{"id":240919,"date":"2016-09-26T10:00:24","date_gmt":"2016-09-26T14:00:24","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=240919"},"modified":"2016-09-27T09:30:18","modified_gmt":"2016-09-27T13:30:18","slug":"10-years-of-love","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/garance\/diary\/10-years-of-love\/","title":{"rendered":"10 Years of Love"},"content":{"rendered":"
Cette semaine, on f\u00eate le 10\u00e8me anniversaire du blog… c’est dingue, non ??! Les histoires post\u00e9es cette semaine viendront comm\u00e9morer toutes les phases de la mode, de la vie, du storytelling… bref tout ce qui s’est pass\u00e9 ici depuis 2006 ! On est trop contents de regarder un peu en arri\u00e8re et de partager avec vous quelques-uns de nos meilleurs moments… et on esp\u00e8re que cette petite balade vous plaira. ;)<\/em><\/p>\n La date est presque pass\u00e9e inaper\u00e7ue tellement on \u00e9tait occup\u00e9s, mais le 20 juin, mon blog a eu 10 ans. Toute une \u00e9poque, tout un mouvement, toute une g\u00e9n\u00e9ration, presque, qui nous sont pass\u00e9s sous les yeux, que vous soyez une lectrice de la premi\u00e8re heure ou une toute nouvelle, qui vient juste de d\u00e9barquer. <\/p>\n C\u2019est \u00e9tonnant de voir jusqu\u2019o\u00f9 une toute petite id\u00e9e, jet\u00e9e en l\u2019air un jour de juin a pu m\u2019emmener. Je me souviens de chaque moment, de chaque \u00e9motion, de chaque succ\u00e8s et de chaque \u00e9chec comme si \u00e9tait hier.<\/p>\n C\u2019est pour \u00e7a que je me suis dit, et pourquoi pas reprendre le fil de l\u2019histoire – et vous parler de chaque \u00e9poque avec le recul que j\u2019ai aujourd\u2019hui ? Parce qu\u2019avec un peu de recul, tout est beaucoup plus dr\u00f4le, tout est beaucoup plus ridicule, et tout est beaucoup plus touchant. Allez, venez, on y va !<\/p>\n <\/p>\n Je suis un peu perdue. J\u2019ai une vie confortable mais passablement d\u00e9cevante. Je pensais que j\u2019aurais fait quelque chose de plus int\u00e9ressant de ma vie, mais je commence \u00e0 me rendre \u00e0 l\u2019\u00e9vidence. Non, pas forc\u00e9ment. Pas grave. \u00c0 moins que\u2026<\/p>\n Je l\u2019ouvre en juin, avec une id\u00e9e en t\u00eate, progresser en illustration. Je me donne un imp\u00e9ratif : poster au moins trois fois par semaine. Oh et un autre : ne jamais dire que je n\u2019habite pas \u00e0 Paris. J\u2019ai vite compris avec mon travail d\u2019illustratrice qu\u2019en France, ne pas \u00eatre de la capitale marque tr\u00e8s, tr\u00e8s tr\u00e8s mal. J\u2019omets tout simplement de dire que j\u2019\u00e9cris en direct de Marseille, quoi.<\/p>\n Au d\u00e9but je n\u2019\u00e9cris m\u00eame pas, puis encourag\u00e9e par les commentaires, je m\u2019ouvre un petit peu. Personne n\u2019a jamais vu mon visage et je ne suis absolument pas pr\u00eate \u00e0 le montrer. Il y a dix ans, bloguer, c\u2019est anonyme !<\/p>\n En 2006, j\u2019ai du style\u2026 Pour une Marseillaise. J\u2019habite encore dans le Sud de la France, il n\u2019en faut pas beaucoup pour \u00eatre trendy. J\u2019adore d\u00e9j\u00e0 la mode, mais mon interpr\u00e9tation des magazines est au mieux approximative. J\u2019adore le vintage, et mon plus beau sac, c\u2019est ma m\u00e8re qui me l\u2019a donn\u00e9.<\/p>\n L\u2019\u00e9motion merveilleuse de d\u00e9couvrir que mon travail touche des gens que je ne connais pas. <\/p>\n Mon tout premier, bien s\u00fbr. Parce qu\u2019il n\u2019a l\u2019air de rien, comme \u00e7a, mais vous si vous saviez le courage qu\u2019il m\u2019a fallu pour me lancer. J\u2019ai eu le vertige, comme avant de se jeter d\u2019une falaise pour plonger dans l\u2019eau claire.<\/p>\n Ce post ici<\/a>: <\/p>\n Comme \u00e7a, \u00e0 mon corps d\u00e9fendant, je me suis prise \u00e0 fantasmer sur un taille haute. Je me suis imagin\u00e9e avec un beau derri\u00e8re bien plac\u00e9 (je parle des poches l\u00e0, si vous voyez ce que je veux dire!), compl\u00e8tement d\u00e9tendue de la poign\u00e9e d\u2019amour, et avec une petite touche de \u201cle taille basse, c\u2019est fini!\u201d dans le regard.<\/p>\n D\u00e9m\u00e9nager \u00e0 Paris. Apr\u00e8s quelques mois \u00e0 \u00e9crire mon blog, de plus en plus de choses se passent. On peut le dire, le blog explose, tr\u00e8s vite. Trois semaines apr\u00e8s l\u2019avoir ouvert, je re\u00e7ois des coups de fils, des invits, des interviews. Tout, bien entendu, se passe \u00e0 Paris. Je me dis que s\u2019il y a un moment dans ma vie o\u00f9 il faut prendre un risque, c\u2019est l\u00e0.<\/p>\n Je prends une valise et je m\u2019installe \u00e0 Paris. Je n\u2019ai pas un sou.<\/p>\n G\u00e9raldine de Caf\u00e9 Mode<\/a>, qui elle aussi a un blog, qui habite \u00e0 Paris, et qui devient ma premi\u00e8re amie blogueuse. Gr\u00e2ce \u00e0 elle, je d\u00e9couvre un nouveau monde, et aussi une nouvelle mani\u00e8re, beaucoup plus parisienne, de comprendre le monde, et la mode.<\/p>\n Je suis exalt\u00e9e. Je me suis lanc\u00e9e sans filet, et tr\u00e8s vite, on me propose de petits jobs d\u2019illustration (et, \u00e0 ma grande surprise, d\u2019\u00e9criture) qui me permettent de survivre \u00e0 Paris. J\u2019ai l\u2019impression que la vie me sourit et m\u00eame si Paris me semble vraiment tr\u00e8s grise, je n\u2019ai pas trop le temps d\u2019y r\u00e9fl\u00e9chir, vu que je passe mes journ\u00e9es \u00e0 bosser, vu que pour la premi\u00e8re fois de ma vie, j\u2019adore, mais alors j\u2019adore ce que je fais.<\/p>\n Jusqu\u2019en octobre, mon blog continue sous son format habituel, un dessin un texte, sauf que petit \u00e0 petit je m\u2019ouvre de plus en plus et que je me d\u00e9voile. Puis, en octobre apparaissent mes premi\u00e8res photos. Et oui, j\u2019habite maintenant \u00e0 Paris, et qu\u2019est-ce qui se passe \u00e0 Paris ? Les Parisiennes m\u2019ont terrass\u00e9e avec leur sens du style, et moi je n\u2019ai ni l\u2019exp\u00e9rience ni le budget. Mais bon quand m\u00eame, j\u2019ai un peu de go\u00fbt, hein. Alors je fais avec ce que j\u2019ai dans mon placard, c\u2019est \u00e0 dire rien. Je trafique, j\u2019invente, je vais chez H&M, et parfois je porte vraiment n\u2019importe quoi.<\/p>\n Ma premi\u00e8re fashion week : le bonheur incroyable de me sentir au centre du monde pour la premi\u00e8re fois, et aussi, mais \u00e7a je ne le sais pas encore, la joie d\u2019\u00eatre absolument inconnue et donc, de pouvoir faire exactement ce que je veux (= me faufiler dans les d\u00e9fil\u00e9s) et de n\u2019avoir aucune pression (= m\u2019habiller exactement comme je veux).<\/p>\n J\u2019adore ce post<\/a>, il raconte tout ce que j\u2019\u00e9tais \u00e0 ce moment l\u00e0. Moqueuse et gaffeuse !<\/p>\n \u201cIl faut que je m\u2019habille, c\u2019est imp\u00e9ratif si je veux sortir. Dans un foudroiement d\u2019inspiration, je sors un immense pantalon \u00e0 carreaux. Mais l\u2019extravagance du textile m\u2019arr\u00eate tout net. Il est soit sublime, soit compl\u00e8tement ridicule. J\u2019ai besoin d\u2019une validation. Punk valide, elle dit : \u00ab Si tu ne mets pas \u00e7a pendant la fashion week, tu ne le mettras jamais \u00bb. Je m\u2019interroge sur l\u2019ambigu\u00eft\u00e9 de cette all\u00e9gation, mais je mets.\u201d<\/p>\n Une petite phrase parfaitement pr\u00e9monitoire qui pr\u00e9sage de bien des d\u00e9sastres vestimentaires.<\/p>\n Publier mes photos. Je me suis d\u00e9battue longtemps avec l\u2019id\u00e9e – parce que je me disais \u201cMais non! Tu es illustratrice ! Pas photographe !\u00a0\u00bb Et puis j\u2019avais tellement envie de partager ce que je voyais, que je me suis laiss\u00e9e emporter. \u00c7a a chang\u00e9 ma vie, parce que les photos ont apport\u00e9 une dimension compl\u00e8tement nouvelle au blog.<\/p>\n Ma rencontre avec Scott, l\u2019\u00e9motion tr\u00e8s particuli\u00e8re ressentie \u00e0 ce moment-l\u00e0.<\/p>\n Je suis dans une voiture qui va \u00e0 deux cents \u00e0 l\u2019heure et je n\u2019ai pas envie d\u2019appuyer sur le frein. La relation amoureuse dans laquelle j\u2019\u00e9tais quand je suis arriv\u00e9e \u00e0 Paris s\u2019est auto-d\u00e9truite sous la pression du changement. La v\u00e9rit\u00e9 c\u2019est que j\u2019ai trouv\u00e9 une nouvelle passion, mon blog – et que je n\u2019ai de temps que pour \u00e7a. <\/p>\n Oh la la !!! Je poste beaucoup ! J\u2019y passe probablement ma vie. Je passe ma vie \u00e0 dessiner, \u00e0 \u00e9crire, \u00e0 prendre des photos, \u00e0 partager. C\u2019est l\u2019amour fou avec mes lectrices, qui me portent et m\u2019encouragent. Je d\u00e9couvre une nouvelle vie, je suis invit\u00e9e \u00e0 des d\u00e9fil\u00e9s, \u00e0 des soir\u00e9es, et je n\u2019ai m\u00eame pas le temps de me pincer pour y croire parce que je n\u2019ai pas le temps de dormir, je veux juste tout vivre et tout partager.<\/p>\n Je me fais un blocage sur les talons \u00e0 ce moment-l\u00e0. Je ne suis pas la seule, c\u2019est le d\u00e9but de la mode \u201cfashion editor\u201d et les filles commencent \u00e0 prendre \u00e7a un tout petit peu au s\u00e9rieux. Donc je passe ma vie en talons avec mon appareil photo, ce qui est aussi :<\/p>\n C\u2019est tr\u00e8s, tr\u00e8s, tr\u00e8s mauvais pour le dos. Mais \u00e7a, je ne m\u2019en rendrai compte que quelques ann\u00e9es plus tard, bien s\u00fbr.<\/p>\n Ma premi\u00e8re fashion week \u00e0 New York. Non\u2026 Mon premier voyage \u00e0 New York!!! J\u2019en avais toujours r\u00eav\u00e9, mais ce voyage ne s\u2019\u00e9tait jamais fait. Alors avec G\u00e9raldine, on a d\u00e9cid\u00e9 de s\u2019envoyer \u00e0 New York. Je tombe folle amoureuse de la ville.<\/p>\n En 2008, je perds ma grand-m\u00e8re, Mina. Je d\u00e9cide de publier un texte que <\/a>j\u2019ai \u00e9crit pour partager mon \u00e9motion. \u00c0 ce jour, mon texte pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 au monde. Tellement rempli d\u2019amour.<\/p>\n Par les seins de Donatella, je ne serais pas en train de me transformer en une horrible fashionista moi ? Oh Saint Gap, patron de la simplicit\u00e9, fais quelque chose ! Le spectre de John Galliano va s\u2019abattre sur moi et je vais finir par me faire injecter de l\u2019acide hyaluronique sous les pieds !!!<\/p>\n Abandonner le projet de livre sur lequel je bossais \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Je n\u2019\u00e9tais pas pr\u00eate. \u00c7a a \u00e9t\u00e9 douloureux mais j\u2019ai abandonn\u00e9. On m\u2019a dit \u201cSaisis ta chance, elle ne passera peut-\u00eatre pas deux fois !!!\u201d J\u2019ai eu peur, mais avec le recul, mais quelle bonne id\u00e9e\u2026 Il ne faut pas toujours \u00e9couter les conseils des amis bien intentionn\u00e9s.<\/p>\n C\u2019est l\u2019ann\u00e9e o\u00f9 j\u2019ai rencontr\u00e9 toutes mes copines de la mode. Certaines sont devenues de vraies amies, qui m\u2019ont pouss\u00e9e et soutenue toutes ces ann\u00e9es.<\/p>\n L\u2019exaltation. Je voyage beaucoup. Je laisse Paris derri\u00e8re – une ville o\u00f9 finalement j\u2019aurai peu v\u00e9cu. L\u2019Australie, les Etats-Unis, l\u2019Italie, la Scandinavie, je n\u2019arr\u00eate pas. Je prends des millions de photos. Je suis amoureuse, de Scott, et on est tous les deux port\u00e9s par notre passion de la photo de rue, du voyage, d\u2019Internet, et par nos diff\u00e9rences culturelles. Je crois bien que je ne touche pas vraiment terre, au propre, comme au figur\u00e9.<\/p>\n \u00c7a y est\u2026 Avec Scott, je cours les fashion weeks et, ensemble, on ouvre une page nouvelle de la mode. Le blog ouvre les portes d\u2019un monde nouveau et fascinant, du jamais vu, des coulisses glamour et vibrantes, mais aussi d\u2019une mode de rue, plus vraie. Le tout dans une incroyable imm\u00e9diatet\u00e9. Ce n\u2019est pas toujours facile pour nous, parce qu\u2019en 2009, Internet est encore consid\u00e9r\u00e9 par la mode comme une anomalie pas tr\u00e8s chic. Les magazines r\u00e8gnent en ma\u00eetre et personne (moi comprise) ne comprend encore \u00e0 quel point le vent va bient\u00f4t tourner.<\/p>\n Je me bricole un style \u00e0 moi. Je m\u2019approprie tout doucement ce style masculin-f\u00e9minin qui va devenir une esp\u00e8ce de signature. J\u2019adopte quelques it-trucs de la mode (bonjour sac Vuitton – Sofia Coppola !), mais je reste cool. Je sens que la popularit\u00e9 du blog grandit de jour en jour mais je ne suis pas encore totalement sous le feu des projecteurs, donc je me sens libre de m\u2019habiller comme j\u2019aime, sans pression.<\/p>\n Tellement de choses se passent cette ann\u00e9e-l\u00e0. Ma premi\u00e8re exposition. Ma premi\u00e8re s\u00e9rie de mode, pour le Elle France. C\u2019est une ann\u00e9e d\u2019\u00e9veil.<\/p>\n La mode est un petit monde tr\u00e8s organis\u00e9. Il y a des us, des coutumes, des rois, des reines, des fous, des princesses, une \u00e9tiquette, des codes, on n’a jamais fini d\u2019apprendre, et c\u2019est particuli\u00e8rement fascinant. Contrairement \u00e0 ce que l\u2019on pense, la plupart des gens sont d\u00e9licats et distingu\u00e9s. Il est de bon ton d\u2019\u00eatre d\u00e9tach\u00e9. Mais tout se voit, tout se sait.<\/p>\n Le front row d\u2019un d\u00e9fil\u00e9 est avant tout l\u2019endroit duquel on voit le mieux les v\u00eatements. \u00c0 partir du troisi\u00e8me rang on ne voit plus les chaussures et au cinqui\u00e8me, si on a de la chance, on peut apercevoir les coiffures. Les places au front row sont ch\u00e8res. Parce que c\u2019est aussi celles o\u00f9 l\u2019on est le mieux vu. On les gagne par la c\u00e9l\u00e9brit\u00e9, l\u2019exp\u00e9rience, ou le pouvoir. Elles cristallisent beaucoup de drames et donnent mati\u00e8re \u00e0 de jolies crises d\u2019\u00e9go.<\/p>\n Continuer \u00e0 toujours penser \u00e0 mes lecteurs. Pour moi, rien de ce que je fais, aucune des portes qui commencent \u00e0 s\u2019ouvrir ne valent la peine d\u2019\u00eatre v\u00e9cues si ce n\u2019est pour les partager avec vous. \u00c7a me donne un point d\u2019ancrage, me permet de garder la t\u00eate froide, qu\u2019on me traite comme la Reine d\u2019Angleterre sans raison, ou qu\u2019on me traite comme une moins que rien sans aucune raison non plus.<\/p>\n Sonia Rykiel, probablement, qui m\u2019ouvre les portes de son atelier et me fait<\/a> des dessins en me racontant des histoires, un moment inoubliable.<\/p>\n Cr\u00e9ative. Je m\u2019exprime de mieux en mieux, je ma\u00eetrise de mieux en mieux les outils qui sont \u00e0 ma disposition. J\u2019\u00e9cris, je photographie, j\u2019illustre, je fais des vid\u00e9os\u2026 Je m\u2019\u00e9clate, je vais de fashion week en fashion week en fashion week, les portes de la mode s\u2019ouvrent, de plus en plus grandes. Je m\u2019installe \u00e0 New York. Un grand changement de vie, et, pour la Corse que je suis, un moment d\u2019\u00e9panouissement sans pareil.<\/p>\n \u00c0 ce moment-l\u00e0, je ne m\u2019en rends pas encore compte, mais mon travail s\u2019\u00e9tablit. Je commence \u00e0 shooter r\u00e9guli\u00e8rement en tant que photographe, magazines, campagnes de pub\u2026 J\u2019ai des tas de projets en tant qu\u2019illustratrice. J\u2019ai un agent photo, tout s\u2019organise doucement. Le blog devient de plus en plus beau, de plus en plus complet. Mes posts sont moins personnels cette ann\u00e9e-l\u00e0, je pense que je commence \u00e0 sentir une certaine forme de pression, qui me donne plus de difficult\u00e9 \u00e0 m\u2019exprimer librement. Je suis probablement aussi \u00e9puis\u00e9e. Je me souviens, je travaillais du matin au soir, dans les avions, dans mon lit, dans les caf\u00e9s\u2026 <\/p>\n Tout le temps, tout le temps, tout le temps.<\/p>\n Mon style a m\u00fbri, tr\u00e8s menswear (l\u2019influence de Scott!) mais avec un twist super f\u00e9minin. Je commence \u00e0 fr\u00e9mir de plus en plus avant les fashion weeks, parce que je me sens regard\u00e9e, peut-\u00eatre. \u00c7a me fait faire pas mal d\u2019erreurs d\u2019achat, j\u2019essaye parfois d\u2019\u00eatre plus sophistiqu\u00e9e que je ne le suis vraiment. Parfois \u00e7a marche, parfois c\u2019est vraiment moche !<\/p>\n Je m\u2019installe \u00e0 New York, mais je voyage tellement que je ne m\u2019en rends pas vraiment compte. Je crois que cette ann\u00e9e-l\u00e0 j\u2019ai compt\u00e9, je ne suis pas rest\u00e9e plus de dix jours cons\u00e9cutifs au m\u00eame endroit. New York compris.<\/p>\n A Month in Fashion<\/a>, l\u2019une de mes premi\u00e8re vid\u00e9os, je ne sais pas pourquoi, elle me rem\u00e9more plein de joies. \u00c7a doit \u00eatre la musique. Votre r\u00e9action \u00e0 cette vid\u00e9o aussi je pense, parce qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9poque on se montre peu, et \u00e0 soudain, c\u2019est comme si l\u2019on se d\u00e9voilait\u2026<\/p>\n Ce post<\/a> qui montre bien que j\u2019ai encore pas mal de progr\u00e8s \u00e0 faire niveau rangement\u2026 Et qui est aussi mon premier post de d\u00e9co, parce que j\u2019adore la d\u00e9cor\u2026<\/p>\n Si je ne vous parle jamais de d\u00e9co, ce n\u2019est pas parce que je n\u2019aime pas \u00e7a. Oooouuh non. La raison c\u2019est que je vis dans un appart tellement petit que je peux bosser tout en faisant la cuisine tout en prenant mon bain, et que du coup chaque objet de d\u00e9co qui entre chez moi en force un autre \u00e0 partir. Allez, pfiou, \u00e0 la porte Vivre ! Suivre le flow, l\u2019\u00e9nergie dingue de cet instant. Tant pis si \u00e7a rime avec \u00e9puisement ?<\/p>\n Peter Lindbergh, un monstre de talent, de gentillesse, de simplicit\u00e9. L\u2019une de mes idoles.<\/p>\n Et Delphine, mon agent et l\u2019une de mes meilleures amies, encore aujourd\u2019hui.<\/p>\n Habiter \u00e0 New York, check.<\/p>\n Arpenter les Fashion weeks autour du monde, check.<\/p>\n Travailler sans rel\u00e2che, check.<\/p>\n Mon petit monde s\u2019est organis\u00e9, petit \u00e0 petit je m\u2019entoure. Je me suis habitu\u00e9e \u00e0 ma nouvelle vie, et m\u00eame si je me laisse encore surprendre par ma \u201cc\u00e9l\u00e9brit\u00e9\u201d je g\u00e8re. New York m\u2019accueille les bras grands ouverts (un peu trop, j\u2019ai tendance \u00e0 me perdre un peu dans les faux amis) et pour la premi\u00e8re fois, j\u2019ai un peu de sous, je vis, je ne gal\u00e8re plus. On me dit que j\u2019ai \u201cr\u00e9ussi\u201d. C\u2019est presque \u00e9trange, j\u2019ai du mal \u00e0 m\u2019y faire !<\/p>\n Il prend une forme compl\u00e8te, un m\u00e9lange de streestyle (j\u2019arpente \u00e0 l\u2019\u00e9poque les rues de New York avec mon appareil photo) et de posts qui chroniquent ma vie, ce qui m\u2019arrive. Je deviens petit \u00e0 petit une vraie insider de la mode, mais pour la moi la chose la plus importante, \u00e7a reste mes lecteurs. Moi, la vie glamour et les tralala, \u00e7a m\u2019amuse, mais je sais aussi que j\u2019ai commenc\u00e9 ce blog pour apporter une voix nouvelle, pas pour raconter la m\u00eame histoire \u201cOh! C\u2019est fabuleux!\u201d que tout le monde. <\/p>\n Je commence \u00e0 d\u00e9couvrir une autre facette de la mode, celle des tenues de soir\u00e9e, qui me plongent dans tout un nouveau genre de r\u00e9flexions et de fashion faux pas. Je suis tellement lente, \u00e7a va me prendre encore des ann\u00e9es pour apprendre \u00e0 rester moi-m\u00eame et \u00e0 garder mon propre style, m\u00eame quand je vais \u00e0 un gala. <\/p>\n Je commence \u00e0 m\u2019entourer. Emily<\/a>, qui deviendra une personne tr\u00e8s importante dans ma vie, commence \u00e0 travailler avec moi, puis Alex<\/a>. C\u2019est le d\u00e9but d\u2019une nouvelle \u00e9poque pour le blog, plus collaborative.<\/p>\n Ce post sur<\/a> les conneries que les gens racontent dans les rangs des d\u00e9fil\u00e9s\u2026<\/p>\n Oh, tu sais, cette fois-ci j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de vivre la fashion week diff\u00e9remment. Je ne me d\u00e9place que pour les shows qui me plaisent, voir les jeunes cr\u00e9ateurs, l\u00e0 ou se trouve la VRAiE inspiration = depuis que j\u2019ai chang\u00e9 de magazine, je ne suis plus invit\u00e9e aux shows importants.<\/p>\n Tu fais quoi apr\u00e8s le show ? Moi je suis oblig\u00e9e d\u2019aller backstage, pfffffff\u2026 = Je connais le designer = Je suis plus puissante que toi.<\/p>\n Ce que je pense de ce d\u00e9fil\u00e9 ? Oh ! Il me faut toujours un peu de temps pour dig\u00e9rer ce que j\u2019ai vu\u2026 = j\u2019ai pas encore eu le temps checker le twitter de Cathy Horyn pour voir ce que je pense du d\u00e9fil\u00e9.<\/p>\n Ce que je pense de ce d\u00e9fil\u00e9 ? Oh ! J\u2019ai ador\u00e9 la musique = J\u2019ai d\u00e9test\u00e9 mais la marque ach\u00e8te 30 pages de pub dans mon magazine chaque ann\u00e9e. Et on se connait pas assez pour que je te dise :<\/p>\n Ce que je pense de ce d\u00e9fil\u00e9 ? Oh ! Mon dieu, c\u2019\u00e9tait un drame. Il faut bruler ces v\u00eatements ! Des fringues comme \u00e7a, c\u2019est une famine de la beaut\u00e9 ! = c\u2019est la fin de la fashion week, j\u2019ai perdu tout sens de la mesure. Ma vie est un soap opera dont je suis l\u2019h\u00e9ro\u00efne. Ou bien je suis Andr\u00e9 Leon Talley. Ne pas me cantonner simplement \u00e0 la mode, ne pas me mettre des oeill\u00e8res, ne pas m\u2019enfermer, quoi. Je commence \u00e0 parler d\u2019art de vivre, un sujet qui me tient beaucoup \u00e0 coeur.<\/p>\n Emily, qui est tr\u00e8s jeune quand elle commence avec moi (et qui est maintenant notre COO, wooohooo!) mais qui va m\u2019apporter un soutien \u00e0 toute \u00e9preuve et en toute circonstance, professionnellement et aussi souvent, personnellement.<\/p>\n C\u2019est l\u2019expansion. Je me sens en maitrise de ma vie, de mon travail, de moi-m\u00eame. Je travaille \u00e9norm\u00e9ment, comme toujours. Je m\u2019\u00e9clate. C\u2019est genre, la cons\u00e9cration.<\/p>\n C\u2019est aussi, probablement, le moment o\u00f9 je commence \u00e0 me perdre.<\/p>\n On bosse ! On lance Pardon My French, notre s\u00e9rie de vid\u00e9os un peu trop en avance sur son temps, mais qui rencontre le succ\u00e8s et nous fait connaitre de purs moments de bonheur suivis de purs moments de d\u00e9tresse. C\u2019est dur !!! C\u2019est cher !!! Mais on adore. Je connais tout le monde dans la mode, un peu trop peut-\u00eatre : \u00e7a devient difficile d\u2019apporter un point de vue honn\u00eate sans blesser quelqu\u2019un. La vid\u00e9o me sauve, pour le moment.<\/p>\n Je cherche \u00e0 m\u2019habiller pour un r\u00f4le. Le r\u00f4le c\u2019est \u201cGarance Dor\u00e9 aime la mode\u201d ahah. Le streetsyle est devenu un ph\u00e9nom\u00e8ne tellement \u00e9norme que tout le monde perd le Nord. La sortie des d\u00e9fil\u00e9s, \u00e7a devient le cirque, les gens s\u2019habillent n\u2019importe comment pour se faire remarquer. Et m\u00eame si je me moque un petit peu d\u2019eux, je me mets une pression terrible sur les \u00e9paules : \u00eatre \u00e0 la hauteur. \u00c0 la hauteur de qui, de quoi ? Moi, j\u2019ai toujours eu un style plut\u00f4t simple, easy, mais l\u00e0, \u00e7a ne suffit plus. Je me perds un peu, quoi.<\/p>\n
\nLa fashion week ! Elles sont un peu gauches, mes photos. Mais l\u2019oeil est l\u00e0. Et la curiosit\u00e9, et l\u2019envie.<\/p>\n
\nIl y en a beaucoup mais j\u2019aime bien celui-ci<\/a>. Parce qu\u2019il pr\u00e9sage de l\u2019hyst\u00e9rie dont nous allons faire partie, moi et mes amis les blogueurs. Notre fameux \u201cfront row \u00e0 Dolce Gabbana\u201d (pas mon premier front row, mais d\u00e9finitivement le plus m\u00e9diatis\u00e9) Parce que j\u2019ai le courage de communiquer l\u2019inconfort dans lequel m\u2019a mise l\u2019\u00e9v\u00e9nement. Parce que c\u2019est le vrai, le grand d\u00e9but de l\u2019explosion du mariage de la mode et d\u2019Internet.<\/p>\n
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\nMa s\u00e9rie de posts \u201cChanging Lifestyle\u201d, sur ma prise de poids suite \u00e0 mon installation \u00e0 New York. J\u2019y parle honn\u00eatement de mes probl\u00e8mes face \u00e0 la balance, surtout dans un univers comme la mode, qui met la minceur au-dessus de tout. <\/p>\n
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\nJe re\u00e7ois un CFDA Award, je suis l\u2019auteur d\u2019une chronique mensuelle dans le Vogue Paris, je suis le visage d\u2019une campagne pour Net-\u00e0-Porter, photographi\u00e9e par Patrick Demarchelier.<\/p>\n