{"id":240854,"date":"2016-09-23T09:12:49","date_gmt":"2016-09-23T13:12:49","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=240854"},"modified":"2017-10-11T12:09:10","modified_gmt":"2017-10-11T16:09:10","slug":"career-lauren-goodman","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/features\/career-lauren-goodman\/","title":{"rendered":"Career \/ Lauren Goodman"},"content":{"rendered":"

Plus jeune, je r\u00eavais de travailler pour un magazine. A l\u2019\u00e9cole, je disais \u00e0 tout le monde que mon idole \u00e9tait Anna Wintour<\/a> (pardon, maman !) et il y a encore des piles \u00e9normes de magazines dans le grenier de mes parents. Et c\u2019\u00e9tait le travail de gens comme Lauren Goodman<\/a>, actuellement Responsable Style au magazine WIRED<\/a>, qui me faisait r\u00eaver.<\/p>\n

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Vous vous demandez peut-\u00eatre : \u00ab\u00a0WIRED ?\u00a0\u00bb. Oui, Lauren a \u00e9t\u00e9 styliste, journaliste et r\u00e9dactrice mode pendant des ann\u00e9es. Elle a travaill\u00e9 avec les plus grands noms de l\u2019industrie (vous verrez de qui je parle un peu plus bas) et a un peu tout fait. Maintenant, elle fait fusionner les deux industries dont tout le monde parle : mode et technologie, avec un nouveau poste chez WIRED. Je l\u2019ai bombard\u00e9e de questions lors de son passage \u00e0 New York pour la Fashion Week (ah oui, elle vit \u00e0 San Francisco)\u2026.<\/p>\n

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O\u00f9 as-tu grandi ?<\/strong>
\nJ\u2019ai grandi \u00e0 New Canaan, dans le Connecticut, aka The Ice Storm. C\u2019est l\u00e0 que se d\u00e9roule l\u2019intrigue du livre The Ice Storm, ensuite adapt\u00e9 au cin\u00e9ma par Ang Lee.<\/p>\n

Que faisaient tes parents ?<\/strong>
\nMa maman \u00e9tait m\u00e8re au foyer, puis elle a commenc\u00e9 \u00e0 avoir un service de traiteur. Un peu \u00e0 la Martha Stewart. Je crois d\u2019ailleurs que Martha lui a propos\u00e9 de s\u2019associer avec elle avant qu\u2019elle ne devienne c\u00e9l\u00e8bre.<\/p>\n

Mon p\u00e8re a \u00e9t\u00e9 un des tout premiers ing\u00e9nieurs en informatique. C\u2019est lui qui a apport\u00e9 le premier ordinateur en Afrique du Sud en 1969. Il avait une bo\u00eete de conseil en informatique quand j\u2019\u00e9tais petite. Ensuite, quand j\u2019\u00e9tais au lyc\u00e9e, il est devenu l\u2019associ\u00e9 de ma m\u00e8re dans sa bo\u00eete parce que \u00e7a se d\u00e9veloppait bien et qu\u2019il \u00e9tait dou\u00e9 pour les chiffres, comme \u00e7a elle pouvait se consacrer \u00e0 l\u2019aspect cr\u00e9atif et humain.<\/p>\n

Que r\u00eavais-tu de faire plus tard ?<\/strong>
\nJ\u2019ai toujours ador\u00e9 les magazines. Je pouvais passer des heures \u00e0 les feuilleter. Difficile de dire ce qui me plaisait le plus : les pubs ou les s\u00e9ries mode. Je me plongeais dans cet univers que les cr\u00e9ateurs forgeaient (sans rien savoir de cet univers). Je tombais dans le pi\u00e8ge : ils cr\u00e9aient un endroit qui me faisait fantasmer, et j\u2019avais envie de me plonger dedans, \u00e0 tout prix.<\/p>\n

Quels magazines ?<\/strong>
\nCertainement Vogue. Harper\u2019s Bazaar, mais aussi Glamour. Quand j\u2019\u00e9tais au lyc\u00e9e, j\u2019adorais The Face, i-D, V.<\/p>\n

Plus tard, quand j\u2019\u00e9tais r\u00e9dactrice mode, j\u2019avais une v\u00e9ritable admiration pour le Vogue de Carine Roitfeld, mais aussi le Teen Vogue \u00e0 ses tout d\u00e9buts, \u00e0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 Lina Kutsovskaya \u2013 une de mes h\u00e9ro\u00efnes mode \u2013 \u00e9tait au magazine. J\u2019aimais aussi beaucoup Self Service.<\/p>\n

Quelles \u00e9tudes as-tu faites ?<\/strong>
\nJe suis all\u00e9e \u00e0 NYU, donc j\u2019ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 \u00e0 NY quand j\u2019avais 17 ans. J\u2019ai \u00e9tudi\u00e9 le fran\u00e7ais, la linguistique et la psychologie.<\/p>\n

Donc je me suis dit que si je continuais \u00e0 bosser dans la mode, il fallait que ce soit dans son expression la plus compl\u00e8te. A savoir les magazines, selon moi.<\/p><\/blockquote>\n

Tu avais toujours eu envie de d\u00e9m\u00e9nager \u00e0 NY ?<\/strong>
\nJe crois, oui. J\u2019\u00e9tais tr\u00e8s francophile, c\u2019\u00e9tait assez instinctif pour moi. J\u2019en rigole toujours, mais je crois que c\u2019est vrai : quand j\u2019ai entendu le mot \u00ab croissant \u00bb pour la premi\u00e8re fois, j\u2019en ai eu envie. J\u2019\u00e9tais compl\u00e8tement \u00e0 fond, et nos jeunes filles au pair m\u2019ont enseign\u00e9e le fran\u00e7ais alors que j\u2019\u00e9tais en CE2. Une amie de ma m\u00e8re, un peu ma grand-m\u00e8re d\u2019adoption, \u00e9tait francophone et m\u2019a beaucoup appris sur cette culture. A 16 ans, ma meilleure amie est arriv\u00e9e de Palo Alto, elle \u00e9tait fran\u00e7aise. Je suis all\u00e9e en France avec sa famille, ils m\u2019ont aussi un peu adopt\u00e9e. Et j\u2019ai toujours ador\u00e9 passer du temps \u00e0 Paris.<\/p>\n

Mais oui, bien s\u00fbr, j\u2019adorais NY. Et d\u00e8s que je rencontrais des enfants qui venaient de NY, je trouvais qu\u2019ils \u00e9taient ultra-cools et je voulais \u00eatre comme eux.<\/p>\n

Tu as pass\u00e9 du temps \u00e0 Paris ?<\/strong>
\nAu bout d\u2019un an et demi \u00e0 NY, j\u2019\u00e9tais d\u00e9j\u00e0 blas\u00e9e. Du coup j\u2019ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 \u00e0 Paris pour faire des \u00e9tudes \u00e0 l\u2019\u00e9tranger, et au d\u00e9part, j\u2019ai trouv\u00e9 que Paris n\u2019\u00e9tait pas aussi cool que NY. J\u2019ai fait mes \u00e9tudes dans les ann\u00e9es 90. Le street-style \u00e9tait d\u00e9ment \u00e0 New York \u00e0 l\u2019\u00e9poque, notamment Downtown. C\u2019est l\u00e0 qu\u2019il y avait la faune qui allait en bo\u00eete : on allait au Club USA – encore ouvert \u00e0 l\u2019\u00e9poque -, puis au Webster Hall et au Tunnel. Les gens \u00e9taient dingues.<\/p>\n

A l\u2019\u00e9poque, pour voir ce style relay\u00e9 par les m\u00e9dias, il fallait attendre une ann\u00e9e, et c\u2019\u00e9tait en g\u00e9n\u00e9ral dans la pub. En arrivant \u00e0 Paris, j\u2019ai \u00e9t\u00e9 \u00e9tonn\u00e9e par son c\u00f4t\u00e9 plus sage et polic\u00e9, mais j\u2019ai fini par me faire de super copains et avoir un coup de c\u0153ur pour la ville.<\/p>\n

Tu as fait des stages pendant tes \u00e9tudes ?<\/strong>
\nJ\u2019ai travaill\u00e9 chez un caviste d\u2019Union Square, le Union Square Wine and Spirits, c\u2019\u00e9tait tr\u00e8s sympa. Tous les vendeurs plus \u00e2g\u00e9s et les sommeliers nous ont pris sous leur aile et emmen\u00e9s \u00e0 de somptueux d\u00eeners, ils nous ont beaucoup appris sur les vins et leur complexit\u00e9. L\u2019un d\u2019eux, Stefano, italien, \u00e9tait le fils d\u2019Umberto Eco. Il m\u2019a d\u00e9got\u00e9 un stage chez Trussardi. Donc j\u2019ai boss\u00e9 chez Trussardi puis ceux avec qui je travaillais chez Trussardi sont pass\u00e9s chez Etro, donc j\u2019ai aussi fait un stage l\u00e0-bas au moment o\u00f9 les deux marques se lan\u00e7aient aux Etats-Unis.<\/p>\n

Heidi portait une cape Miu Miu et des culottes de cuir autrichiennes, Pam \u00e9tait \u00e0 la photo et moi je courais partout avec mon rouleau adh\u00e9sif anti-poussi\u00e8re.<\/p><\/blockquote>\n

Apr\u00e8s ton dipl\u00f4me, quel a \u00e9t\u00e9 ton premier boulot ?<\/strong>
\nJ\u2019ai accept\u00e9 un tr\u00e8s mauvais job dans la mode pendant six mois, par une agence d\u2019int\u00e9rim. D\u00e8s le d\u00e9part, j\u2019ai su que \u00e7a ne me convenait pas, mais je suis rest\u00e9e six mois parce que tout le monde me disait qu\u2019il fallait que je tienne au moins six mois. C\u2019est idiot, parce que je n\u2019ai jamais voulu le mettre sur mon CV.<\/p>\n

La m\u00e8re d\u2019une amie \u00e0 moi qui \u00e9tait responsable photo pour le magazine du Washington Post m\u2019avait propos\u00e9 deux mois auparavant de me mettre en contact avec une styliste. On a fini par se rencontrer, elle s\u2019appelait Kendall Farr, et je suis devenue son assistante. J\u2019ai fait quelques projets pour Revlon avec elle, entre autres choses.<\/p>\n

Mais j\u2019avais un petit c\u00f4t\u00e9 nerd, j\u2019adorais les \u00e9tudes, les livres, j\u2019ai \u00e9tudi\u00e9 le courant post-moderniste. J\u2019adorais Baudelaire, Baudrillard et Foucault. Ma th\u00e8se portait l\u00e0-dessus. Donc je me suis dit que si je continuais \u00e0 bosser dans la mode, il fallait que ce soit dans son expression la plus compl\u00e8te. A savoir les magazines, selon moi.<\/p>\n

Kendall m\u2019a pr\u00e9sent\u00e9 Amanda Ross, qui rentrait tout juste de NY et travaillait chez Marie Claire, donc j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 faire un stage officieux les jours o\u00f9 je n\u2019avais rien avec Kendall. Ce n\u2019\u00e9tait vraiment pas du boulot gratifiant. On r\u00e9cup\u00e9rait tous les \u00e9chantillons, on rep\u00e9rait les showrooms\u2026 mais je me suis retrouv\u00e9e super fauch\u00e9e \u00e0 travailler pour rien, donc j\u2019ai d\u00fb arr\u00eater. Je suis rest\u00e9e en contact avec Mary Alice Stephenson, la r\u00e9dactrice mode s\u00e9nior de l\u2019\u00e9poque. Et avec Carlyne Cerf qui \u00e9tait directrice de la mode.<\/p>\n

Un jour, Mary Alice, dont l\u2019assistante \u00e9tait malade, a eu besoin d\u2019emmener une stagiaire sur le shooting d\u2019une couverture avec Drew Barrymore, pour une s\u00e9rie mode qui se d\u00e9roulait \u00e0 LA. Elle m\u2019a regard\u00e9e \u2013 je crois qu\u2019on ne s\u2019\u00e9tait jamais adress\u00e9 la parole avant \u2013 puis elle m\u2019a demand\u00e9 si \u00e7a m\u2019int\u00e9resserait et bien s\u00fbr, j\u2019ai dit oui. J\u2019y suis all\u00e9e et c\u2019\u00e9tait g\u00e9nial. C\u2019\u00e9tait \u00e0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 on parlait beaucoup de ces naissances multiples, donc on a fait un sujet mode dessus. Elle admirait beaucoup Grace Coddington, et elle faisait des s\u00e9ries qui racontaient des histoires, avec plein de monde. Il y avait genre six b\u00e9b\u00e9s sur le plateau, j\u2019\u00e9tais la seule assistante, il a fallu que je fasse venir des poussettes et du mat\u00e9riel de pu\u00e9riculture.<\/p>\n

Travailler pour Mary Alice, c\u2019\u00e9tait tr\u00e8s diff\u00e9rent du travail que j\u2019avais pu faire pour d\u2019autres personnes. C\u2019\u00e9tait du travail d\u2019orf\u00e8vre, je sentais que c\u2019\u00e9tait mon truc. Quand on est rentr\u00e9es, elle m\u2019a demand\u00e9 \u2013 au cas o\u00f9 son assistante ne reviendrait pas \u2013 si \u00e7a me plairait d\u2019\u00eatre son assistante. J\u2019ai tout de suite dit oui ! Sauf que son assistante avait envie de revenir. Donc on est rest\u00e9es en contact, et six mois plus tard, j\u2019ai appris que son assistante partait, je l\u2019ai appel\u00e9e, et on a travaill\u00e9 ensemble pendant deux ans et demi. On a voyag\u00e9 dans le monde entier !<\/p>\n

Un voyage particuli\u00e8rement m\u00e9morable ?<\/strong>
\nNotre premier voyage, c\u2019\u00e9tait en Mongolie, o\u00f9 on a shoot\u00e9 Heidi Klum avec Pamela Hanson, \u00e0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 Heidi \u00e9tait encore avec Ric Pipino. Elle venait de faire la couverture du Sports Illustrated.<\/p>\n

En Mongolie, ils organisent des esp\u00e8ces de JO antiques, le Naadam Festival, o\u00f9 les athl\u00e8tes s\u2019affrontent dans des \u00e9preuves de tir \u00e0 l\u2019arc, d\u2019\u00e9quitation (ils ont des cowboys super dou\u00e9s !) et de lutte. On a shoot\u00e9 Heidi avec ces \u00e9v\u00e9nements en toile de fond. C\u2019\u00e9tait dingue. Il fallait des visas et des autorisations pour partir en Mongolie-Ext\u00e9rieure, j\u2019ai d\u00fb m\u2019occuper de tout \u00e7a, de tout le c\u00f4t\u00e9 production alors que je n\u2019avais que 22 ans. Alors qu\u2019on attendait nos visas, l\u2019ambassadeur de Mongolie nous a contact\u00e9s et invit\u00e9s \u00e0 venir le voir avant notre d\u00e9part. Je pense que ce shooting \u00e9tait un truc assez important pour eux, et sur les derni\u00e8res photos qu\u2019on a faites, dans la campagne autour d\u2019Oulan-Bator, la capitale, on \u00e9tait dans une esp\u00e8ce de grand d\u00e9fil\u00e9 national dans une ar\u00e8ne mongole, entour\u00e9s de torches de feu. Heidi portait une cape Miu Miu et des culottes de cuir autrichiennes, Pam \u00e9tait \u00e0 la photo et moi je courais partout avec mon rouleau adh\u00e9sif anti-poussi\u00e8re.<\/p>\n

Quelle aventure ! C\u2019est ce qui m\u2019a donn\u00e9 envie de travailler dans la mode, et j\u2019ai l\u2019impression, comme toi, qu\u2019il n\u2019y a plus d\u2019histoires comme celle-ci parce que les choses ont \u00e9norm\u00e9ment chang\u00e9.<\/strong>
\nLes budgets ne sont plus les m\u00eames, les r\u00eaves, les envie non plus.<\/p>\n

Les stages aussi ont chang\u00e9.<\/strong>
\nOui, je crois que mon stage n\u2019\u00e9tait m\u00eame pas vraiment l\u00e9gal. Je n\u2019\u00e9tais pas pay\u00e9e, j\u2019avais du mal \u00e0 acheter ne serait-ce que mes tickets m\u00e9tro et mes sandwichs pour la pause-d\u00e9jeuner. On mettait vraiment les mains dans le cambouis, presque litt\u00e9ralement.<\/p>\n

On retire tellement de ce genre d\u2019exp\u00e9rience, \u00e7a n\u2019a pas de prix. De savoir comment se passent vraiment les choses. Et les gens n\u2019ont plus trop l\u2019occasion de faire ces choses-l\u00e0 parce que la nature des stages a profond\u00e9ment chang\u00e9.
\nQuand j\u2019embauche des assistants, j\u2019aime bien qu\u2019ils aient d\u00e9j\u00e0 travaill\u00e9 avec des stylistes que je respecte, parce que c\u2019est un apprentissage g\u00e9nial. Je finis toujours par travailler avec un ex-assistant de George Cortina. J\u2019ai beaucoup de respect pour lui en tant que personne et professionnel, et il forme tr\u00e8s bien ses assistants.<\/p>\n

Tu as travaill\u00e9 dans pas mal de d\u00e9partements diff\u00e9rents, dans la mode. Peux-tu nous en dire un peu plus quant \u00e0 ton \u00e9volution : tu \u00e9tais assistante puis tu as grimp\u00e9 les \u00e9chelons dans le monde de l\u2019\u00e9dition ?<\/strong>
\nMary Alice a vraiment jou\u00e9 un r\u00f4le de mentor pour moi, et \u00e7a reste une de mes grandes amies. Elle \u00e9tait bien plus orient\u00e9e business que la plupart des r\u00e9dactrices mode, surtout \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Elle m\u2019a appris \u00e0 toujours bouger parce que c\u2019est comme \u00e7a qu\u2019on change de poste et qu\u2019on obtient des augmentations.<\/p>\n

Financi\u00e8rement, ce n\u2019\u00e9tait vraiment pas terrible. On m\u2019a propos\u00e9 25 000 dollars quand j\u2019ai commenc\u00e9, et je ne sais pas si ce sont encore les tarifs en vigueur pour les assistantes. C\u2019\u00e9tait vraiment serr\u00e9. J\u2019\u00e9tais tr\u00e8s fi\u00e8re parce que j\u2019avais r\u00e9ussi \u00e0 n\u00e9gocier un salaire annuel de d\u00e9part de 27 000 dollars. Je devais payer 800 $ de loyer, mais une fois ma carte de transport pay\u00e9e, je crois qu\u2019il me restait 20 $ par jour pour la nourriture et le superflu. C\u2019\u00e9tait assez serr\u00e9.<\/p>\n

Finalement, il y a eu un changement gr\u00e2ce \u00e0 une amie d\u2019amie, Ashley Sargent, une directrice artistique qui travaillait pour Anthropologie. Elle m\u2019a dit qu\u2019elle aimait beaucoup mon style et demand\u00e9 si j\u2019accepterais de l\u2019aider pour faire le stylisme du catalogue Anthropologie. Je n\u2019avais fait qu\u2019un ou deux shootings tests \u00e0 l\u2019\u00e9poque, mais \u00e7a repr\u00e9sentait beaucoup d\u2019argent par rapport \u00e0 ce que je gagnais. Pour trois semaines de travail, on me proposait l\u2019\u00e9quivalent de ce que je gagnais en quatre mois. J\u2019ai dit \u00e0 Mary Alice que j\u2019avais vraiment envie de bosser sur ce projet, que j\u2019avais besoin d\u2019argent, mais elle n\u2019a pas pu m\u2019accorder ces trois semaines donc j\u2019ai d\u00e9missionn\u00e9.<\/p>\n

J\u2019\u00e9tais aussi \u00e9puis\u00e9e car on bossait \u00e9norm\u00e9ment. 90 heures de boulot par semaine, c\u2019\u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 comme une semaine light. Je passais un tiers de mon temps \u00e0 voyager. Je me souviens d\u2019une fois o\u00f9 j\u2019ai travaill\u00e9 21 jours d\u2019affil\u00e9e. On shootait le week-end, elle prenait quelques jours de cong\u00e9s, moi j\u2019allais au bureau, je faisais les notes de frais, et je finalisais la production. Ensuite, je pr\u00e9parais tout le shooting de la semaine suivante. En gros, entre 20 et 30 ans, je n\u2019ai fait que bosser.<\/p>\n

Tu t\u2019es mise \u00e0 bosser en free-lance ?<\/strong>
\nOui, pendant un moment, et c\u2019\u00e9tait vraiment g\u00e9nial.<\/p>\n

Mais ensuite, il y a eu le 11-Septembre. L\u2019activit\u00e9 a nettement ralenti. Les gens avaient vraiment peur. Je me souviens qu\u2019on m\u2019a annul\u00e9 trois semaines de boulot compl\u00e8tes. Quand on gagne un petit salaire, \u00e7a fait peur. Donc je me suis remise \u00e0 chercher du boulot dans un magazine, et j\u2019ai vu qu\u2019il y avait un poste de r\u00e9dactrice mode d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e chez Cond\u00e9 Nast Traveler. J\u2019aimais les voyages, c\u2019est vraiment un des aspects de mon boulot avec Mary Alice qui me plaisaient le plus. Et des postes de r\u00e9dactrice d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e, c\u2019\u00e9tait rare. En g\u00e9n\u00e9ral, c\u2019\u00e9tait soit \u00ab assistante \u00bb soit \u00ab r\u00e9dactrice \u00bb et c\u2019est difficile de passer de l\u2019un \u00e0 l\u2019autre. Du coup j\u2019\u00e9tais hyper motiv\u00e9e quand je suis all\u00e9e \u00e0 l\u2019entretien.<\/p>\n

En gros, c\u2019\u00e9tait pour un poste d\u2019assistante avec des responsabilit\u00e9s suppl\u00e9mentaires. J\u2019avais en charge mes propres pages, autour de la technologie, des gadgets et du design. Je travaillais avec Mark Connolly, le directeur de la mode, et ensemble, on parcourait le monde. Toute l\u2019\u00e9quipe \u00e9tait super cultiv\u00e9e et intelligente. Tom Wallace \u00e9tait notre r\u00e9dacteur en chef, il est ensuite devenu responsable \u00e9ditorial de Cond\u00e9 Nast. C\u2019\u00e9tait un tr\u00e8s bon manager, adorable et brillant. Quand j\u2019ai quitt\u00e9 ce boulot, il m\u2019a invit\u00e9e \u00e0 d\u00e9jeuner.<\/p>\n

C\u2019est vraiment l\u00e0 que j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire. On faisait ces voyages qui co\u00fbtaient tr\u00e8s cher, et s\u2019il n\u2019y avait pas d\u2019article sp\u00e9cifique pr\u00e9vu, ils demandaient \u00e0 quelqu\u2019un de r\u00e9diger une esp\u00e8ce de guide : quoi lire, o\u00f9 s\u00e9journer, o\u00f9 manger\u2026 bref, ils avaient besoin de quelqu\u2019un et j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire ces guides. Ensuite, ils m\u2019ont donn\u00e9 de plus en plus de place, ils m\u2019ont permis de cr\u00e9er des pages accessoires. J\u2019ai assur\u00e9 le stylisme de certaines couvertures. C\u2019\u00e9tait vraiment une super exp\u00e9rience, et c\u2019est je crois la premi\u00e8re fois que je me suis dit qu\u2019un boulot dans la mode pouvait \u00eatre plus fluide.<\/p>\n

Qu\u2019est-ce que tu veux dire par l\u00e0 ?<\/strong>
\nJe crois qu\u2019aujourd\u2019hui, mais \u00e0 l\u2019\u00e9poque surtout, on \u00e9tait soit styliste, soit market editor, soit journaliste. Parfois le c\u00f4t\u00e9 market et stylisme pouvaient aller de pair, mais jamais l\u2019\u00e9criture et les visuels. Je suis d\u2019abord visuelle, mais j\u2019adore aussi les livres, les mots et les id\u00e9es, les histoires. Et c\u2019\u00e9tait g\u00e9nial d\u2019avoir la possibilit\u00e9 de faire ces deux choses chez Traveler.<\/p>\n

Si on reste avec ces gens, et qu\u2019on construit une vraie relation avec eux, parfois ils vous donnent vraiment une bonne impulsion.<\/p><\/blockquote>\n

Apparemment, tu avais aussi la possibilit\u00e9 de prendre plus de responsabilit\u00e9s, puisque ce n\u2019\u00e9tait pas un \u00ab magazine de mode \u00bb au sens traditionnel du terme, il n\u2019y avait donc pas d\u2019\u00e9quipe d\u00e9di\u00e9e pour toutes ces choses ?<\/strong>
\nOui, tout \u00e0 fait. Comme ce n\u2019\u00e9tait pas un magazine de mode, les \u00e9quipes \u00ab mode \u00bb \u00e9taient beaucoup plus r\u00e9duites.<\/p>\n

Mais \u00e7a ne t\u2019a pas emp\u00each\u00e9e par la suite de travailler pour des publications plus traditionnelles, comme Elle.<\/strong>
\nM\u00eame chez Traveler, je continuais \u00e0 bosser en free-lance \u00e0 c\u00f4t\u00e9, parce que le c\u00f4t\u00e9 XXL de la mode me manquait. J\u2019ai donc par exemple travaill\u00e9 avec Lori Goldstein. A l\u2019\u00e9poque, elle faisait ces incroyables sujets pour le Vogue italien avec Steven Meisel, sur 30 pages tous les mois. Elle m\u2019a demand\u00e9 d\u2019\u00eatre son assistante, mais j\u2019\u00e9tais trop \u00e9puis\u00e9e, je n\u2019arrivais pas \u00e0 tout cumuler. Mais j\u2019ai fait beaucoup de free-lance pour elle. Je prenais un peu de temps off chez Traveler pour bosser avec des gens comme Lori et Sarajane Hoare de Vanity Fair. Je suis aussi partie \u00e0 Acapulco sur un shooting de W pour lequel Joe Zee a assur\u00e9 le stylisme.<\/p>\n

Ensuite, Joe a lanc\u00e9 Vitals, une esp\u00e8ce de spin-off de Details. Je lui ai \u00e9crit pour lui dire que j\u2019adorerais m\u2019occuper de la mode homme. On a discut\u00e9, il \u00e9tait enthousiaste et je me suis retrouv\u00e9e \u00e0 \u00eatre sa seule employ\u00e9e \u00e0 plein-temps pour la mode.<\/p>\n

On bossait tout le temps, c\u2019\u00e9tait une toute petite \u00e9quipe, on devait \u00eatre six en tout, avec Joe et son assistant. Et on a vraiment fabriqu\u00e9 un super magazine.<\/p>\n

Une grosse partie du travail consiste \u00e0 \u00eatre sur les shootings, o\u00f9 on peut rencontrer des gens, enrichir son carnet d\u2019adresses dans une certaine mesure, mais comment as-tu r\u00e9ussi \u00e0 concr\u00e9tiser ces prises de contact et \u00e0 trouver du travail ?<\/strong>
\nEtre assistante-styliste, c\u2019est un peu \u00e0 double tranchant. On est super mal pay\u00e9, genre 150 dollars par jour. Parfois, pour Lori, j\u2019\u00e9tais pay\u00e9e 100 $, parce qu\u2019elle me payait de sa poche et que le Vogue italien n\u2019avait pas de budget. Mais l\u2019avantage, c\u2019est qu\u2019on travaille avec des l\u00e9gendes. Je me souviens que j\u2019avais rencontr\u00e9 Alex White \u00e0 l\u2019\u00e9poque et que j\u2019avais pass\u00e9 un entretien pour devenir son assistante. Une fois qu\u2019on a accumul\u00e9 des exp\u00e9riences, on se fait un carnet d\u2019adresses et \u00e7a, c\u2019est le meilleur r\u00e9seau qui soit. \u00c7a permet de se constituer un CV, et de le faxer aux agences. \u00c7a, c\u2019est le gros avantage.<\/p>\n

Je me souviens, quand je suis devenue r\u00e9dactrice, de m\u2019\u00eatre dit que je n\u2019avais plus rien \u00e0 apprendre de personne, que j\u2019\u00e9tais toute seule. Surtout quand je suis devenue responsable de la mode homme et femme pour Vitals. J\u2019aimerais avoir plus de temps pour me former aupr\u00e8s des grands. C\u2019\u00e9tait beaucoup plus comme un apprentissage qu\u2019un vrai boulot d\u2019assistante. On est \u00e0 fond dans le boulot avec un expert, \u00e7a permet d\u2019acc\u00e9der \u00e0 \u00e9norm\u00e9ment de choses, et ce parrainage n\u2019a pas de prix. Si on reste avec ces gens, et qu\u2019on construit une vraie relation avec eux, parfois ils vous donnent vraiment une bonne impulsion.<\/p>\n

Un ex-assistant \u00e0 moi travaille avec Marie-Am\u00e9lie Sauv\u00e9. \u00c7a fait tr\u00e8s longtemps qu\u2019il bosse avec elle, et maintenant, il fait des petits sujets pour Vogue.com, parce qu\u2019il fait partie de la famille, il a suffisamment d\u2019exp\u00e9rience. \u00c7a permet d\u2019avoir les cl\u00e9s\u2026 Donc si quelqu\u2019un veut vraiment bosser dans la mode, la meilleure solution, c\u2019est de travailler pour les plus grands, et de ne pas avoir peur de bouger\u2026 \u00e7a peut \u00eatre tr\u00e8s gratifiant.<\/p>\n

La mode reste une industrie fond\u00e9e sur les relations, et j\u2019ai la chance d\u2019avoir nou\u00e9 des contacts sur le long terme.<\/p><\/blockquote>\n

Quand on arrive tout en haut de la hi\u00e9rarchie, quelles responsabilit\u00e9s est-ce qu\u2019on a ?<\/strong>
\n\u00c7a d\u00e9pend, en fonction de la taille et de la diffusion de la publication. Il y a avait par exemple trois directrices de la mode chez Glamour, et elles avaient toutes des responsabilit\u00e9s tr\u00e8s diff\u00e9rentes. \u00c7a d\u00e9pend aussi des sp\u00e9cialit\u00e9s de chaque directrice. Virginia Smith est tr\u00e8s diff\u00e9rente d\u2019Emmanuelle Alt, du Vogue fran\u00e7ais. Emmanuelle est une styliste, alors que Virginia est plus une gestionnaire et sp\u00e9cialiste du marketing.<\/p>\n

Quand on dirige une publication, on est responsable des relations avec les cr\u00e9ateurs, les maisons de couture, c\u2019est une \u00e9norme tache \u00e9tant donn\u00e9 le nombre de cr\u00e9ateurs. Parfois, ce sont en plus des annonceurs, mais pas forc\u00e9ment. Les relations, c\u2019est tr\u00e8s important dans la mode, il faut conna\u00eetre toutes les agences de RP : bijoutiers, cr\u00e9ateurs d\u2019accessoires, de collections homme\/femme, pr\u00eat-\u00e0-porter et haute-couture. Ensuite on est responsable de l\u2019embauche et du management des \u00e9quipes qui vous aideront et permettront au magazine de g\u00e9n\u00e9rer du contenu.<\/p>\n

Quand as-tu d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 en Californie ?<\/strong>
\nCe mois-ci, \u00e7a fait cinq ans.<\/p>\n

Bon anniversaire de d\u00e9m\u00e9nagement ! Que faisais-u \u00e0 NY avant de partir pour la Californie ?<\/strong>
\nJe travaillais avec Deborah Needleman sur le lancement de la rubrique \u00ab Off-Duty \u00bb du Wall Street Journal. Je crois que l\u2019intitul\u00e9 de mon poste, c\u2019\u00e9tait \u00ab fashion editor at large \u00bb, mais en gros, j\u2019\u00e9tais directrice de la mode. J\u2019\u00e9tais responsable de tout le contenu mode, j\u2019aidais \u00e0 cr\u00e9er les rubriques pour les diff\u00e9rents articles, \u00e0 leur donner une couleur, un ton, \u00e0 s\u00e9lectionner des photos, on \u00e9tait en train de cr\u00e9er l\u2019identit\u00e9 du style. J\u2019aidais aussi \u00e0 embaucher l\u2018\u00e9quipe dont on aurait besoin pour \u00e7a.<\/p>\n

Pourquoi es-tu partie en Californie ?<\/strong>
\nPar amour.<\/p>\n

C\u2019est une excellente raison.<\/strong>
\nJ\u2019ai rencontr\u00e9 mon mari \u00e0 NY, quand Google a lanc\u00e9 un site de mode Boutiques.com. Ils avaient organis\u00e9 un gros \u00e9v\u00e9nement pour f\u00eater \u00e7a, et je les ai aid\u00e9s \u00e0 se mettre en relation avec des cr\u00e9ateurs qu\u2019ils souhaitaient approcher pour leur site. En gros, j\u2019\u00e9tais la r\u00e9dactrice mode sur l\u2019\u00e9v\u00e9nement, et mon mari \u00e9tait pr\u00e9sent ce soir-l\u00e0. C\u2019est comme \u00e7a que je l\u2019ai rencontr\u00e9.<\/p>\n

Il vivait \u00e0 SF, il a toujours v\u00e9cu l\u00e0-bas. On est sortis ensemble, on s\u2019est mari\u00e9 sur les deux c\u00f4tes, et j\u2019ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 juste avant la naissance de mon b\u00e9b\u00e9.<\/p>\n

C\u2019est super que les gens s\u2019ing\u00e9nient \u00e0 vouloir relier mode et technologie, mais on n\u2019y est pas encore tout \u00e0 fait <\/p><\/blockquote>\n

Tu as commenc\u00e9 \u00e0 travailler chez WIRED – qui est \u00e0 SF – en juin. Mais avant \u00e7a, pendant ces cinq ann\u00e9es pass\u00e9es en Californie, comment \u00e7a s\u2019est pass\u00e9 ?<\/strong>
\nMa priorit\u00e9, c\u2019\u00e9tait notre b\u00e9b\u00e9. J\u2019ai pris mes marques \u00e0 SF et je suis devenue maman. C\u2019\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 un gros chamboulement. Mais j\u2019ai aussi continu\u00e9 \u00e0 bosser comme directrice mode pour JCPenney pendant deux ans et demi. Je me souviens, quand mon b\u00e9b\u00e9 avait deux mois, je suis all\u00e9e \u00e0 Plano, au Texas, pr\u00e8s de Dallas, pour assurer le stylisme d\u2019un lookbook pour eux. Ma m\u00e8re m\u2019y a retrouv\u00e9e, elle s\u2019occupait du b\u00e9b\u00e9 \u00e0 l\u2019h\u00f4tel\u2026 bref, rien que du tr\u00e8s classique pour une maman qui travaille dans la mode.<\/p>\n

Je continuais \u00e0 travailler sur les m\u00eames projets de stylisme qu\u2019\u00e0 NY, avec Nowness ou pour le Gilt Groupe. J\u2019ai fini par travailler plus r\u00e9guli\u00e8rement avec pas mal de clients Cond\u00e9 Nast : pour GQ, pour Vogue (aujourd\u2019hui encore). J\u2019ai \u00e9crit des trucs pour Vanityfair.com, c\u2019\u00e9tait tr\u00e8s int\u00e9ressant, et j\u2019ai fait \u2013 et je fais encore- du stylisme pour W. Je conseillais aussi une marque, Amour Vert. En gros, j\u2019ai continu\u00e9 mon boulot de free-lance, mais cette fois-ci dans une ville qui n\u2019est pas du tout un s\u00e9rail de la mode, donc il a fallu que je m\u2019adapte.<\/p>\n

Mais \u00e7a montre qu\u2019avec Internet, on peut travailler d\u2019un peu partout tant qu\u2019on s\u2019est constitu\u00e9 un bon r\u00e9seau.<\/strong>
\nOui et non, je fais attention \u00e0 ne pas alimenter ce fantasme, parce que je ne sais pas \u00e0 quel point c\u2019est exact. La mode reste une industrie fond\u00e9e sur les relations, et j\u2019ai la chance d\u2019avoir nou\u00e9 des contacts sur le long terme.<\/p>\n

Comment le poste chez WIRED s\u2019est-il pr\u00e9sent\u00e9 ?<\/strong>
\nTout s\u2019est fait de fa\u00e7on naturelle, par relation. Tom Wallace m\u2019a pr\u00e9sent\u00e9 Scott Dadich, le r\u00e9dacteur en chef de WIRED il y a deux ans. J\u2019\u00e9tais all\u00e9e voir Tom quand il \u00e9tait encore responsable \u00e9ditorial chez Cond\u00e9 Nast pour lui dire que j\u2019\u00e9tais l\u00e0 et que j\u2019aimerais bien le voir. C\u2019est lui qui m\u2019a propos\u00e9 de rencontrer Scott Dadich.<\/p>\n

On avait des amis en commun, on a commenc\u00e9 \u00e0 se voir avec ces amis, et \u00e0 ce moment-l\u00e0, WIRED cherchait une r\u00e9dactrice mode. Ils n\u2019\u00e9taient pas s\u00fbrs du r\u00f4le qui lui reviendrait exactement, mais ils savaient qu\u2019ils devaient s\u2019investir dans ce domaine. Ils m\u2019ont fait venir, et tout est parti de l\u00e0. C\u2019\u00e9tait pile la bonne place pour moi.<\/p>\n

Maintenant que tu travailles pour une publication \u00e0 vocation tech, quel est ton avis sur la fusion entre l\u2019univers de la technologie et de la mode ?<\/strong>
\nC\u2019est vraiment quelque chose dont on parle beaucoup dans la mode actuellement. C\u2019est une opportunit\u00e9 passionnante pour WIRED, parce que tout le monde veut s\u2019inscrire dans ce d\u00e9bat. WIRED a suffisamment de poids, de cr\u00e9dibilit\u00e9, pour mener ce d\u00e9bat et y participer.<\/p>\n

Mon avis sur la question, apr\u00e8s avoir pass\u00e9 toutes ces ann\u00e9es dans la mode, c\u2019est que la plupart des projets qui surgissent ces derniers temps sont plut\u00f4t de l\u2019ordre du gadget. Il n\u2019y a pas grand-chose, mais on en parle beaucoup parce que tout le monde a envie de participer \u00e0 cette nouvelle \u00e9volution. La mode r\u00eave de faire ami-ami avec la techno, et la techno se dit : \u00ab La mode, c\u2019est canon, tiens je vais peut-\u00eatre faire un truc avec elle.\u201d<\/p>\n

J\u2019ai travaill\u00e9 pour Google quand j\u2019ai rencontr\u00e9 mon mari, puis ensuite, quand j\u2019ai fait du conseil pour eux, \u00e0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 j\u2019ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 \u00e0 San Francisco. De l\u2019int\u00e9rieur, j\u2019ai vu que les gens de la tech n\u2019avaient aucune notion de la mode avec un grand M. Et l\u2019inverse est vrai aussi. La mode est attir\u00e9e par toutes les jolies nouvelles technologies, comme Polyvore ou Net-a-Porter.<\/p>\n

Mais ces deux univers n\u2019arrivent pas \u00e0 se consid\u00e9rer sans retirer leurs \u0153ill\u00e8res respectives, et le r\u00e9sultat, c\u2019est qu\u2019il n\u2019y a pas encore grand-chose de bien excitant pour l\u2019instant. Mon avis (que mon \u00e9quipe partage), c\u2019est : je ne savais pas que j\u2019avais besoin d\u2019un iPhone jusqu\u2019\u00e0 ce que l\u2019iPhone sorte. C\u2019est super que les gens s\u2019ing\u00e9nient \u00e0 vouloir relier mode et technologie, mais on n\u2019y est pas encore tout \u00e0 fait : il n\u2019y a pas encore de truc \u00ab concret \u00bb dont tout le monde est dingue. Je crois que pour l\u2019instant, c\u2019est Apple qui s\u2019en sort le mieux, en tissant des liens qui ont un sens. La bonne personne de chez Apple a approch\u00e9 le bonne personne chez Herm\u00e8s pour concevoir le bracelet de montre parfait. Est-ce que c\u2019est r\u00e9volutionnaire ? Non, mais pour l\u2019instant, c\u2019est mille fois mieux que tout ce qui est propos\u00e9 ailleurs. Donc on est ravi de voir que tout \u00e7a \u00e9volue, mais on a envie de choses vraiment innovantes et utiles.<\/p>\n

La forme et le fond, alors.<\/strong>
\nLa forme, le fond, et l\u2019esth\u00e9tique ! Le design, c\u2019est quelque chose de tr\u00e8s important pour WIRED, actuellement mais aussi historiquement, donc c\u2019est une priorit\u00e9, et on a la chance de pouvoir bosser en compagnie de tous ces designers talentueux, qui ont des exp\u00e9riences et des expertises diff\u00e9rentes.<\/p>\n

Je trouve que c\u2019est tr\u00e8s important, en tant que boss, de conna\u00eetre tous les postes, depuis le bas de l\u2019\u00e9chelle, et d\u2019\u00eatre capable de tout faire si besoin.<\/p><\/blockquote>\n

Le plus gros d\u00e9fi dans ton travail ?<\/strong>
\nLe plus gros d\u00e9fi, c\u2019est que je fais \u00e9norm\u00e9ment de choses diff\u00e9rentes. Ce n\u2019est pas \u00e9vident, surtout quand on est toute seule. Les gens me demandent \u00ab Tu es styliste \u00bb, \u00ab Tu \u00e9cris ? \u00bb C\u2019est dr\u00f4le, c\u2019est presque comme \u00eatre bilingue. Certaines de mes amies ne me voient que comme styliste, d\u2019autres uniquement comme journaliste, et c\u2019est un d\u00e9fi de g\u00e9rer ces deux aspects.<\/p>\n

Le c\u00f4t\u00e9 le plus gratifiant de ton boulot ?<\/strong>
\nC\u2019est un peu la m\u00eame chose, j\u2019ai un spectre d\u2019activit\u00e9s assez large, je fais plusieurs choses. Pour Nowness, au d\u00e9part, j\u2019\u00e9tais r\u00e9dactrice mode, ce qui est ma sp\u00e9cialit\u00e9, mais au fur et \u00e0 mesure, j\u2019ai boss\u00e9 sur plein de sujets qui avaient plus trait \u00e0 la d\u00e9co, \u00e0 la nourriture, aux arts ou \u00e0 la musique. Je suis contente d\u2019avoir \u00e9largi ma palette, et de m\u2019int\u00e9resser au style ou \u00e0 l\u2019esth\u00e9tique d\u2019autres domaines.<\/p>\n

Une journ\u00e9e-type pour toi (hors Fashion Week) ?<\/strong><\/p>\n

Quand on est r\u00e9dactrice mode, les journ\u00e9es ne se ressemblent pas. Il y a les photos, le texte. Parfois, j\u2019ai des r\u00e9unions avec des clients, parfois je reste au bureau \u00e0 rattraper le retard sur des choses p\u00e9nibles, d\u2019autres jours je pr\u00e9pare un shooting. Et parfois, je me pose autour d\u2019une limonade avec Garance, et on d\u00e9briefe sur ces 10 derni\u00e8res ann\u00e9es dans nos vies pendant une heure.<\/p>\n

Comment as-tu trouv\u00e9 le juste \u00e9quilibre dans ta vie ?<\/strong><\/p>\n

Bonne question. C\u2019est devenu quelque chose de plus important avec l\u2019\u00e2ge. J\u2019\u00e9coute mes intuitions, je suis moi-m\u00eame. C\u2019est la cl\u00e9 de l\u2019\u00e9quilibre, \u00e9couter ses besoins. Parfois, j\u2019ai juste besoin de manger ou de m\u2019\u00e9tirer un peu\u2026 ou alors de faire une pause, et c\u2019est tr\u00e8s important quand on devient parent. Si on ne s\u2019\u00e9coute pas, tout finit par mal tourner. Les enfants sont des \u00eatres tr\u00e8s intelligents, ils veulent vivre le moment pr\u00e9sent. Je suis tr\u00e8s reconnaissante, parce que la maternit\u00e9 m\u2019a appris \u00e7a, et continue de m\u2019apprendre plein de choses g\u00e9niales au quotidien.<\/p>\n

La maternit\u00e9, la famille, comment est-ce que tout \u00e7a a chang\u00e9 ton approche du travail ?<\/strong>
\n\u00c7a a chang\u00e9 beaucoup de choses. Les enfants permettent de prendre un peu de recul, ils comptent plus que tout. Quand on perd le sens des r\u00e9alit\u00e9s, que tout semble urgent \u2013 le clich\u00e9 de la mode -, \u00e7a permet de l\u00e2cher prise. De laisser les choses se faire d\u2019elles-m\u00eames. Je fais tout mon possible pour que \u00e7a se passe bien, mais apr\u00e8s je l\u00e2che prise\u2026<\/p>\n

Tu nous as parl\u00e9 de tes mentors, mais est-ce qu\u2019il y a une personne en particulier qui a jou\u00e9 ce r\u00f4le pour toi ?<\/strong>
\nMarie Alice Stephenson a vraiment \u00e9t\u00e9 quelqu\u2019un qui m\u2019a beaucoup apport\u00e9. J\u2019admire sa d\u00e9termination, son intelligence, son audace, son int\u00e9grit\u00e9 et sa force. Elle a toujours \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s g\u00e9n\u00e9reuse avec moi, que ce soit en conseils, pour la n\u00e9gociation de mes contrats, plein de choses g\u00e9niales. C\u2019est vraiment la figure qui m\u2019a toujours guid\u00e9e tout au long de mon parcours. Apr\u00e8s, il y en a eu plein d\u2019autres, plus ponctuellement.<\/p>\n

Est-ce qu\u2019il y a un conseil en particulier que tu gardes en t\u00eate ?<\/strong>
\nLe meilleur conseil qu\u2019on m\u2019ait donn\u00e9 vient de ma m\u00e8re, qui a aussi \u00e9t\u00e9 ma boss pendant quatre ans, entre 14 et 18 ans, quand je travaillais dans son service de traiteur. Elle m\u2019a donn\u00e9 un super conseil : \u00ab Toujours avoir l\u2019air occup\u00e9. \u00bb J\u2019essaie de le r\u00e9p\u00e9ter aux gens qui travaillent pour moi, notamment mes assistants sur les shootings. Il n\u2019y a rien de pire que d\u2019\u00eatre \u00e9puis\u00e9e et stress\u00e9e, de regarder autour de soi et de voir quelqu\u2019un de son \u00e9quipe qui a l\u2019air de s\u2019ennuyer ou qui a le nez dans son t\u00e9l\u00e9phone. M\u00eame si vous n\u2019\u00eates pas super occup\u00e9, il y a toujours quelque chose \u00e0 faire. Toujours avoir l\u2019air occup\u00e9.<\/p>\n

Qu\u2019est-ce que tu cherches quand tu embauches quelqu\u2019un ?<\/strong>
\nDes gens qui sont des bosseurs. Moi, je suis une bosseuse, j\u2019ai commenc\u00e9 tout en bas. Et je trouve que c\u2019est tr\u00e8s important, en tant que boss, de conna\u00eetre tous les postes, depuis le bas de l\u2019\u00e9chelle, et d\u2019\u00eatre capable de tout faire si besoin. Je cherche des bosseurs, des gens qui ne se donnent pas un genre, des gens intelligents et intuitifs, mais aussi rigoureux dans leur travail.<\/p>\n

Il y a beaucoup de bosseurs dans ce secteur mais il y a aussi beaucoup de gens qui se croient arriv\u00e9s. Comment g\u00e8res-tu ces profils-l\u00e0, avec ton exp\u00e9rience ?<\/strong>
\nJe n\u2019ai pas beaucoup de patience avec les arrogants qui n\u2019ont ni talent ni exp\u00e9rience, ou alors qui n\u2019ont jamais boss\u00e9 ou ne connaissent rien. \u00c7a ne me d\u00e9range pas qu\u2019on soit un peu trop s\u00fbr de soi si on est super dou\u00e9. Je pr\u00e9f\u00e8re avoir un g\u00e9nie un peu difficile \u00e0 g\u00e9rer, que quelqu\u2019un d\u2019assez m\u00e9diocre qui frime. Apr\u00e8s, la question c\u2019est : est-ce que tu es l\u00e0 pour bosser ou pour te la raconter ? Si tu es l\u00e0 pour cr\u00e2ner avec tes amis ou \u00eatre tendance, \u00e7a ne marchera pas, parce que ce n\u2019est pas comme \u00e7a que je vois mon travail. Il y a des gens qui naissent avec une petite cuill\u00e8re en argent dans la bouche, qui ont les bonnes fringues, les beaux cheveux, et qui peuvent \u00eatre de gros bosseurs. En fait, c\u2019est une qualit\u00e9\u2026 la personne est-elle assez d\u00e9termin\u00e9e, motiv\u00e9e, et respectueuse pour faire le boulot ?<\/p>\n

Tes r\u00eaves pour l\u2019avenir ?<\/strong>
\nJe suis ravie de cette nouvelle aventure qui commence chez WIRED, qui me permet de fusionner mes deux mondes, San Francisco et New York, la technologie et la mode. Il y a \u00e9norm\u00e9ment de possibilit\u00e9s pour que ces deux univers se rencontrent de fa\u00e7on efficace. Pour faire \u00e7a, il faut que chaque univers r\u00e9ussisse vraiment \u00e0 ouvrir les yeux sur l\u2019autre, et pour l\u2019instant, il y a tr\u00e8s peu de gens qui ont une id\u00e9e r\u00e9aliste du monde de la technologie.<\/p>\n

Oui, c\u2019est tr\u00e8s clich\u00e9, caricatural.<\/strong>
\nOui, on est souvent dans la caricature. Parmi les partenariats qu\u2019il y a eus, il y en a qui sont r\u00e9ussis. Pour l\u2019instant, \u00e7a se r\u00e9sume \u00e0 quelques dates un peu bizarres. Mais \u00e7a va en s\u2019am\u00e9liorant. Eva Chen, c\u2019est un bon choix, c\u2019est une star d\u2019Instagram, elle comprend vraiment le produit et ses enjeux, elle comprend comment fonctionne la mode de l\u2019int\u00e9rieur, et c\u2019est quelqu\u2019un de tr\u00e8s int\u00e8gre. \u00c7a va \u00eatre int\u00e9ressant de voir ce que ces relations vont donner. Et comment ces deux industries peuvent s\u2019adosser l\u2019une \u00e0 l\u2019autre.<\/p>\n

Tu te vois rester dans la Bay Area ?<\/strong>
\nJe ne sais pas. Depuis que j\u2019ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9, je fais beaucoup d\u2019A\/R. On m\u2019a dit qu\u2019il me faudrait trois ans pour prendre mes marques et je n\u2019ai pas voulu le croire. Mais c\u2019est vrai. Et pendant ces trois ann\u00e9es, tout a commenc\u00e9 \u00e0 se d\u00e9tendre, j\u2019adore la nature, les vues incroyables qu\u2019offre SF. Je n\u2019\u00e9tais pas du tout venue pour \u00e7a, j\u2019avais d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 pour des raisons familiales. Il m\u2019a fallu tout ce temps pour d\u00e9couvrir ces aspects-l\u00e0 et les appr\u00e9cier. Mais j\u2019adore ma vie ici. J\u2019aime bien aussi pouvoir bosser tranquillement. Il n\u2019y a pas des dizaines de f\u00eates tous les soirs, comme \u00e0 New York. Pour se d\u00e9connecter \u00e0 NY, c\u2019est difficile. Les deux villes se compl\u00e8tent \u00e0 merveille. Ici, je suis pr\u00e8s de ma famille, donc les deux villes ont beaucoup d\u2019avantages, on verra. Partager son temps entre les deux, c\u2019est assez id\u00e9al.<\/p>\n

Quelques paroles de sagesse avant de se quitter ?<\/strong>
\nJe crois que c\u2019est tr\u00e8s important d\u2019essayer les choses. Moi, j\u2019avais peur de ne pas trouver ma voie, mais c\u2019est important de se lancer. La vie dure longtemps, \u00e7a permet d\u2019essayer des choses pendant trois mois, six mois, un an ou trois ans, avant de changer. Il ne faut pas avoir peur d\u2019essayer autre chose et de se tromper.<\/p>\n

Quand on travaille dur, on apprend forc\u00e9ment des choses. Mes premiers jobs d\u2019assistante, je touchais \u00e0 peine \u00e0 la mode, j\u2019\u00e9tais plus dans la production, mais c\u2019est une expertise qui sert pour la vie. On apprend \u00e0 organiser quelque chose dans n\u2019importes quelles circonstances, et \u00e7a, c\u2019est une sacr\u00e9e qualit\u00e9.<\/p>\n

Quand on a envie de faire quelque chose, il faut se trouver des h\u00e9ros. C\u2019est le seul regret que j\u2019ai, ne pas avoir travaill\u00e9 avec plus de h\u00e9ros quand j\u2019en avais la possibilit\u00e9. Il faut se trouver des h\u00e9ros, frapper \u00e0 leur porte, essayer de travailler avec eux. En faisant en sorte de se rendre aussi indispensable et int\u00e9ressant que possible. Je re\u00e7ois beaucoup d\u2019e-mails assez froids auxquels je n\u2019ai pas toujours le temps de r\u00e9pondre. Si les gens me disent qu\u2019ils ont travaill\u00e9 dans un domaine qui r\u00e9sonne avec le mien, j\u2018ai tout de suite envie de donner sa chance \u00e0 cette personne. Et les relations qu\u2019on noue avec les gens, c\u2019est tr\u00e8s important. J\u2019ai pass\u00e9 pas mal d\u2019entretiens de mani\u00e8re informelle, quand j\u2019essayais de savoir comment entrer dans un magazine avant mon stage chez Marie-Claire, et je me suis rendu compte \u00e0 quel point l\u2019humain \u00e9tait au c\u0153ur de cet univers, il ne faut pas sous-estimer sa valeur.<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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