{"id":275587,"date":"2018-11-12T09:00:54","date_gmt":"2018-11-12T14:00:54","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=275587"},"modified":"2018-11-13T17:32:05","modified_gmt":"2018-11-13T22:32:05","slug":"the-loneliness-of-an-affair","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/features\/the-loneliness-of-an-affair\/","title":{"rendered":"THE LONELINESS OF AN AFFAIR"},"content":{"rendered":"

Au cas o\u00f9 vous n\u2019auriez pas encore entendu, nous avons donn\u00e9 un coup de jeune \u00e0 notre podcast<\/a> et nous avons maintenant des \u00e9pisodes Carte Blanche<\/a>, et oui, nous avons Carte Blanche pour faire ce que nous voulons ! Vous pouvez \u00e9couter le premier \u00e9pisode ici<\/a>. Dans cet \u00e9pisode, Garance lit l\u2019essai ci-dessous envoy\u00e9 par une de nos lectrice. Nous l\u2019avons trouv\u00e9 trop \u00e9mouvant, complexe et inspirant pour ne pas le poster sur notre site. MAIS, nous n\u2019allons pas toujours poster ces essais sur le site donc n\u2019oubliez pas de vous abonner<\/a> \u00e0 Pardon My French, puisque nous ne l\u2019annoncerons plus syst\u00e9matiquement sur le site avec un article et nous ne voudrions pas que vous manquiez un \u00e9pisode ! En attendant, quelques mots d\u2019un autre lecteur…<\/p>\n

—<\/p>\n

Je pense sans doute \u00e0 lui une fois par jour. Quand je fais mon caf\u00e9<\/a>, quand je n\u2019arrive pas \u00e0 dormir, quand quelque chose me fait penser \u00e0 lui ou tout simplement quand j\u2019ai besoin d\u2019\u00eatre distraite de la monotonie de la vie. Je pense ce qu\u2019il pourrait \u00eatre en train de faire, ce qu\u2019il pourrait porter. Avec qui est-il ? Est-il heureux en cet instant ? Je pense \u00e0 nous. Ces nuits, ces matin\u00e9es o\u00f9 j\u2019avais l\u2019impression que nous \u00e9tions seuls au monde.<\/p>\n

Je pense \u00e0 ce qui se passera la prochaine fois que je le verrai. Quand est-ce que \u00e7a sera ? Combien de temps resterons-nous c\u00f4te \u00e0 c\u00f4te dans un bar, \u00e0 raconter les derniers mois de nos vies, un peu comme une bande-annonce pour l\u2019autre ? A poser des questions sur nos familles, nos carri\u00e8res, \u00e0 essayer d\u2019\u00e9valuer le bonheur de l\u2019autre jusqu\u2019\u00e0 ce que l\u2019un d\u2019entre nous franchisse la barri\u00e8re. Placer une main sur un genou, une question silencieuse \u00e0 laquelle un autre contact physique r\u00e9pond vite.<\/p>\n

Nous nous connaissons depuis huit ans et menons cette danse depuis cinq ans. Je l\u2019ai vu commencer et conclure deux relations s\u00e9rieuses et avoir d\u2019innombrables rendez-vous amoureux. Je suis moi-m\u00eame toujours dans la m\u00eame relation. Nous n\u2019abordons jamais ce sujet, sommes-nous cens\u00e9s \u00eatre ensemble ? Au d\u00e9but, je pensais que nous n\u2019en parlions pas parce que la r\u00e9ponse \u00e9tait oui, maintenant je suis quasiment s\u00fbre que c\u2019est parce que la r\u00e9ponse est non.<\/p>\n

Et si nous savions que nous ne sommes pas cens\u00e9s \u00eatre ensemble, est-ce que nous continuerions comme \u00e7a ?<\/p>\n

Je ne sais pas. Et est-ce que r\u00eaver de plus ne fait pas partie int\u00e9grante d\u2019une liaison ?<\/p>\n

J\u2019ai beaucoup r\u00eav\u00e9 de nous avant d\u2019aboutir \u00e0 cette conclusion, je ne pense pas que cela marcherait. A la place, nous gravitons l\u2019un vers l\u2019autre quand nous sommes dans la m\u00eame ville. A nous donner mutuellement ce dont nous avons besoin, pour une nuit.<\/p>\n

Je l\u2019ai vu obtenir toutes les femmes qu\u2019il a jamais d\u00e9sir\u00e9es. Il les a poursuivies pendant une journ\u00e9e ou un an, mais il les a toujours eues. Il est charmant, intelligent, et sa capacit\u00e9 \u00e0 dire directement ce qu\u2019il veut rend les femmes faibles. Et il \u00e9coute. Je veux dire qu\u2019il \u00e9coute vraiment. Il va se souvenir d\u2019une chose chose qu\u2019on lui a dite deux ans avant. Je l\u2019ai vu faire \u00e7a \u00e0 d\u2019autres femmes, j\u2019ai lu leur r\u00e9action sur leur visage, elles se sentaient \u00e9cout\u00e9es et surtout, d\u00e9sir\u00e9es. Il fait toujours la cour \u00e0 la femme qu\u2019il d\u00e9sire.
\nMais ensuite, apr\u00e8s leur avoir fait la cour, il se d\u00e9sint\u00e9resse. Seule la chasse a du prix \u00e0 ses yeux. Et il a perfectionn\u00e9 son art de la chasse.<\/p>\n

Donc la seule raison pour laquelle il m\u2019\u00e9crit quand il vient dans ma ville, c\u2019est qu\u2019il me chasse encore.<\/p>\n

De mon c\u00f4t\u00e9, c\u2019est le fait de me sentir d\u00e9sir\u00e9e qui me s\u00e9duit. Je sais, je sais, je n\u2019en suis pas fi\u00e8re. Mais c\u2019est ce qui me s\u00e9duit. J\u2019ai essay\u00e9 de me changer. J\u2019ai m\u00eame suivi une th\u00e9rapie \u00e0 ce sujet, o\u00f9 j\u2019ai appris que c\u2019\u00e9tait d\u00fb (quelle surprise) \u00e0 un p\u00e8re absent physiquement et \u00e9motionnellement. Donc je recherche le contraire chez les hommes. Je cherche ceux qui prendront des risques pour moi. Ceux qui sont pr\u00eats \u00e0 avoir une liaison, pour moi.<\/p>\n

Le flou dans lequel nous sommes nous arrange tous les deux. Cela convient \u00e0 son d\u00e9sir de pouvoir courir apr\u00e8s quelque chose qu\u2019il ne peut pas avoir, et cela convient \u00e0 mon d\u00e9sir d\u2019\u00eatre pourchass\u00e9e. C\u2019est un sentiment puissant – ce sentiment d\u2019\u00eatre d\u00e9sir\u00e9e. Cela donne le sentiment d\u2019\u00eatre invincible.<\/p>\n

M\u00eame si nous ne discutons pas de la permanence de notre situation, nous discutons, beaucoup, de l’ambigu\u00eft\u00e9 morale li\u00e9e au fait d\u2019avoir une liaison. Nous savons que ce mensonge est mal. Nous savons combien de personnes nous pourrions blesser si la v\u00e9rit\u00e9 \u00e9tait connue. Nous ne le faisons pas \u00e0 cause de nos partenaires, nous le faisons pour nous-m\u00eames, mais ce n\u2019est pas mieux et nous le savons. Quoi que vous puissiez penser de nous, nos propres jugements ont d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 pires.<\/p>\n

Parfois je me dis que c\u2019est gr\u00e2ce \u00e0 cette liaison que je suis encore dans ma longue relation. Cette liaison m\u2019a soutenue, \u00e9paul\u00e9e, a fait de moi une meilleure personne pour mon partenaire. J\u2019ai des doutes sur sa fid\u00e9lit\u00e9 \u00e0 lui aussi. Si j\u2019y pense trop, \u00e9videmment, cela me rend triste. Mais si je me dis que ce n\u2019est qu\u2019un recoin de son univers, comme je pense que tout le monde a le droit d\u2019avoir quelque chose qui n\u2019appartient qu\u2019\u00e0 lui, alors je l\u2019aime encore plus. Le fait qu\u2019il ait ses propres secrets, une part de lui que je ne conna\u00eetrai jamais. Cela me rappelle qu\u2019il ne m\u2019appartient pas, que je ne peux que l\u2019aimer. Et si je choisis de l\u2019aimer, alors je dois tout aimer de lui.<\/p>\n

Mais ce n\u2019est peut-\u00eatre que moi, essayant de justifier mes propres actions pour ne pas \u00eatre d\u00e9vor\u00e9e par ma propre culpabilit\u00e9.<\/p>\n

Aujourd\u2019hui, dans la majeure partie de mes r\u00eaves \u00e9veill\u00e9s, je me demande si notre liaison va s\u2019\u00e9tioler ou si la culpabilit\u00e9 nous d\u00e9vorera tellement que nous y mettrons fin. Ou si nous continuerons \u00e0 nous voir dans 15 ans, quand nous aurons des enfants, serons mari\u00e9s, aurons d\u2019autres carri\u00e8res, d\u2019autres villes<\/a>, est-ce que l\u2019un d\u2019entre nous tendra la main vers le genou de l\u2019autre ?<\/p>\n

Nous ne nous sommes jamais dit \u201cje t\u2019aime\u201d. Mais quand je suis avec lui, ce sont les rares nuits de mon existence o\u00f9 je suis pleinement absorb\u00e9e dans le pr\u00e9sent parce que sa fugacit\u00e9 me semble tangible, comme si le sable me coulait entre les doigts.<\/p>\n

Ces nuits o\u00f9 on ne peut m\u00eame pas pr\u00e9parer des oeufs le lendemain matin sans \u00eatre distrait, quand le corps fr\u00e9mit encore, retentit de l\u2019\u00e9nergie d\u2019\u00eatre vivant.<\/p>\n

Il a donn\u00e9 tant de sens \u00e0 ma vie. Me dire que quelque chose pourrait lui arriver sans que personne ne sache ce qu\u2019il signifie pour moi\u2026 j\u2019en ai le coeur bris\u00e9.<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":9,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1398],"tags":[6412,6213,6413,4708,5542,6125,4759],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/275587"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/9"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=275587"}],"version-history":[{"count":1,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/275587\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":275588,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/275587\/revisions\/275588"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=275587"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=275587"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=275587"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}