J\u2019ai grandi entour\u00e9e de femmes : dans ma famille, il n\u2019y avait que des femmes (moi, ma m\u00e8re et mes s\u0153urs), et j\u2019ai fr\u00e9quent\u00e9 une petite \u00e9cole de filles de la campagne anglaise.<\/p>\n

Moins de 10 ann\u00e9es plus tard, je bossais dans la Silicon Valley, \u00e0 g\u00e9rer certaines des politiques produit les plus d\u00e9licates de Facebook<\/a>. Bien s\u00fbr, il y avait plein de femmes fortes et dou\u00e9es dans la Silicon Valley, mais \u00e7a restait un milieu tr\u00e8s largement domin\u00e9 par les hommes. J\u2019ai d\u00fb r\u00e9apprendre \u00e0 utiliser ma voix, \u00e0 diriger dans un secteur qui avait adopt\u00e9 des m\u00e9thodes de travail et de communication habituellement masculines, tout \u00e7a sans sacrifier la force que m\u2019apportait le fait d\u2019\u00eatre une femme.<\/p>\n

Voici quelques-unes des choses importantes que j\u2019en ai tir\u00e9.<\/p>\n

1. Tout le monde fait caca<\/strong><\/p>\n

Je me suis toujours dit qu\u2019une fois que je serais \u00e0 la t\u00eate d\u2019une grande soci\u00e9t\u00e9 prestigieuse, tout coulerait de source. Mes r\u00e9unions auraient un ordre du jour clairement d\u00e9fini. Les d\u00e9lais seraient tous respect\u00e9s. Il n\u2019y aurait plus de rat\u00e9. Et pourtant, quand j\u2019ai commenc\u00e9 au sein de la direction de certaines des bo\u00eetes de technologie les plus influentes, tout le monde m\u2019a paru incroyablement humain. Les gens faisaient des erreurs, se laissaient d\u00e9border, oubliaient des choses. \u201cEvidemment\u201d, m\u2019a r\u00e9torqu\u00e9 mon meilleur ami quand je lui en ai parl\u00e9. \u201cOn est tous humains. Tout le monde fait caca.\u201d<\/p>\n

J\u2019ai ador\u00e9 cette fa\u00e7on de dire les choses, et je me le rem\u00e9more r\u00e9guli\u00e8rement. Finalement, tout le monde est humain, et l\u2019erreur est humaine. Il ne faut pas id\u00e9aliser la perfection chez les autres, mais savoir pardonner les erreurs que l\u2019on est tous amen\u00e9s \u00e0 faire, in\u00e9vitablement. Et pour conclure : quel que soit le prestige d\u2019un poste, on va tous aux toilettes.<\/p>\n

2. R\u00e9ussir n\u2019est pas une honte<\/strong><\/p>\n

C\u2019est un peu ridicule, mais au m\u00eame titre que je me sentais tout le temps oblig\u00e9e de faire mes preuves en tant que femme dans la Silicon Valley, j\u2019\u00e9tais aussi constamment en train de minimiser mes r\u00e9ussites. Je me souviens d\u2019une r\u00e9union mensuelle, au cours de laquelle chaque membre de mon \u00e9quipe partageait avec les autres sa progression sur les projets du mois. Je me suis prise \u00e0 fr\u00e9n\u00e9tiquement supprimer la rubrique \u2018les objectifs que j\u2019ai remplis haut la main ce mois-ci\u2019 de ma pr\u00e9sentation, parce que le coll\u00e8gue qui intervenait juste avant moi en avait rempli beaucoup moins et que je ne voulais pas lui faire de l\u2019ombre.<\/p>\n

D\u2019o\u00f9 est-ce que \u00e7a vient ? J\u2019imagine que ce sont de vieux r\u00e9flexes patriarcaux qui font que je ne voulais pas para\u00eetre intimidante, arrogante ou d\u00e9sagr\u00e9able. En tout cas, c\u2019est compl\u00e8tement idiot, et il fallait que \u00e7a cesse. On a le droit d\u2019\u00eatre dou\u00e9 dans ce qu\u2019on fait. Et on a le droit d\u2019\u00eatre fier de \u00e7a. J\u2019ai eu du mal \u00e0 l\u2019int\u00e9grer, et j\u2019ai encore du mal \u00e0 dire que je suis \u00ab dou\u00e9e \u00bb pour certaines choses, mais c\u2019est vraiment hyper important de savoir s\u2019affirmer. Personne ne pourra le faire \u00e0 notre place.<\/p>\n

3. Dire non et l\u2019assumer<\/strong><\/p>\n

Dire non, c\u2019est une chose. Mais le dire sans avoir honte et se sentir oblig\u00e9e de compenser en se for\u00e7ant \u00e0 accomplir une autre t\u00e2che \u00e9puisante, c\u2019en est une autre. Moi, j\u2019\u00e9tais du genre \u00e0 absolument vouloir faire plaisir aux autres et avant d\u2019apprendre \u00e0 dire : \u201cNon\u201d, c\u2019est moi qui prenais des notes pour l\u2019\u00e9quipe, qui r\u00e9digeais la Newsletter, qui restais tard le soir, qui g\u00e9rais les urgences pendant le WE. Dire non (et l\u2019assumer !) aux bons moments, permet de garder son \u00e9nergie pour du travail plus strat\u00e9gique.<\/p>\n

4. Si \u00e7a ne vous pla\u00eet pas, alors ce n\u2019est pas fait pour vous<\/strong><\/p>\n

Dans votre bo\u00eete, il y des snacks gratuits, des espaces de sieste, une d\u00e9co sympa, une salle de jeux vid\u00e9o\u2026. Et pourtant, vous ne vous y plaisez pas. C\u2019est que le probl\u00e8me vient de vous, non ? Ne pas se sentir \u00e9panouie dans une bo\u00eete pourtant d\u00e9sign\u00e9e comme meilleur lieu de travail vous fait passer pour une enfant g\u00e2t\u00e9e et ingrate. Mais au final, si quelque chose ne vous convient pas, c\u2019est ce qui compte. Peu importe ce que les autres en pensent, c\u2019est vous qui partez travailler tous les jours.<\/p>\n

5. Il n\u2019y a pas que le travail dans la vie<\/strong><\/p>\n

Je suis intrins\u00e8quement carri\u00e9riste. En cas de dilemme dans ma vie, je privil\u00e9gie toujours le travail. Une fois, je suis sortie avec un mec qui m\u2019a lanc\u00e9 \u201cMoi, je bosse pour financer mes loisirs\u201d. Je l\u2019ai d\u00e9visag\u00e9, d\u00e9contenanc\u00e9e. Apr\u00e8s avoir pass\u00e9 cinq ans \u00e0 me tuer au travail, \u00e0 passer quatre heures dans les transports chaque jour pour aller bosser, \u00e0 assister \u00e0 toutes les r\u00e9unions, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas m\u2019\u00e9panouir exclusivement par le travail. C\u2019est g\u00e9nial d\u2019avoir une carri\u00e8re \u00e9panouissante, mais il est aussi important d\u2019avoir des espaces de d\u00e9tente, de loisirs, de cultiver des relations humaines.<\/p>\n

S\u2019il y a une chose que vous devez retenir de ce topo, c\u2019est celle-ci.<\/p>\n