{"id":20660,"date":"2011-10-11T09:12:36","date_gmt":"2011-10-11T13:12:36","guid":{"rendered":"https:\/\/www.wearedore.com\/?p=20660"},"modified":"2014-01-10T16:51:05","modified_gmt":"2014-01-10T21:51:05","slug":"le-chapeau","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/illustrations\/le-chapeau\/","title":{"rendered":"Le Chapeau"},"content":{"rendered":"
La vie est d\u2019un ironisme frappant, me disais-je le mercredi 5 octobre au matin.<\/p>\n
Ce jour l\u00e0 je vous racontais que j\u2019avais pass\u00e9 la fashion week \u00e0 plat et en tee-shirt pour cause de m\u00e9t\u00e9o digne d\u2019un mois d\u2019ao\u00fbt corse, ce \u00e0 mon grand d\u00e9sarroi.<\/p>\n
Et au m\u00eame moment j\u2019apparaissais sur le Sartorialist<\/a>, toute de couleurs chatoyantes, de chapeau Gucci et de talons Fendi v\u00eatue.<\/p>\n Ne croyez pas que je ne me suis pas rendue compte de la contradiction, o\u00f9 que je n\u2019ai pas lu vos commentaires \u201cEeeuh… C\u2019est pas vraiment des chaussures plates que tu portes sur le site de ton amoureux\u2026 Ou je comprend plus rien !\u201d<\/span><\/p>\n En fait, voici la vraie histoire de ce qui s\u2019est pass\u00e9 le mardi 4 octobre.<\/p>\n <\/p>\n Tout a commenc\u00e9 par la m\u00e9t\u00e9o. <\/strong>Ce jour-l\u00e0 on a perdu 10 degr\u00e9s. Et j\u2019ai enfin pu mettre l\u2019un des trucs que j\u2019avais pr\u00e9vus pour la fashion week. Aaaaaaaaah !<\/p>\n Emport\u00e9e par ma joie, j\u2019ai choisi ma robe Mugler vintage, qui va tellement bien avec mes talons Fendi que j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de laisser la folie de la mode tout emporter et que je suis all\u00e9e au d\u00e9fil\u00e9 Chanel<\/a> en talons<\/em>. Rendez-vous compte !!!<\/p>\n C\u2019\u00e9tait pas mal mais plut\u00f4t simple comme tenue, franchement, et si je me suis fait arr\u00eater par quelques photographes \u00e0 l\u2019entr\u00e9e du d\u00e9fil\u00e9, rien ne me laissait pr\u00e9sager de ce qui allait arriver quelques heures plus tard.<\/p>\n Parce qu\u2019ensuite il a fallu trouver une robe pour aller \u00e0 la soir\u00e9e de Carine qui \u00e9tait le soir m\u00eame. <\/strong>J\u2019ai saut\u00e9 sur mon v\u00e9lo magique pour aller au showroom Gucci, o\u00f9 j\u2019avais rendez-vous pour essayer quelques robes.<\/p>\n Apart\u00e9<\/em><\/strong> : Le Showroom. Parfois, quand vous travaillez dans la mode et que vous n\u2019avez rien \u00e0 vous mettre pour une soir\u00e9e, on peut vous pr\u00eater une robe. \u00c7a se fait.<\/em><\/small><\/p>\n C\u2019est souvent beaucoup de souffrance car faire rentrer son body dans un sample size (= taille mannequin = taille moins que 0) ce n\u2019est pas \u00e0 la port\u00e9e de toutes les mangeuses de croissant et \u00e7a donne lieu \u00e0 des sc\u00e9narios cocasses (=larmes) (qu\u2019il faut absolument que je vous raconte mais ce sera pour un autre post) mais parfois, sur un malentendu, une robe sublime peut vous aller comme un gant.\u00a0<\/em><\/small><\/p>\n Bon, ok; un gant l\u00e9g\u00e8rement serr\u00e9… Mais \u00e0 deux heures de la soir\u00e9e robe longue (o\u00f9 tout le monde va arriver en robe courte sauf vous mais \u00e7a aussi, c\u2019est un autre post) on est pr\u00eat \u00e0 tout pour fermer un zip. M\u00eame s\u2019y mettre \u00e0 quatre. <\/em>Fin de l\u2019apart\u00e9.<\/em><\/strong> Ah non j\u2019oubliais : bien entendu, le lendemain, ON REND TOUT, en mode Cendrillon.<\/em><\/small><\/p>\n Et une fois l\u00e0-bas, non seulement j\u2019ai trouv\u00e9 ma robe, mais sur l\u2019immense chemin\u00e9e en marbre du showroom j\u2019ai vu, align\u00e9s comme des macarons Ladur\u00e9e, les chapeaux aux couleurs sublimes dont je r\u00eave depuis le d\u00e9fil\u00e9 Automne-Hiver<\/a>.<\/p>\n Bien s\u00fbr, j\u2019ai pouss\u00e9 un cri, et j\u2019en ai essay\u00e9 un. Et l\u00e0 bam : Les couleurs allaient tellement parfaitement avec ce que je portais que soudain ma tenue sympa s\u2019\u00e9tait transform\u00e9e en… Une page de Vogue. Pas vraiment \u00e0 moi tout \u00e0 fait, ou alors moi en version Vogue. J\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 d\u2019emprunter le chapeau.<\/p>\n Envoguis\u00e9e, j\u2019ai grimp\u00e9 sur mon v\u00e9lo, inconsciente de foncer tout droit vers mon destin de star de la fashion.<\/p>\n C\u2019est en arrivant aux Tuileries pour le d\u00e9fil\u00e9 Valentino que j\u2019ai compris qu\u2019il se passait un truc. <\/strong>Les gens se retournaient sur moi dans la rue. J\u2019entendais des clics d\u2019appareils photos d\u00e8s que je faisais un pas. On a commenc\u00e9 \u00e0 me demander de me prendre en photo. Des gens voulaient se faire prendre en photo avec moi. Bizarre.<\/p>\n Une fois. Deux fois. Trois fois.<\/p>\n Au bout d\u2019un quart d\u2019heure, j\u2019avais fait environ 20 m\u00e8tres.<\/p>\n Je me sentais bizarre. Ni moi-m\u00eame ni une autre, comme si par magie on m\u2019avait donn\u00e9 la c\u00e9l\u00e9brit\u00e9 ou la science infuse du style… Ou alors tout simplement, un chapeau.<\/p>\n En m\u00eame temps c\u2019\u00e9tait tr\u00e8s rigolo, en m\u00eame temps j\u2019avais envie de prendre mes jambes \u00e0 mon cou, en m\u00eame temps c\u2019\u00e9tait flatteur, et en m\u00eame temps, j\u2019avais envie de dire aux autres photographes : \u201cEh oh, c\u2019est moi, ne vous excitez pas je ne vais pas m\u2019enfuir !\u201d… Parce qu\u2019\u00e0 la base, moi aussi, j\u2019\u00e9tais l\u00e0 pour prendre des photos.<\/p>\n Schizo. D\u2019ailleurs dans le genre crise d\u2019identit\u00e9, \u00e7a a continu\u00e9 :<\/p>\n Un photographe qui venait de m\u2019arr\u00eater m\u2019a demand\u00e9 d\u2019enlever mon appareil photo :\u00a0\u201c\u00c7a ne va pas, comme \u00e7a : vous ressemblez \u00e0 une blogueuse !\u201d.<\/em> Un autre m\u2019a abord\u00e9e pour me demander qui j\u2019\u00e9tais. Je lui ai dit mon nom, et il m\u2019a dit : \u201cOui bon d\u2019accord mais vous \u00eates connue ?\u201d<\/p>\n Un autre m\u2019a carr\u00e9ment demand\u00e9 un autographe. Quand il a compris que j\u2019\u00e9tais fran\u00e7aise, il a eu l\u2019air un poil d\u00e9\u00e7u. J\u2019aurais d\u00fb lui dire que je m\u2019appelais Gawance.<\/p>\n A un moment, j\u2019ai crois\u00e9 Alexandra Golovanoff<\/a> qui, elle, est habitu\u00e9e \u00e0 tout \u00e7a.<\/p>\n On s\u2019est mises \u00e0 bavarder, et quand soudain j\u2019ai lev\u00e9 les yeux (c\u2019est qu\u2019on ne voit pas grand chose avec un grand chapeau !) je me suis rendue compte qu\u2019on \u00e9tait entour\u00e9es par une mar\u00e9e de photographes et de cam\u00e9ras. Tout d\u2019un coup c\u2019\u00e9tait vraiment trop.<\/p>\n Je ne sais pas ce qui m\u2019a pris, mais je me suis enfuie. Soudain, ma vie est redevenue normale.<\/p>\n Et voil\u00e0 ce que j\u2019\u00e9tais en train de raconter \u00e0 Elisa, assise sur un banc aux Tuileries, quelques heures apr\u00e8s le show Valentino. Allez savoir pourquoi, \u00e7a l\u2019a fait beaucoup rire.<\/p>\n
\nMorte de rire, je lui ai dit que j\u2019\u00e9tais une blogueuse. Et que je gardais mon appareil photo.<\/p>\n
\nEt dans ma course, j\u2019ai enlev\u00e9 mon chapeau.
\nEt en une seconde, toute mon envoguisation s\u2019est envol\u00e9e.<\/p>\n