Vogue Paris<\/a>, elle qui est connue surtout pour \u00eatre la muse d\u2019Yves Saint Laurent, que l\u2019esprit de la Parisienne s\u2019est rappel\u00e9 \u00e0 moi.<\/p>\n\u00c7a m\u2019a rappel\u00e9 des interviews de Deneuve, de Chanel et aussi bien s\u00fbr, Fran\u00e7oise Sagan.<\/p>\n
<\/p>\n
La franchise et l\u2019audace, \u00e7a me touche – je trouve \u00e7a s\u00e9duisant. Pas forc\u00e9ment en tant qu\u2019exemple \u00e0 suivre, plut\u00f4t comme un exemple de libert\u00e9 de ton. Tant de femmes croient que pour plaire il faut absolument coller \u00e0 l’id\u00e9al, absolument vouloir des enfants, absolument travailler, absolument aimer la mode, absolument \u00eatre en couple, que \u00e7a nettoie le palais d\u2019entendre les mots de Betty Catroux :<\/p>\n
\u201cJe n\u2019aime rien de ce qu\u2019une femme est cens\u00e9e aimer. La famille, les maisons, les boutiques, la popote, les jardins, les v\u00eatements\u2026 tout \u00e7a m\u2019ennuie profond\u00e9ment. Je suis habill\u00e9e comme un pr\u00eatre depuis toujours, pratiquement de la m\u00eame fa\u00e7on tous les jours : c\u2019est strict, noir, cuir. Pas de foulard, jamais de sac. Quand je sors, je prends une housse \u00e0 chaussures et je glisse mes affaires dedans.\u201d<\/em><\/p>\n\u201cC\u2019est honteux, mais je ne sais pas ce qu\u2019est la vraie vie : je n\u2019ai jamais rien achet\u00e9, je n\u2019ai jamais travaill\u00e9, jamais rien pay\u00e9. Un de mes voeux dans la vie, c\u2019\u00e9tait de ne pas travailler.\u201d<\/p>\n
Quand on me demande qui est mon idole, je r\u00e9ponds invariablement Fran\u00e7oise Sagan. Je ne sais pas si elle est tr\u00e8s connue aux \u00c9tats-Unis, je sais qu\u2019elle le fut – et c\u2019est toujours vers elle que je reviens pour son humour et son sens de l\u2019auto-d\u00e9rision qui m\u2019inspire et me fait mourir de rire. Elle a eu une vie \u00e9pique, faite de livres, de jeux, d\u2019amis, d\u2019alcool, de bolides et d\u2019histoires d\u2019amour compliqu\u00e9es et ne s\u2019en est jamais excus\u00e9e.
\nEt elle a (presque) toujours gard\u00e9 son sens de l\u2019humour, comme quand elle admet son aversion pour les voyages.<\/p>\n
Bah oui, il y a des gens qui n\u2019aiment pas voyager. Et alors ?<\/p>\n
\u201cLes voyages me rendent sourde, aveugle et quasiment terroris\u00e9e. <\/em><\/p>\nLes quelques hebdomadaires qui, comptant sur la fra\u00eecheur d\u2019un jeune \u0153il, m\u2019exp\u00e9di\u00e8rent \u00e0 leurs frais dans des pays lointains s\u2019en repentirent vite. Je devais, pour combler les quelques pages blanches promises, me lancer dans des anecdotes historiques que leurs abonn\u00e9s d\u00e9non\u00e7aient vite comme farfelues.<\/p>\n
J\u2019ai renonc\u00e9 aux reportages, je ne sais pas voyager, je ne sais pas voir, je tournerai \u00e9ternellement sans doute dans ce m\u00eame vilain petit milieu que l\u2019on me reproche et o\u00f9 je me sens au chaud. \u00c0 cette id\u00e9e, \u00e0 cette nouvelle r\u00e9v\u00e9lation d\u2019impuissance, le c\u0153ur me fend. Cet aimable pivot parisien, o\u00f9 j\u2019ai mon quartier, avec quelques ramifications vers la mer, l\u2019\u00e9t\u00e9, ou la bonne Normandie, et l\u2019hiver cette escalade de la Suisse, voil\u00e0 probablement le d\u00e9cor de ma vie \u00e0 venir.<\/p>\n
Encore quarante ans, peut-\u00eatre. C\u2019est mesquin et tout \u00e0 fait r\u00e9confortant.\u201d<\/p>\n
Coco Chanel qui parlait de l\u2019amour et de la vie de couple, et qui n\u2019avait que faire d\u2019\u00eatre comprise ou conventionnelle :<\/p>\n
\u201cCe n\u2019est certainement pas par hasard si je suis seule. Ce serait tr\u00e8s dur pour un homme de vivre avec moi, sauf s\u2019il est vraiment quelqu\u2019un de fort. <\/em><\/p>\nEt s\u2019il est plus fort que moi, alors c\u2019est moi qui ne pourrais le supporter\u2026 Je ne suis ni intelligente ni stupide, mais je ne crois pas \u00eatre ordinaire. J\u2019ai fait des affaires sans \u00eatre femme d\u2019affaires ; j\u2019ai aim\u00e9 sans \u00eatre faite uniquement pour l\u2019amour.
\nJe crois que les deux hommes que j\u2019ai aim\u00e9 se souviendront de moi, que ce soit ici-bas ou l\u00e0-haut\u2026les hommes se souviennent toujours des femmes qui leur ont caus\u00e9 du tracas, des inqui\u00e9tudes. J\u2019ai fait de mon mieux vis-\u00e0-vis des gens, dans la vie\u2026sans pr\u00e9ceptes, mais avec un go\u00fbt pour la justice\u201d.<\/p>\n
Quant \u00e0 Catherine Deneuve, c\u2019est sa franchise et son refus de s\u2019engager dans le m\u00e9lodrame quand elle parle d\u2019elle-m\u00eame qui m\u2019a toujours plu. Elle fait \u00e7a tr\u00e8s simplement\u2026 Et tr\u00e8s directement :<\/p>\n
\u201cQuestion du journaliste (ambitieux) : Il y a longtemps que nous voulions aller \u00e0 la rencontre de la femme qui se cache derri\u00e8re le mythe Deneuve, Catherine Dorl\u00e9ac\u2026<\/em><\/p>\nCatherine Deneuve (cassage d\u2019ambiance): Je vous pr\u00e9viens, je ne suis pas du tout partante pour parler de choses personnelles ! Je suis l\u00e0 uniquement parce que j\u2019ai un film en actualit\u00e9.\u201d<\/p>\n
Elle admet aussi des choses comme\u2026<\/p>\n
\u201cSi la personne qui est en face de moi ne m’int\u00e9resse pas, je ne fais pas d’efforts d\u00e9mesur\u00e9s. Et comme je suis r\u00e9serv\u00e9e de nature, je peux sembler carr\u00e9ment froide. Tant pis, je ne vais pas changer maintenant. Je n’ai jamais \u00e9t\u00e9 capable de faire semblant. C’est comme \u00e7a.\u201d<\/em><\/p>\nIl y en a tant d\u2019autres, des parisiennes de cette trempe. Chics, vraies, anticonformistes, ne s\u2019excusant ni de leurs go\u00fbts ni de leurs choix. Pour moi c\u2019est aussi \u00e7a le style – une mani\u00e8re de penser bien \u00e0 soi, profond\u00e9ment personnelle et ind\u00e9modable.<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
On pourra parler tant qu\u2019on voudra du style de la Parisienne mais moi, ce qui m\u2019a toujours profond\u00e9ment influenc\u00e9e, c\u2019est plut\u00f4t son esprit. L\u2019un ne va pas sans l\u2019autre, apr\u00e8s tout. L\u2019esprit de la Parisienne, c\u2019est une sorte insolence tr\u00e8s bourgeoise, sans complexe (ou alors bien cach\u00e9s) et une franchise l\u00e9g\u00e8rement provocatrice. Un sens de […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[475,1398,15],"tags":[2511,2512,2507,1074,4456,239],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/201986"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=201986"}],"version-history":[{"count":6,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/201986\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":214817,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/201986\/revisions\/214817"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=201986"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=201986"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=201986"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}