{"id":228368,"date":"2016-02-01T09:00:55","date_gmt":"2016-02-01T14:00:55","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=228368"},"modified":"2016-02-01T08:55:40","modified_gmt":"2016-02-01T13:55:40","slug":"editors-letter-16","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/photos\/editors-letter-16\/","title":{"rendered":"Editor’s Letter #16"},"content":{"rendered":"

Je vous \u00e9cris depuis Los Angeles o\u00f9 le soleil br\u2026 L\u2019ouragan fait rage, en fait, ahah.<\/p>\n

On a lou\u00e9 un appartement \u00e0 Venice Beach d\u2019o\u00f9 l\u2019on travaille, Chris et moi, depuis deux semaines, juste parce qu\u2019on avait envie de voir ce que c\u2019\u00e9tait, l\u2019hiver en Californie. Envie de tester l\u2019id\u00e9e de travailler \u00e0 distance, et envie de d\u00e9couvrir une autre partie des \u00c9tats-Unis, et un peu envie d\u2019\u00e9chapper \u00e0 la d\u00e9pression hivernale dont je vous parlais l\u2019autre jour<\/a>.<\/p>\n

\nJ\u2019avais d\u00e9j\u00e0 fait \u00e7a pour commencer l\u2019\u00e9criture de mon livre, il y a deux ans<\/a>.. J\u2019avais pass\u00e9 trois semaines \u00e0 West Hollywood, toute seule. \u00c7a avait \u00e9t\u00e9 fantastique de prendre de la distance. L\u2019endroit comptait peu, en fait, parce que je ne connaissais que tr\u00e8s peu de monde et que mes journ\u00e9es \u00e9taient rythm\u00e9es comme du papier \u00e0 musique, \u00e9criture, sport, \u00e9criture, d\u00e9j, \u00e9criture, balade, diner. Mais d\u00e9j\u00e0, il y avait quelque chose dans l\u2019air de la Californie qui m\u2019inspirait beaucoup.<\/p>\n

Ce coup-ci, c\u2019\u00e9tait un peu diff\u00e9rent. Nous sommes partis sans vraies \u201craisons professionnelles\u201d autres que quelques rendez-vous de boulot et quelques d\u00eeners pro. On s\u2019est organis\u00e9s avec mon \u00e9quipe pour faire des Skype r\u00e9guliers. Je me suis disciplin\u00e9e pour commencer \u00e0 travailler \u00e0 7 heures du mat histoire de ne pas \u00eatre trop d\u00e9cal\u00e9e par rapport \u00e0 la c\u00f4te Est, d’\u00eatre connectee avec tout le monde, de donner du temps \u00e0 chacun et de suivre scrupuleusement ma to-do list.<\/p>\n

Malgr\u00e9 tout \u00e7a, j\u2019ai du faire avec un sentiment de culpabilit\u00e9 d\u00e9bordant.<\/p>\n

Un peu \u00e0 l\u2019id\u00e9e de ne pas \u00eatre pr\u00e9sente physiquement pour mon \u00e9quipe. Et aussi, parce que je les adore et qu\u2019ils me manquent. Mais surtout, j\u2019avais l\u2019impression de faire un truc interdit.\u00a0
\nC\u2019est incroyable \u00e0 quel point la vie peut devenir une s\u00e9rie d\u2019obligations auxquelles on pense ne pas pouvoir \u00e9chapper. Et pourtant\u2026<\/p>\n

Le monde a chang\u00e9, le travail a \u00e9t\u00e9 compl\u00e8tement r\u00e9volutionn\u00e9, beaucoup de gens travaillent de chez eux, beaucoup d\u2019\u00e9quipes travaillent dans des bureaux \u00e9loign\u00e9s physiquement (les nouveaux syst\u00e8mes de vid\u00e9o-conf\u00e9rence sont dingues!), c\u2019est possible, c\u2019est l\u2019avenir, et c\u2019est le pr\u00e9sent m\u00eame, pour peu qu\u2019on se d\u00e9cide \u00e0 le cueillir.<\/p>\n

Tout le monde n\u2019a pas cette possibilit\u00e9, et tout le monde n\u2019a pas envie de \u00e7a, bien s\u00fbr.\u00a0
\nMais de plus en plus, ce sera possible, n\u00e9gociable, envisageable pour chacun.<\/p>\n

C\u2019est pour \u00e7a que j\u2019aborde ce sujet aujourd\u2019hui.
\nMoi, j\u2019avais envie de tenter le coup.<\/p>\n

La premi\u00e8re semaine a \u00e9t\u00e9 \u00e9puisante. Tellement de choses \u00e0 faire, le calme apr\u00e8s la temp\u00eate merveilleuse que fut le livre<\/a>, des millions d\u2019emails en retard, des millions de projets \u00e0 mettre en route, beaucoup de travail, le jet lag, et puis cette nouvelle organisation\u2026<\/p>\n

La deuxi\u00e8me semaine a \u00e9t\u00e9 une r\u00e9v\u00e9lation. Soudain lib\u00e9r\u00e9e de la vie tr\u00e9pidante new yorkaise<\/a>, c\u2019est comme si je reprenais possession des heures de ma journ\u00e9e. Tout d\u2019un coup \u00e9loign\u00e9e du coeur battant de la ville, c\u2019est comme si je voyais plus clairement ce qui s’y passait. Projet\u00e9e loin de la personne que je suis \u00e0 New York, constamment occup\u00e9e, \u00e9puis\u00e9e, culpabilis\u00e9e de ne pas arriver en \u00e0 faire plus, j\u2019ai eu l\u2019impression de pouvoir prendre un souffle profond.\u00a0<\/p>\n

Mon rythme se mettait tout doucement en place, m\u00eame si je travaille encore sur les ajustements et, vers trois heures de l\u2019apr\u00e8s-midi, six heures \u00e0 New York, l\u2019heure de se ruer dans les bars et les cours de yoga et les restaurants, moi \u00e0 LA, j\u2019ai du temps pour me poser et r\u00e9fl\u00e9chir. Faire des recherches, \u00e9crire, dessiner, en paix.\u00a0<\/p>\n

Rencontrer des cr\u00e9ateurs d\u2019ici, changer de perspective, pouvoir vous pr\u00e9senter des sujets diff\u00e9rents, c\u2019est quelque chose d\u2019important pour moi – c\u2019est tellement facile de devenir compl\u00e8tement centr\u00e9 sur une ville, une industrie, un espace-temps et une seule mani\u00e8re de voir les choses. Je me rends compte \u00e0 quel point je suis centr\u00e9e sur New York, parfois.<\/p>\n

Travailler \u00e0 distance est une fa\u00e7on vraiment int\u00e9ressante de se ressourcer et de prendre du recul. C\u2019est totalement diff\u00e9rent de prendre des vacances o\u00f9 l\u2019on d\u00e9connecte. L\u00e0, je suis hyper connect\u00e9e, juste dans une \u00e9nergie diff\u00e9rente. Peu importe la destination, vraiment. L\u2019important, c\u2019est de casser ses habitudes et se remettre en question.<\/p>\n

Et pourtant les habitudes, \u00e7a se forme tr\u00e8s vite. Je sais tr\u00e8s bien que si je restais ici, ma vie s\u2019organiserait et que je me sentirais vite aussi submerg\u00e9e qu\u2019\u00e0 New York (m\u00eame si je pense que peu de villes vous submergent autant que New York) – je commence m\u00eame \u00e0 avoir envie de rentrer parce que vraiment, le Studio et mes amis me manquent.<\/p>\n

Mais je suis heureuse de m\u2019\u00eatre donn\u00e9 le droit de le faire.\u00a0
\nVous avez d\u00e9j\u00e0 pens\u00e9 \u00e0 travailler diff\u00e9remment, vous ?<\/p>\n

Photo \u00e1 la Butcher’s Daughter<\/a>| 1205 Abbot Kinney, Blvd. Venice, CA<\/center> <\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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