{"id":265575,"date":"2018-03-02T09:50:04","date_gmt":"2018-03-02T14:50:04","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=265575"},"modified":"2018-03-02T17:59:28","modified_gmt":"2018-03-02T22:59:28","slug":"things-i-learned-going-from-beauty-editor-to-backpacker","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/features\/things-i-learned-going-from-beauty-editor-to-backpacker\/","title":{"rendered":"Things I Learned Going From Beauty Editor to Backpacker"},"content":{"rendered":"
Quand je re\u00e7ois un email de Sarah, j\u2019arr\u00eate imm\u00e9diatement ce que j\u2019\u00e9tais en train de faire et je me rue dessus pour l\u2019ouvrir, pour voir la p\u00e9pite qui m\u2019attend \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur. Elle est p\u00e9tillante, pr\u00e9coce et elle est hyper cal\u00e9e en beaut\u00e9. En ce moment, elle est sur la route et m\u00e8ne une vie de nomade<\/a> freelance avec son compagnon. Elle m\u2019a \u00e9crit depuis un nombre incalculable d\u2019airbnbs, et m\u00eame depuis un bus de nuit. Ils sont partis avec un itin\u00e9raire assez vague en t\u00eate et sont all\u00e9s l\u00e0 o\u00f9 le vent (ou d\u2019autres amis voyageurs) les menait. Parmi les plus beaux endroits de leur p\u00e9riple : Singapour, Londres (pour acheter une voiture), le Portugal, l\u2019Italie (pour laisser la voiture dans un parking longue dur\u00e9e), le Vietnam (pour refaire leurs visas), la Tha\u00eflande, San Francisco, l\u2019Inde (o\u00f9 ils ont s\u00e9journ\u00e9 dans un ashram), la Croatie (pour retrouver des amis), Berlin (pour le mariage d\u2019un ami), Oz (pour le mariage d\u2019un autre ami), et retour \u00e0 Londres pour voir la famille et vendre la voiture. Au cours de ces aventures nomades, Sarah a d\u00fb adapter ses rituels beaut\u00e9 et bien-\u00eatre. Je lui laisse la parole\u2026 <\/p>\n Je suis ce qu\u2019on appelle commun\u00e9ment une fille \u00e9quilibr\u00e9e. Sur qui on peut compter. L\u2019\u00e9quivalent f\u00e9minin d\u2019une Volvo. Je suis Capricorne donc j\u2019imagine que c\u2019est dans mes g\u00e8nes. J\u2019ai travaill\u00e9 pour des magazines pendant 15 ans, dont 7 en tant que Beauty Editor (et plus r\u00e9cemment en tant que Beauty Director pour le Marie-Claire australien). Je ne suis pas du genre \u00e0 improviser, ce qui, \u00e0 mon grand d\u00e9sespoir, n\u2019est pas tr\u00e8s chromosomiquement Y. Alors quand, \u00e0 35 ans, j\u2019ai annonc\u00e9 \u00e0 mes amis que je quittais et mon job et le pays, avec un aller simple pour \u00ab ailleurs \u00bb, ils \u00e9taient compl\u00e8tement perdus. O\u00f9 \u00e9tait pass\u00e9e la Volvo qu\u2019ils connaissaient si bien ? Et juste apr\u00e8s, ils voulaient savoir si j\u2019emportais mon s\u00e8che-cheveux Dyson avec moi (\u00e9videmment).<\/p>\n Pas de v\u00e9ritable d\u00e9clencheur \u00e0 cette envie de quitter les rivages \u00e9tincelants de Sydney. J\u2019avais tout ce qu\u2019il me fallait : un artiste pour mes sourcils, un coloriste de r\u00eave et un barista qui me pr\u00e9parait un caf\u00e9 si bon qu\u2019\u00e0 un moment je me suis demand\u00e9 si j\u2019allais pas l\u2019emmener avec moi (\u00e0 la place, j\u2019ai opt\u00e9 pour du spray texturant sec de chez Oribe, format XXL, parce que bon, quand m\u00eame, j\u2019ai mes priorit\u00e9s). Mais je sentais bien que j\u2019aurais pu continuer comme \u00e7a pendant encore 15 ans sans que rien ne change.<\/p>\n Alors quand mon copain a propos\u00e9 qu\u2019on parte voyager de fa\u00e7on semi-permanente, j\u2019ai dit oui, m\u00eame si l\u2019id\u00e9e me p\u00e9trifiait (Verseau et Poisson de mon th\u00e8me astral, je ne vous remercie pas pour cette folie). L\u2019id\u00e9e, \u00e7a n\u2019\u00e9tait pas de prendre de longues vacances mais plut\u00f4t de voir si on pouvait vivre diff\u00e9remment. On voulait continuer \u00e0 travailler (j\u2019avais quand m\u00eame une addiction au caf\u00e9 \u00e0 faire tenir) mais plus dans un bureau\u2026 et vivre quelques aventures aussi, si jamais elles se pr\u00e9sentaient \u00e0 nous. Un an et demi et 14 pays plus tard, on n\u2019a toujours aucun plan mais on a appris deux ou trois choses :<\/p>\n 1. Le rouge, c\u2019est la vie.<\/strong><\/em> 2. Se m\u00e9nager un temps pour soi et soi seul, c\u2019est essentiel.<\/strong><\/em> 3. Les m\u00e9dias sociaux ne nourrissent pas l’esprit.<\/strong><\/em> C\u2019est tellement s\u00e9duisant, les m\u00e9dias sociaux. C\u2019est aussi mignon et innocent qu\u2019un chien de poche, vous savez, celui qu\u2019on d\u00e9guise avec des hauts-de-forme \u00e0 sequins et des capes de super-h\u00e9ros, mais pendant ce temps-l\u00e0, petit \u00e0 petit, il enfonce ses griffes dans ta confiance en toi. Et il est toujours, toujours, en train de japper pour que tu le nourrisses. Mais comme on l’apprend \u00e0 l\u2019\u00e9ducation canine, tu dois lui montrer qui est le chef. Reprendre le contr\u00f4le. Pour moi, \u00e7a signifiait r\u00e9aligner mon monde virtuel et mon nouveau monde r\u00e9el, et nous entourer, moi et mon feed Instagram, de gens inspirants, qui partagent mon point de vue, qui se joignent \u00e0 ma vie et non qui m\u2019en d\u00e9go\u00fbtent.<\/p>\n
\nQuand tu voyages, il y a des moments o\u00f9 tu as l\u2019impression d\u2019\u00eatre une star \u2013 g\u00e9n\u00e9ralement quelque part entre le 4\u00e8me et le 5\u00e8me Spritz. Et puis tous les autres, o\u00f9 tu es juste tremp\u00e9e de sueur, option pores bouch\u00e9s int\u00e9gr\u00e9e, aussi attirante qu\u2019un vieux chewing-gum sur le sol du m\u00e9tro. Pour tous ces moments-l\u00e0, il y a\u2026 le rouge \u00e0 l\u00e8vres<\/a>. Dans mon ancienne vie de Beauty Editor, j\u2019avais la l\u00e8vre \u00e9tincelante tous les jours \u2013 c\u2019\u00e9tait un peu ma signature. \u00c9videmment, je n\u2019ai pas pu emporter tous mes rouges \u00e0 l\u00e8vres avec moi (\u00e7a aurait \u00e9t\u00e9 juste ridicule et excessif) alors j\u2019ai choisi trois rouges tr\u00e8s classiques. Un rouge-orang\u00e9 pour la journ\u00e9e, un rouge-bleut\u00e9 pour le soir et un rouge mat, juste pour le plaisir. Et vous savez quoi ? Je les ai tous utilis\u00e9s jusqu\u2019au bout du tube. Quand mes racines sont un peu trop apparentes, \u00e7a peut facilement passer pour un (mauvais) balayage, et quand je dois porter les m\u00eames robes (une noire, une grise) encore et encore, c\u2019est la seule chose qui me donne l\u2019impression d\u2019\u00eatre un peu \u00e9l\u00e9gante, un peu \u00ab moi \u00bb. Ou au moins, qui m\u2019emp\u00eache de ressembler \u00e0 une clocharde, et rien que pour \u00e7a, c\u2019est positif.<\/p>\n
\nJe voudrais tout d\u2019abord pr\u00e9ciser que j\u2019aime \u00e9norm\u00e9ment mon copain. Il est brillant et dr\u00f4le et je pourrais ajouter encore plein d\u2019autres adjectifs hyper charmants. Mais il n\u2019est pas tout pour moi, juste la partie amoureuse de ma vie. Avant cette aventure, mes semaines \u00e9taient rythm\u00e9es par ma vie professionnelle, mes amis et mes soins visage, ce qui veut dire qu\u2019avec mon copain, on se voyait quelques heures chaque nuit, les week-ends et pour les indispensables soir\u00e9es Game of Thrones. Et du jour au lendemain, on n\u2019a plus pass\u00e9 un seul moment l\u2019un sans l\u2019autre. On travaillait ensemble. On voyageait ensemble. On se faisait des masques visage ensemble. L\u2019intimit\u00e9 \u00e9tait totale. Tr\u00e8s vite j\u2019ai r\u00e9alis\u00e9 que j\u2019avais besoin d\u2019un moment \u00e0 moi, rien qu\u2019\u00e0 moi \u2013 c\u2019est le yoga<\/a> qui m\u2019a offert cet espace. M\u00eame si je ne disposais pas d\u2019un espace physique pour \u00eatre seule, j\u2019ai r\u00e9ussi \u00e0 me cr\u00e9er un espace mental pour me mettre \u00e0 l\u2019\u00e9cart du chaos ambiant. Sur mon tapis, j\u2019ai senti que je pouvais enfin expirer correctement, comme si j\u2019avais retenu ma respiration tout ce temps sans m\u2019en rendre compte. Et puis, quand tu te tapes 24h non-stop d\u2019avion (le \u00ab super \u00bb bonus quand tu vis en Australie), le yoga, c\u2019est comme une grosse bouff\u00e9e d\u2019air pur pour le corps et l\u2019esprit. \u00c7a m\u2019a calm\u00e9e, \u00e7a m\u2019a ancr\u00e9e et \u00e7a a probablement permis \u00e0 ma relation de durer. Je me suis souvenue \u00e0 quel point c\u2019\u00e9tait important d\u2019avoir, au sein d\u2019une relation, ses propres centres d\u2019int\u00e9r\u00eat, un truc sur lequel on pourra toujours compter. Mais quand ta vie est moins remplie, c\u2019est quelque chose qu\u2019on peut facilement perdre de vue.<\/p>\n
\nL\u2019anxi\u00e9t\u00e9 a commenc\u00e9 \u00e0 se manifester le 3\u00e8me mois, s\u00fbrement au moment o\u00f9 la dopamine g\u00e9n\u00e9r\u00e9e par l\u2019excitation devant tant de nouveaut\u00e9s, a commenc\u00e9 \u00e0 se dissiper. Soudain j\u2019\u00e9tais confront\u00e9e au d\u00e9fi de trouver un job en freelance, ce qui supposait motivation et sortie de ma zone de confort. Alors j\u2019ai fait ce que tout le monde ferait dans une telle situation : j\u2019ai procrastin\u00e9. J\u2019ai \u00e9t\u00e9 happ\u00e9e par le vortex des m\u00e9dias sociaux, \u00ab likant \u00bb fi\u00e9vreusement toutes les photos de ma vie d\u2019avant \u2013 les f\u00eates, les soir\u00e9es, les donuts gratuits, les gloss. FOMO puissance 1000. Et en m\u00eame temps, j\u2019avais envie de me mettre des claques : j\u2019\u00e9tais en Italie, je me goinfrais de p\u00e2tes comme si elles \u00e9taient en voie d\u2019extinction, c\u2019\u00e9tait pas cens\u00e9 \u00eatre la mienne, la vie de r\u00eave, merde ?! C\u2019\u00e9tait pas \u00e7a #livingmybestlife ? J\u2019\u00e9tais englu\u00e9e dans une spirale infernale de haine de moi et quand j\u2019ai r\u00e9ussi \u00e0 m\u2019en extraire (en grande partie gr\u00e2ce au merveilleux pouvoir magique des fettucine), j\u2019ai r\u00e9alis\u00e9 que j\u2019\u00e9tais en train de passer \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l\u2019aventure. Alors j\u2019ai tout coup\u00e9. Jusqu\u2019\u00e0 ce que je trouve un endroit o\u00f9 je puisse juste \u00ab exister \u00bb et \u00eatre heureuse.<\/p>\n