans sa cadette.<\/p>\n
C\u2019est se rendre compte qu\u2019on regarde quelqu\u2019un comme on regarderait un meuble chez Ik\u00e9a. C\u2019est s\u00fbrement le moment de demander l\u2019addition et de rentrer chez soi, seule et en paix.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est aller \u00e0 la rencontre de soi-m\u00eame. Se rendre compte que l\u2019on ne se connaissait pas. Tomber amoureuse de soi.<\/p>\n
Mais \u00eatre c\u00e9libataire, c\u2019est aussi r\u00e9aliser que malgr\u00e9 tous nos discours cens\u00e9s, f\u00e9ministes, emplis de libert\u00e9 et de questionnements philosophiques, on garde quand m\u00eame dans sa vie un espace vide, en forme de mec. Et qu\u2019il est peut-\u00eatre temps d\u2019apprendre \u00e0 vivre pour soi.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est remercier la vie \u00e0 chaque fois qu\u2019une histoire merdique ne se concr\u00e9tise pas. Voir le m\u00eame mec arriver \u00e0 une autre soir\u00e9e avec une autre mannequin, de vingt-cinq ans sa cadette cette fois. L\u2019amour n\u2019a pas de fronti\u00e8re, mais l\u2019amour a quand m\u00eame des gros clich\u00e9s.<\/p>\n
Car \u00eatre c\u00e9libataire, c\u2019est aussi se rendre compte qu\u2019on est comme une voiture qui s\u2019\u00e9chauffe avec les mecs. Parce qu\u2019on a envie d\u2019\u00eatre aim\u00e9e, d\u2019\u00eatre d\u00e9sir\u00e9e, ou tout simplement de vivre un truc. Et que parfois, il suffit de refroidir le moteur pendant deux jours pour se rendre compte que le type sur lequel on s\u2019\u00e9tait emball\u00e9e, en fait, c\u2019\u00e9tait Hannibal Lecter crois\u00e9 avec Shrek, et que la seule raison pour laquelle il nous attirait c\u2019est que\u2026 Ben merde, tiens !!! On ne sait pas, en fait. Qu\u2019on avait envie d\u2019\u00eatre attir\u00e9e, une fois, pour voir.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est avoir plein d\u2019amis mecs. C\u2019est avoir plein d\u2019amis, tout court. Mais des amis mecs avec qui on peut tout faire, selon leur disponibilit\u00e9. Flirter, leur faire gonfler nos pneus, aller voir un concert, d\u00eener, parler de la vie, parler des femmes. Se rendre compte de la vuln\u00e9rabilit\u00e9 des hommes. Nom de dieu qu\u2019ils sont vuln\u00e9rables.<\/p>\n
Avoir des amis hommes, c\u2019est se rendre compte que le grand myst\u00e8re des hommes que l\u2019on cherche toutes \u00e0 percer\u2026 C\u2019est qu\u2019ils n’ont pas de myst\u00e8re, en fait.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est entendre les \u00e9ternelles ritournelles : \u201cIl n\u2019y a plus d\u2019hommes\u201d \u201cDater \u00e0 LA c\u2019est l\u2019enfer\u201d \u201cLes hommes sont tous des enfants.\u201d et se faire un bad trip – puis se rappeler que tout \u00e7a, c\u2019est juste des mots, et que les g\u00e9n\u00e9ralit\u00e9s, c\u2019est le chemin le plus court vers la banalit\u00e9.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, dans un pays o\u00f9 on n\u2019est pas n\u00e9e, c\u2019est se rendre enfin compte des immenses canyons culturels dans lesquels on \u00e9volue. Mais c\u2019est aussi se dire que la solution, ce n\u2019est pas d\u2019aller se trouver un Fran\u00e7ais, car en dix ans de vie aux US, des canyons culturels se sont aussi cr\u00e9\u00e9s entre soi et les Fran\u00e7ais. Se retrouver le cul entre deux chaises et se dire que, comme pour tout, la solution, c\u2019est d\u2019arr\u00eater les g\u00e9n\u00e9ralit\u00e9s.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est \u00eatre toute tendue apr\u00e8s des d\u00e9cennies de vie en couple et de conditionnement soci\u00e9tal. Comme un oiseau qui sortirait de sa cage dor\u00e9e, ne pas trop savoir o\u00f9 aller et que faire de sa libert\u00e9. Rester sur place, regarder la porte ouverte, observer. Puis commencer \u00e0 imaginer ce que pourrait \u00eatre la vie. Attraper le vertige, retourner dans la cage bien au fond dans un coin contre un mur. Puis retourner devant la porte ouverte, regarder le paysage, le trouver si f\u00e9cond de possibilit\u00e9s. Et peut-\u00eatre un jour s\u2019envoler.<\/p>\n
\u00catre c\u00e9libataire, c\u2019est se cr\u00e9er une vie \u00e0 soi. Belle, grande, ouverte \u00e0 nos r\u00eaves. Et savoir que des \u00eatres y rentreront et en sortiront et que notre seul r\u00f4le, c\u2019est de rire et de jouir de l\u2019instant. Et d\u2019aimer. Hommes, femmes, enfants, animaux\u2026 <\/p>\n
Et que si un jour, un compagnon de vie se pr\u00e9sente, il rejoindra la courbe de notre vol, sans drame et sans efforts.<\/p>\n
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D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[475,5025],"tags":[2621,7120,892,5542,6212],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/282856"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=282856"}],"version-history":[{"count":4,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/282856\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":282862,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/282856\/revisions\/282862"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=282856"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=282856"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=282856"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}