Where is the fucking rock ? Non mais where is the fucking roll ?<\/p>\n
Ooops, d\u00e9sol\u00e9e pour mon vocabulaire. Attendez, vous allez comprendre tout de suite o\u00f9 je veux en venir.<\/p>\n
En ce moment, je vous l\u2019ai dit et redit et redit et redit, je suis en train de changer. C\u2019est bien, c\u2019est bon, je sens que c\u2019est pour le mieux. Mais rien ne m\u2019a jamais fait plus peur que \u00e7a. <\/p>\n
<\/p>\n
Vous comprenez, ce sont des pans entiers de ma personnalit\u00e9 qui s\u2019effritent, et je ne suis pas trop s\u00fbre de ce que je vais trouver en dessous.<\/p>\n
Ma personnalit\u00e9. Elle n\u2019\u00e9tait pas gagn\u00e9e celle-l\u00e0, elle a pris des ann\u00e9es \u00e0 se construire. Et la voil\u00e0 qui fait ses valises. <\/p>\n
Moi. Moi. Moi, bord\u00e9lique, gaffeuse, cr\u00e9ative, angoiss\u00e9e, f\u00eatarde \u00e0 l\u2019extr\u00eame, obsessive, curieuse, lente, toujours trois kilos \u00e0 perdre, incapable de discipline, dr\u00f4le, ponctuelle\u2026<\/p>\n
Moi, quoi. La moi \u00e0 laquelle je m\u2019\u00e9tais habitu\u00e9e. Puis r\u00e9cemment, j\u2019ai trouv\u00e9 une nouvelle moi. J\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 m\u2019alimenter diff\u00e9remment, \u00e0 faire vraiment attention \u00e0 moi, et ces changements n\u2019ont pas \u00e9t\u00e9 compliqu\u00e9s, et ils se sont miraculeusement install\u00e9s. J\u2019ai trouv\u00e9 le moyen d\u2019arr\u00eater de fumer<\/a>, quasiment sans effort. J\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 comprendre que bof, faire la f\u00eate, je pr\u00e9f\u00e9rais garder \u00e7a pour des moments exceptionnels. Je ne bois presque plus rien. Un verre et je suis compl\u00e8tement p\u00e9t\u00e9e ce qui est arriv\u00e9 l\u2019autre jour chez les parents de Chris, hum.<\/small><\/p>\n JE SUIS DEVENUE CHIANTE, quoi.<\/p>\n Et ce n\u2019est que la partie \u00e9merg\u00e9e de l\u2019iceberg. Parce qu\u2019en plus au fond de moi, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 trouver un \u00e9quilibre nouveau. Je le recherchais depuis des ann\u00e9es, \u00e0 travers mes rencontres, mes lectures, mes pratiques maladroites. Je le cherchais ? Et bien j\u2019ai fini par le trouver. J\u2019apprends \u00e0 dire non. Je d\u00e9veloppe un art de vivre \u00e0 moi, une sorte d\u2019\u00e9bauche de spiritualit\u00e9. Je ne crois plus que les autres savent mieux que moi ce qui est important pour moi, je ne crois plus \u00e0 ce qui brille trop, j\u2019ai appris \u00e0 voir \u00e0 travers. <\/p>\n COMPL\u00c8TEMENT INFERNALE, la fille.<\/p>\n Je me sens nouvelle, profond\u00e9ment, mais le truc, c\u2019est que cette nouvelle version de moi, je ne la connais pas. Comme quand une amie change, qu\u2019on ne sait pas par quel bout la prendre, vous voyez ? On sait qu\u2019on l\u2019aime toujours, mais on ne sait pas trop si elle serait d\u2019accord pour venir hurler avec nous au concert de Band Of Horses (\u201cNon merci je pr\u00e9f\u00e8re aller au ballet\u201d) <\/p>\n JE N\u2019EN SUIS PAS ENCORE L\u00c0, je vais voir Band Of Horses ET le ballet<\/a>.<\/p>\n Alors il y a encore des trucs auxquels je m\u2019attache. Des traits de ma personnalit\u00e9 qui tiennent bon, m\u00eame si j\u2019aimerais bien au fond qu\u2019ils s\u2019effacent eux aussi. Qu\u2019ils laissent la place \u00e0 des choses nouvelles, des combats nouveaux, des obsessions nouvelles. Mon c\u00f4t\u00e9 bord\u00e9lique. Mes \u00e9ternels trois kilos. Mes angoisses.<\/p>\n J\u2019ai parfois l\u2019impression d\u2019\u00eatre l\u2019une de ces filles dont je me moquais gentiment, avant. Les filles, je bois du th\u00e9 matcha<\/a> et j\u2019adore \u00e7a !!! J\u2019ai compris l\u2019importance de faire du sport ! Je m\u00e9dite comme une connasse !!! Je fais de la VISUALISATION, et j\u2019en parle sans m\u00eame rougir ! J\u2019ai un peu peur de me transformer en Gwyneth Paltrow<\/a>\u2026 Et le pire, c\u2019est que j\u2019adore Gwyneth. Je la trouve chouette, imparfaite, int\u00e9ressante.<\/p>\n Ce qui est super int\u00e9ressant aussi, c\u2019est que tout \u00e7a se passe un petit peu en retrait de mon blog : des changements si profonds, c\u2019est carr\u00e9ment impossible \u00e0 chroniquer. <\/p>\n Parce qu\u2019observer ses fondations qui s\u2019\u00e9croulent, c\u2019est incroyablement d\u00e9routant, m\u00eame si je sais que l\u2019on passe tous par l\u00e0 \u00e0 certains moments de notre vie. On parle de l\u2019adolescence comme d\u2019un moment critique o\u00f9 l\u2019on devient soi-m\u00eame, comme si apr\u00e8s on \u00e9tait form\u00e9 \u00e0 jamais. C\u2019est ce que je croyais mais c\u2019est faux. Il y a des tas d\u2019adolescences dans la vie. Avec \u00e0 chaque fois le m\u00eame vertige, la m\u00eame incertitude, la m\u00eame peur de d\u00e9cevoir.<\/p>\n Ces changements sont presque toujours accompagn\u00e9s de beaucoup de douleur – je vous ai \u00e9voqu\u00e9 mon burn-out \u00e7a et l\u00e0, et je crois que si \u00e0 l\u2019\u00e9poque je l\u2019ai un peu minimis\u00e9 (c\u2019est un autre des traits de ma personnalit\u00e9 qui est en train de changer enfin : la tendance \u00e0 me penser beaucoup plus forte que je ne le suis), je me rends compte aujourd\u2019hui \u00e0 quel point c\u2019\u00e9tait douloureux, profond, et \u00e0 quel point \u00e7a a probablement \u00e9t\u00e9 l\u2019un des moments les plus down, mis\u00e9rables de mon existence.<\/p>\n Ensuite, imaginez tenir un blog et devoir parler de wooohoooo faaashion<\/em> dans ces moments-l\u00e0. Rien ne peut sembler plus futile. On voit les choses sous un angle diff\u00e9rent, et l\u2019on se pose des questions sur ses limites, et sur combien de temps on va pouvoir faire illusion \u00e0 cacher ses larmes sous son sourire.<\/p>\n Mais sans aller jusqu\u2019\u00e0 tomber dans le m\u00e9lo, il faut un peu de recul pour avoir de l\u2019humour sur soi-m\u00eame, pour se plonger avec bonheur dans la futilit\u00e9 de la vie. La personne que j\u2019\u00e9tais avant, je la connaissais par coeur, je la maniais avec aisance. L\u2019auto-d\u00e9rision me venait sans m\u00eame y penser. Cette nouvelle version, pas tout \u00e0 fait finie, je l\u2019explore, je la questionne. <\/p>\n Ce que j\u2019ai toujours aim\u00e9 le plus en moi, ce que je veux garder pour toujours, c\u2019est le rire, la capacit\u00e9 \u00e0 ne pas me prendre au s\u00e9rieux. Plus m\u00eame que ma cr\u00e9ativit\u00e9. C\u2019est mon arme, ma joie, ma combinaison de survie. \u00c7a m\u2019a permis de naviguer ma vie, et notamment de survivre aux dix derni\u00e8res ann\u00e9es compl\u00e8tement folles que j\u2019ai v\u00e9cues sans tomber dans le pi\u00e8ge ni de croire \u00e0 ma propre hype, ni de me faire bouffer par le c\u00f4t\u00e9 dur et superficiel du milieu et devenir moi aussi une alien aux accessoires trop color\u00e9s, petits cris d\u2019extase constants et sourire ultra-brite \u00e0 toute \u00e9preuve.<\/p>\n Donc quand j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 changer, c\u2019est \u00e7a qui m\u2019a fait le plus peur. Peut-on \u00eatre \u00e9quilibr\u00e9e et dr\u00f4le ? Peut-on \u00eatre spirituelle et se moquer de soi-m\u00eame ? Peut-on faire la paix avec le monde et garder un esprit tranchant ? Mais en m\u00eame temps je n\u2019avais pas le choix. Mes anciens syst\u00e8mes de vie ne marchaient plus. Il fallait que j\u2019\u00e9volue, ou que je reste coinc\u00e9e dans la r\u00e9p\u00e9tition \u00e9ternelle, dans ce mar\u00e9cage de tristesse, de peurs et d\u2019angoisse o\u00f9 je m\u2019\u00e9tais retrouv\u00e9e. Donc \u00e0 un moment, j\u2019ai m\u00eame \u00e9t\u00e9 oblig\u00e9e de me dire que tant pis. Si mon humour devait partir lui aussi, ben ainsi soit-il.<\/p>\n On verrait bien ce qui m\u2019attendrait de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9.<\/p>\n C\u2019est \u00e9trange que d\u2019\u00eatre une personne publique, surtout si, comme moi, on ne met pas de filtre avec la r\u00e9alit\u00e9. Quand on en a fait son m\u00e9tier. Changer soudain devient une esp\u00e8ce de gouffre effrayant, susceptible de tout emporter sur son passage. Puis on finit par se dire, et pourquoi pas, apr\u00e8s tout, que ce qui doit \u00eatre emport\u00e9 soit emport\u00e9. <\/p>\n J\u2019ai tellement \u00e9volu\u00e9 sous vos yeux. Je vous en reparlerai la semaine prochaine, parce que je vous pr\u00e9pare une r\u00e9trospective. Ce blog a dix ans. Ce n\u2019est plus un blog du tout, bien s\u00fbr, mais c\u2019est quand m\u00eame ici que j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 vous raconter mes chroniques ou plut\u00f4t, euh, tout simplement, ma vie. Sans fards, sans pr\u00e9tentions, sans attentes, juste le plaisir de partager.<\/p>\n Il y aura peut-\u00eatre moins de fucking rock, et peut-\u00eatre moins de fucking roll, moins de cigarettes et de bourrage de gueule, moins d\u2019hyst\u00e9rie de la mode (tout le monde en a autant marre que moi, de l\u2019hyst\u00e9rie de la mode, de toute fa\u00e7on) et plus de Kombucha<\/a> (je d\u00e9conne, aucune id\u00e9e de ce que c\u2019est, mais \u00e7a sonne bien New Age) mais peut-\u00eatre qu’autre chose de tout aussi int\u00e9ressant pourrait na\u00eetre. Parce qu\u2019une chose qui, je le sais, ne me quittera jamais, c\u2019est mon envie de partager et d\u2019\u00e9crire, et mon go\u00fbt pour l\u2019harmonie, et pour le style et la beaut\u00e9.<\/p>\n Alors voil\u00e0, c\u2019est un post un peu \u00e9trange \u00e0 faire, presque pr\u00e9matur\u00e9, vu que je ne sais pas encore trop ce qui va sortir de la chrysalide – mais ce que je sais c\u2019est que je n\u2019ai qu\u2019une envie, c\u2019est d\u2019assumer et d\u2019honorer celle que je suis en train de devenir PARCE QUE LE SPECTRE DE MADONNA, qui semble s\u2019\u00eatre enferm\u00e9e dans un repeat \u00e9ternel, nous guette toutes. <\/p>\n
\nLa r\u00e9ponse c\u2019est que parfois non. Parfois, on doit laisser son ironie au vestiaire. En esp\u00e9rant qu\u2019elle soit l\u00e0 quand on revient. Si on revient, quoi. <\/p>\n