{"id":281379,"date":"2019-05-28T09:20:02","date_gmt":"2019-05-28T13:20:02","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=281379"},"modified":"2019-05-28T09:33:52","modified_gmt":"2019-05-28T13:33:52","slug":"things-i-learned-from-cultivating-joy","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/features\/things-i-learned-from-cultivating-joy\/","title":{"rendered":"Things I Learned From Cultivating Joy"},"content":{"rendered":"
Nous passons plus de temps \u00e0 g\u00e9rer notre stress qu\u2019\u00e0 cultiver la joie.<\/em> A la minute o\u00f9 les mots m\u2019ont \u00e9chapp\u00e9, sont tomb\u00e9s dans le t\u00e9l\u00e9phone pour traverser l\u2019oc\u00e9an \u00e0 la nage, j\u2019ai compris que je venais de m\u2019auto-diagnostiquer une maladie que j\u2019avais depuis toujours et que j\u2019avais gagn\u00e9 une ceinture noire en management de stress. \u00c7a semble un peu exag\u00e9r\u00e9 ? Laissez-moi m\u2019expliquer.<\/p>\n Tout a commenc\u00e9 l\u2019ann\u00e9e de la mort de mon p\u00e8re. Suicide. Une situation peu id\u00e9ale, clairement. Notre petit rideau de bonheur est bieeeeen tomb\u00e9. Tout s\u2019est effondr\u00e9 en tous petits tas. A recouvert ma famille d\u2019un voile de honte sale et poussi\u00e9reux qui nous suivait partout. Dans le quartier. Dans les magasins. Sur le terrain de jeu. Dans tous les entretiens de ma m\u00e8re. Et a m\u00eame tent\u00e9 de me suivre \u00e0 l\u2019\u00e9cole. C\u2019est comme \u00e7a que j\u2019ai appris \u00e0 \u00e9touffer mon stress. J\u2019avais 9 ans.<\/p>\n Avec le temps, je suis devenue ma\u00eetresse dans l\u2019art d\u2019\u00e9touffer les choses, \u00e0 traverser tout ce que j\u2019avais besoin de vivre en acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 : la douleur. Les brutes. La chimie (oui, j\u2019\u00e9tais sp\u00e9cialis\u00e9e en chimie pendant ma premi\u00e8re ann\u00e9e de fac – un \u00e9pique bordel). Pauvret\u00e9. Mon arriv\u00e9e aux Etats-Unis. La cr\u00e9ation de ma premi\u00e8re entreprise. Le sentiment d\u2019\u00e9chec complet. Le syndr\u00f4me de l\u2019imposteur. Mes pitchs dans des salles pleines d\u2019hommes, exclusivement. La vie \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de ce monstre internet que peut parfois \u00eatre NYC. J\u2019ai \u00e9touff\u00e9 mon stress comme une championne. Toujours au mieux de ma force. Sans jamais de coup de stress.<\/p>\n Et ensuite, \u00e7a a \u00e9t\u00e9 la d\u00e9pression<\/a>. J\u2019ai quitt\u00e9 la course. Je me suis \u00e9tal\u00e9e sur les fesses. J\u2019ai arr\u00eat\u00e9 de travailler, de voir des gens, de vouloir \u00eatre. La seule vraie chose que j\u2019arrivais \u00e0 faire, c\u2019\u00e9tait m\u2019\u00e9chapper dans mon imagination. Et si jamais \u00e7a vous semble joli – avec les d\u00e9tails joliment arrang\u00e9s – dites-vous que je ressemblais \u00e0 Baby Suggs dans Beloved<\/a><\/em>, recluse \u00e0 l\u2019\u00e9tage \u00e0 \u00e9tudier la couleur violette<\/a> comme dans All I Could Do<\/em>.<\/p>\n L\u2019\u00e9criture m\u2019a sauv\u00e9e.<\/strong> De la mani\u00e8re la plus fondamentale, et la plus urgente dont une vie peut \u00eatre sauv\u00e9e. Mot apr\u00e8s mot, l\u2019\u00e9criture m\u2019a permis de redevenir la personne que j\u2019\u00e9tais quand ma seule motivation pour faire quelque chose \u00e9tait la joie qui y \u00e9tait associ\u00e9e. Je savourais la sensation de mots comme foyer<\/em>, proches<\/em> et famille<\/em> ; la mani\u00e8re dont ils me coupaient la respiration de la pointe de la langue et s\u2019entassaient en staccato, simplement en \u00e9tant couch\u00e9s bien au chaud sur la page.<\/p>\n Doucement, lentement, cette nouvelle joie fragile, au d\u00e9but, m\u2019a aid\u00e9e \u00e0 red\u00e9couvrir une v\u00e9rit\u00e9 fondamentale \u00e0 mon sujet. Je suis une artiste<\/a>. Point final.<\/strong> Et trente ans de d\u00e9ni et de d\u00e9tours n\u2019y ont absolument rien chang\u00e9. Mon d\u00e9sir non satisfait de cr\u00e9er s\u2019est content\u00e9 de fermenter et de moisir dans un puissant trou noir, comme des diamants qui attendent d\u2019appara\u00eetre sous le charbon pressuris\u00e9. Et ce qu\u2019il y a de dr\u00f4le – c\u2019est que je l\u2019ai toujours su.<\/strong> Le fait de savoir que je pouvais cr\u00e9er des mondes, avec mes mains et mon esprit, a lib\u00e9r\u00e9 mon coeur, cette fleur sauvage ; je n\u2019avais simplement pas l\u2019audace de d\u00e9cha\u00eener l\u2019\u00e9nergie cin\u00e9tique qui s\u2019entassait \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de moi – une bombe atomique charg\u00e9e sur de la glace qui fond.<\/p>\n Et ensuite, des ann\u00e9es d\u2019\u00e9criture, d\u2019interrogations et de douloureux hivers plus tard, il s\u2019est pass\u00e9 quelque chose de tr\u00e8s \u00e9trange. J\u2019ai eu un putain de r\u00e9veil.<\/strong> J\u2019ai lu un livre qui a r\u00e9veill\u00e9 le dieu int\u00e9rieur qui sommeillait profond\u00e9ment en moi. J\u2019avais entam\u00e9 ma qu\u00eate spirituelle depuis longtemps, mais quelque chose dans ce livre, dans sa sagesse, m\u2019a touch\u00e9e si profond\u00e9ment, si intimement, que je pouvais sentir un \u00catre Divin et Infini se r\u00e9veiller en moi.<\/p>\n Est-ce que c\u2019\u00e9tait parce que j\u2019\u00e9tais chez moi, proche de mes terres ancestrales ? Parce que j\u2019\u00e9tais \u00e0 Cape Town – cocoon\u00e9e par de majestueuses montagnes et deux oc\u00e9ans sid\u00e9r\u00e9s qui chantent tous les jours la premi\u00e8re chanson d\u2019amour de notre plan\u00e8te ? Ou simplement parce que j\u2019avais enfin d\u00e9missionn\u00e9 d\u2019un job stressant qui allait pr\u00e9cipiter ma sant\u00e9 mentale directement en d\u00e9pression \u00e0 la vitesse d\u2019Amazon Prime. Je ne sais pas.<\/p>\n Ce que je sais, c\u2019est que mon \u00e9veil spirituel a renforc\u00e9 un puits profond de joie int\u00e9rieure. Et une de mes le\u00e7ons les plus importantes, c\u2019est que j\u2019ai appris \u00e0 arr\u00eater de questionner les sources de joie.<\/strong> Mon mari avait essay\u00e9 de me le dire au moment de notre rencontre.<\/p>\n J\u2019avais l\u2019habitude de couvrir mon amour profond de la mode avec ironie, avec des descriptions sophistiqu\u00e9es. J\u2019\u00e9tais tellement conditionn\u00e9e par des aphorismes douteux centr\u00e9s sur les r\u00e9sultats – un travail acharn\u00e9 est une profonde source de joie. Au milieu de toutes ces r\u00e9ussites ext\u00e9rieures, je n\u2019avais pas le temps de m\u2019arr\u00eater et de prendre au s\u00e9rieux la source de ces d\u00e9lices \u00e9lectriques. De prendre en compte l\u2019abondance g\u00e9n\u00e9ratrice et la l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 d\u2019un travail en accord avec mon \u00e2me – toute qu\u00eate, toute aventure qui est en soi une source de joie. J\u2019avais \u00e9cart\u00e9 l\u2019id\u00e9e de poursuivre la joie. Parce que la mode n\u2019\u00e9tait pas assez s\u00e9rieuse, parce que ce n\u2019\u00e9tait pas assez pour une fille chimiste intelligente. Parce que l\u2019\u00e9criture me venait trop facilement. Bla bla bla\u2026<\/p>\n Travailler dans une tour d\u2019ivoire tremblante m\u2019a gu\u00e9rie de tout \u00e7a. Aux prises avec un job stressant, je r\u00eavais de shots de joie pure. De mettre Beyonc\u00e9 \u00e0 fond et danser b\u00eatement. De m\u2019amuser avec ma jupe de sir\u00e8ne en sequins bruyante, sauvage et pas pratique qui couine et crisse d\u00e8s que je bouge. Mettre une cinqui\u00e8me bague bling bling sur une main qui ressemble d\u00e9j\u00e0 un soir de f\u00eate chez le pr\u00eateur sur gages du coin. De longues balades avec de vrais amis. Des weekends paresseux cach\u00e9e au milieu de piles de gros livres. Et oui, le yoga, une alimentation saine et un sommeil profond m\u2019ont beaucoup aid\u00e9e, mais ce qui m\u2019a vraiment donn\u00e9 des forces, ce ne sont pas les antidotes au stress test\u00e9s par Harvard – c\u2019est m\u2019amuser.<\/p>\n