{"id":281001,"date":"2019-05-14T09:05:03","date_gmt":"2019-05-14T13:05:03","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=281001"},"modified":"2019-05-14T09:05:03","modified_gmt":"2019-05-14T13:05:03","slug":"etre-nouvelle","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/garance\/diary\/etre-nouvelle\/","title":{"rendered":"\u00catre Nouvelle"},"content":{"rendered":"

J\u2019en appelle \u00e0 tout mon courage pour vous confier des pens\u00e9es simples que j\u2019ai en ce moment. Des d\u00e9tails qui ont chang\u00e9. C\u2019est diff\u00e9rent de mon style de d\u2019habitude, mais \u00e7a vient de mon c\u0153ur.
\n<\/p>\n

Le bonheur.<\/strong><\/p>\n

J\u2019\u00e9tais en train de faire mon caf\u00e9 ce matin, quand soudain, j\u2019ai ressenti le bonheur de vivre tellement fort qu\u2019un grand sourire m\u2019est mont\u00e9 aux oreilles. J\u2019\u00e9tais tout simplement au paradis.<\/p>\n

Me sentant presque coupable, dans ma belle maison<\/a> toute claire et toute calme. \u201cC\u2019est facile, d\u2019\u00eatre heureux quand on a tout \u00e7a\u201d, s\u2019est \u00e9cri\u00e9e une voix dans le fond du fond de mon esprit.
\nQuand une autre, plus calme, s\u2019est \u00e9lev\u00e9e. \u201cFaux, a-t-elle r\u00e9torqu\u00e9. Tu pourrais aussi \u00eatre en train de te plaindre. <\/p>\n

Tu es c\u00e9libataire<\/a>, tu vis toute seule, et le monde part compl\u00e8tement en couille – ton bonheur int\u00e9rieur est ton droit le plus fondamental, et il a peu \u00e0 voir avec ta belle maison, et beaucoup \u00e0 voir avec la paix que tu cultives. Alors autorise-toi \u00e0 le ressentir.\u201d<\/p>\n

Faire mon lit.<\/strong><\/p>\n

Je n\u2019ai jamais fait mon lit. J\u2019aimais les lits d\u00e9faits. J\u2019aimais laisser quelque chose de d\u00e9fait derri\u00e8re moi. Je me levais et je m\u2019\u00e9chappais de ma chambre pour n\u2019y revenir que le soir. Mon lit \u00e9tait une explosion constante. Ma vie aussi.<\/p>\n

Et puis j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 m\u00e9diter<\/a>.
\nEt puis j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 faire de petits exercices de pleine conscience. Passer une heure, quand j\u2019\u00e9tais inspir\u00e9e, \u00e0 vraiment \u00eatre pr\u00e9sente dans chacune de mes actions. \u00c0 vraiment regarder et toucher les choses, les gens. \u00c0 ressentir profond\u00e9ment.<\/p>\n

Un matin, j\u2019ai eu envie de faire mon lit. De le respecter. Oui. Comme on respecterait une personne. On ne laisserait pas une personne qui nous a port\u00e9 toute la nuit sans lui montrer un peu de respect.<\/p>\n

Donc j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 me lever plus doucement, et \u00e0 faire mon lit. Pas par obligation, mais par respect, par gratitude, et par amour. <\/p>\n

Et c\u2019est l\u00e0 que j\u2019ai enfin compris que respecter chaque chose que l\u2019on touche, c\u2019est nous respecter nous-m\u00eame.<\/p>\n

Les hommes.<\/strong><\/p>\n

J\u2019ai toujours \u00e9t\u00e9 une s\u00e9ductrice. Pas du type s\u00e9ductrice dangereuse, mais du type implacable. Du type qui, quand elle vous ouvre ses bras, vous y \u00eates si bien que vous ne pouvez plus jamais en partir. L\u2019un de mes amoureux m\u2019avait dit, un jour o\u00f9 je le quittais, car je quittais toujours : \u201cMais comment vais-je vivre sans ton regard sur moi ? Il illuminait ma vie.\u201d<\/p>\n

La s\u00e9duction \u00e9tait un jeu, l\u2019amour \u00e9tait facile. <\/p>\n

Puis, un jour, j\u2019ai \u00e9t\u00e9 moi-m\u00eame s\u00e9duite. Un homme est venu vers moi et s\u2019est pr\u00e9sent\u00e9 comme \u00e9tant tout ce dont je r\u00eavais. Il a dissimul\u00e9 les failles, rendu ma vie excitante et nouvelle, a prononc\u00e9 les mots que je r\u00eavais d\u2019entendre. J\u2019en suis tomb\u00e9e folle \u00e0 en mourir.
\nEt puis, parce que l\u2019on se r\u00e9veille toujours d\u2019un r\u00eave, il a commenc\u00e9 \u00e0 d\u00e9voiler qui il \u00e9tait vraiment. Un homme. C\u2019est tout. <\/p>\n

Peut-\u00eatre m\u00eame un homme pas pour moi, finalement.<\/p>\n

J\u2019ai compris que la s\u00e9duction \u00e9tait un artifice et, souvent, un mensonge – et que la vie \u00e9tait en train de me tendre, enfin, un douloureux miroir.<\/p>\n

J\u2019ai compris que dans cette dimension dans laquelle je vivais, o\u00f9 l\u2019on ne se montre pas tel que l\u2019on est vraiment, l\u2019amour est superficiel. Qu\u2019\u00e0 y vivre avec acharnement, jamais je ne serais vraiment aim\u00e9e et jamais je ne pourrais vraiment aimer.<\/p>\n

Et j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 me montrer aux hommes telle que j\u2019\u00e9tais. Je ne suis plus une s\u00e9ductrice. Je suis une femme. C\u2019est tout.<\/p>\n

Laisser parler la critique int\u00e9rieure.<\/strong><\/p>\n

Chaque matin, je bois un smoothie.<\/p>\n

Et chaque matin, je ne sais pas d\u2019o\u00f9 vient cette voix moqueuse que j\u2019entends r\u00e9sonner. Cette voix qui me dit que je suis ennuyeuse, avec mes trucs sains. Que je me prends pour une autre. Que je suis chiante, avec ma m\u00e9ditation. Que je suis devenue trop Am\u00e9ricaine. La voix int\u00e9rieure roule les yeux au ciel quand je rajoute deux cuill\u00e8res de prot\u00e9ines v\u00e9g\u00e9tales et une touche d\u2019ashwagandha.<\/p>\n

Je bois mon smoothie. C\u2019est sain. J\u2019adore. Je me sens bien. <\/p>\n

Et pourtant, cette voix continue \u00e0 m\u2019assaillir. C\u2019est trop beau pour \u00eatre vrai, tu sais bien qu\u2019\u00e0 onze heures, tu vas te jeter sur du chocolat. Et d\u2019ailleurs, souvent, \u00e0 onze heures, je me jette sur du chocolat.<\/p>\n

Mais tous les matins, je continue \u00e0 me faire un smoothie, \u00e0 l\u2019appr\u00e9cier, et \u00e0 laisser la voix parler. Je la laisserai parler, en esp\u00e9rant qu\u2019un jour, elle n\u2019aura plus rien \u00e0 me dire.<\/p>\n

Laisser parler la critique ext\u00e9rieure.<\/strong><\/p>\n

J\u2019ai toujours \u00e9t\u00e9 critiqu\u00e9e. D\u2019abord, j\u2019ai grandi en France o\u00f9 la critique est un sport national. Dans une famille o\u00f9 on avait la critique facile. Puis, \u00e0 travers mon travail et l\u2019ouverture aux autres, je me suis expos\u00e9e \u00e0 la critique constante. <\/p>\n

J\u2019ai un peu de mal avec la critique (je pourrais vous faire un paragraphe sur mon ego, mais j\u2019ai peur de vous emb\u00eater avec \u00e7a, et que vous commenciez \u00e0 me critiquer)(ahahah).<\/p>\n

\u00c0 tel point que j\u2019avais appris \u00e0 devancer la critique.
\n\u00c0 ne pas faire les choses par peur d\u2019\u00eatre jug\u00e9e. <\/p>\n

J\u2019ai fini par m\u2019enfermer dans une bo\u00eete o\u00f9 j\u2019\u00e9touffais, par peur de la critique. La mode, la r\u00e9ussite, tout le tralala. Alors que moi, j\u2019avais envie de parler de l\u2019\u00e2me et de la beaut\u00e9 d\u2019un lever de soleil.<\/p>\n

Aujourd\u2019hui, je respire un grand coup et je le fais. C\u2019est toujours difficile, et je suis toujours critiqu\u00e9e, mais je n\u2019oublie pas de saluer mon courage, et je continue \u00e0 cheminer vers ma v\u00e9rit\u00e9.<\/p>\n

Toute seule.<\/strong><\/p>\n

Un jour par semaine, j\u2019essaye de m\u2019organiser pour ne voir personne et ne rien pr\u00e9voir. \u00c7a fait partie des tr\u00e8s bons c\u00f4t\u00e9s du c\u00e9libat, cette libert\u00e9. En g\u00e9n\u00e9ral, je fais \u00e7a le dimanche. <\/p>\n

Je dig\u00e8re mes \u00e9motions de la semaine, je les observe. Je me repose, corps et \u00e2me, sans aucune culpabilit\u00e9. \u00c7a me change la vie.<\/p>\n

Au d\u00e9but, la solitude me faisait peur. Puis j\u2019ai appris \u00e0 l\u2019apprivoiser. Puis j\u2019ai appris \u00e0 l\u2019aimer. Puis j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 en avoir vraiment besoin. <\/p>\n

J\u2019ai envie d\u2019essayer de ne pas utiliser mes \u00e9crans ce jour-l\u00e0. Pas de montre. Le moins de trucs possible. Peut-\u00eatre m\u00eame que j\u2019essayerais un je\u00fbne. Une amie qui fait \u00e7a, comme \u00e7a, une fois par semaine, m\u2019en dit beaucoup de bien. Mais je ne suis pas s\u00fbre. J\u2019essaye de faire confiance \u00e0 mon instinct.<\/p>\n

Et pour arriver \u00e0 l\u2019\u00e9couter, cet instinct, rien de mieux que de passer du temps seule.<\/p>\n

Danser.<\/strong><\/p>\n

Je danse beaucoup, tout le temps. Toute seule, avec mon chien, en cours de danse, ou avec les gens. Je dis plein de conneries, je vois plein d\u2019amis, je d\u00e9borde d\u2019id\u00e9es, j\u2019adore la t\u00e9quila, et je ne pense qu\u2019\u00e0 rire. Voil\u00e0 quelque chose qui n\u2019a pas chang\u00e9.<\/p>\n

Faire face.<\/strong><\/p>\n

Se prendre un mur, dans la vie, c\u2019est se retrouver face \u00e0 des ruines.
\nPrendre le temps de reconstruire, c\u2019est faire face \u00e0 ces ruines.
\nOn ne peut pas juste changer d\u2019endroit, changer de pays, changer de gens, changer de famille.<\/p>\n

Faire face, c\u2019est respirer un grand coup, revenir sur le lieu de la douleur, retourner chaque pierre et d\u00e9cider de ce que l\u2019on veut garder pour reconstruire notre nouvelle maison \u00e9motionnelle. <\/p>\n

Pour moi, tout a chang\u00e9 le jour o\u00f9 je me suis fait la promesse d\u2019\u00eatre honn\u00eate avec moi-m\u00eame. Alors faire face, c\u2019est aussi faire face \u00e0 ceux qui ont du mal \u00e0 nous voir diff\u00e9rente. Que ce soit un r\u00e9veil spirituel, un divorce, un changement de vie, un come out – faire face \u00e0 la d\u00e9ception, \u00e0 la tristesse des autres, et faire face au deuil de celui ou celle que l\u2019on \u00e9tait.<\/p>\n

Et poser les pierres que l\u2019on a choisies, les unes apr\u00e8s les autres, pour reconstruire sa maison.
\nPour un jour, ouvrir la porte \u00e0 nouveau.<\/p>\n

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D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[475,5025],"tags":[2621,7121,7120,5466,5513,3977,7058],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/281001"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=281001"}],"version-history":[{"count":6,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/281001\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":281008,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/281001\/revisions\/281008"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=281001"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=281001"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=281001"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}