Ceci est le volet num\u00e9ro 2 de la s\u00e9rie <\/em>Changing Lifetstyle. Vous pouvez retrouver l’\u00e9pisode 1, o\u00f9 je raconte l’effet que mon d\u00e9m\u00e9nagement \u00e0 New York a eu sur moi ici<\/a>.<\/em><\/p>\n

Nue, on est toujours jolie. Et puis notre mec, il nous aime toujours pareil. Et nos amis aussi. Et on est tout aussi joyeuse. En fait, rien ne change quand on s\u2019arrondit…<\/p>\n

Enfin, presque.<\/p>\n

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Il y a le moment ou on regarde une photo de soi et on a soudain l\u2019impression qu\u2019on va s\u2019\u00e9vanouir.
\nIl y a les jeans qu\u2019on ne peut plus fermer et qu\u2019on fait semblant d\u2019oublier dans un coin de l\u2019armoire.
\nIl y a aussi ce l\u00e9ger inconfort. Difficile \u00e0 expliquer, mais les kilos en trop… On les porte.<\/p>\n

Et franchement, j\u2019avais beau essayer de le prendre cool, et les gens autour de moi avaient beau me dire le fameux \u201cmais tu es superbe !\u201d au fond de moi, j\u2019\u00e9tais pas du tout cool. \u00c7a m\u2019emmerdait profond\u00e9ment tout \u00e7a. Je me disais qu\u2019il allait falloir que je r\u00e9agisse, mais je ne savais absolument pas comment m\u2019y prendre.<\/p>\n

Le truc, c\u2019est que je suis aussi nulle en r\u00e9gime qu\u2019en sport. J\u2019ai la volont\u00e9 d\u2019une hu\u00eetre et puis j\u2019adore sortir, boire un coup, manger au resto, ne pas r\u00e9fl\u00e9chir deux secondes \u00e0 type de nourriture (Japonais ? Mexicain ? Mexicaaaain !!!<\/em>) que je choisis. En plus je voyage tout le temps. Difficile de trouver un \u00e9quilibre. Rajoutez \u00e0 \u00e7a que pass\u00e9 la trentaine, les kilos s\u2019accrochent \u00e0 vous comme jamais avant.<\/p>\n

Il a commenc\u00e9 \u00e0 se passer un truc bizarre. J\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 ne plus penser qu\u2019\u00e0 \u00e7a.<\/p>\n

Ce que je mangeais et qu\u2019il ne fallait pas que je mange, ce que j\u2019allais manger tout \u00e0 l\u2019heure par rapport \u00e0 ce que j\u2019avais mang\u00e9 l\u2019heure d\u2019avant, et puis que j\u2019aurais du manger \u00e7a \u00e0 la place de \u00e7a, ou \u00e7a \u00e0 la place de \u00e7a. Tout le temps.<\/p>\n

Utilisation optimale de mon cerveau, nombrilisme absolu, niveau intellectuel, z\u00e9ro.<\/p>\n

Et en plus, plus j\u2019y pensais, plus j\u2019avalais n\u2019importe quoi.<\/p>\n

Genre je n\u2019avais pas faim, mais je finissais un paquet d\u2019Or\u00e9os, tout en me disant que c\u2019\u00e9tait horrible et qu\u2019il ne fallait pas que je le finisse. Et je culpabilisais.<\/p>\n

Et je d\u00e9veloppais un truc horrible auquel les am\u00e9ricains ont donn\u00e9 un nom g\u00e9nial parce que trop vrai : le self-loathing. C\u2019est quand on commence \u00e0 se d\u00e9tester soi-m\u00eame.
\nEn gros, c\u2019est quand la culpabilisation, comme un cercle vicieux, se transforme presque en haine de soi. On passe son temps \u00e0 se dire qu\u2019on est nul.<\/p>\n

C\u2019est horrible !!! Parce que quand on est pris dans ce man\u00e8ge, le mal s\u2019\u00e9tend \u00e0 tout.
\nOn finit par passer sa journ\u00e9e \u00e0 s\u2019auto-insulter, et non seulement c\u2019est inutile et compl\u00e8tement \u00e9gotiste, mais en plus on est tr\u00e8s malheureux.<\/p>\n

Moi qui d\u00e9teste me prendre au s\u00e9rieux, je ne me reconnaissais pas.<\/p>\n

Puis un jour, enfin – \u00e7a faisait \u00e0 peu pr\u00e8s deux mois que je nageais dans mes d\u00e9lires – j\u2019ai eu une prise de conscience. Une voix s\u2019est \u00e9lev\u00e9e en moi :<\/p>\n

\u201cDis donc, \u00e7a va durer longtemps ce petit jeu avec toi-m\u00eame ?\u201d<\/p>\n

Vous savez, c\u2019est comme dans ces moments o\u00f9 on d\u00e9cide de d\u00e9missionner d\u2019un job qui nous tue, de rompre une relation qui nous intoxique ou de d\u00e9m\u00e9nager d\u2019un appart qu\u2019on d\u00e9teste ? J\u2019avais enfin assez de recul pour comprendre que \u00e7a n\u2019allait pas. J\u2019\u00e9tais obs\u00e9d\u00e9e.<\/p>\n

Ce moment l\u00e0, je m\u2019en souviendrais toujours. Il \u00e9tais tard et j\u2019\u00e9tais seule, dans un chambre d\u2019h\u00f4tel en Australie. J\u2019ai appel\u00e9 Scott et pleur\u00e9 pendant une heure. Puis j\u2019ai appel\u00e9 ma psy, mais elle n\u2019\u00e9tait pas l\u00e0. J\u2019ai appel\u00e9 une amie. On a parl\u00e9, on a rigol\u00e9 – c\u2019est tellement bizarre ce qui m\u2019arrivait qu\u2019il y avait quand m\u00eame mati\u00e8re \u00e0 faire des blagues – puis je me suis retrouv\u00e9e \u00e0 nouveau toute seule.<\/p>\n

Le lendemain matin, je me suis r\u00e9veill\u00e9e et je suis all\u00e9e chez Dymock\u2019s, un libraire \u00e0 Sydney. Rayon nutrition. Je ne savais pas trop ce que je cherchais. Mais je sais que le livre qu\u2019on cherche nous tombe toujours dessus. J\u2019allais trouver.<\/p>\n

L\u00e0, je suis tomb\u00e9e sur trois livres. L\u2019un venait de sortir et c\u2019\u00e9tait celui de Portia De Rossi qui parle de son anorexie. Le deuxi\u00e8me, un peu pareil, \u00e9tait celui de Crystal Renn. Et enfin Feeding The Hungry Heart<\/em>, le livre d\u2019une femme qui s\u2019appelle Geneen Roth. Je vous en reparle dans deux minutes.<\/p>\n

J\u2019ai d\u00e9vor\u00e9 les trois livres. Les deux premiers, qui racontent la descente aux enfers dans l\u2019anorexie, m\u2019ont fait r\u00e9aliser \u00e0 quel point mes petits probl\u00e8mes avec la nourriture \u00e9taient minuscules. Mais que quand m\u00eame le syst\u00e8me d\u2019engrenage \u00e9tait le m\u00eame, un isolement progressif dans des pens\u00e9es n\u00e9gatives autour de la nourriture, de l\u2019exercice physique et de l\u2019image de soi.<\/p>\n

Qui r\u00e9p\u00e9t\u00e9es \u00e0 l\u2019infini prennent le dessus sur tout autre aspect de la vie.<\/p>\n

Le troisi\u00e8me me fait rire aujourd\u2019hui. Vous savez, c\u2019est le genre de livre qu\u2019on ne mettrait jamais dans sa biblioth\u00e8que ? C\u2019est ce que j\u2019appelle un feel good book. C\u2019est le genre de livre qu\u2019il faut lire quand on besoin d\u2019aide mais qu\u2019on ne sait pas comment demander. Qu\u2019on se sent un peu tout seul – j\u2019\u00e9tais loin, \u00e0 Sydney – et qu\u2019on a besoin que quelqu\u2019un nous dise que tout va bien.<\/p>\n

Geneen Roth a \u00e9t\u00e9 grosse, puis mince, puis grosse, puis mince, puis… Obs\u00e9d\u00e9e par la bouffe. Anorexique, boulimique, elle avait test\u00e9 tous les r\u00e9gimes de la terre et avait pass\u00e9 la moiti\u00e9 de se vie \u00e0 ne penser qu\u2019\u00e0 \u00e7a. Un jour, elle a compris que si elle continuait cette guerre, elle passerait \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de sa vie et se rendrait si malheureuse qu\u2019elle en arriverait \u00e0 penser au suicide.<\/p>\n

Elle a d\u00e9cid\u00e9 d\u2019arr\u00eater ses obsessions alimentaires. Et en quelques mois elle s\u2019\u00e9tait rendue compte que son poids se r\u00e9gulait tout seul – et qu\u2019elle retrouvait le sourire. Elle a commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire des livres anti-r\u00e9gime, bourr\u00e9s de bon sens, d\u2019humour, de pas mal de platitudes aussi mais franchement je lui pardonne parce que son livre m\u2019a aid\u00e9e \u00e0 un moment o\u00f9 j\u2019en avais besoin.<\/p>\n

D\u2019ailleurs j\u2019allais d\u00e9j\u00e0 mieux. J\u2019avais d\u00e9cid\u00e9 d\u2019arr\u00eater compl\u00e8tement d\u2019intellectualiser tout ce que je mangeais et je me l\u00e2chais sans y penser.
\nJ\u2019ai aussi pendant ce s\u00e9jour en Australie commenc\u00e9 \u00e0 faire du yoga, toute seule avec des vid\u00e9os. \u00c7a m\u2019apaisait \u00e9norm\u00e9ment.<\/p>\n

Je me suis interdite de me parler mal. On vit dans un monde qui nous pousse \u00e0 d\u00e9velopper notre haine de nous-m\u00eame. C\u2019est d\u2019autant plus troublant que c\u2019est aussi une \u00e9poque o\u00f9 le narcissisme quasi-obligatoire. Mais on ne montre de soi que la partie qui brille, n\u2019est-ce pas Facebook ?<\/p>\n

Et quand \u00e0 grossir, j\u2019ai arr\u00eat\u00e9 de m\u2019inqui\u00e9ter. Je me suis dit que si mon destin \u00e9tait de devenir ronde, et bien pourquoi pas. Je connais plein de rondes super. Et puis \u00e7a ferait du bien dans le milieu de la mode.<\/p>\n

Apr\u00e8s ce long voyage dans l\u2019\u00e9t\u00e9 australien, je rentrais \u00e0 Paris, o\u00f9 Scott m\u2019attendait.<\/p>\n

Il neigeait, et c\u2019\u00e9tait No\u00ebl…<\/p>\n

——–
\n
\nMais ce serait beaucoup trop facile si \u00e7a s\u2019arr\u00eatait l\u00e0… La suite la prochaine fois !<\/em><\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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