{"id":275189,"date":"2018-11-02T09:30:34","date_gmt":"2018-11-02T13:30:34","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=275189"},"modified":"2018-11-02T15:39:11","modified_gmt":"2018-11-02T19:39:11","slug":"in-her-words-jun-on-buddhism","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/features\/in-her-words-jun-on-buddhism\/","title":{"rendered":"In Her Words: Jun On Buddhism"},"content":{"rendered":"
Je suis n\u00e9e \u00e0 S\u00e9oul, en Cor\u00e9e, mais je n\u2019y ai v\u00e9cu que tr\u00e8s peu de temps. Bien que nous ayons quitt\u00e9 mon pays de naissance quand j\u2019avais 7 ans, mon h\u00e9ritage m\u2019a influenc\u00e9e au plus profond de mon \u00eatre et m\u2019a aid\u00e9e \u00e0 construire ma vision du monde ensuite.<\/p>\n
Cette p\u00e9riode a \u00e9t\u00e9 cruciale pour mon d\u00e9veloppement et les aspirations qui m\u2019ont guid\u00e9e plus tard dans ma vie. Ma grand-m\u00e8re \u00e9tait une bouddhiste pratiquante tr\u00e8s d\u00e9vote, elle allait au temple toutes les semaines. J\u2019avais l\u2019habitude de l\u2019accompagner. J\u2019adorais ma grand-m\u00e8re et j\u2019appr\u00e9ciais beaucoup ces moments avec elle. J\u2019appr\u00e9ciais aussi beaucoup le temple. On y trouvait surtout des vieilles femmes. Je me sentais vraiment soutenue et aim\u00e9e. La-bas, je passais la plupart de mon temps dans la cuisine avec les femmes qui pr\u00e9paraient \u00e0 manger pour ma communaut\u00e9 bouddhiste. On me disait de pr\u00e9parer du nori (des algues tr\u00e8s fines que je devais saler et griller) et de fourrer des raviolis. Cela me donnait l\u2019impression de faire partie de quelque chose de plus grand que ce qui \u00e9tait en train de se passer \u00e0 ce moment-l\u00e0. En pr\u00e9parant \u00e0 manger, je me plongeais dans un h\u00e9ritage de femmes et de traditions culinaires et de recettes cor\u00e9ennes transmises depuis des g\u00e9n\u00e9rations avant moi. C\u2019\u00e9tait une sorte de transmission et je m\u2019impr\u00e9gnais de tout.<\/p>\n
Pendant les f\u00eates, les nouvelles ann\u00e9es, chu suk (les r\u00e9coltes) et les comm\u00e9morations annuelles de nos anc\u00eatres, il fallait que je fasse pareil. Je passais du temps avec mes proches, mes tantes et les personnes \u00e2g\u00e9es et on me mettait au travail pour que je pr\u00e9pare diff\u00e9rentes sortes de cuisines traditionnelles cor\u00e9ennes. Je n\u2019\u00e9tais pas tr\u00e8s s\u00fbre de l\u2019\u00e2ge de ces traditions et de ces recettes mais j\u2019avais l\u2019impression qu\u2019elles \u00e9taient une chose sp\u00e9ciale qui me donnait un sentiment d\u2019appartenance, mon \u00e2me \u00e9tait nourrie. <\/p>\n
Pendant mon adolescence et au d\u00e9but de l\u2019\u00e2ge adulte, quand je vivais \u00e0 New York, que j\u2019allais en \u00e9cole d\u2019art et que je voulais devenir commissaire d\u2019exposition, j\u2019ai oubli\u00e9 ces rituels profond\u00e9ment nourrissants puisque ma vie tournait principalement autour de passions plus imm\u00e9diatement gratifiantes. Les sports \u00e0 sensation \u00e9taient mes rituels. Je consacrais la plupart de mon temps libre \u00e0 mes passions de sport d\u2019ext\u00e9rieur, comme le motocross, le surf<\/a>, l\u2019entra\u00eenement et les combats de boxe tha\u00ef. Ce n\u2019est qu\u2019apr\u00e8s avoir d\u00e9chir\u00e9 mon labrum deux fois en surfant que j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 chercher des moyens de gu\u00e9rir et de r\u00e9cup\u00e9rer puisque je ne pouvais plus faire aucune des activit\u00e9s que j\u2019aimais.<\/p>\n Pendant cette qu\u00eate, j\u2019ai retrouv\u00e9 les chemins vers mon enfance, les rituels et les pratiques. Pendant ma convalescence, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 aller dans un monast\u00e8re bouddhiste zen dans les montagnes Catskills, il m\u2019\u00e9tait tr\u00e8s familier \u00e0 cause de mon enfance mais en m\u00eame temps tr\u00e8s diff\u00e9rent puisque c\u2019est en adulte que j\u2019y allais. Maintenant que je n\u2019\u00e9tais plus une enfant, je devais endosser un r\u00f4le plus important dans la vie du monast\u00e8re. Pour commencer, je devais pratiquer le samu. La m\u00e9ditation n\u2019est pas suffisante \u00e0 la pratique du zen, il faut aussi le samu, le travail volontaire. Une partie de ce travail comprenait des choses tr\u00e8s peu reluisantes comme nettoyer la salle de bains, nettoyer des douches envahies par la mousse depuis des ann\u00e9es, nettoyer les tuyaux d\u2019eaux us\u00e9es, construire un barrage. Comme beaucoup de gens, \u00e7a ne m\u2019int\u00e9ressait pas beaucoup. Ce n\u2019est pas que je pensais que j\u2019\u00e9tais au-dessus de \u00e7a, c\u2019est que, alors que je cherchais un nouvel objet de passion, ces t\u00e2ches ne me satisfaisaient pas. Je complotais secr\u00e8tement pour abandonner ce travail peu tentant et r\u00e9ussir \u00e0 arriver dans la cuisine. Le travail de cuisine, \u00e7a, je pouvais le faire. J\u2019ai dit en passant que j\u2019avais un peu de formation culinaire professionnelle, ce qui n\u2019\u00e9tait pas compl\u00e8tement faux, j\u2019avais pris des cours au Culinary Institute et ils m\u2019ont mise au travail. Au d\u00e9but, le travail consistait majoritairement en nettoyage de vaisselles et de l\u00e9gumes. La nourriture cuisin\u00e9e au monast\u00e8re devait \u00eatre \u00e0 la fois d\u00e9licieuse et simple. Les repas ressemblaient \u00e0 ceux de mon enfance, faits de produits de saison aux saveurs sublim\u00e9es par tr\u00e8s peu de condiments. Pendant les repas, on nous donnait trois bols et des baguettes emball\u00e9es comme dans un origami. La pr\u00e9sentation de la nourriture est aussi importante que la nourriture elle-m\u00eame. Globalement, la nourriture ne devait pas distraire du but global mais devait apporter un r\u00e9pit bienvenu aux moines. Apr\u00e8s avoir aid\u00e9 au monast\u00e8re quelques ann\u00e9es, l\u2019abb\u00e9 m\u2019a demand\u00e9 de devenir chef cuistot. Je ne savais absolument pas pourquoi cette t\u00e2che m\u2019\u00e9tait demand\u00e9e, ou comment j\u2019allais r\u00e9ussir, mais je savais qu\u2019il fallait que j\u2019accepte ce challenge si l\u2019abb\u00e9 pensait que j\u2019en \u00e9tais capable. J\u2019avais aussi l\u2019impression de ne pas avoir de choix. Ce que j\u2019avais appris, pendant les ann\u00e9es o\u00f9 j\u2019\u00e9tais assistante, c\u2019\u00e9tait que cuisiner faisait partie de mes pratiques spirituelles. Il fallait que je sois pr\u00e9sente dans tous les aspects de la cuisine, en nettoyant les l\u00e9gumes, en coupant, en pr\u00e9parant, en assaisonnant. Pour moi, il ne s\u2019agissait pas de suivre une recette, c\u2019\u00e9tait une exp\u00e9rience profonde, un abandon complet. \u00catre pr\u00e9sente dans le processus, ind\u00e9pendamment du r\u00e9sultat. Il fallait \u00eatre compl\u00e8tement silencieux et devenir \u201cun\u201d avec la nourriture. Pendant ce temps, j\u2019\u00e9tais capable de convoquer mon pass\u00e9 et les rituels que j\u2019avais exp\u00e9riment\u00e9s. Je me formais en hom\u00e9opathie et en m\u00e9decine des plantes. J\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 incorporer la phytoth\u00e9rapie \u00e0 ma cuisine en cr\u00e9ant des recettes pour le monast\u00e8re. La combinaison de ces deux activit\u00e9s a fini par me conduire \u00e0 lancer Eir<\/a>, une gamme de produits pour la peau saine et naturelle d\u00e9di\u00e9e aux gens sportifs. J\u2019avais appris les nombreux b\u00e9n\u00e9fices produits par l\u2019association de beaucoup d\u2019ingr\u00e9dients naturellement pr\u00e9sents, et avec ma formation de cuisini\u00e8re pour le monast\u00e8re, je me suis rendu compte qu\u2019il n\u2019y avait pas d\u2019autres produits de beaut\u00e9 sur le march\u00e9 tourn\u00e9 aussi rigoureusement vers la simplicit\u00e9 de la nature. Et comme avec l\u2019exigence de la pr\u00e9sentation de nourriture au monast\u00e8re, j\u2019ai cr\u00e9\u00e9 des emballages qui refl\u00e8tent la qualit\u00e9 des ingr\u00e9dients.<\/p>\n Au fur et \u00e0 mesure que je m\u2019acheminais vers Eir<\/a>, je me remettais encore de mes blessures. La pratique de la m\u00e9ditation \u00e9tait tr\u00e8s \u00e9prouvante et me faisait au mal au d\u00e9but, \u00e0 force de rester assise de longues heures. Aux d\u00e9buts de Eir<\/a>, je pr\u00e9parais des cr\u00e8mes, des baumes et des huiles pour m\u2019aider \u00e0 g\u00e9rer la douleur. Quand les gens ont appris ce que je faisais, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 partager mes produits avec les moines zen et les pratiquants qui me rejoignaient au centre. Ces individus m\u00e9ditaient pendant des heures ou des journ\u00e9es et avaient autant besoin de mes produits que moi. Au-del\u00e0 des douleurs de la vie monastique, j\u2019ai appris qu\u2019une des nonnes s\u2019\u00e9tait br\u00fbl\u00e9 les mains en renversant du th\u00e9. Je me suis rendu compte que je pouvais lui faire un baume anti-inflammatoire avec de l\u2019arnica et de la lavande pour soigner sa douleur. J\u2019ai assembl\u00e9 le baume dans ma chambre et elle est venue me voir le lendemain pour me dire que le baume avait stopp\u00e9 la douleur de la br\u00fblure. La rumeur de ma passion a commenc\u00e9 \u00e0 se r\u00e9pandre et j\u2019ai pu aider d\u2019autres gens. J\u2019ai fait un baume pour les coupures et les nonnes sont venues me le demander, afin de pouvoir l\u2019utiliser apr\u00e8s s\u2019\u00eatre ras\u00e9 le cr\u00e2ne. Rapidement, les produits que je fabriquais sont devenus indispensables pour ceux qui \u00e9taient dans la confidence au monast\u00e8re, l\u2019abb\u00e9 inclus. Je me suis dit que si je pouvais autant aider les gens qui vivaient dans un monast\u00e8re, d\u2019autres seraient vraisemblablement aussi int\u00e9ress\u00e9s par mes produits.<\/p>\n Quand je parle des d\u00e9buts d\u2019Eir<\/a>, je parle de ma vie de surfeuse, \u00e0 cr\u00e9er des produits dans ma cuisine \u00e0 Montauk. J\u2019ai gard\u00e9 confidentielles les visites au monast\u00e8re, entre les mois et les weekends, parce que cette pratique a \u00e9t\u00e9 quelque chose de si personnel et si sacr\u00e9 pour moi, et aussi parce que j\u2019ai eu du mal \u00e0 parler de mon exp\u00e9rience spirituelle. Les exp\u00e9riences au monast\u00e8re ont toujours \u00e9t\u00e9 compartiment\u00e9es parce que j\u2019ai l\u2019impression d\u2019\u00eatre dans un autre monde, o\u00f9 le banal n\u2019a plus d\u2019importance. La mode, les followers Instagram, les histoires de vie, les revenus, le succ\u00e8s. C\u2019est une exp\u00e9rience qui me semble tellement nourrir mon \u00e2me, nourrir le fant\u00f4me affam\u00e9 qui est \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de moi, \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de nous tous. Je me sens tr\u00e8s chanceuse d\u2019avoir trouv\u00e9 un endroit qui peut me donner ce sentiment d\u2019\u00eatre chez moi et nourrie.<\/p>\n D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":9,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1398,5021],"tags":[6337,3691,6364,6363,3977,6338,6339,6341,538,6340],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/275189"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/9"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=275189"}],"version-history":[{"count":7,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/275189\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":275311,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/275189\/revisions\/275311"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=275189"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=275189"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=275189"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}
\nPar un heureux hasard, alors que je cr\u00e9ais des recettes que je cuisinais comme chef cuistot, j\u2019\u00e9tais aussi \u00e9tudiante et prenais des cours de phytoth\u00e9rapie \u00e0 l\u2019Open center, un centre d\u2019\u00e9ducation pr\u00f4nant une approche globale.<\/p>\n
\nJun Lee is the Founder of Eir<\/a> NYC. For more info about the line and to check out the products, look here<\/a>. She is an avid surfer and has become a student of green medicine. Follow along with her on Instagram, here<\/a>! <\/em><\/center><\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"