Aujourd’hui, interview carri\u00e8re du g\u00e9nial Timothy Goodman. Vous le connaissez peut-\u00eatre pour son projet 40 Days of Dating<\/em><\/a> (plus \u00e0 ce propos dans l’interview), mais c’est aussi un directeur artistique et un illustrateur g\u00e9nial.<\/p>\n

C’est ce sur quoi nous nous sommes concentr\u00e9s sur cette interview, qui je l’esp\u00e8re r\u00e9pondra \u00e0 beaucoup de questions qui me sont pos\u00e9es ici tous les jours : comment se lancer en ind\u00e9pendant, comment trouver sa cr\u00e9ativit\u00e9, et comment faire tomber les filles (r\u00e9ponses en question num\u00e9ro 7) <\/p>\n

Allez, \u00e0 Tim !<\/p>\n

<\/p>\n

Si tu devais d\u00e9finir ce que tu fais, qu\u2019est-ce que tu dirais ?<\/strong>
\nUn jour \u00e0 une soir\u00e9e, on m\u2019a pr\u00e9sent\u00e9 un type, sans doute un cr\u00e9atif, avec qui j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 discuter. Je lui ai demand\u00e9 ce qu\u2019il faisait dans la vie. Sa r\u00e9ponse a vraiment \u00e9t\u00e9 une r\u00e9v\u00e9lation, il m\u2019a dit \u00ab Tout ce que j\u2019arrive \u00e0 faire sans que les gens se posent trop de questions \u00bb. Je me suis dit que moi aussi, c\u2019\u00e9tait \u00e7a que j\u2019avais envie de faire.<\/p>\n

Et je garde ce cap, parce que dans mon domaine, les intitul\u00e9s type directeur artistique ou graphiste, \u00e7a peut vite \u00eatre r\u00e9ducteur.<\/p>\n

C\u2019\u00e9tait quoi, le job de tes r\u00eaves, quand tu \u00e9tais petit ?<\/strong>
\nC\u2019est marrant, je crois que je n\u2019en avais pas. En fait, je manquais cruellement d\u2019ambition, enfant. Je crois que cette volont\u00e9 d\u2019imposture, \u00e7a a toujours fait partie de moi. J\u2019ai toujours aim\u00e9 d\u00e9jouer l\u2019autorit\u00e9, tricher, mais sans vraiment penser \u00e0 mal. En gros, ma carri\u00e8re de graphiste a d\u00e9but\u00e9 au lyc\u00e9e : je me fabriquais de faux billets de retard sous Microsoft Word, et ensuite, j\u2019imitais la signature des profs. J\u2019\u00e9tais le roi de la fraude.<\/p>\n

Ou as-tu grandi ? Que faisaient tes parents ?<\/strong>
\nJ\u2019ai grandi \u00e0 Cleveland, dans l\u2019Ohio. Au lyc\u00e9e, j\u2019\u00e9tais vraiment nul, j\u2019ai eu mon bac de justesse. Tous mes amis sont partis faire des \u00e9tudes, \u00e7a m\u2019a compl\u00e8tement d\u00e9prim\u00e9. <\/p>\n

Moi, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 bosser pour un mec, Dave, qui avait une entreprise de d\u00e9coration sp\u00e9cialis\u00e9e dans les belles demeures. J\u2019ai travaill\u00e9 avec lui pendant presque 4 ans. En m\u00eame temps, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 prendre des cours dans un community college<\/em> [centre universitaire local dans lequel on peut suivre des cours en candidat libre]. Donc \u00e7a m\u2019occupait \u00e0 temps plein.<\/p>\n

Ce type, Dave, a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s important pour moi. J\u2019ai grandi sans p\u00e8re biologique donc sans figure paternelle de r\u00e9f\u00e9rence, et \u00e7a m\u2019a manqu\u00e9. Je crois que c\u2019est aussi pour \u00e7a que je manquais un peu d\u2019ambition, que je ne me projetais pas trop dans l\u2019avenir quand j\u2019\u00e9tais gosse. Bref, pendant ces quatre ann\u00e9es, puisqu\u2019on s\u2019occupait de maisons super sophistiqu\u00e9es, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 prendre des cours de d\u00e9coration d\u2019int\u00e9rieur en me disant que j\u2019\u00e9tais sans doute fait pour \u00e7a.<\/p>\n

Ensuite, j\u2019ai pris des cours de dessin et je suis tomb\u00e9 sur un prof g\u00e9nial qui m\u2019a vraiment pouss\u00e9 \u00e0 continuer dans ce sens. C\u2019est l\u00e0 que j\u2019ai eu envie de me lancer dans le graphisme. Je me suis dit que ce serait une suite assez logique. Je me suis aussi rendu compte que je n\u2019avais plus envie d\u2019\u00eatre \u00e0 Cleveland, que j\u2019avais envie de vivre dans une grande m\u00e9tropole, type Los Angeles ou New York.<\/p>\n

Du coup, comment as-tu atterri \u00e0 New York?<\/strong>
\nJe suis arriv\u00e9 ici \u00e0 23 ans, pour aller \u00e0 la SVA [The School of Visual Arts]. Le fait de recommencer des \u00e9tudes en \u00e9tant un peu plus \u00e2g\u00e9, je voyais \u00e7a comme un boulot. Je me disais que c\u2019\u00e9tait un peu ma seule chance de m\u2019en sortir, sinon, il faudrait que je retourne \u00e0 Cleveland, et que je rembourse mon emprunt [aux Etats-Unis, compte tenu du co\u00fbt des \u00e9tudes, les \u00e9tudiants ont presque tous des pr\u00eats \u00e0 rembourser quand ils finissent leurs \u00e9tudes] en continuant \u00e0 peindre des maisons. Je viens d\u2019un milieu modeste, j\u2019ai toujours d\u00fb tout financer moi-m\u00eame \u2013 notamment mes \u00e9tudes -, et du coup, tout reposait vraiment sur mes \u00e9paules.<\/p>\n

Ce que je dis \u00e0 mes \u00e9tudiants maintenant, c\u2019est qu\u2019il faut qu\u2019ils se battent pour ce qu\u2019ils veulent faire…<\/p><\/blockquote>\n

Pendant tes \u00e9tudes, tu as fait des stages ? Quelle a \u00e9t\u00e9 ta premi\u00e8re exp\u00e9rience dans l\u2019univers du graphisme ?<\/strong>
\nEn troisi\u00e8me ann\u00e9e, j\u2019ai fait un stage chez VH1 [une cha\u00eene de divertissement du c\u00e2ble], en tant que sc\u00e9nariste. L\u2019\u00e9criture, j\u2019avais toujours aim\u00e9 \u00e7a, mais ce que ce stage m\u2019a surtout appris, c\u2019est qu\u2019il est important de savoir ce qu\u2019on ne veut pas faire. Et moi, je ne voulais pas bosser dans un endroit comme VH1 ou MTV, parce que je n\u2019avais pas vraiment d\u2019affinit\u00e9s avec cet univers. Ensuite, j\u2019ai encha\u00een\u00e9 avec quelques autres stages, notamment dans un Studio.<\/p>\n

Apr\u00e8s mon dipl\u00f4me, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 bosser pour un prof de mon \u00e9cole \u2013 que je n\u2019avais jamais eu comme prof \u2013 et qui faisait des jaquettes de bouquins. Ce que je dis \u00e0 mes \u00e9tudiants maintenant, c\u2019est qu\u2019il faut qu\u2019ils se battent pour ce qu\u2019ils veulent faire, mais qu\u2019il est aussi super important d\u2019avoir un mentor. Je crois que pour un cr\u00e9atif, au d\u00e9but, c\u2019est vraiment bien d\u2019essayer d\u2019aller bosser pour quelqu\u2019un qu\u2019on admire. C\u2019est comme ce type, John : il aurait pu faire des couches culottes que j\u2019aurais quand m\u00eame eu envie de bosser pour lui.<\/p>\n

Apr\u00e8s une ann\u00e9e \u00e0 concevoir des jaquettes, j\u2019ai boss\u00e9 pour une soci\u00e9t\u00e9 de branding, avec Brian Collins [Il a fond\u00e9 sa soci\u00e9t\u00e9 de branding, Collins] avant d\u2019aller travailler pour Apple. Je tenais vraiment \u00e0 travailler pour lui, je connaissais un peu sa vision des choses, j\u2019aimais bien les valeurs qu\u2019il d\u00e9fendait, son travail. En fait tous ces gens, ces mentors, te servent \u00e0 savoir o\u00f9 tu veux aller, ils te servent de matrice pour aller plus loin ensuite.<\/p>\n

Comment as-tu atterri chez Apple et pour y faire quoi ?<\/strong>
\nApple, c\u2019est un peu arriv\u00e9 parce qu\u2019un cr\u00e9atif [de chez Apple] connaissait bien mon ancien boss et cherchait quelqu\u2019un. Moi, je n\u2019\u00e9tais pas hyper chaud. J\u2019adorais New York et je n\u2019\u00e9tais pas tr\u00e8s attir\u00e9 par San Francisco.<\/p>\n

En gros, \u00eatre graphiste chez Apple, \u00e7a revient un peu \u00e0 bosser pour la CIA. Tout est ultraconfidentiel. Il faut un badge pour entrer et sortir de la moindre pi\u00e8ce, c\u2019est une vraie forteresse. Mais quand on travaille pour un contenu aussi prestigieux, m\u00eame dans une pi\u00e8ce lugubre, on sait que le monde entier verra ce qu\u2019on fait dans les six mois \u00e0 venir, et c\u2019est vrai que c\u2019est assez excitant. Pour moi, c\u2019\u00e9tait fascinant. M\u00eame si le soir, je me pr\u00e9cipitais chez moi pour faire des boulots en free-lance.<\/p>\n

…Les nanas sont beaucoup plus impressionn\u00e9es par le New York Times<\/em> que par Apple.<\/p><\/blockquote>\n

Quand est-ce que tu as commenc\u00e9 \u00e0 travailler en free-lance ?<\/strong>
\nTr\u00e8s t\u00f4t. C\u2019est pendant que je bossais dans la bo\u00eete de branding, juste avant Apple, que j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 faire des illustrations pour le New York Times.<\/em> C\u2019\u00e9tait hyper exaltant. Quand on a une commande pour un quotidien, on a genre deux heures pour trouver des id\u00e9es, puis deux ou trois heures pour terminer. Tout doit \u00eatre fait en l\u2019espace d\u2019une journ\u00e9e.<\/p>\n

Je sortais du boulot en courant, je faisais un petit croquis rapide que je prenais en photo pour l\u2019envoyer au directeur artistique, mon illustration \u00e9tait approuv\u00e9e, et hop, il fallait que ce soit termin\u00e9 avant la fin de la journ\u00e9e.<\/p>\n

J\u2019aimais bien le fait de commenter ce qui se passait dans le monde. Et puis quand ton nom appara\u00eet dans le journal, tu peux appeler ta m\u00e8re pour lui dire : \u00ab H\u00e9, pense \u00e0 acheter le journal demain ! \u00bb En plus, les nanas sont beaucoup plus impressionn\u00e9es par le New York Times<\/em> que par Apple.<\/p>\n

Concr\u00e8tement, comment as-tu commenc\u00e9 \u00e0 bosser pour le NY Times<\/em> ?<\/strong>
\nPendant mes \u00e9tudes, \u00e0 l\u2019\u00e9cole, des gens que j\u2019admirais vraiment faisaient ce genre de boulot. Donc, dans ma petite t\u00eate de graphiste, je me suis toujours dit que je voulais faire \u00e7a.<\/p>\n

Je savais que je voulais bien gagner ma vie et travailler sur des gros projets, j\u2019avais bien envie de faire des collaborations, mais j\u2019\u00e9tais aussi int\u00e9ress\u00e9 par le c\u00f4t\u00e9 artisanal, concret. Comme une jaquette de livre ou une illustration dans le New York Times qui porte ton<\/em> nom. <\/p>\n

Comme c\u2019est quelque chose que j\u2019avais en t\u00eate depuis longtemps, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 prendre des contacts tr\u00e8s t\u00f4t, gr\u00e2ce aux gens que je connaissais, aux e-mails que j\u2019avais \u2026 Je n\u2019avais jamais fait d\u2019illustrations pour la presse, donc pour me cr\u00e9dibiliser, sur mon site Internet, j\u2019ai mis des exemples de travaux qui montraient que j\u2019\u00e9tais capable de faire ce genre de boulot. M\u00eame si c\u2019\u00e9tait des trucs qui n\u2019avaient jamais \u00e9t\u00e9 publi\u00e9s, j\u2019avais quelque chose \u00e0 montrer, et \u00e7a, je trouve que c\u2019est important.<\/p>\n

Comment t\u2019es-tu constitu\u00e9 un r\u00e9seau pour ton travail en free-lance ? Et comment t\u2019y es-tu pris pour contacter les gens ?<\/strong>
\nJe pense qu\u2019il est important d\u2019avoir une approche gentiment agressive, dans le bon sens du terme. Ce que je dis toujours \u00e0 mes \u00e9tudiants, c\u2019est que les e-mails doivent \u00eatre brefs, mais r\u00e9guliers. En gros, il ne faut pas h\u00e9siter \u00e0 se manifester. Et je le r\u00e9p\u00e8te, il faut aussi alimenter son site Internet pour que les gens voient ce que vous \u00eates vraiment capable de faire.<\/p>\n

Comment as-tu r\u00e9ussi \u00e0 bosser en free-lance en marge de ton travail \u00e0 temps plein chez Apple ?<\/strong>
\nEn gros, au d\u00e9but, quand le NY Times<\/em> m\u2019appelait, j\u2019annulais tout ce que j\u2019avais pr\u00e9vu, m\u00eame si j\u2019avais une soir\u00e9e ou autre. Ensuite, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 faire des illustrations pour Newsweek<\/em>, Time<\/em>, Bloomberg<\/em>, Wired<\/em>. C\u2019est l\u00e0 que \u00e7a a commenc\u00e9 \u00e0 devenir vraiment dur chez Apple : j\u2019aimais tellement ce que je faisais en free-lance que c\u2019\u00e9tait presque en contradiction avec mon travail chez Apple. Je n\u2019\u00e9tais pas super fan de San Francisco, ni de mon boulot. Bref, \u00e7a n\u2019allait pas.<\/p>\n

Je passais tous mes week-ends \u00e0 bosser sur les projets qui me tenaient \u00e0 c\u0153ur, et j\u2019ai senti qu\u2019il \u00e9tait temps de prendre une d\u00e9cision. D\u2019un c\u00f4t\u00e9, je pouvais continuer chez Apple\u2026 c\u2019\u00e9tait un peu une prison dor\u00e9e, parce que financi\u00e8rement c\u2019est hyper int\u00e9ressant, surtout si tu restes des ann\u00e9es l\u00e0-bas. Mais bon, d\u2019un autre c\u00f4t\u00e9, si je voulais me lancer en ind\u00e9pendant, c\u2019\u00e9tait le moment. J\u2019avais vraiment plein d\u2019id\u00e9es, donc j\u2019ai tout l\u00e2ch\u00e9 pour retourner \u00e0 New York.<\/p>\n

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Des conseils que tu pourrais donner pour attirer l\u2019attention d\u2019un client potentiel ?<\/strong>
\nJe crois que le plus important, c\u2019est d\u2019\u00eatre bref, parce que les gens super occup\u00e9s n\u2019ont jamais beaucoup de temps.<\/p>\n

Parfois, je re\u00e7ois aussi des e-mails qui sont hyper format\u00e9s. Je n\u2019ai pas forc\u00e9ment envie qu\u2019on flatte mon ego, mais j\u2019ai besoin de savoir pourquoi [quelqu\u2019un veut vraiment travailler avec moi], qu\u2019il me le prouve, sinon, j\u2019ai juste l\u2019impression de recevoir un mail qui provient d\u2019un envoi group\u00e9 \u00e0 200 personnes. Il faut vraiment personnaliser ses e-mails.<\/p>\n

A part \u00e7a, il n\u2019y a pas vraiment de r\u00e8gles. Si d\u00e9j\u00e0 vous faites \u00e7a, vous arriverez o\u00f9 vous voulez tant que vous \u00eates hyper d\u00e9termin\u00e9.<\/p>\n

Tu travailles sur plein de projets diff\u00e9rents\u2026 adoptes-tu une approche diff\u00e9rente \u00e0 chaque fois ? Pour un travail d\u2019illustration par opposition \u00e0 du graphisme ?<\/strong>
\nCette derni\u00e8re ann\u00e9e, j\u2019ai pas mal boss\u00e9 sur des fresques murales et des installations. En gros, j\u2019informe toujours mes clients de mon cheminement cr\u00e9atif : j\u2019aime bien leur pr\u00e9senter les r\u00e9f\u00e9rences qui m\u2019ont inspir\u00e9. Du coup, je pr\u00e9pare toujours des pr\u00e9sentations de mon travail, avec des croquis pr\u00e9alables, pour tout ce que je fais.<\/p>\n

Une fois que le projet a \u00e9t\u00e9 approuv\u00e9, je passe \u00e0 la seconde \u00e9tape. Je propose un rendu informatique. Du coup, c\u2019est beaucoup plus d\u2019investissement que si je fais, disons, juste une illustration. Il y a quelques semaines, un projet de couverture que j\u2019avais fait pour Time<\/em> magazine a \u00e9t\u00e9 refus\u00e9, mais j\u2019avais juste soumis des \u00e9bauches. Un truc rapide qu\u2019ils peuvent parcourir, ils choisissent ce qui leur pla\u00eet et je le fais. Ce qui est \u00e9videmment beaucoup plus simple que lorsque je travaille sur une installation.<\/p>\n

Tu aimes bien avoir des retours sur un travail en cours ?<\/strong>
\nFranchement, j\u2019adore avoir un feedback. J\u2019aime beaucoup travailler avec les gens. J\u2019ai un studio manager<\/em>[un peu une sorte d\u2019agent qui coordonne les projets], et tous les matins, on d\u00e9briefe sur les derniers projets. J\u2019aime aussi beaucoup parler avec tous les gens qui ne sont pas les cr\u00e9atifs, je crois que c\u2019est tr\u00e8s important.<\/p>\n

Tu travailles avec une \u00e9quipe ?<\/strong>
\nEn fait, il y a moi, le studio manager, et en fonction des projets sur lesquels on bosse, des gens en free-lance. Eh oui, j\u2019ai un probl\u00e8me avec l\u2019engagement ! L\u2019id\u00e9e d\u2019avoir un Studio qui porte mon nom avec des employ\u00e9s assis \u00e0 leur bureau\u2026 <\/p>\n

L\u2019environnement que tu pr\u00e9f\u00e8res pour travailler ? Tu aimes travailler de chez toi ? Etre seul ?<\/strong>
\nOui et non, \u00e7a d\u00e9pend. Pour le Forty Days Project, j\u2019aime bien me poser dans un caf\u00e9, \u00e9couter de la musique et \u00e9crire. J\u2019ai besoin de sortir, de voir des gens. Pour les autres projets, si j\u2019essaie de trouver des id\u00e9es pour des clients avec mon carnet de croquis, l\u00e0, j\u2019aime bien \u00eatre dans mon studio, assis \u00e0 mon bureau.<\/p>\n

Quand un projet sur lequel tu as beaucoup boss\u00e9 ne se fait pas ou n\u2019est pas publi\u00e9, comment tu r\u00e9agis ?<\/strong>
\nAu d\u00e9but, les quelques premi\u00e8res fois, c\u2019est super blessant, parce qu\u2019on s\u2019identifie compl\u00e8tement \u00e0 son travail.<\/p>\n

Maintenant \u00e7a va, je passe vite \u00e0 autre chose. C\u2019est plus facile avec le temps et le succ\u00e8s. On ne peut pas tout faire.<\/p>\n

En ce moment et depuis six \u00e0 huit mois, je suis super pris par le Forty Days Project. Quand le client, c\u2019esttoi, tu dois te d\u00e9finir de nouveaux d\u00e9fis, des objectifs, des d\u00e9lais et ne pas h\u00e9siter \u00e0 te faire aider, surtout quand tu cr\u00e9es toi-m\u00eame tout un projet de A \u00e0 Z et que tu es ta propre marque\u2026 J\u2019ai vraiment envie de continuer \u00e0 bosser sur des projets personnels ambitieux qui remettent un peu la relation client traditionnelle en perspective. J\u2019ai de plus en plus envie de cr\u00e9er des projets, et moins de travailler comme graphiste ou illustrateur. J\u2019ai vraiment envie de creuser dans cette direction<\/p>\n

Parlons de ce projet autour du dating<\/em>. Avec ton amie Jessica Walsh, vous avez d\u00e9cid\u00e9 d\u2019essayer de sortir ensemble pendant 40 jours, et d\u2019alimenter un site Internet relatant cette exp\u00e9rience. Comment est-ce que tu d\u00e9crirais ce projet, toi ?<\/strong>
\nDeux bons amis avec des probl\u00e8mes sentimentaux radicalement diff\u00e9rents se retrouvent c\u00e9libataires au m\u00eame moment. Du coup, ils d\u00e9cident de sortir ensemble pendant 40 jours. En gros, c\u2019est \u00e7a.<\/p>\n

Qu\u2019est-ce qui vous a d\u00e9cid\u00e9s \u00e0 vous lancer l\u00e0-dedans ?<\/strong>
\nPour Jessie comme pour moi, tout est venu de la question : \u00ab Comment travailler sur ses habitudes et ses peurs ? Pourquoi est-ce qu\u2019on retrouve toujours le m\u00eame sch\u00e9ma, les m\u00eames peurs, dans nos relations sentimentales ? \u00bb Pour moi, tous les projets viennent de questions concr\u00e8tes.<\/p>\n

On s\u2019est dit que si on \u00e9tait hyper sinc\u00e8res dans notre approche, cette histoire toucherait les gens. On voulait que \u00e7a reste personnel, mais sachant que des millions de personnes ont le m\u00eame genre de probl\u00e8mes, \u00e7a nous permettrait d\u2019\u00e9tablir un dialogue avec eux de fa\u00e7on un peu diff\u00e9rente.<\/p>\n

Est-ce que tu as toujours \u00e9t\u00e9 int\u00e9ress\u00e9 par la publication de contenu ? C\u2019est compl\u00e8tement diff\u00e9rent de tes projets habituels.<\/strong>
\nC\u2019est vraiment quelque chose que j\u2019ai toujours voulu faire. \u00c7a fait seulement six ans et demi que je suis dipl\u00f4m\u00e9, tout est all\u00e9 tr\u00e8s vite, je savais que je voulais bosser sur ce genre de projet sans savoir vraiment comment le concr\u00e9tiser.<\/p>\n

J\u2019ai boss\u00e9 sur un projet de Saint-Valentin pour tous mes followers sur Twitter. A l\u2019\u00e9poque, je devais avoir 1 100 followers, et j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de dessiner pour chacun d\u2019eux une petite illustration pour la Saint-Valentin. De 7 h du matin \u00e0 19 h, 40 secondes par personne, j\u2019ai fait \u00e0 tout le monde un dessin personnalis\u00e9 en utilisant les infos que j\u2019avais sur leur profil, et ensuite je l\u2019ai envoy\u00e9 \u00e0 chacun d\u2019eux.<\/p>\n

Si j\u2019ai voulu faire \u00e7a, c\u2019est parce qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9poque, je passais beaucoup de temps sur Twitter et que j\u2019\u00e9changeais avec pas mal d\u2019illustrateurs et de graphistes via Twitter sans vraiment les conna\u00eetre. Je voulais voir ce que \u00e7a ferait de faire un cadeau \u00ab analogique \u00bb dans un monde num\u00e9rique. C\u2019\u00e9tait vraiment un truc que je trouvais fascinant.<\/p>\n

Ce projet m\u2019a valu des tonnes de r\u00e9ponses g\u00e9niales, il y a plein de gens qui ont \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s touch\u00e9s et m\u2019ont fait des cadeaux en retour. J\u2019ai beaucoup aim\u00e9 le dialogue que \u00e7a a g\u00e9n\u00e9r\u00e9, surtout dans cet univers habituellement virtuel. Je crois que ce projet a \u00e9t\u00e9 fondateur pour moi, il a marqu\u00e9 le d\u00e9but d\u2019une aventure que je voulais poursuivre.<\/p>\n

Le Forty Days Project nous a permis de dialoguer avec des gens auxquels notre projet parlait, qu\u2019ils m\u2019appr\u00e9cient ou non. C\u2019\u00e9tait un peu de la provoc, donc \u00e7a allait forc\u00e9ment susciter des r\u00e9actions. C\u2019est ce qu\u2019il y a de bien avec le boulot de graphiste ou directeur artistique : oui, tu peux faire gagner de l\u2019argent \u00e0 tes clients ou vendre un produit, mais tu peux aussi aller vers des choses plus authentiques.<\/p>\n

Que vous a apport\u00e9 le projet ?<\/strong>
\nOn a vendu les droits pour l\u2019adaptation au cin\u00e9ma \u00e0 Warner Brothers. On sera consultants sur le film et on va aussi bosser sur le graphisme. Le graphisme et la photographie ont jou\u00e9 un r\u00f4le important dans cette histoire donc, si le film se fait, on s’occupera de tout ce qui touche \u00e0 \u00e7a.<\/p>\n

On fait aussi un livre avec la maison d\u2019\u00e9dition Abrams. Un livre en deux parties qui reprend le contenu du blog, mais int\u00e8gre aussi des \u00e9l\u00e9ments nouveaux.<\/p>\n

On a aussi ouvert un espace o\u00f9 les gens peuvent acheter les \u0153uvres d\u2019art qui \u00e9taient sur le site, on vend des tirages et tous les b\u00e9n\u00e9fices sont revers\u00e9s aux artistes.<\/p>\n

Il y a aussi des gens qui voudraient qu\u2019on se lance dans une \u00e9mission de t\u00e9l\u00e9-r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n

Je crois que \u00e7a suffit, d\u2019un point de vue personnel et professionnel. Avec ce projet et les demandes d\u2019interviews, j\u2019ai d\u00fb refuser du boulot. C\u2019est agr\u00e9able que les choses reprennent leur cours normal, mais j\u2019ai encore beaucoup de trucs \u00e0 faire.<\/p>\n

Voil\u00e0, je crois qu\u2019en g\u00e9n\u00e9ral, il faut juste se faire confiance.<\/p><\/blockquote>\n

Comment est-ce que tu fais pour tenir avec le c\u00f4t\u00e9 chaotique de ce mode de vie ? Comment fais-tu pour tout g\u00e9rer ? Quand tu ne sais pas s\u2019il y aura des rentr\u00e9es d\u2019argent mais que tu as tous ces projets qui se profilent ?<\/strong>
\nJe crois qu\u2019il faut vraiment y croire. Quand je bossais \u00e0 plein-temps chez Apple, je voyais que financi\u00e8rement, j\u2019\u00e9tais capable de payer mon loyer rien qu\u2019avec ce que je gagnais en free-lance. Je savais que je pouvais vivre \u2013 manger et payer mon loyer \u2013 avec le travail que je faisais le soir et le week-end. J\u2019ai pris ma d\u00e9cision en sachant \u00e7a, ensuite, il faut juste y croire. Et effectivement, parfois, je me fais un gros mois, parfois, non, mais en g\u00e9n\u00e9ral \u00e7a s\u2019\u00e9quilibre et \u00e7a me laisse le temps de bosser sur mes projets. Je suis fan de Winnie l\u2019Ourson, et le petit gar\u00e7on Jean-Christophe, lui dit souvent : \u00ab Tu vaux mieux, tu es plus solide et plus intelligent que tu ne le crois. \u00bb Voil\u00e0, je crois qu\u2019en g\u00e9n\u00e9ral, il faut juste se faire confiance.<\/p>\n

Qu\u2019est-ce qui motive ta d\u00e9cision de bosser pour tel ou tel client ?<\/strong>
\nQuand j\u2019ai r\u00e9alis\u00e9 la fresque murale pour le Ace Hotel il y a trois ou quatre ans, c\u2019\u00e9tait une premi\u00e8re. Je n\u2019ai pas accept\u00e9 de le faire parce que j\u2019avais envie de m\u2019essayer \u00e0 un nouveau style, mais juste parce que j\u2019avais quelque chose \u00e0 dire au sujet de New York. \u00c7a m\u2019a sembl\u00e9 logique de bosser \u00e0 la main, avec des marqueurs. Comme \u00e0 l\u2019origine, je suis graphiste de formation, c\u2019\u00e9tait marrant que tout \u00e0 coup, on me demande de faire \u00e7a. Je me suis vraiment \u00e9clat\u00e9. Ensuite, quand j\u2019\u00e9tais chez Apple, j\u2019ai fait une couverture pour Time<\/em> magazine et une autre pour New York Magazine<\/em> qui \u00e9taient un peu dans le m\u00eame style. Ce qui fait que maintenant, on me demande souvent de faire la m\u00eame chose : du coup, parfois, je refuse, \u00e0 moins que ce soit tr\u00e8s bien pay\u00e9, \u00e7a ne me pose pas non plus de probl\u00e8me existentiel.<\/p>\n

Parfois, ce n\u2019est pas forc\u00e9ment motivant de passer deux semaines \u00e0 bosser sur un truc qu\u2019on a d\u00e9j\u00e0 fait, mais si \u00e7a paie bien, je ne me prends pas trop la t\u00eate non plus. J\u2019ai besoin de nouveaut\u00e9, sinon, je m\u2019engourdis. On me demande souvent le m\u00eame type d\u2019illustrations, et je ne comprends pas toujours pourquoi les gens sont pr\u00eats \u00e0 me payer pour faire quelque chose que j\u2019ai d\u00e9j\u00e0 fait<\/p>\n

Quand est-ce que tu sais que quelque chose est r\u00e9ussi ?<\/strong>
\nSi je bosse sur un truc et que je ne sais pas trop si \u00e7a me pla\u00eet, je trouve \u00e7a bien. L\u2019incertitude te conduit vers un territoire inconnu qui peut \u00eatre assez gratifiant.<\/p>\n

Et quand est-ce que tu sais que quelque chose ne fonctionne pas ?<\/strong>
\n\u00c7a, c\u2019est plus dur. Parfois, il est plus facile de continuer. J\u2019avais un vieux prof qui me disait toujours : \u00ab Si tu n\u2019aimes pas la direction que tu prends ou que tu rencontres un obstacle, ne t\u2019acharne pas, fais demi-tour et prends une autre direction. \u00bb je vois les id\u00e9es comme une sorte de flux continu, c\u2019est bien d\u2019avoir cent id\u00e9es \u00e0 la minute, il ne faut jamais trop se fixer sur l\u2019une ou l\u2019autre et accepter d\u2019en abandonner certaines en chemin.<\/p>\n

Tu as l\u2019impression de faire partie d\u2019une communaut\u00e9, dans ton domaine ?<\/strong>
\nOui, et c\u2019est aussi l\u2019avantage de New York. J\u2019ai beaucoup de chance de faire partie de cette communaut\u00e9, d\u2019avoir autant d\u2019amis qui m\u2019inspirent et m\u2019encouragent, d\u2019\u00eatre entour\u00e9 de gens que j\u2019admire. Franchement, cette esp\u00e8ce de r\u00e9seau bienveillant et stimulant \u00e0 la fois, \u00e7a fait toute la diff\u00e9rence. Il ne s\u2019agit pas de comp\u00e9tition, c\u2019est vraiment sain, et pour moi, c\u2019est tr\u00e8s important.<\/p>\n

Qui sont tes mentors, tes sources d\u2019inspiration ?<\/strong>
\nLes gens pour lesquels je travaille. Les types qui m\u2019ont fait bosser quand je suis sorti de l\u2019\u00e9cole, Brian Collins, celui qui bosse sur les identit\u00e9s de marques, ce type de personnes\u2026 Et bien s\u00fbr, on a tous des h\u00e9ros, comme Bob Dylan, par exemple. Et mes grands-parents.<\/p>\n

Je dis \u00e0 mes \u00e9tudiants de lire ce qui leur chante, d\u2019\u00e9couter de la musique, d\u2019ouvrir un bouquin de philo, de partir faire une randonn\u00e9e, d\u2019aller courir dans la for\u00eat avec leur nana. <\/p><\/blockquote>\n

Tu as des h\u00e9ros ? Bob Dylan ?<\/strong>
\nJe dis toujours \u00e0 mes \u00e9tudiants qu\u2019il faut savoir regarder ailleurs. Il faut arr\u00eater de penser comme un graphiste. Surtout dans un secteur o\u00f9 on a tendance \u00e0 \u00eatre un peu obnubil\u00e9 par le pourquoi du comment de ce qu\u2019on fait alors que tout le monde s\u2019en fout. Pour faire la diff\u00e9rence, il faut se servir de ses propres r\u00e9f\u00e9rences pour inventer une histoire.<\/p>\n

Je dis \u00e0 mes \u00e9tudiants de lire ce qui leur chante, d\u2019\u00e9couter de la musique, d\u2019ouvrir un bouquin de philo, de partir faire une randonn\u00e9e, d\u2019aller courir dans la for\u00eat avec leur mec\/nana. Mais surtout d\u2019\u00e9viter de lire un bouquin sur la typographie, du type \u00ab Comment faire fortune en \u00e9tant graphiste \u00bb. De toute fa\u00e7on, \u00e7a, normalement, ils le savent d\u00e9j\u00e0, c\u2019est ce qu\u2019ils ont appris \u00e0 l\u2019\u00e9cole. Bien s\u00fbr, j\u2019ai des mentors dans mon domaine, mais je suis bien plus inspir\u00e9 par les musiciens, les artistes, les \u00e9crivains. Des gens qui n\u2019ont rien \u00e0 voir avec mon univers.<\/p>\n

Comment t\u2019es-tu retrouv\u00e9 prof ? Tu enseignes \u00e0 la SVA?<\/strong>
\nApr\u00e8s mes \u00e9tudes, j\u2019ai gard\u00e9 de bons contacts avec le responsable du d\u00e9partement graphisme. J\u2019ai commenc\u00e9 comme assistant aupr\u00e8s de mon ancien boss pendant deux ans et quand je suis revenu de San Francisco, l\u2019occasion s\u2019est pr\u00e9sent\u00e9e.<\/p>\n

Qu\u2019est-ce que tu enseignes ?<\/strong>
\nJe donne des cours de typographie aux \u00e9l\u00e8ves de troisi\u00e8me ann\u00e9e.<\/p>\n

Le meilleur conseil qu\u2019on t\u2019ait donn\u00e9 ? C\u2019est un conseil que tu donnes aussi \u00e0 tes \u00e9l\u00e8ves ?<\/strong>
\nIl y a un prof qui a vraiment \u00e9t\u00e9 une source d\u2019inspiration pour moi. Je le paraphrase, parce que je ne me souviens pas de ses paroles exactes, mais il m\u2019avait dit : \u00ab Ce serait dommage qu\u2019\u00e0 ta mort, les gens disent \u2018Timothy aurait<\/em> pu \u00eatre un bon graphiste\u2019. \u00bb<\/p>\n

Et il disait aussi un truc du genre : \u00ab Tous ces petits conseils que je vous donne sont pr\u00e9cieux, mais malheureusement, seuls 3 ou 4 d\u2019entre vous s\u2019en souviendront. \u00bb Donc j\u2019essaie aussi de ne pas oublier \u00e7a. J\u2019y pense toujours parce que je ne voudrais pas que \u00e7a m\u2019arrive. Et je trouve que c\u2019est vraiment triste qu\u2019il y ait autant de graphistes qui ne font pas ce qu\u2019ils aimeraient faire.<\/p>\n

Je sais qu\u2019on ne peut pas toujours fonctionner au coup de c\u0153ur, parce qu\u2019il y a la vie, les factures, la famille, le couple, et le monde qui nous entoure, mais je trouve qu\u2019il y a quand m\u00eame beaucoup trop de gens qui ne se donnent m\u00eame pas la peine de faire ce qui leur pla\u00eet vraiment, et dont la voix ne s\u2019exprime qu\u2019\u00e0 travers celle de leurs clients. C\u2019est vraiment dramatique que de jeunes graphistes n\u2019arrivent pas \u00e0 trouver, quand ils commencent, une fa\u00e7on d\u2019exprimer leur voix, leur sensibilit\u00e9, leur sens de l\u2019humour, leur point de vue. Parce que si \u00e7a n\u2019arrive pas, on entre vite dans une d\u00e9marche m\u00e9canique et apr\u00e8s, il est trop tard\u2026 Donc je le dis souvent \u00e0 mes \u00e9tudiants.<\/p>\n

Le projet sur lequel tu r\u00eaves de bosser ?<\/strong>
\nCe n\u2019est pas vraiment que je n\u2019en ai pas, mais pour l\u2019instant, je veux continuer \u00e0 bosser sur mes installations, je vois un peu \u00e7a comme le X Factor. Le X repr\u00e9sente l\u2019inconnu, et j\u2019ai tr\u00e8s envie de continuer \u00e0 faire des exp\u00e9riences. Avec Jessie, on a une autre super id\u00e9e de projet exp\u00e9rimental, qui repr\u00e9sente un vrai d\u00e9fi personnel et raconte une histoire. Donc on verra \u2026<\/p>\n

Jetez un coup d\u2019oeil sur mes autres interviews<\/a> :<\/p>\n

Jennifer Vitagliano<\/a>, Restaurateur
\nKristy Hurt,<\/a> Human Resources Consultant
\nNina Garcia<\/a>, Creative Director, Marie Claire
\nAlice Lane<\/a>, Make Up Artist
\nLaura O’Niell<\/a>, Owner of Van Leeuwen<\/em><\/p>\n

Traduction : Marie-Julie Arnould-Labb\u00e9<\/em><\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

D\u00e9sol\u00e9, cet article est seulement disponible en Anglais Am\u00e9ricain.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1399,1398,26],"tags":[304,2307,2306,4460,4458,2295],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/199533"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=199533"}],"version-history":[{"count":11,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/199533\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":260020,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/199533\/revisions\/260020"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=199533"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=199533"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=199533"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}