J’ai toujours \u00e9t\u00e9 inspir\u00e9e par ceux qui sont capables de partager leurs \u00e9motions avec honn\u00eatet\u00e9 et simplicit\u00e9, et j’avais beaucoup aim\u00e9 ce que nous disait Myla Dalbesio \u00e0 propos de sa relation avec son corps et avec la cam\u00e9ra.<\/p>\n
Myla est dans la cat\u00e9gorie \u00ab\u00a0plus size\u00a0\u00bb (c’est une expression que je d\u00e9teste et que l’on n’utilise jamais ici, alors qu’on shoote des mannequins plus size tout le temps – notre politique c’est juste de ne surtout pas en faire des effets d’annonce… Mais pour ce post je pense que c’est important de le mentionner), elle a pos\u00e9 pour des campagnes Calvin Klein<\/a> entre autres. Elle est g\u00e9niale, vraie, dr\u00f4le et au studio, on l’adore.<\/p>\n Voil\u00e0 pourquoi je voulais partager ses mots avec vous aujourd’hui ! La premi\u00e8re fois que j\u2019ai pos\u00e9 nue, c\u2019\u00e9tait pour Roe Etheridge. C\u2019\u00e9tait il y a des ann\u00e9es, en 2008, avant qu\u2019il shoote Gisele<\/a> et Hilary Rhoda, pour les campagnes Balenciaga ou le Vogue italien. D\u2019ailleurs, je crois qu\u2019il n\u2019avait jamais shoot\u00e9 de nus, c\u2019est un truc sur lequel on a plaisant\u00e9 ce jour-l\u00e0. Il m\u2019a dit qu\u2019on allait perdre notre virginit\u00e9 ensemble, j\u2019ai rougi, ri, et aval\u00e9 une tranche de pizza. Je m\u2019\u00e9tais fait toute belle, je m\u2019\u00e9tais bien ras\u00e9e au niveau du maillot, j\u2019avais opt\u00e9 pour la variante la plus acceptable, une toison pr\u00e9sente sans \u00eatre trop voyante, je m\u2019\u00e9tais \u00e9pil\u00e9e, appr\u00eat\u00e9e, coiff\u00e9e, etc. Par contre, devant une pizza, j\u2019\u00e9tais incapable de dire non. Je n\u2019\u00e9tais pas le genre de fille \u00e0 je\u00fbner des jours avant un shooting sous-v\u00eatements, et pour le nu, \u00e7a n\u2019a pas beaucoup chang\u00e9. Finalement, poser nue, \u00e7a n\u2019a pas chang\u00e9 grand-chose pour moi, sauf que \u00e7a me pla\u00eet peut-\u00eatre encore plus que de poser avec des v\u00eatements.<\/p>\n En fait, quand on pose nue, c\u2019est vraiment soi-m\u00eame qu\u2019on d\u00e9voile. Il n\u2019y a pas de chaussures, de pi\u00e8ces de cr\u00e9ateurs, de lieux de shootings ultrasophistiqu\u00e9s. Il n\u2019y a plus de style personnel, de v\u00eatements qui tombent bien, de chemise flatteuse ou pas pour la silhouette, de pantalon qui moule les mollets. \u00c7a, j\u2019y pense quand je m\u2019habille, quand je pose en v\u00eatements. Mais pour les nus, ce qui compte, c\u2019est la peau, la peau et un sentiment de libert\u00e9, de mouvement, de forme, de lumi\u00e8re, d\u2019environnement, et de libert\u00e9 toujours et encore. Poser nue m\u2019a aid\u00e9e \u00e0 aimer mon corps, \u00e0 comprendre que la beaut\u00e9 r\u00e9side autant dans la perfection que les imperfections. Des cuisses un peu \u00e9paisses, quelques bourrelets, tout \u00e7a s\u2019\u00e9quilibre quand on consid\u00e8re la silhouette dans sa totalit\u00e9. Le corps devient un outil, un m\u00e9dium \u00e0 part enti\u00e8re.<\/p>\n Mais pour les nus, ce qui compte, c\u2019est la peau, la peau et un sentiment de libert\u00e9, de mouvement, de forme, de lumi\u00e8re, d\u2019environnement, et de libert\u00e9 toujours et encore.\n<\/p><\/blockquote>\n Les photos sur lesquelles je me trouve la plus belle, celles qui sont vraiment moi, ce sont celles sur lesquelles je pose nue. Les premi\u00e8res que j\u2019ai faites avec Roe en 2008, sur lesquelles je sirote un diet Coke. Celles sur lesquelles je ris en studio, ou celles o\u00f9 je cours dans les bois avec Ryan Mcginley, ou celles, prises par Pamela Hanson, lov\u00e9e sur un canap\u00e9 au coin du feu. Il n\u2019y a pas de mensonge. Je ne joue pas un r\u00f4le, je ne vends rien. C\u2019est authentique, \u00e7a correspond \u00e0 celle que j\u2019essaie d\u2019\u00eatre dans la vie de tous les jours. Poser nue, \u00e7a m\u2019a aussi appris \u00e0 regarder le corps des autres femmes d\u2019une fa\u00e7on diff\u00e9rente. \u00c7a m\u2019a donn\u00e9 envie de les photographier moi-m\u00eame, d\u2019aimer des genoux de porcelaine, un ventre marqu\u00e9 par les \u00e9v\u00e9nements de la vie. Des seins doux et roses, des aisselles poilues, des fossettes, des cicatrices, des bleus, des marques. Ce qui rend un corps diff\u00e9rent, ce qui nous rend finalement tous pareils.<\/p>\n Maintenant, je m\u2019appr\u00eate moins, au diable l\u2019\u00e9pilation du maillot. D\u2019ailleurs, pour les aisselles, les photographes ont de la chance quand je me rase. Mais j\u2019ai toujours le m\u00eame sentiment. Je connais ce que je d\u00e9gage, ce qui est beau chez moi, je suis capable de partager \u00e7a avec les autres. J\u2019aime mettre ce que j\u2019ai de mieux au service de gens cr\u00e9atifs, et j\u2019aime qu\u2019ils comprennent et respectent ce que je leur donne. Tout \u00e7a contribue \u00e0 transcender le studio, les moments pass\u00e9s devant l\u2019objectif. Comprendre, aimer et respecter son corps, c\u2019est s\u2019aimer. Se respecter, c\u2019est demander aux autres de vous respecter, construire des relations saines et amicales. Trouver sa paix int\u00e9rieure.<\/p>\n Myla wears : Dress,\u00a0Delphine Manivet<\/a>\u00a0; Sweater, Rag & Bone \u00a0<\/em>
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\nMyla Dalbesio | Mannequin<\/a> et Photographe<\/em><\/strong><\/p>\n
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