{"id":254491,"date":"2017-06-23T11:00:11","date_gmt":"2017-06-23T15:00:11","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=254491"},"modified":"2017-10-11T12:06:54","modified_gmt":"2017-10-11T16:06:54","slug":"career-lauren-caris-cohan","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/features\/career-lauren-caris-cohan\/","title":{"rendered":"Career \/ Lauren Caris Cohan"},"content":{"rendered":"

Lauren<\/a> est une habitu\u00e9e du site. On a collabor\u00e9 avec elle et Free People<\/a> il y a quelques ann\u00e9es pour des shootings. Depuis, Lauren et Garance sont devenues de grandes amies. Je n’ai pas pass\u00e9 beaucoup de temps avec elle mais Garance m’a toujours racont\u00e9 des choses formidables sur elle et sur la fa\u00e7on dont sa carri\u00e8re a \u00e9volu\u00e9. Apr\u00e8s plusieurs ann\u00e9es couronn\u00e9es de succ\u00e8s chez Free People, elle a r\u00e9cemment d\u00e9cid\u00e9 de voler de ses propres ailes et a commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire et \u00e0 r\u00e9aliser des films pour la t\u00e9l\u00e9vision, partageant son temps entre New York<\/a> et LA<\/a> (\u00e7a me rappelle quelqu’un !). J’ai rencontr\u00e9 Lauren il y a quelques semaines pour qu’elle nous parle de son parcours et c’\u00e9tait comme retrouver une vieille copine \u2013 une copine avec des projets vraiment passionnants !<\/p>\n

<\/p>\n

______________<\/center><\/p>\n

O\u00f9 as-tu grandi ?<\/strong>
\nJe suis n\u00e9e \u00e0 New York et j’ai pass\u00e9 presque toutes mes ann\u00e9es de lyc\u00e9e dans le New Jersey, dans le comt\u00e9 de Bergen.<\/p>\n

Que faisaient tes parents ?<\/strong>
\nMon p\u00e8re \u00e9tait mannequin, acteur et musicien. Il faisait partie d’un groupe, The Token, avant qu’ils deviennent c\u00e9l\u00e8bres. Et puis il les a quitt\u00e9s et le groupe a cartonn\u00e9. Il a commenc\u00e9 \u00e0 travailler vers 35 ans. Il poss\u00e9dait une des premi\u00e8res soci\u00e9t\u00e9s d’informatique et de photocopie. Il \u00e9tait tr\u00e8s cr\u00e9atif. Souvent, quand je rentrais de l’\u00e9cole, il \u00e9tait au piano et chantait. C’\u00e9tait un vendeur avec une \u00e2me d’artiste, qui s’est retrouv\u00e9 avec un business peu cr\u00e9atif. Ma m\u00e8re \u00e9tait m\u00e8re au foyer. En ce moment, elle l\u00e8ve des fonds pour une universit\u00e9 de Pennsylvanie. Elle a repris le travail quand mon p\u00e8re a pris sa retraite.<\/p>\n

Quand t’es-tu install\u00e9e \u00e0 New-York ?<\/strong>
\nJ’ai v\u00e9cu \u00e0 New York de 18 \u00e0 22 ans.<\/p>\n

Et quand as-tu commenc\u00e9 \u00e0 y travailler ?<\/strong>
\nQuand j’avais 21 ou 22 ans, la s\u0153ur d’un ami \u00e9tait r\u00e9dactrice d’un magazine dans lequel j’avais travaill\u00e9 une journ\u00e9e, dans le fashion closet, avant de r\u00e9aliser que \u00e7a n’\u00e9tait pas fait pour moi. J’ai commenc\u00e9 comme assistante styliste peu de temps apr\u00e8s \u00e7a et ensuite j’ai travaill\u00e9 pendant six mois en freelance, toujours comme assistante styliste.<\/p>\n

A l’\u00e9poque, j’avais envoy\u00e9 la candidature de mon boyfriend pour un job \u00e0 Anthropologie, sans lui dire. Il avait d\u00e9croch\u00e9 un entretien, il n’en revenait pas, il \u00e9tait directeur cr\u00e9atif dans une autre soci\u00e9t\u00e9 \u00e0 ce moment-l\u00e0. Mais il a accept\u00e9 d’y aller. On a d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 \u00e0 Philadelphie et j’ai trouv\u00e9 un poste d’assistante styliste chez Free People. Le e-commerce n’existait pas encore, il n’y avait pas d’\u00e9quipe en interne. Ils faisaient des shootings pour le site un ou deux jours par mois.<\/p>\n

Alors je suis all\u00e9e voir le directeur financier, je lui ai propos\u00e9 de red\u00e9finir le budget qu’on r\u00e9servait \u00e0 nos freelances en cr\u00e9ant une \u00e9quipe cr\u00e9ative en interne. Et en 8 ans, cette \u00e9quipe est pass\u00e9e de 2 \u00e0 quasiment 50 personnes au moment o\u00f9 je suis partie.<\/p>\n

Chez Free People, \u00e0 chaque interview, j’avais l’habitude de dire : Si tu vois une opportunit\u00e9 que personne ne saisit, lance-toi et prouve-moi que tu es capable de le faire.<\/p><\/blockquote>\n

Tu travaillais l\u00e0-bas depuis combien de temps quand tu es all\u00e9e voir le directeur financier avec cette proposition ?<\/strong>
\nEnviron un an. Quand on est jeune, on veut toujours viser plus haut \u2013 on a tellement envie de faire ses preuves, et parfois \u00e7a peut \u00eatre vraiment difficile, parce que \u00e7a prend du temps, forc\u00e9ment. Chez Free People, \u00e0 chaque interview, j’avais l’habitude de dire : Si tu vois une opportunit\u00e9 que personne ne saisit, lance-toi et prouve-moi que tu es capable de le faire. C’est la meilleure fa\u00e7on de progresser.<\/p>\n

A quoi ressemblait cette \u00e9quipe cr\u00e9ative ?<\/strong>
\nOn est parti de rien et on a fini avec 10 photographes et 5 mannequins sur le plateau tous les jours. Un vrai ballet de freelances, la porte ne se fermait jamais. Une \u00e9quipe enti\u00e8re de stylistes, une \u00e9quipe de post-production, une \u00e9quipe de tournage, une \u00e9quipe catalogue, une \u00e9quipe de vente, qui cr\u00e9aient ensemble l’imagerie Free People. C’\u00e9tait une opportunit\u00e9 unique, on nous a fait totalement confiance.<\/p>\n

Le directeur financier a fini par me dire : \u00ab\u00a0Je vais te donner le budget et tu vas le g\u00e9rer. Je te donne un an et tant que tu ne d\u00e9passes pas ce budget, tu peux faire ce que tu veux.\u00a0\u00bb On a eu une vraie libert\u00e9 cr\u00e9ative. \u00c7a nous a permis de faire tout ce qu’un budget traditionnel ne permet pas. On a pu aller au Vietnam, en r\u00e9ussissant \u00e0 convaincre nos amis de venir travailler avec nous gratuitement parce que \u00e7a allait \u00eatre une aventure incroyable, et d\u00e9penser tout l’argent comme bon nous semblait\u2026 Aucune autre entreprise de cette taille-l\u00e0 n’offrait un fonctionnement aussi \u00ab\u00a0d\u00e9mocratique\u00a0\u00bb. J’ai fini par superviser une \u00e9quipe de gens \u00e0 qui on permettait d’\u00eatre tr\u00e8s cr\u00e9atifs (moi compris), travailler avec des amis, voyager \u00e0 travers le monde, dans les endroits les plus photog\u00e9niques qui soient. C’\u00e9tait vraiment la philosophie de la marque.<\/p>\n

C’est passionnant ! Et on voit bien comment \u00e7a se traduit dans l’imagerie de la marque. Mais je sais que derri\u00e8re tout \u00e7a se cache un travail colossal.<\/strong>
\nQuand j’\u00e9tais assistante styliste, on a fait un shooting au Maroc, on a tra\u00een\u00e9 des valises sur les dunes de sable, il faisait 45\u00b0C et tout ce que les gens peuvent voir de \u00e7a, c’est la photo Instagram de la dune de sable somptueuse sur laquelle on a march\u00e9. On a post\u00e9 \u00e7a, genre : regardez comme c’est fascinant ce qu’on vit, mais on \u00e9tait d\u00e9shydrat\u00e9s, \u00e9puis\u00e9s et on avait travaill\u00e9 comme des fous. Mais tant dans l’industrie du cin\u00e9ma que dans celle de la photo, c’est devenu bien plus facile d’\u00eatre cr\u00e9atif, et \u00e7a c’est formidable. D’un autre c\u00f4t\u00e9, les gens ne se rendent pas compte de la quantit\u00e9 de travail qu’il faut fournir pour en arriver l\u00e0. Surtout pour la vid\u00e9o, c’est hallucinant, personne n’a id\u00e9e du travail et des efforts qu’on produit pour faire un court-m\u00e9trage de 30 secondes ou d’une minute. Il ne suffit pas d’avoir une \u00e9quipe de tournage, m\u00eame r\u00e9duite au strict minimum.<\/p>\n

Instagram a vraiment chang\u00e9 la donne. On \u00e9tait pass\u00e9s de l’excitation de recevoir un catalogue \u00e0 un trop-plein d’images redondantes. On est bombard\u00e9s d’images tous les jours.<\/p><\/blockquote>\n

Une fois l’\u00e9quipe en place, quel a \u00e9t\u00e9 ton nouveau r\u00f4le dans l’entreprise ?<\/strong>
\nJe suis devenue directrice artistique. Et je le suis rest\u00e9e toutes ces ann\u00e9es. \u00c7a ne m’a pas d\u00e9rang\u00e9e, c’est une entreprise dans laquelle les intitul\u00e9s ne d\u00e9finissent pas un poste, ce n’est pas la partie la plus importante du process. Et tant que je pouvais continuer \u00e0 monter des projets, \u00e7a n’avait pas d’importance pour moi.<\/p>\n

Et comment \u00e9tait la vie \u00e0 Philadelphie, par rapport \u00e0 New York ?<\/strong>
\nC’est une ville fascinante, magnifique. Il y a des mus\u00e9es formidables, de la bonne musique et de la super nourriture. J’\u00e9tais en couple. On avait un chien et on passait nos weekends au march\u00e9 fermier. Quand on s’est s\u00e9par\u00e9s, on est tous les deux retourn\u00e9s vivre \u00e0 New York. [rires] Mais la v\u00e9rit\u00e9, c’est que j’ai tellement voyag\u00e9 jusqu’\u00e0 l’ann\u00e9e derni\u00e8re que je n’avais aucun ancrage, aucun endroit que j’aurais pu appel\u00e9 mon foyer, et c’est ce qui m’a en partie d\u00e9cid\u00e9e \u00e0 faire des changements dans ma vie, parce que \u00e7a devient vite \u00e9puisant de vivre comme \u00e7a.<\/p>\n

A ce poste, comment tu t’impliquais dans les diff\u00e9rentes composantes et d\u00e9partements de la marque ? Un directeur artistique peut couvrir beaucoup de domaines\u2026<\/strong>
\nJe travaillais avec le fashion director, avec le directeur merchandising \u2013 on avait tous des jobs diff\u00e9rents mais j’\u00e9tais surtout responsable de la cr\u00e9ation de tous les concepts, de l’imagerie, des films, du catalogue, et du contenu pour le e-commerce. Et chacun de ces secteurs disposait de sa propre \u00e9quipe. On avait 11 catalogues par an, on devait imaginer 11 concepts, c’\u00e9tait un d\u00e9luge permanent de contenu, et on devait \u00e9laborer des strat\u00e9gies nouvelles et innovantes pour d\u00e9velopper la marque, qui poss\u00e8de une tr\u00e8s forte identit\u00e9 visuelle, et faire en sorte que les gens aient envie de revenir et d’en voir plus.<\/p>\n

On a tout fait, de la fusion de contenu entre les catalogues et les films \u00e0 diff\u00e9rents concours. On voulait sortir de la routine, ne plus \u00eatre blas\u00e9s de voir une fille voyager autour du monde, que ce soit Anja Rubik ou Erin Wasson. Instagram a vraiment chang\u00e9 la donne. On \u00e9tait pass\u00e9s de l’excitation de recevoir un catalogue \u00e0 un trop-plein d’images redondantes. On est bombard\u00e9s d’images tous les jours.<\/p>\n

Comment la prolif\u00e9ration des m\u00e9dias num\u00e9riques et sociaux a-t-elle chang\u00e9 ton travail ? \u00c7a a forc\u00e9ment impact\u00e9 la fa\u00e7on dont votre contenu \u00e9tait d\u00e9livr\u00e9.<\/strong>
\nJ’ai commenc\u00e9 \u00e0 me lasser de faire des images, mais en m\u00eame temps, tant que je continuais \u00e0 apprendre, \u00e0 progresser dans mon job, j’\u00e9tais vraiment satisfaite. Il y a 4 ou 5 ans, \u00e0 peu pr\u00e8s aux d\u00e9buts d’Instagram, on a commenc\u00e9 \u00e0 faire des courts-m\u00e9trages. Et l\u00e0 j’ai r\u00e9alis\u00e9 que c’\u00e9tait exactement ce dont j’avais envie. Le m\u00e9dium est diff\u00e9rent et l’approche narrative est forc\u00e9ment diff\u00e9rente selon qu’on cr\u00e9e des images fixes ou des images en mouvement, mais pour moi l’esprit \u00e9tait le m\u00eame. On a commenc\u00e9 \u00e0 faire des films, et ils ont \u00e9t\u00e9 super bien accueillis. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai pu \u00e9crire, diriger, produire, m’occuper des castings, tout \u00e7a avec une \u00e9quipe formidable. On a cr\u00e9\u00e9 une vraie soci\u00e9t\u00e9 de production en interne et on a fait des courts-m\u00e9trages. C’est vraiment int\u00e9ressant parce qu’en terme de contenu, quand il s’agit de films pour une marque, personne n’est en mesure de saisir l’\u00e9tendue des possibilit\u00e9s. En mati\u00e8re de vid\u00e9o, il reste encore tant de choses \u00e0 d\u00e9couvrir, et c’est cet esprit qui animait notre travail. Et je ne suis pas s\u00fbre qu’on arrive au bout de cette recherche un jour.<\/p>\n

C’est marrant parce que vu de l’ext\u00e9rieur, \u00e7a a toujours l’air hyper glamour. Mais on peut se sentir vraiment seul, m\u00eame entour\u00e9 d’amis, on est loin de chez soi et la seule chose qu’on veut, c’est dormir dans son propre lit. Mais ces exp\u00e9riences ont fait de moi la personne que je suis, et j’ai beaucoup de chance d’avoir pu les vivre.<\/p><\/blockquote>\n

Comment t’es-tu form\u00e9e? Tu as d\u00fb acqu\u00e9rir beaucoup de nouvelles comp\u00e9tences.<\/strong>
\nJ’ai eu beaucoup de chance, Free People m’a fait enti\u00e8rement confiance. Comme les films \u00e9taient bons, ils \u00e9taient super bien accueillis, alors on a pu continuer \u00e0 en produire. Plus on en faisait, plus j’apprenais, je me perfectionnais. J’ai r\u00e9ussi \u00e0 apprendre sur le tas.<\/p>\n

Et en m\u00eame temps on shootait nos catalogues et les images de nos campagnes. Je devais combiner les budgets pour qu’on puisse tout faire. Du coup, au sein de l’\u00e9quipe, tout le monde devait vraiment avoir envie d’\u00eatre l\u00e0, parce que c’\u00e9tait un travail titanesque.<\/p>\n

Quand tu \u00e9tais chez Free People, comment as-tu r\u00e9ussi \u00e0 travailler avec la cr\u00e8me des top models et des photographes ?<\/strong>
\nAu d\u00e9but, l’\u00e9quipe a pass\u00e9 beaucoup de temps \u00e0 monter des combines pour qu’on puisse avoir ceux avec qui on r\u00eavait de travailler. J’ai toujours essay\u00e9 de rendre \u00e7a le plus fun, cr\u00e9atif et collaboratif qui soit pour que les models et les photographes sachent qu’avec nous ils vivraient une super exp\u00e9rience. On a r\u00e9ussi \u00e0 faire du tr\u00e8s beau travail en saisissant ces filles au naturel \u2013 pas de maquillage et pas de talons hauts. Elles ressemblent \u00e0 ce qu’elles sont dans la vraie vie et je les ai toujours encourag\u00e9es \u00e0 s’exprimer, \u00e0 donner leur opinion et partager leurs id\u00e9es sur le projet.<\/p>\n

On a fini par se b\u00e2tir une solide r\u00e9putation et on a continu\u00e9 de travailler avec les m\u00eames talents, encore et encore. On choisissait des models et des photographes avec une vraie curiosit\u00e9 et un go\u00fbt certain pour le voyage \u2013 certains trajets de 30 heures en car \u00e9taient loin d’\u00eatre glamour voire d\u00e9conseill\u00e9s aux personnes fragiles.<\/p>\n

Tu \u00e9tais bas\u00e9e \u00e0 New York et Free People \u00e0 Philadelphie, et tu \u00e9tais souvent sur la route, comment tu organisais ton travail avec toute cette distance ?<\/strong>
\nIls ont \u00e9t\u00e9 fantastiques, ils m’ont permis de travailler depuis New York quatre jours par semaine, et m’ont fait confiance pour que le travail soit fait. \u00c7a n’a jamais pos\u00e9 probl\u00e8me. Avec les moyens de communication actuels, je suis joignable par texto tout le temps. Mais on voyageait vraiment beaucoup, 240 000 km par an, c’\u00e9tait \u00e9puisant.<\/p>\n

C’est marrant parce que vu de l’ext\u00e9rieur, \u00e7a a toujours l’air hyper glamour. Mais on peut se sentir vraiment seul, m\u00eame entour\u00e9 d’amis, on est loin de chez soi et la seule chose qu’on veut, c’est dormir dans son propre lit. Mais ces exp\u00e9riences ont fait de moi la personne que je suis, et j’ai beaucoup de chance d’avoir pu les vivre. Et j’avais une \u00e9quipe formidable et \u00e7a fait toute la diff\u00e9rence quand on travaille avec des gens passionnants et ambitieux, qui veulent faire du bon boulot.<\/p>\n

\u00c7a fait une grosse diff\u00e9rence, effectivement.<\/strong>
\nC’est g\u00e9nial ! \u00c7a n’a pas de prix !<\/p>\n

Si j’avais un conseil \u00e0 donner, ce serait : Foncez. Peu importe ce que vous voulez faire, la seule chose qui vous emp\u00eache d’avancer, c’est la peur.<\/p><\/blockquote>\n

Ta vie a beaucoup chang\u00e9, maintenant tu d\u00e9veloppes plus de films et des projets pour la t\u00e9l\u00e9vision. Tu peux nous en dire un peu plus sur cette transition professionnelle ?<\/strong>
\nIl y a deux ans, on a fait venir la directrice marketing de Vimeo. On voulait essayer de trouver comment d\u00e9velopper notre contenu vid\u00e9o de fa\u00e7on significative. Si on d\u00e9pensait autant de temps et d’\u00e9nergie \u00e0 cr\u00e9er du contenu, comment faire en sorte que les gens le voient ? On a commenc\u00e9 \u00e0 parler de r\u00e9alit\u00e9 virtuelle, un sujet qui me fascine. La VR offre des possibilit\u00e9s tellement int\u00e9ressantes. On voulait \u00eatre la premi\u00e8re marque de mode \u00e0 produire du contenu VR vraiment cool. Et puis notre objectif a \u00e9volu\u00e9 : devenir la premi\u00e8re marque \u00e0 produire une s\u00e9rie de contenus de marque sans qu’on puisse deviner que c’est du contenu de marque. On a commenc\u00e9 \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 du contenu VR qui serait comme une s\u00e9rie, avec des \u00e9pisodes. C’est comme \u00e7a que sont n\u00e9s
Dream Girl<\/a> et mon dernier film pour Free People.<\/p>\n

Quand on a r\u00e9alis\u00e9 qu’on tenait une id\u00e9e vraiment originale, le directeur financier m’a donn\u00e9 carte blanche pour trouver comment faire \u00e9voluer le projet. A ce moment-l\u00e0, je savais d\u00e9j\u00e0 que je voulais \u00eatre cin\u00e9aste. J’adore la mode, mais je sentais que je n’avais plus d’histoire \u00e0 raconter autour de cette marque. J’entrais dans la trentaine, j’ai senti que c’\u00e9tait le bon moment. C’\u00e9tait maintenant ou jamais.<\/p>\n

Gr\u00e2ce \u00e0 mon ami et mentor Ben Younger, on a pr\u00e9sent\u00e9 le film \u00e0 CAA, et avec Free People, on s’est associ\u00e9s \u00e0 Imagine Entertainement, la soci\u00e9t\u00e9 de Ron Howard et Brian Grazer. J’ai sign\u00e9 chez CAA, en tant que sc\u00e9nariste et r\u00e9alisatrice de films et de projets pour la t\u00e9l\u00e9vision. Et maintenant j’ai un manager fabuleux et je viens de signer chez Anonymous Content en tant que directrice commerciale. Tous ces changements, c’est gr\u00e2ce \u00e0 Dream Girl, pas exclusivement mais \u00e7a m’a donn\u00e9 une grande impulsion.<\/p>\n

Cette semaine, je suis \u00e0 LA pour du pitching. J’ai des pitches \u00e0 faire devant plein de cha\u00eenes de t\u00e9l\u00e9vision. Le show ne s’appelle plus Dream Girl, c’est Lucid maintenant. Jessica Mecklenburg est ma co-sc\u00e9nariste, ma co-cr\u00e9atrice, c’est une femme fantastique. Elle \u00e9tait l’un des producteurs ex\u00e9cutifs de la s\u00e9rie Stranger Things sur la premi\u00e8re saison et l’une des sc\u00e9naristes.<\/p>\n

Si j’avais un conseil \u00e0 donner, ce serait : Foncez. Peu importe ce que vous voulez faire, la seule chose qui vous emp\u00eache d’avancer, c’est la peur. J’avais vraiment un job de r\u00eave, et \u00e7a a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s difficile de le quitter. Mais si ce n’est pas le cas pour vous, c’est qu’il est temps de passer \u00e0 autre chose, quelque chose qui vous donne envie de vous lever le matin.<\/p>\n

En ce moment, j’adore les lundis parce que j’ai devant moi toute une semaine pour prendre le temps de r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 ce que je pourrais faire, \u00e0 comment je pourrais progresser.<\/p>\n

[NDLR : Depuis notre entrevue, Lucid a \u00e9t\u00e9 achet\u00e9 et est en phase de d\u00e9veloppement chez Hulu. Lauren dirige son premier long m\u00e9trage et est en train de d\u00e9velopper d’autres s\u00e9ries t\u00e9l\u00e9.]<\/p>\n

Comment as-tu rencontr\u00e9 Jessica ?<\/strong>
\nJessica est aussi repr\u00e9sent\u00e9e par CAA, tout comme Imagine, la soci\u00e9t\u00e9 de production qui a co-developp\u00e9 le projet et a rencontr\u00e9 beaucoup, beaucoup de sc\u00e9naristes. Elle est incroyable, c’est une sc\u00e9nariste prolifique (et une nana en or) et comme elle a rencontr\u00e9 un succ\u00e8s fou avec son travail, notamment Stranger Things, on lui pr\u00e9sente des centaines de projets. Et elle a choisi le mien ! (J’ai une chance folle !) Et maintenant on travaille ensemble sur plusieurs projets.<\/p>\n

Ce qui me tient vraiment \u00e0 c\u0153ur actuellement, c’est d’aider d’autres femmes, les encourager \u00e0 faire des choses comme celles qu’on fait toutes les deux avec Lauren. J’ai aussi cr\u00e9\u00e9 une soci\u00e9t\u00e9 de production, Lolly Would<\/a>, qui propose des services cr\u00e9atifs, avec ma creative producer, Helena. C’est passionnant d’avoir plusieurs projets en parall\u00e8le.<\/p>\n

J’\u00e9coute les gens parler de leur fa\u00e7on de travailler, leur point de vue m’inspire.<\/p><\/blockquote>\n

Comme on disait tout \u00e0 l’heure, c’est une grosse transition, de passer de la s\u00e9curit\u00e9 d’un job \u00e0 plein temps \u00e0 un job assez nouveau, surtout en tant que freelance, tu es ton propre patron. Tu peux nous en dire plus sur le sentiment d’\u00eatre partag\u00e9e entre deux carri\u00e8res quand tu as commenc\u00e9 \u00e0 envisager cette transition ?<\/strong>
\nCe n’est vraiment pas \u00e9vident de quitter un \u00ab\u00a0job de r\u00eave\u00a0\u00bb \u2013 cette perspective m’a longtemps terrifi\u00e9e. J’ai pass\u00e9 beaucoup de temps \u00e0 me rem\u00e9morer combien j’avais de la chance et \u00e0 quel point j’\u00e9tais reconnaissante d’avoir eu l’opportunit\u00e9 de diriger, de cr\u00e9er et de voir le monde \u00e0 travers un prisme incroyable.<\/p>\n

Mais \u00e7a avait beau \u00eatre un job unique, je n’\u00e9tais pas heureuse. J’ai commenc\u00e9 \u00e0 me sentir comme engourdie, moins cr\u00e9ative, j’avais moins envie de travailler \u2013 je ne me sentais pas bien. J’ai m\u00eame commenc\u00e9 \u00e0 regretter que personne ne veuille prendre ma place.<\/p>\n

Avant de quitter mon poste, j’ai commenc\u00e9 \u00e0 parler strat\u00e9gie avec mes nouveaux managers et agents, \u00e0 propos de ma carri\u00e8re de cin\u00e9aste. Je me souviens que j’avais des insomnies, mon esprit \u00e9tait compl\u00e8tement satur\u00e9 par les nouvelles id\u00e9es \u2013 je n’avais pas ressenti \u00e7a depuis longtemps. Mon travail me rendait tellement heureuse que j’avais envie d’exploser. C’est \u00e0 ce moment-l\u00e0 que j’ai su que j’avais pris la bonne d\u00e9cision.<\/p>\n

Le manque de cadre et de r\u00e9gularit\u00e9 peut \u00eatre d\u00e9concertant par moments mais \u00e7a me fait aussi avancer et \u00e7a me motive. Le temps est pr\u00e9cieux, j’en prends de plus en plus conscience \u00e0 mesure que je vieillis. Pour l’instant, j’essaye de ne pas avoir de trop grandes attentes et de profiter de cette aventure. <\/p>\n

Et comment les choses ont-elles \u00e9volu\u00e9, maintenant que tu es ton propre boss ? Tu n’as plus d’entreprise sur laquelle t’appuyer\u2026<\/strong>
\nLa pression est tr\u00e8s forte. Tout repose sur mes \u00e9paules. C’est merveilleux et en m\u00eame temps, je suis en premi\u00e8re ligne en permanence. Mais c’est passionnant. Pour mener \u00e0 bien tous mes projets, je dois m’entourer de beaucoup de gens. Des gens talentueux. C’est tr\u00e8s agr\u00e9able. Et puis \u00e7a fait aussi vraiment du bien de s’attribuer le m\u00e9rite de quelque chose (et niveau ego, c’est une exp\u00e9rience un peu bizarre). Pouvoir dire : je l’ai fait. Pendant des ann\u00e9es, mon nom n’a jamais \u00e9t\u00e9 cr\u00e9dit\u00e9 dans les projets que j’ai men\u00e9s. J’\u00e9tais vraiment fi\u00e8re d’avoir particip\u00e9 \u00e0 ces projets mais au bout d’un moment, j’ai fini par r\u00e9aliser que personne ne savait que j’en avais fait partie !<\/p>\n

A quoi ressemble une journ\u00e9e-type maintenant que tu travailles sur ces projets ?<\/strong>
\nJe me sens en meilleure forme et plus centr\u00e9e qu’auparavant. En ce moment, je me l\u00e8ve \u00e0 7h et je vais au yoga \u00e0 v\u00e9lo, j’\u00e9cris avec Jess pendant quelques heures et g\u00e9n\u00e9ralement, j’ai une r\u00e9union au studio l’apr\u00e8s-midi. Que du bonheur ! Avec mon amie Phoebe Tonkin on travaille aussi sur un projet de court-m\u00e9trage. Je mesure vraiment la chance que j’ai d’avoir ces collaborations cr\u00e9atives avec des amis pour qui j’ai le plus grand respect.<\/p>\n

Tu partages ton temps entre New York et LA, comment tu vis \u00e7a ?<\/strong>
\nJ’ai pass\u00e9 beaucoup plus de temps \u00e0 LA qu’\u00e0 New York cette ann\u00e9e, mais New York restera toujours ma maison. Je suis tr\u00e8s libre, je peux y passer la moiti\u00e9 de l’ann\u00e9e ou bien aller l\u00e0 o\u00f9 le vent me porte, c’est vraiment merveilleux. Et puis avec tous les voyages que j’ai faits pendant toutes ces ann\u00e9es, sauter dans l’avion, c’est vraiment facile.<\/p>\n

Comment tu trouves l’\u00e9quilibre dans ce que tu fais et comment tu canalises ta cr\u00e9ativit\u00e9 ?<\/strong>
\nJe suis plus cr\u00e9ative quand je parle avec d’autres cr\u00e9atifs. J’\u00e9coute les gens parler de leur fa\u00e7on de travailler, leur point de vue m’inspire. Je peux prendre le temps de faire \u00e7a maintenant, et j’ai aussi du temps pour moi\u2026 Le regard que je porte sur les choses a beaucoup \u00e9volu\u00e9.<\/p>\n

Ton plus gros d\u00e9fi au niveau professionnel en ce moment ?<\/strong>
\nC’est un apprentissage constant. Pendant tr\u00e8s longtemps, j’\u00e9tais la seule responsable, de la conception \u00e0 l’ex\u00e9cution. Et maintenant, je dois r\u00e9pondre aux attentes d’un client ou d’une soci\u00e9t\u00e9 de production. La voie qui s’ouvre \u00e0 moi est pleine d’espoir et d’opportunit\u00e9s, mais je n’ai plus le m\u00eame pouvoir qu’avant, quand je donnais vie \u00e0 mes propres id\u00e9es. Tout \u00e7a, c’est donc tr\u00e8s nouveau pour moi. Je peux m’enflammer sur 50 projets diff\u00e9rents et qu’aucun d’entre eux ne voit le jour. Il faut que j’apprenne \u00e0 ne pas me d\u00e9courager quand \u00e7a arrive. Et puis je passe beaucoup de temps \u00e0 attendre \u2013 attendre des mails. La vie de freelance est vraiment diff\u00e9rente.<\/p>\n

Les projets qui te motivent le plus en ce moment ?<\/strong>
\nJe suis super motiv\u00e9e par mon projet Lolly Would. Et aussi ma collaboration avec Jessica, et les longs m\u00e9trages sur lesquels on travaille toutes les deux. Et j’ai trop h\u00e2te de faire du pitching pour Lucid cette semaine, \u00e7a a vraiment \u00e9t\u00e9 mon plus gros projet depuis deux ans. J’ai envie de monter des projets et d’avoir une voix qui ne soit pas associ\u00e9e \u00e0 une marque, ma propre voix ! Pas celle de quelqu’un d’autre.<\/p>\n

Tu dirais que tu as un mentor ?<\/strong>
\nGarance, bien s\u00fbr, et mon ami Ben Younger, qui est r\u00e9alisateur et sc\u00e9nariste. Jessica est aussi l’un de mes mentors. C’est vraiment incroyable de voir \u00e0 quel point c’est motivant de se sentir entour\u00e9, de savoir qu’on peut compter sur eux. Le plus important, c’est de rencontrer quelqu’un qui te comprend, c’est toujours ce que je recherche. C’est tellement agr\u00e9able, ces discussions dont on ressort comme nourri. Si je devais donner un conseil, ce serait de trouver quelqu’un qui vous respecte, qui croit en vous et en votre projet, et lui poser des questions. Parfois, ce qui nous fait le plus peur, c’est de poser des questions.<\/p>\n

Le meilleur conseil qu’on t’ait donn\u00e9 ?<\/strong>
\nCrystal, la fashion director de Free People, est comme une s\u0153ur pour moi. Un jour, on \u00e9tait en voyage et elle m’a dit ceci : \u00ab\u00a0Sois celle que tu voudrais \u00eatre. Va toujours de l’avant. Regarde au-del\u00e0 de l’horizon. Regarde toujours au-del\u00e0 pour \u00eatre pr\u00eate, l’\u00e9lan, c’est vraiment important. Les gens sont attir\u00e9s par les personnes qui croient en elles.\u00a0\u00bb<\/p>\n

Ton r\u00eave pour l’avenir ?<\/strong>
\nA travers le cin\u00e9ma, raconter de belles histoires, percutantes, \u00e9mouvantes. Et ensuite pouvoir soutenir des jeunes femmes et les aider \u00e0 r\u00e9aliser leur potentiel de multiples fa\u00e7ons. \u00c7a me met en rogne de voir \u00e0 quel point les jeunes femmes peuvent se focaliser sur l’apparence physique. Je voudrais aider \u00e0 \u00e9duquer les filles, les soutenir pour qu’elles deviennent des femmes s\u00fbres d’elles-m\u00eames.<\/p>\n

______________<\/center><\/p>\n

On en a aussi parl\u00e9: Free People’s Dream Girl<\/a>, Lolly Would<\/a>, Free People Morocco<\/a>, Erin Wasson for Free People<\/a>, Series Lauren directed for AG for Alexa Chung<\/a>, CAA<\/a>, Ben Younger<\/a>, Jessica Mecklenburg<\/a> & Stranger Things<\/a>, Phoebe Tonkin<\/a><\/em><\/center><\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":4,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1399,1398],"tags":[4360,1459,4474,463,4460],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/254491"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/4"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=254491"}],"version-history":[{"count":10,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/254491\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":254702,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/254491\/revisions\/254702"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=254491"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=254491"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=254491"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}