De mani\u00e8re ironique, pour lancer le mois de la cr\u00e9ativit\u00e9, je vais faire une chose que beaucoup de gens trouveraient tr\u00e8s peu cr\u00e9ative, et vous faire d\u00e9couvrir l\u2019anecdote d\u2019un autre \u00e9crivain sur la cr\u00e9ativit\u00e9.<\/p>\n

Elle vient du livre d\u2019Elizabeth Gilbert<\/a>, Comme par Magie et je la trouve envo\u00fbtante. Gilbert d\u00e9crit ici une femme, Ruth Stone, une po\u00e9tesse des campagnes de Virginie.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Pendant son enfance dans la campagne de la Virginie, [Stone] \u00e9tait dehors, \u00e0 travailler dans les champs, et elle entendait un po\u00e8me venir \u00e0 elle depuis les environs. C\u2019\u00e9tait comme un vent tonitruant qui s\u2019abattait sur elle depuis les environs. Et quand elle le sentait arriver\u2026 parce que la terre tremblait sous ses pieds, elle savait qu\u2019il ne lui restait plus qu\u2019une chose \u00e0 faire. Pour reprendre ses propres mots, \u201ccourir aussi vite que possible\u201d vers la maison car le po\u00e8me la poursuivait. Tout l\u2019enjeu \u00e9tait de trouver un bout de papier suffisamment vite pour qu\u2019au moment o\u00f9 le po\u00e8me la traverse, elle puisse l\u2019attraper et l\u2019inscrire sur la page. A d\u2019autres moments, elle n\u2019\u00e9tait pas assez rapide et elle courait, courait, mais elle n\u2019arrivait pas \u00e0 temps \u00e0 la maison, le po\u00e8me la traversait, elle le manquait et il \u201ccontinuait dans la campagne vers un autre po\u00e8te\u201d.<\/p>\n

Et il y avait d\u2019autres moments, ces moments o\u00f9 elle le manquait presque. Elle court vers la maison, elle cherche un bout de papier, et le po\u00e8me la traverse. Elle attrape un crayon \u00e0 l\u2019instant o\u00f9 il la traverse, elle tend l\u2019autre main et elle l\u2019attrape. Elle attrape le po\u00e8me par la queue et elle le tire en arri\u00e8re, dans son corps, pour le transcrire sur la page. Dans ces moments-l\u00e0, le po\u00e8me arrivait parfait et intact sur la page, mais \u00e0 l\u2019envers, du dernier mot jusqu\u2019au premier.\u201d<\/em><\/p>\n

Est-ce que ce n\u2019est pas une description glorieuse du moment o\u00f9 l\u2019on est frapp\u00e9 par une id\u00e9e cr\u00e9ative ? Et alors le corps tout entier br\u00fble de l\u2019\u00e9crire (et y court tout entier).<\/p>\n

Malheureusement, ces moments sublimes m\u2019arrivent en g\u00e9n\u00e9ral quand je m\u2019endors, exactement quand je suis en train de tomber. Et tout ce que je veux, c\u2019est atterrir sur un coussin d\u2019inconscience et \u00e0 la place, il faut que je m\u2019arr\u00eate en chemin, en pleine chute libre et que je grimpe la montagne en m\u2019accrochant du bout des doigts aux pierres.<\/p>\n

Bon d\u2019accord, j\u2019en fais un peu trop, je me contente de rouler et de le taper sur mon t\u00e9l\u00e9phone mais, par piti\u00e9, dites-moi que je ne suis pas la seule dont l\u2019esprit est au mieux de sa forme quand je suis \u00e0 moiti\u00e9 consciente ?
\nLaissez-moi partager avec vous une autre anecdote, tir\u00e9e des m\u00e9moires de Roald Dahl<\/a> ci-dessous.<\/p>\n

\u201cEt quand une id\u00e9e pour une histoire me vient en t\u00eate, je me pr\u00e9cipite vers un stylo, un crayon, un rouge \u00e0 l\u00e8vres, tout ce qui peut servir \u00e0 \u00e9crire, et je griffonne quelques mots pour me souvenir plus tard de cette id\u00e9e. Souvent un simple mot suffit. Une fois, je conduisais seul sur une route de campagne et l\u2019id\u00e9e d\u2019une histoire sur quelqu\u2019un coinc\u00e9 dans un ascenseur entre plusieurs \u00e9tages dans une maison vide m\u2019est venue. Je n\u2019avais rien pour \u00e9crire dans la voiture. Je me suis donc arr\u00eat\u00e9 et je suis sorti. L\u2019arri\u00e8re de la voiture \u00e9tait couvert de poussi\u00e8re. D\u2019un doigt, j\u2019ai \u00e9crit le mot ASCENSEUR dans la poussi\u00e8re. C\u2019\u00e9tait suffisant.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n

Les deux anecdotes commencent avec le moment de l\u2019inspiration, mais ce sur quoi j\u2019aimerais insister, c\u2019est sur le travail qui vient apr\u00e8s, le fait de ne rien laisser vous emp\u00eacher de l\u2019\u00e9crire.<\/p>\n

Je crois que le travail de la cr\u00e9ativit\u00e9 est souvent n\u00e9glig\u00e9 car nous nous laissons berner par ce romantisme. Certes, quelqu\u2019un peut \u00eatre frapp\u00e9 et inspir\u00e9 pour \u00e9crire un po\u00e8me entier en marchant dans les bois, mais je vous garantis que Stone accomplissait le travail conduisant \u00e0 ce moment sublime parce qu\u2019elle \u00e9tait pr\u00eate \u00e0 courir jusqu\u2019\u00e0 sa maison et \u00e0 extirper les mots avant qu\u2019ils ne disparaissent. C\u2019\u00e9tait une battante.<\/p>\n

Le travail en question diff\u00e8re pour tout le monde – depuis la tenue d\u2019un journal intime jusqu\u2019au coloriage, ou en faisant une petite balade pour r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 des id\u00e9es.<\/p>\n

Mais je crois que le secret le mieux gard\u00e9 du travail cr\u00e9atif, c\u2019est que, si vous en faites assez, votre cerveau va commencer \u00e0 le d\u00e9sirer donc cela ne donne m\u00eame plus l\u2019impression d\u2019\u00eatre du travail. Et en plus, une journ\u00e9e cr\u00e9ative me procure le plus profond des sommeils. Je crois que c\u2019est parce que j\u2019ai suffisamment fatigu\u00e9 mon cerveau pour qu\u2019il soit satisfait de s\u2019\u00e9teindre.<\/p>\n

Personnellement, je le d\u00e9sire tellement que quand je ne trouve pas le temps de travailler, je deviens la pire version de moi-m\u00eame – une menteuse. Si je ne trouve pas le temps d\u2019imaginer des histoires, des dialogues pour des personnages ou \u00e9crire une histoire, je me retrouve assise \u00e0 un bar \u00e0 raconter \u00e0 un \u00e9tranger un mensonge sophistiqu\u00e9 \u00e0 mon sujet. Pourquoi ? Parce que j\u2019ai tellement besoin de raconter une histoire \u00e0 quelqu\u2019un que je peux raconter un mensonge si besoin.<\/p>\n

Bon, assez parl\u00e9 de mes tics cr\u00e9atifs bizarres. Allez cr\u00e9er quelque chose vous-m\u00eame, m\u00eame si c\u2019est juste un gribouillis. Votre cerveau vous remerciera.
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D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":35,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1398],"tags":[6948,6947,6946,82],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/279701"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/35"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=279701"}],"version-history":[{"count":4,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/279701\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":279709,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/279701\/revisions\/279709"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=279701"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=279701"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=279701"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}