<\/a><\/p>\n

Il faut que vous sachiez un truc : mon appareil photo p\u00e8se 352 kilos. C’est pas du tout le genre de truc qu’on transporte dans son sac, et encore moins dans sa pochette. Et mon appareil photo, son \u00e9cran LCD, il ne sert qu’\u00e0 v\u00e9rifier les photos apr\u00e8s les avoir prises. Pour prendre une photo, il faut regarder dans le viseur, faire ses r\u00e9glages, et enfin, shooter. Pour l’air d\u00e9gag\u00e9, on repassera.<\/p>\n

C’est pour \u00e7a que le jour ou j’ai re\u00e7u une invit’ pour la soir\u00e9e Vuitton & Pharrell Williams, apr\u00e8s m’\u00eatre \u00e9vanouie, puis r\u00e9veill\u00e9e, puis r\u00e9\u00e9vanouie, et avant m\u00eame de me demander ce que j’allais bien pouvoir me mettre, la question que je me suis pos\u00e9e est : je prends mon appareil photo ou pas ?<\/p>\n

Tant pis, je le prends. Tout l’exercice r\u00e9sidera donc dans le fait d’arriver \u00e0 porter ce sac de 354 kilos (oui, j’ai rajout\u00e9 2 kilos de maquillage, on sait jamais), comme s’il \u00e9tait aussi l\u00e9ger qu’une plume, car la gr\u00e2ce, c’est de ne pas montrer l’effort, vous le savez bien.<\/p>\n

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Bref. Nous arrivons, G\u00e9raldine<\/a> et moi, dans un superbe h\u00f4tel particulier avenue Foch. L’endroit a \u00e9t\u00e9 d\u00e9cor\u00e9 dans le style cabinet de curiosit\u00e9, c’est tr\u00e8s beau : des animaux empaill\u00e9s se cachent derri\u00e8re des paravents d\u00e9licatement ouvrag\u00e9s. Des gravures \u00e9tranges sont accroch\u00e9es aux murs. Ce soir, Pharrell pr\u00e9sente sa collection de bijoux pour Vuitton<\/a>. Un poil moyennageuse, un rien bling bling, tr\u00e8s jolie.<\/p>\n

Et Vuitton pr\u00e9sente sa collection de people : \u00e0 peine arriv\u00e9e, j’ai l’impression d’\u00eatre dans un film de Robert Altman. Ce qui ne m’emp\u00eache pas de rep\u00e9rer illico la source \u00e0 champagne. J’ai une r\u00e9putation \u00e0 tenir.<\/p>\n

Et de tomber aussi sec sur ma copine Julie. Alors l\u00e0, la surprise de retrouver une copine dans cet endroit de perdition peoplesque n’a d’\u00e9gale que la perte instantan\u00e9e de mes deux compagnes.<\/p>\n

Perdition peoplesque ? Si si je vous assure. Attention \u00e7a va name dropper sec je vous aurais pr\u00e9venus !<\/p>\n

\u00c0 ma droite, Romain Duris cherche \u00e0 attraper du champagne. Il essaye de me doubler avec son expression num\u00e9ro 44, jeune homme pr\u00e9occup\u00e9 (je connais toutes ses expressions), mais Fr\u00e9d\u00e9ric Beigbeder nous grille la priorit\u00e9 par la gauche, et en un tour de main cale 4 coupes entre ses doigts et se barre en disant bonjour \u00e0 TOUT le monde dans la pi\u00e8ce avec les doigts qui lui restent. Ariel Wizman tente de prendre des photos des aisselles de Julie. On d\u00e9conne trois minutes avec lui en d\u00e9veloppant autour des aisselles. Je suis tent\u00e9e de vous dire qu’il est cool, mais comme tout le monde veut para\u00eetre tellement cool ici, je me m\u00e9fie. Marianne Faithfull se fait tirer le portrait dans un grand fauteuil. En face de moi, M\u00e9lanie Laurent bavasse avec \u00c9lodie Bouchez qui regarde son mari, Thomas, en train de bavasser avec Pharrell Williams. Mademoiselle Agn\u00e8s et Emmanuelle Alt se marrent dans un petit salon pr\u00e9cieux, et Dita Von Teese passe la t\u00eate pour regarder ce qui se passe…<\/em><\/p>\n

Bref. Vous allez vous faire une indigestion, j’arr\u00eate l\u00e0. Tout le monde est connu de toutes fa\u00e7ons.<\/p>\n

J’envisage de prendre des photos. On serait carr\u00e9ment dans l’\u00e9tude sociologique, ce serait g\u00e9nial. Tout le monde se conna\u00eet. Il y a une sensation d’entre soi, une d\u00e9contraction, de disponibilit\u00e9 des gens et aussi une galerie de looks r\u00eav\u00e9e.
\nEt puis mon sac p\u00e8se 354 kilos, merde, j’ai pas port\u00e9 tout \u00e7a pour rien ! Le probl\u00e8me, c’est que j’ai ma dignit\u00e9. Elle est tr\u00e8s l\u00e9g\u00e8re \u00e0 porter, mais elle sait se faire entendre.<\/p>\n

Et puis bon, on est en train de me pr\u00e9senter Sofia Coppola<\/a>.<\/p>\n

Quoi ? Ah mais oui. En plus d’\u00eatre hilarante, Julie est tr\u00e8s copine avec Sofia. Elle me la pr\u00e9sente donc tout naturellement et Sofia me dit bonjour tr\u00e8s naturellement et avec un grand sourire. Tout aussi naturellement, j’en place pas une parce que… Ben parce que je sais pas quoi dire.<\/p>\n

Bref, nous continuons \u00e0 small talker avec les uns et les autres. Je suis moiti\u00e9 cool moiti\u00e9 impressionn\u00e9e, voire trois quart cool un quart impressionn\u00e9e gr\u00e2ce au Ruinart. Sofia passe dans le coin et nous dit qu’ils vont manger un hamburger, que si on veut, on vient.<\/p>\n

J’envisage deux secondes, puis je laisse tomber l’id\u00e9e. Je suis fatigu\u00e9e et j’en ai pris plein la vue. C’est chouette de faire des soir\u00e9es comme \u00e7a de temps en temps, c’est marrant de voir ces gens au naturel, entre eux, pas (trop) en repr\u00e9sentation, mais je n’ai pas forc\u00e9ment envie d’aller plus loin.<\/p>\n

J’aime bien l’id\u00e9e d’\u00eatre un peu une outsider. J’aime bien l’id\u00e9e de regarder \u00e7a de l’ext\u00e9rieur. J’aime bien le fait d’\u00eatre d\u00e9cal\u00e9e, encore impressionnable. J’aime observer ce monde. Je n’ai pas forc\u00e9ment envie d’en faire partie. J’aime partager \u00e7a avec vous sans que vous vous sentiez exclus.<\/p>\n

Impressionnable. Allez, je rentre. En partant, je fais un clin d’oeil aux sublimes chouettes empaill\u00e9es qui regardent la sc\u00e8ne avec un regard vide et bienveillant.<\/p>\n

—————–<\/p>\n

Pour un billet plus complet, moins perso sur la soir\u00e9e, vous pouvez aller jeter un oeil au super blog de Christian, le Modalogue<\/a>. <\/em><\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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