{"id":236502,"date":"2016-06-24T09:21:32","date_gmt":"2016-06-24T13:21:32","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=236502"},"modified":"2017-10-11T12:09:21","modified_gmt":"2017-10-11T16:09:21","slug":"career-cathy","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/lifestyle\/career-cathy\/","title":{"rendered":"Career \/ Cathy"},"content":{"rendered":"
Pendant mon adolescence, les seuls jobs qui me faisaient envie, c\u2019\u00e9tait dans des boutiques de pr\u00eat-\u00e0-porter. J\u2019\u00e9tais compl\u00e8tement obnubil\u00e9e par la mode et c\u2019\u00e9tait ce qui s\u2019en approchait le plus. Le jour de mes 16 ans, je me suis trouv\u00e9 un petit boulot chez The Limited Too. Apr\u00e8s \u00e7a, j\u2019ai travaill\u00e9 dans une petite boutique de v\u00eatements pour enfants et \u00e0 la fac, j\u2019ai boss\u00e9 deux ans chez Rugby et dans une petite boutique de pr\u00eat-\u00e0-porter masculin. Toutes ces exp\u00e9riences m\u2019ont appris \u00e0 respecter tous ceux qui travaillent dans ces boutiques, et encore plus ceux qui ont su transformer leurs jobs d\u2019\u00e9tudiants en de vraies carri\u00e8res dans la mode<\/a>.<\/p>\n <\/p>\n C\u2019est l\u00e0 qu\u2019intervient Cathy<\/a>, qui a travaill\u00e9 chez Prada<\/a> avec Elle<\/a>. Elle est directrice de l\u2019identit\u00e9 visuelle chez Warby Parker<\/a>, ce qui signifie qu\u2019elle est responsable du visuel de tous les espaces physiques de la marque (boutiques, bureaux, showrooms, etc.). Elle a un parcours dans le retail qui forcerait l\u2019admiration de toute jeune stagiaire. Elle a travaill\u00e9 comme vendeuse puis gr\u00e2ce \u00e0 son \u00e9nergie cr\u00e9atrice, b\u00e2ti une carri\u00e8re aupr\u00e8s des marques les plus connues. Elle a travaill\u00e9 pour Kiehl\u2019s<\/a>, Gap<\/a>, The North Face, Gucci<\/a>, Opening Ceremony<\/a>, Cole Haan<\/a>, Prada et maintenant Warby Parker, la marque retail qui monte. J\u2019esp\u00e8re que vous aimerez suivre son parcours aussi vivant qu\u2019admirable !<\/p>\n Quand il expliquait ce qu\u2019il faisait : \u00ab Voil\u00e0 comment on fait la neige, et les sommets des montagnes, on utilise ce pinceau sp\u00e9cial \u00bb, je me disais : \u00ab mais je pourrais tout \u00e0 fait faire la m\u00eame chose ! \u00bb C\u2019\u00e9tait comme un tour de magie dont je me croyais capable. Je trouvais \u00e7a g\u00e9nial.<\/p>\n Les ann\u00e9es passant, j\u2019ai continu\u00e9 \u00e0 vivre sur mon petit nuage : je voulais devenir \u00e9crivain, artiste. Et puis je crois que j\u2019ai eu ma p\u00e9riode v\u00e9to : j\u2019adorais les animaux, les chiens, les chats, les chevaux.<\/p>\n O\u00f9 as-tu pass\u00e9 ton enfance ?<\/strong> Vous \u00eates n\u00e9e ici ?<\/strong> Il faut savoir se faire aider de temps de temps. Parfois, il suffit de faire ce que personne ne veut faire.<\/p><\/blockquote>\n Quelles \u00e9tudes as-tu suivies ?<\/strong> J\u2019ai repris l\u2019\u00e9criture, fait quelques trucs, boucl\u00e9 me \u00e9tudes et suis partie pour San Francisco. Tout le monde me disait que pour faire de l\u2019argent, il fallait aller dans la Silicon Valley. Donc je suis devenue productrice web, non mais vous imaginez ? Je pondais du code pour des sites Internet. J\u2019ai commenc\u00e9 par travailler chez MacWorld, \u00e7a a \u00e9t\u00e9 mon premier vrai boulot d\u2019adulte, et j\u2019\u00e9crivais des critiques de programmes qui seraient un peu comme les applis actuelles. Je g\u00e9rais ce site de vente qu\u2019ils avaient en plus.<\/p>\n Ensuite, je suis pass\u00e9e chez Tech TV. J\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire des petits comptes-rendus et des titres sur la bourse tous les matins, c\u2019\u00e9tait tellement bizarre ! Mais bon, j\u2019\u00e9tais productrice web, c\u2019\u00e9tait un m\u00e9lange de technologie, de cr\u00e9ativit\u00e9, et d\u2019\u00e9criture.<\/p>\n Comment as-tu ma\u00eetris\u00e9 la technique du codage ?<\/strong> Comment es-tu pass\u00e9e de la techno au retail ?<\/strong> J\u2019avais beaucoup d\u2019amis qui touchaient le ch\u00f4mage, mais moi, ce n\u2019\u00e9tait vraiment pas la vie que je voulais. Surtout pas. Donc je me suis dit que j\u2019allais tenter ma chance dans le retail, o\u00f9 il y avait du boulot. Ce n\u2019\u00e9tait pas forc\u00e9ment folichon, mais il y avait du boulot. Donc j\u2019ai postul\u00e9 chez Gap, chez American Rag, Diesel, Kiehl\u2019s\u2026 et je suis devenue cette nana qui cumule 30 petits boulots. Quand j\u2019ai postul\u00e9 chez Gap, je me souviens que dans la queue, il y avait d\u2019ex-PDG de la bulle Internet qui attendaient aussi leur tour. \u00c7a a vraiment \u00e9t\u00e9 une sacr\u00e9e exp\u00e9rience, un truc marquant, \u00e0 San Francisco.<\/p>\n Pendant un moment, j\u2019ai boss\u00e9 comme h\u00f4tesse chez Gap. J\u2019ai \u00e9t\u00e9 chez American Rag, j\u2019habillais les s\u0153urs Traina, en Juicy Couture, Paper Denim et Seven Jeans. J\u2019\u00e9tais une bonne vendeuse, j\u2019avais vraiment la fibre de la vente. J\u2019avais un truc tout b\u00eate : apprendre le nom des clientes ! Au lieu de frapper \u00e0 la cabine d\u2019essayage en disant : \u00ab Tout va bien, madame ? \u00bb, mieux vaut dire : \u00ab Emily, vous avez besoin de quelque chose, d\u2019une autre taille ? \u00bb Leur faire savoir qu\u2019elles ont une alli\u00e9e en boutique qui est l\u00e0 pour les aider. Pour leur \u00e9viter de courir d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre du magasin.<\/p>\n Mais le boulot que j\u2019ai pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, c\u2019est chez Kiehl\u2019s, donc d\u00e8s qu\u2019un poste \u00e0 temps plein s\u2019est lib\u00e9r\u00e9 l\u00e0-bas, j\u2019ai laiss\u00e9 tomber tous mes autres petits boulots.<\/p>\n J\u2019y suis rest\u00e9e quelque temps, et puis le copain d\u2019une amie d\u2019amis qui \u00e9tait responsable du merchandising visuel chez Gucci m\u2019a contact\u00e9e. Son assistant s\u2019\u00e9tait cass\u00e9 le bras et ils avaient besoin de quelqu\u2019un \u00e0 la journ\u00e9e, pour l\u2019aider \u00e0 installer la nouvelle vitrine de la boutique. Je me suis dit, chouette, un peu d\u2019argent en plus. Je suis donc all\u00e9e l\u2019aider, je n\u2019avais jamais mani\u00e9 le pinceau de ma vie, je n\u2019\u00e9tais pas hyper bricoleuse. Et \u00e7a reste, \u00e0 ce jour, une des vitrines les plus compliqu\u00e9es que j\u2019aie eu \u00e0 installer.<\/p>\n Bref, on a travaill\u00e9 ensemble, et Vince m\u2019a bien appr\u00e9ci\u00e9e, du coup notre collaboration s\u2019est poursuivie pendant trois ans. Je travaillais chez Kiehl\u2019s et je faisais quelques heures chez Gucci pour aider Vince sur les vitrines et l\u2019identit\u00e9 visuelle des magasins. Sur le coup, je n\u2019ai pas r\u00e9alis\u00e9, mais c\u2019\u00e9tait un peu comme si j\u2019\u00e9tais son apprentie. Je ne m\u2019en rendais pas compte. Je crois que le seul qui a fait la m\u00eame chose que moi, c\u2019est Humberto Leon. Il travaillait chez Old Navy, qui est aussi le groupe Gap Inc, et je me souviens qu\u2019ensuite il a fait son chemin, il est pass\u00e9 chez Burberry, c\u2019\u00e9tait quelqu\u2019un que j\u2019admirais beaucoup. Je me disais, c\u2019est g\u00e9nial, je fais la m\u00eame chose qu\u2019Humberto\u2026<\/p>\n Il a vraiment fait appel \u00e0 mon raisonnement en faisant en sorte que j\u2019organise les vitrines de la fa\u00e7on la plus rentable possible. Il m\u2019a appris \u00e0 avoir une approche plus business des vitrines.<\/p><\/blockquote>\n Comment as-tu atterri chez Gap ?<\/strong> J\u2019ai fini par atterrir chez Gap, \u00e7a a \u00e9t\u00e9 mon bapt\u00eame du feu dans un groupe de plus de 900 boutiques. L\u00e0, c\u2019est la machine. Un peu le bootcamp du retail. C\u2019\u00e9tait assez marginalisant. J\u2019\u00e9tais en charge des vitrines pour GapBody Women et Hommes parfois. Mais on avait tr\u00e8s peu de libert\u00e9.<\/p>\n Un truc que le gens qui ne sont pas tr\u00e8s au fait du retail ignorent c\u2019est que tout est segment\u00e9 en r\u00e9gions, donc il y a des managers r\u00e9gionaux, des merchandisers r\u00e9gionaux, et autant d\u2019\u00e9quipes charg\u00e9es du visuel. Donc \u00e7a, c\u2019est davantage quand on bosse au niveau national et international.<\/strong><\/p>\n Tout \u00e0 fait. Et c\u2019\u00e9tait chouette, parce que j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 faire des vitrines pour Gucci, on recevait des directives d\u2019Italie, et on essayait de leur donner vie. On essayait de voir ce que \u00e7a pouvait donner, on transmettait des instructions aux graphistes pour qu\u2019ils cr\u00e9ent le mode d\u2019emploi qui permettrait \u00e0 toutes les \u00e9quipes de toutes les boutiques de comprendre notre vision, notre message. C\u2019\u00e9tait vraiment g\u00e9nial. Ensuite, on m\u2019a licenci\u00e9e, et j\u2019ai travers\u00e9 une p\u00e9riode difficile.<\/p>\n Mais quand je suis partie, j\u2019avais d\u00e9j\u00e0 pas mal de projets artistiques personnels en d\u00e9veloppement, des vid\u00e9os d\u2019art. Chez Gap, j\u2019ai rencontr\u00e9 un vrai gentleman, quelqu\u2019un de formidable. C\u2019est Eric Samuel Green, qui reste, \u00e0 ce jour, mon mentor absolu en mati\u00e8re de travail, et d\u2019\u00e9quilibre vie perso-boulot.<\/p>\n Quels \u00e9taient tes projets artistiques ?<\/strong> Du coup, tout le monde a commenc\u00e9 \u00e0 se montrer ses vid\u00e9os. Je me suis greff\u00e9e sur le truc, mon ami Jose m\u2019a demand\u00e9 : \u00ab Bon, tu nous montres un truc ou pas ? \u00bb Donc on s\u2019est tous mis \u00e0 faire des petits films les uns pour les autres. On a organis\u00e9 des soir\u00e9es \u00e0 th\u00e8me. C\u2019\u00e9tait un joyeux bazar, il suffisait d\u2019apporter une cassette ou un DVD, et on le passait. Et tout le monde regardait, on \u00e9tait vraiment soud\u00e9s.<\/p>\n Et apr\u00e8s Gap?<\/strong> Chez Gap, tout le monde observe les tendances, les modes, ce qui est sympa, excitant, ce qui pla\u00eet, tout en s\u2019adressant au plus grand nombre. Alors que The North Face, c\u2019est vraiment des v\u00eatements et de l\u2019\u00e9quipement pour le grand air. \u00c7a faisait un peu club de vieux gar\u00e7ons, ou de papas sportifs. Mais c\u2019\u00e9tait super, parce qu\u2019on \u00e9tait moins dans une artillerie hyper lourde. Je travaillais avec le vice-pr\u00e9sident du retail, les responsables retail, merchandising, les designers\u2026 et c\u2019est l\u00e0 que j\u2019ai appris \u00e0 nouer des relations avec tous mes business partners. Le vice-pr\u00e9sident retail, c\u2019\u00e9tait un peu comme un coach sportif, j\u2019ai beaucoup appris avec lui.<\/p>\n Je mettais un article en vitrine et lui me demandait : \u00ab C\u2019est quoi, \u00e7a ? \u00bb Et moi, je d\u00e9blat\u00e9rais : \u00ab La nouvelle chaussure trail, etc. \u00bb. Et lui : \u00ab Elle est disponible dans combien de coloris ? \u00bb Moi : \u00ab Trois, elle est g\u00e9niale\u2026 \u00bb Apr\u00e8s, il me demande la pronation de la chaussure. \u00ab 25 %. \u00bb Et l\u00e0, il me dit : \u00ab Tu prends la meilleure place en vitrine pour cette chaussure \u00e0 25 % de pronation ? Et sinon ? Quoi d\u2019autre ? Le prix ? \u00bb Il a vraiment fait appel \u00e0 mon raisonnement en faisant en sorte que j\u2019organise les vitrines de la fa\u00e7on la plus rentable possible. Il m\u2019a appris \u00e0 avoir une approche plus business des vitrines.<\/p>\n J\u2019ai fait pas mal de choses chez The North Face, o\u00f9 je suis rest\u00e9e trois ans.<\/p>\n Tu manageais une \u00e9quipe, l\u00e0-bas ?<\/strong> \u00c7a fait quoi de passer de la personne \u00e0 qui l\u2019on donne les directives \u00e0 celle qui donne des directives et manage une \u00e9quipe ?<\/strong> J\u2019essaie d\u2019avoir une vision plus globale. Je pense aux comp\u00e9tences dont j\u2019ai besoin en boutique. Chez Warby, ce n\u2019est pas forc\u00e9ment \u00e9vident, visuellement. Il n\u2019y a pas de v\u00eatements, pas de mannequins, on vend des lunettes. Donc forc\u00e9ment, je ne vais pas imaginer des trucs de dingue qui pendent du plafond. Il faut aussi que \u00e7a corresponde \u00e0 l\u2019esth\u00e9tique de la marque : agr\u00e9able, claire, simple.<\/p>\n Je ne veux pas non plus adopter un \u00e9crin trop sophistiqu\u00e9 pour les lunettes. J\u2019ai envie que les gens puissent les toucher, les essayer. Pour ce qui est du management de l\u2019\u00e9quipe, je me demande toujours si quelqu\u2019un qui n\u2019a jamais boss\u00e9 sur des vitrines et lu mon brief s\u2019en sortirait. D\u2019un point de vue plus personnel, je n\u2019aime pas les directives trop longues. Si les gens sont charg\u00e9s de l\u2019identit\u00e9 visuelle de la boutique, c\u2019est qu\u2019\u00e0 la base ce sont des personnalit\u00e9s visuelles.<\/p>\n Mais j\u2019ai appris quelque chose de tr\u00e8s important en mati\u00e8re de d\u00e9cisions professionnelles : finalement, ce qui compte, ce n\u2019est pas toujours le titre ou le salaire. Il ne faut pas prendre toutes ses d\u00e9cisions du seul point de vue financier ou hi\u00e9rarchique.<\/p><\/blockquote>\n
\nJe voulais devenir artiste, \u00e0 cause de Bob Ross. J\u2019adorais son art, c\u2019\u00e9tait vraiment magique \u00e0 mes yeux. Ce qu\u2019il disait, et la fa\u00e7on dont il le peignait.<\/p>\n
\nHors des Etats-Unis. Mes parents\u2026 Enfin, mon p\u00e8re biologique \u00e9tait \u2013 quand mes parents se sont rencontr\u00e9s \u2013 c\u2019\u00e9tait un Marine. Ensuite, il a travaill\u00e9 pour Air America. Il a contribu\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9vacuation du Vietnam. Il a fait sortir ma m\u00e8re et toute la famille. Mais j\u2019ai grandi avec ma m\u00e8re et mon p\u00e8re, en Arabie Saoudite. C\u2019est l\u00e0 que remontent mes premiers souvenirs, ma m\u00e8re enseignait l\u2019anglais, c\u2019\u00e9tait une polyglotte accomplie, elle parlait plein de langues, donc elle donnait des cours et faisait du travail administratif. Mon p\u00e8re, d\u2019apr\u00e8s ce que j\u2019ai compris, pr\u00e9parait les plannings de vol des avions. Ensuite, mes parents se sont s\u00e9par\u00e9s, ma m\u00e8re n\u2019aimait pas l\u2019Arabie Saoudite, et mes parents ne s\u2019entendaient plus. Quand on est rentr\u00e9s aux Etats-Unis, elle a fait des \u00e9tudes pour devenir coiffeuse.<\/p>\n
\nJe suis n\u00e9e \u00e0 Singapour. Mais j\u2019ai toujours eu la nationalit\u00e9 am\u00e9ricaine parce que mon p\u00e8re \u00e9tait de Richmond, en Virginie. Quand on est rentr\u00e9s aux Etats-Unis, ma m\u00e8re s\u2019est remari\u00e9e avec un ing\u00e9nieur en \u00e9lectricit\u00e9. Pendant ma scolarit\u00e9 et mes \u00e9tudes, ma m\u00e8re a toujours tout fait pour que je ne me retrouve pas avec un travail o\u00f9 je reste debout toute la journ\u00e9e. Quant \u00e0 mon beau-p\u00e8re, il ne voyait de salut que dans les maths pour gagner de l\u2019argent. Ou alors les sciences, ou les \u00e9tudes d\u2019ing\u00e9nieur. Ou bla-bla-bla. Bref, j\u2019ai r\u00e9fl\u00e9chi \u00e0 tout \u00e7a et je me suis dit que je deviendrais r\u00e9dactrice technique.<\/p>\n
\nJ\u2019avais choisi Biologie, Litt\u00e9rature et Ecriture de fiction, mais \u00e7a n\u2019allait pas. Je suis all\u00e9e \u00e0 l\u2019universit\u00e9 de Santa Cruz. C\u2019\u00e9tait la seule universit\u00e9 qui m\u2019acceptait en Californie. Moi qui voulais devenir r\u00e9dactrice scientifique, j\u2019\u00e9chouais \u00e0 tous les examens de maths ! Le seul examen que j\u2019ai r\u00e9ussi, c\u2019est oc\u00e9anographie. En fait je faisais du surf \u00e0 Orange County, et je me sentais hyper concern\u00e9e par l\u2019oc\u00e9an et toutes ces choses. Et la biologie, c\u2019\u00e9tait ce qui me parlait le plus de fa\u00e7on concr\u00e8te. Finalement, je me suis retrouv\u00e9e \u00e0 23 ans et mon beau-p\u00e8re m\u2019a dit : \u00ab Euh, tu es c\u00e9libataire, tu n\u2019as pas de dipl\u00f4me, bouge-toi. \u00bb Du coup, j\u2019ai demand\u00e9 si je pouvais arr\u00eater les sciences et le reste.<\/p>\n
\nJe suis un peu autodidacte, il y a des gens qui m\u2019ont montr\u00e9 comment \u00e7a marche. Vraiment, c\u2019est des amis qui m\u2019ont expliqu\u00e9 \u00e7a. J\u2019ai vraiment eu de la chance dans mon parcours\u2026 il faut savoir se faire aider de temps de temps. Parfois, il suffit de faire ce que personne ne veut faire. Et c\u2019est comme \u00e7a que les gens vous aident.<\/p>\n
\nL\u2019\u00e9clatement de la bulle Internet s\u2019est produit quand j\u2019\u00e9tais chez Tech TV, et j\u2019ai \u00e9t\u00e9 licenci\u00e9e comme tout le monde. A une \u00e9poque, j\u2019avais l\u2019impression que plus personne autour de moi n\u2019avait de boulot.<\/p>\n
\nQuand j\u2019\u00e9tais chez Kiehl\u2019s, je commen\u00e7ais \u00e0 avoir un solide carnet d\u2019adresses. Je pr\u00e9parais des corbeilles-cadeaux pour mon client, qui \u00e9tait le directeur artistique de chez Gap. Todd Barket, propri\u00e9taire de Unionmade, que j\u2019adore. Un jour qu\u2019on discutait, je lui ai dit : \u00ab Vous savez, je fais parfois les vitrines de chez Gucci, si vous avez besoin d\u2019aide sur vos vitrines, n\u2019h\u00e9sitez pas. \u00bb Il \u00e9tait ravi et m\u2019a demand\u00e9 mes coordonn\u00e9es \u00ab Je vous dirai si mon \u00e9quipe a besoin d\u2019aide en free-lance. \u00bb Du coup, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 travailler pour eux en free-lance. Donc je travaillais toujours chez Kiehl\u2019s, pour Gucci, pour Gap\u2026 \u00e7a avan\u00e7ait, j\u2019\u00e9tais super contente de ce que je faisais, j\u2019avais envie de continuer dans cette voie.<\/p>\n
\nA San Francisco, j\u2019ai rencontr\u00e9 des jeunes dipl\u00f4m\u00e9s en cin\u00e9ma de l\u2019Art Institute \u00e0 San Francisco, ils travaillaient tous au cin\u00e9ma ind\u00e9pendant Opera Plaza, ils organisaient des projections de films dans un pub, le Edinburgh Castle. Un Cor\u00e9en qui dirigeait ce pub \u00e9cossais organisait des soir\u00e9es Trivial le mardi, il y avait un espace au-dessus du bar que les DJ pouvaient louer pour organiser des soir\u00e9es \u00e0 th\u00e8me. Le lundi soir, il n\u2019y avait rien, donc le proprio laissait aux jeunes qui bossaient au cin\u00e9 la possibilit\u00e9 de projeter des films. Donc on se matait des films comme Videodrome<\/em>, Quadrophenia<\/em>, Crybaby<\/em>\u2026 et puis apr\u00e8s, on s\u2019est dit qu\u2019on pourrait se montrer nos projets de fin d\u2019\u00e9tudes.<\/p>\n
\nApr\u00e8s Gap, je suis retourn\u00e9e chez Kiehl\u2019s, j\u2019ai continu\u00e9 \u00e0 bosser sur mes projets, Eric m\u2019a appel\u00e9e pour savoir o\u00f9 j\u2019en \u00e9tais, il m\u2019a dit de venir chez The North Face pour lancer un programme autour des vitrines. Il \u00e9tait en charge du visuel l\u00e0-bas. J\u2019y suis all\u00e9e et pour la premi\u00e8re fois, j\u2019ai vu tout le c\u00f4t\u00e9 business d\u2019une entreprise, j\u2019ai rencontr\u00e9 des gens incroyables. C\u2019\u00e9tait vraiment diff\u00e9rent, pas du tout orient\u00e9 \u00ab mode \u00bb.<\/p>\n
\nOn \u00e9tait deux, avec Peggy : elle \u00e9tait en charge du merchandising, moi c\u2019\u00e9tait plut\u00f4t les mannequins, les vitrines, les accessoires. On travaillait ensemble avec une \u00e9quipe de 12 \u00e0 15 personnes charg\u00e9es du merchandising visuel en boutique.<\/p>\n
\nJe me demandais toujours ce que ferait Eric \u00e0 ma place. Je crois que si j\u2019ai autant appris aupr\u00e8s de lui, c\u2019\u00e9tait que c\u2019\u00e9tait un sup\u00e9rieur tr\u00e8s empathique. Quand je fais quelque chose ou que je d\u00e9veloppe une id\u00e9e, je me mets toujours \u00e0 la place des employ\u00e9s et je me demande s\u2019ils seront motiv\u00e9s par cette id\u00e9e.<\/p>\n