{"id":27725,"date":"2012-04-23T09:21:11","date_gmt":"2012-04-23T13:21:11","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=27725"},"modified":"2014-01-09T11:37:52","modified_gmt":"2014-01-09T16:37:52","slug":"goodbye-tokyo","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/photos\/goodbye-tokyo\/","title":{"rendered":"Goodbye, Tokyo"},"content":{"rendered":"

Derni\u00e8res heures \u00e0 Tokyo<\/a> et la seule chose que j’ai envie de faire, c’est de rester assise au bar de mon h\u00f4tel, devant l’une de ces immenses fen\u00eatres d’o\u00f9 j’ai une vue hallucinante sur la ville.<\/p>\n

Aujourd’hui il pleut, il y a du vent, et d’\u00e9normes nuages passent entre les tours grises et argent, juste devant moi. Je pourrais rester ici des heures, \u00e0 essayer de capturer ce que ce voyage \u00e0 Tokyo a chang\u00e9 en moi.<\/p>\n

Aller travailler dans un endroit inconnu, c’est le meilleur moyen d’entrer directement dans le vif de la ville. Alors forc\u00e9ment, on perd un tout petit peu le c\u00f4t\u00e9 Lost In Translation (quoique), mais on a la chance de vivre des moments incroyables dont on se souviendra toute sa vie. Genre :<\/p>\n

<\/p>\n

Le karaok\u00e9.<\/strong> J’ai eu la chance d’aller faire un karaok\u00e9 avec de vrais Tokyo\u00eftes et j’en suis encore toute retourn\u00e9e. Imaginez :
\nD’abord, au Japon, le karaok\u00e9 ne se pratique qu’en salon priv\u00e9. Donc on r\u00e9serve un salon pour une heure, deux heures ou une nuit enti\u00e8re. Quand on arrive, le mieux c’est de choisir l’option boissons \u00e0 volont\u00e9.<\/p>\n

(Moi, bien s\u00fbr, je bois du sak\u00e9 comme toute occidentale qui se respecte, mais mes copains japonais pr\u00e9f\u00e8rent de la bi\u00e8re ou du whisky soda.)<\/p>\n

D\u00e8s que la porte du salon priv\u00e9 (c’est \u00e0 dire un placard qui PUE la cigarette) (on peut encore fumer \u00e0 l’int\u00e9rieur au Japon mais pas dans la rue, l\u00e0, il faut se regrouper dans des spots fumeurs) se referme, mes copains japonais choisissent des chansons et commencent \u00e0 faire monter les d\u00e9cibels dans leur micro (son totalement pourri, il faut litt\u00e9ralement hurler pour entendre quelque chose) (mais bien s\u00fbr, c’est fait expr\u00e8s, l’id\u00e9e c’est de se d\u00e9fouler !) en japonais.
\nApr\u00e8s la seconde chanson japonaise, je d\u00e9cide de lancer une chanson que mon \u00e9quipe et moi pourrions chanter. Madonna, Like a Virgin<\/em>.<\/p>\n

Hurlage dans le micro, danses totalement sexuelles, sautage de table \u00e0 sofa, hurlage dans mon oreille pour que je boive cul sec mon sak\u00e9 (tr\u00e8s persuasif), au bout de deux heures, je sors de l\u00e0 compl\u00e8tement bourr\u00e9e et parfaitement ravie.<\/p>\n

Kana, ma productrice, me dit : \u00ab\u00a0Maintenant tu comprends comment les Japonais rel\u00e2chent la pression des longues journ\u00e9es de travail.\u00a0\u00bb<\/p>\n

Priv\u00e9.<\/strong> Sortant du karaok\u00e9 vendredi soir \u00e0 Shibuya, compl\u00e8tement bourr\u00e9e et perdue dans une mer de gens et de lumi\u00e8re, je demande : \u00ab\u00a0Mais est-ce que tous les karaok\u00e9s sont priv\u00e9s ? Il n’y a pas de salles publiques ?\u00a0\u00bb
\nR\u00e9ponse : \u00ab\u00a0Non, \u00e7a va pas ? On ne chanterait JAMAIS en public !\u00a0\u00bb<\/p>\n

Nourriture :<\/strong> \u00ab\u00a0Je n’aime pas la nourriture japonaise, les sushis ne m’int\u00e9ressent pas et les algues, c’est pour les poissons\u00a0\u00bb, disais-je avant d’arriver \u00e0 Tokyo.
\nLes premiers jours, il a fallu un peu me forcer. Les textures gluantes, l’amertume, les soupes tout le temps, bof. Et puis j’ai commenc\u00e9 \u00e0 adorer.
\nJe n’ai mang\u00e9 des sushis qu’une fois. La nourriture japonaise, c’est tellement plus que \u00e7a.
\nVous connaissez un bon japonais \u00e0 New York ?<\/p>\n

Les sushis :<\/strong> il faut les mettre tout entiers dans la bouche. Et les tremper dans la sauce soja c\u00f4t\u00e9 poisson pour que le riz ne tombe pas dedans\u00a0 . Oui. Essayez chez vous, c’est pas facile.<\/p>\n

Shopping<\/strong><\/p>\n

1\/ Les Japonaises et moi n’avons pas les m\u00eames go\u00fbts. La mode est tr\u00e8s \u00ab\u00a0fillette\u00a0\u00bb, m\u00eame pass\u00e9 l’\u00e2ge. La f\u00e9minit\u00e9 ne veut certainement pas dire la m\u00eame chose, et je n’ai pas assez explor\u00e9 pour \u00eatre en mesure de vous donner l’un des mes l\u00e9gendaires d\u00e9cryptages psychologiques (quel dommage !). De shopping mode il n’y eut point donc.<\/p>\n

2\/ Les Japonaises n’ont pas le m\u00eame corps que moi. Ma seule chance de trouver un v\u00eatement \u00e0 ma taille, c’est d’aller m’habiller chez l’homme. Une chaussure en 40 ? Non pas.<\/p>\n

3\/ Les hommes japonais ont les m\u00eames go\u00fbts que moi. En ce moment, ils aiment le casual \u00e0 l’am\u00e9ricaine, surf spirit et aussi les v\u00eatements de randonn\u00e9e, un truc de malade \u00e0 Tokyo tellement c’est la mode… Et la tendance \u00ab\u00a0Americana\u00a0\u00bb, jeans, chemises \u00e0 carreaux, rayures, etc.
\nLeur interpr\u00e9tation de la mode am\u00e9ricaine est tellement r\u00e9ussie, tellement pouss\u00e9e \u00a0 jusqu’\u00e0 la perfection que j’ai vraiment eu du mal \u00e0 ne pas ramener des tee-shirts \u00ab\u00a0California Dreamin'\u00a0\u00bb de chez Beams ou United Arrows.<\/p>\n

Mots.<\/strong> Chers lecteurs ador\u00e9s, ce n’est pas sans une pointe d’orgueil que je vous avoue mon talent inn\u00e9 pour les langues. Mettez-moi plus de quelques jours n’importe o\u00f9, et je suis capable de parler \u00e0 l’habitant. Quatre jours et j’arrive \u00e0 le faire rire (ce qui est mon but ultime dans la vie).<\/p>\n

Oui, ben pas au Japon. Mon g\u00e9nial cerveau est parfaitement imperm\u00e9able au japonais, ce qui nous permettra de garder d\u00e9licieusement courte la liste de mots que je vous ram\u00e8ne.<\/p>\n

Sumimassen :<\/strong> S’il vous pla\u00eet. \u00c0 faire tra\u00eener sur \u00a0 la derni\u00e8re syllabe, et \u00e0 hurler quand on est au restaurant. Sumimasseeeeeeeeeeeeeeeeeeen ! (mn\u00e9motechnique invent\u00e9e par mon \u00e9quipe : \u00ab\u00a0sue my my son.\u00a0\u00bb Ouais. Bon. \u00c7a marche)
\nArigato :<\/strong> Merci. D\u00e9riv\u00e9 du portugais (naaaaan mais les envahisseurs, quoi, s\u00e9rieux !!!) Obrigado.
\nSayonara :<\/strong> Au revoir.
\nEt voil\u00e0, c’est tout. Ah non, j’oubliais. Sak\u00e9.<\/strong><\/p>\n

Trop grandes.<\/strong> Beaucoup de Japonaises portent leurs chaussures une ou deux pointures au dessus. \u00c7a flip flop \u00e0 mort au Japon. Para\u00eet que c’est parce qu’on enl\u00e8ve ses chaussures toutes les deux minutes (pas de chaussures dans les appartements, non mais \u00e7a va pas ?)<\/p>\n

Fran\u00e7ois Hollande :<\/strong> Fran\u00e7ois Hollande est le grand vainqueur du premier tour et dans le Japan Times, il est en premi\u00e8re page, tout en bas.<\/p>\n

Propret\u00e9 : <\/strong>Tout est extr\u00eamement propre au Japon, des rues au fish market aux toilettes aux stations de m\u00e9tro aux taxis aux… Et pourtant, il est quasi impossible de trouver une poubelle pour se d\u00e9barrasser de son gobelet de caf\u00e9 dans la rue. Sont trop forts ces Japonais !<\/p>\n

\"\"<\/p>\n

Tradition :<\/strong> le kimono se porte toujours pour les c\u00e9l\u00e9brations, comme par exemple pour f\u00eater le passage \u00e0 l’\u00e2ge adulte, a 20 ans – la jeune fille en photo est en route pour l’anniversaire de sa s\u0153ur – le kimono c’est tr\u00e8s cher, donc il y a des endroits o\u00f9 l’on peut les louer et se faire pr\u00e9parer… Trop beau !<\/p>\n

Beaut\u00e9. <\/strong>La beaut\u00e9 est partout. La beaut\u00e9 est une chose tr\u00e8s importante au Japon et est prise tr\u00e8s au s\u00e9rieux. La beaut\u00e9 a plusieurs dimensions, et je ne parle pas de la beaut\u00e9 physique. Il y a tellement d’autres beaut\u00e9s.
\nLa beaut\u00e9 d’un geste.
\nLa beaut\u00e9 des saisons. L’amour des Japonais pour la saison des fleurs de cerisiers ne s’arr\u00eate pas \u00e0 la seule beaut\u00e9 de l’arbre. La beaut\u00e9 des
sakuras<\/a> se trouve dans la vigueur de l’\u00e9closion (l’arbre \u00e9clot tout d’un coup et se charge de millions de fleurs) et dans sa fragilit\u00e9 (les fleurs disparaissent en quelques jours).
\nLa beaut\u00e9 de l’intention. Mon
cours de calligraphie<\/a> m’a appris une chose tr\u00e8s importante, que j’esp\u00e8re utiliser dans mon travail. Alors que Ten-You m’apprenait \u00e0 tracer une simple ligne, que je m’effor\u00e7ais de faire droite et rapide, elle m’a dit d’y mettre de l’esprit. Tracer une ligne est soudain devenu une exp\u00e9rience compl\u00e8tement nouvelle…<\/p>\n

Et surtout, la beaut\u00e9 parfaite est imparfaite. C’est ce que j’ai compris du concept de wabi sabi, difficile \u00e0 d\u00e9finir mais qui d\u00e9crit la vraie beaut\u00e9 comme se trouvant dans l’impermanence, l’imperfection, la patine du temps, la simplicit\u00e9.
\nC’est plus facile \u00e0 observer dans la poterie japonaise – sublime – qui prend toute sa beaut\u00e9 au fur et \u00e0 mesure que l’eau chaude fait son travail de craquelure par exemple.<\/p>\n

Si seulement cette sagesse pouvait se retrouver plus souvent dans nos\u00a0\u00a0\u00a0 vies de tous les jours, on passerait moins de temps \u00e0 courir apr\u00e8s la tragique id\u00e9e que la perfection existe et qu’elle est la cl\u00e9 du bonheur…
\n(Bien s\u00fbr que les Japonais ne sont pas tous sages et wabi sabi – eux aussi adorent la chirurgie esth\u00e9tique, m\u00eame si leurs crit\u00e8res de beaut\u00e9 sont diff\u00e9rents des n\u00f4tres…)<\/p>\n

Boys :<\/strong> Des tas de Japonais sexy. Moi, je suis tr\u00e8s heureuse avec mon Am\u00e9ricain sexy (Je doute que Scott arrive \u00e0 lire cet article jusqu’au bout mais au cas o\u00f9, hehe) mais au cas o\u00f9 vous vous le demandiez, mes ch\u00e8res single ladies, je vous le dis.<\/p>\n

Wapanese :<\/strong> Avec tout ce degr\u00e9 de fantasticit\u00e9, on pourrait rapidement devenir un Japan lover, voire un japanese wanabe. Ils sont des milliers d’\u00e9trangers \u00e0 avoir le coup de foudre pour le Japon, \u00e0 apprendre la langue, \u00e0 conna\u00eetre toutes les traditions par c\u0153ur, \u00e0 tomber fous amoureux d’un Japonais ou d’une Japonaise, \u00e0 trouver que tout est mieux ici, tout est plus raffin\u00e9, tout est plus beau, tout est harmonieux, tout est plus sain… Comme si les Japonais avaient trouv\u00e9 la cl\u00e9 du bonheur \u00e9ternel.
\nLes Japonais, qui ne sont pas dupes (le Japon est un pays comme les autres, avec ses probl\u00e8mes de soci\u00e9t\u00e9, ses Marine Le Pen, ses crises \u00e9conomiques et je ne parle m\u00eame pas\u00a0\u00a0 des tremblements de terre, hein) se moquent d’eux en les appelant les Wapanese.<\/p>\n

N’emp\u00eache, j’esp\u00e8re revenir le plus vite possible. Avec Scott. Aller \u00e0 Kyoto. Retourner manger du poisson grill\u00e9 chez Asasyoku. Aller acheter des souvenirs d\u00e9biles chez Kiddy Land. Prendre trois kilos alors que je pensais rentrer toute mince. Chanter comme une d\u00e9bile au karaok\u00e9 – si possible tous les soirs. Me r\u00e9veiller \u00e0 5 heures du matin. Apprendre des mots et les oublier 5 secondes apr\u00e8s. Communiquer par signes avec des gens rencontr\u00e9s dans la rue. Dire wow toutes les trois minutes. Vivre Tokyo, quoi.<\/p>\n

PS : Mon Pardon My French<\/a> avec Dior arrive tr\u00e8s vite ! Vous verrez tout \u00e7a en images. M\u00eame moi bourr\u00e9e au karaok\u00e9 ? Yes, m\u00eame moi bourr\u00e9e au karaok\u00e9 ! Sayonaraaaaaaaaaaaa !<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Derni\u00e8res heures \u00e0 Tokyo et la seule chose que j’ai envie de faire, c’est de rester assise au bar de mon h\u00f4tel, devant l’une de ces immenses fen\u00eatres d’o\u00f9 j’ai une vue hallucinante sur la ville. Aujourd’hui il pleut, il y a du vent, et d’\u00e9normes nuages passent entre les tours grises et argent, juste […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1396,475,1398,481,26,206],"tags":[1562,611,4458,1179],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/27725"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=27725"}],"version-history":[{"count":35,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/27725\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":190522,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/27725\/revisions\/190522"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=27725"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=27725"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=27725"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}