Aujourd’hui, avec notre interview carri\u00e8re, on s’\u00e9loigne un peu de la mode pour parler d’une autre profession carr\u00e9ment styl\u00e9e (on n’est pas forc\u00e9 de travailler dans la mode pour faire de belles choses!), la restauration.<\/p>\n
Mon int\u00e9r\u00eat pour le sujet d’aujourd’hui s’est \u00e9veill\u00e9 tr\u00e8s simplement : je suis super fan des glaces Van Leeuwen<\/a>. Elles sont d\u00e9licieuses et il y en a une au th\u00e9 Earl Grey (n’importe quel truc au Earl Grey suffit \u00e0 cr\u00e9er une nouvelle obsession chez moi).<\/p>\n
Laura r\u00e9pond \u00e0 toutes nos questions !<\/p>\n
Tu es all\u00e9e \u00e0 la fac ?<\/strong><\/p>\n
Qu\u2019est-ce que vous faisiez tous avant de lancer le premier camion Van Leeuwen<\/a> ?<\/strong>
\nMoi, je suis australienne et je travaillais dans l\u2019\u00e9v\u00e9nementiel, j\u2019organisais pas mal d\u2019\u00e9v\u00e9nements assez importants. Je bossais sur des ouvertures de restaurants pour Jamie Oliver, ce genre de trucs. Le c\u00f4t\u00e9 cr\u00e9atif du truc m\u2019int\u00e9ressait, mais je n\u2019\u00e9tais pas passionn\u00e9e par mon boulot.<\/p>\n
Pourquoi avez-vous d\u00e9cid\u00e9 de bosser avec un camion plut\u00f4t qu\u2019une vraie boutique ?<\/strong><\/p>\n
Bon, l\u2019id\u00e9e de l\u2019ice cream truck \u00e9tait l\u00e0 d\u00e8s le d\u00e9part, parce que Ben s\u2019\u00e9tait aper\u00e7u qu\u2019aucun des trucks existants ne vendait de la glace correcte. En plus, ces camions \u00e9taient plut\u00f4t moches : ils \u00e9taient bruyants, avaient des vitres minuscules, et on les trouvait souvent sales.<\/p>\n<\/div>\n
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\nVendre des glaces dans un camion, \u00e7a n\u2019a rien de r\u00e9volutionnaire, mais nous, on voulait que nos camions soient super beaux et que les glaces soient vraiment bonnes. Au d\u00e9part, on pensait vendre un produit existant, mais on s\u2019est rapidement aper\u00e7u que la plupart des glaces contenaient pas mal de cochonneries. On a compris qu\u2019on allait devoir faire notre propre glace. Aucun d\u2019entre nous ne s\u2019y connaissait, mais on est tous gourmands. Ma m\u00e8re est v\u00e9g\u00e9talienne, mon p\u00e8re adore cuisiner, donc toute mon enfance, j\u2019ai toujours tr\u00e8s bien mang\u00e9.<\/p>\n
Mais pourquoi cette id\u00e9e d\u2019ice cream truck ? D\u2019o\u00f9 venait cette id\u00e9e ?<\/strong>
\nEn fait, Ben et Pete avaient d\u00e9j\u00e0 boss\u00e9 avec un Good Humor truck [le traditionnel camion \u00e0 glaces am\u00e9ricain] dans le Connecticut quand Ben \u00e9tait \u00e0 la fac. Je crois que tout vient de l\u00e0. Ben avait r\u00e9ussi \u00e0 gagner pas mal d\u2019argent avec, donc il a vu que c\u2019\u00e9tait un secteur porteur. Il y avait peu de frais g\u00e9n\u00e9raux, de bonnes marges, surtout vu les produits qu\u2019il vendait \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Ils \u00e9taient du c\u00f4t\u00e9 de Greenwich, dans le Connecticut, et ils multipliaient leur marge par cinq.<\/p>\n
Comment avez-vous fait pour financer les camions au d\u00e9part ?<\/strong>
\nOn a propos\u00e9 \u00e0 des amis d\u2019investir. Un ami \u00e0 moi qui vit en Californie a investi quelques milliers de dollars, des copains de fac de Ben et un de ses professeurs ont aussi mis de l\u2019argent dans le projet. On a aussi pris un cr\u00e9dit. On n\u2019avait pas de gros investisseurs au d\u00e9part.<\/p>\n
On pensait qu\u2019il nous fallait plus d\u2019argent pour commencer, mais on a fini par se lancer avec ce qu\u2019on avait. Comme on avait opt\u00e9 pour des camions, c\u2019\u00e9tait faisable. On travaillait tous les jours, mais on n\u2019avait pas d\u2019employ\u00e9s, donc on r\u00e9injectait tout ce qu\u2019on gagnait dans la bo\u00eete.<\/p>\n
Avec quel type de budget comptiez-vous vous lancer au d\u00e9part ?<\/strong>
\nOn a cr\u00e9\u00e9 Van Leeuwen avec environ 80 000 dollars, si l\u2019on compte les deux premiers camions et les essais de production de la glace.<\/p>\n
Maintenant que vous avez des boutiques et un restaurant, quelle est la plus grosse diff\u00e9rence entre un camion et une boutique en dur ?<\/strong>
\nUne boutique, c\u2019est super, parce que \u00e7a ne tombe jamais en panne. Et puis quand on a trouv\u00e9 un bon g\u00e9rant, on n\u2019a plus trop besoin d\u2019\u00eatre derri\u00e8re lui.
\nLes camions, c\u2019est plus compliqu\u00e9 \u00e0 confier \u00e0 des employ\u00e9s. C\u2019est une lourde responsabilit\u00e9 et puis, il peut se passer plein de trucs. Ce sont de vieux camions qui marchent sur g\u00e9n\u00e9rateur. Et puis il faut pouvoir les garer.<\/p>\n
Le design des camions est bien particulier. Comment les avez-vous imagin\u00e9s au d\u00e9part ?<\/strong>
\nQuand Ben a command\u00e9 les nouvelles vitres pour les camions, j\u2019ai sugg\u00e9r\u00e9 qu\u2019on prenne les plus grandes possibles. On voulait que les camions soient lumineux, a\u00e9r\u00e9s et attirants, et surtout qu\u2019on ait plaisir \u00e0 travailler dedans, ce qui est un sacr\u00e9 casse-t\u00eate.<\/p>\n
Bref, les grandes vitres ont \u00e9t\u00e9 un ajout important. Apr\u00e8s, il y a eu la couleur, on voulait que les camions soient ensoleill\u00e9s, d\u2019une teinte un peu cr\u00e9meuse sans \u00eatre d\u2019un jaune \u00e9c\u0153urant, et du coup, \u00e7a nous a pris du temps. On a feuillet\u00e9 pas mal d\u2019\u00e9chantillons de couleurs sans conviction, et puis un jour, on est tomb\u00e9s sur un vieux nuancier de chez General Motors, avec cette teinte bien particuli\u00e8re qui m\u2019a tout de suite plu.<\/p>\n
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Ensuite, Ben a demand\u00e9 \u00e0 un artiste local de faire une illustration des ingr\u00e9dients \u00e0 la mani\u00e8re des planches botaniques. Je crois que les gens ne saisissent pas tous ce que c\u2019est donc on est en train de repenser notre carte. Au d\u00e9but, les gens pensaient qu\u2019on vendait des plantes, on \u00e9tait oblig\u00e9s de confirmer qu\u2019on vendait bien de la glace. Du coup, on a vite ajout\u00e9 quelques dessins de cornets de glace sur les camions. En gros, on voulait un design qui soit intemporel, et comme on n\u2019\u00e9tait pas s\u00fbrs de retrouver les m\u00eames camions, il fallait aussi que ce soit un design assez simple, qu\u2019on puisse reproduire sur n\u2019importe quel v\u00e9hicule et que les gens identifient facilement.<\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n
Van Leeuwen, c\u2019est le nom de famille de Pete et Ben. Pourquoi avoir choisi ce nom-l\u00e0 ?<\/strong>
\nAu d\u00e9part, on avait choisi \u00ab Churn \u00bb, mais nos avocats ont trouv\u00e9 que c\u2019\u00e9tait trop proche d\u2019un autre nom de marque, ce qui risquait de nous attirer des ennuis \u00e0 long terme. Pete et Ben n\u2019avaient pas trop envie d\u2019utiliser leur nom, mais moi, je trouvais que \u00e7a collait parfaitement. \u00c7a rend super sur notre logo, \u00e7a sonne bien (une fois qu\u2019on sait le prononcer) et c\u2019est assez logique puisque c\u2019est le nom de deux membres fondateurs. C\u2019est vrai que c\u2019est dr\u00f4le que ce soit moi, la seule non-Leeuwen du lot, qui aie \u00e9t\u00e9 la plus emball\u00e9e.<\/p>\n
Je ne me vois vraiment pas du tout conduire un de ces gros camions \u00e0 New York\u2026 C\u2019est quelque chose qui vous a pris du temps \u00e0 ma\u00eetriser, la conduite ?<\/strong>
\nLes gar\u00e7ons ont tout de suite \u00e9t\u00e9 \u00e0 l\u2019aise parce qu\u2019ils avaient d\u00e9j\u00e0 conduit des camions. Moi, j\u2019\u00e9tais un peu stress\u00e9e parce qu\u2019en Australie, on conduit \u00e0 gauche, et qu\u2019en plus, \u00e0 Melbourne, j\u2019avais une voiture minuscule. Mais comme je n\u2019ai pas eu trop le choix, je m\u2019y suis mise. Du coup, je conduis \u00e7a comme je conduirais une voiture normale.<\/p>\n
Et pour se garer, alors ? J\u2019imagine que les spots o\u00f9 vous vous arr\u00eatez sont assez strat\u00e9giques.<\/strong>
\nOn a d\u00e9but\u00e9 avec deux camions, et il faut savoir qu\u2019\u00e0 cette \u00e9poque, en 2008, il n\u2019y avait pas autant de food trucks. Et puis on n\u2019\u00e9tait pas exactement sur le m\u00eame cr\u00e9neau que Mr. Softee (camions \u00e0 glaces traditionnels). Le camion \u00e0 l\u2019angle de Prince et Greene, un de nos premiers emplacements, \u00e9tait vraiment id\u00e9alement situ\u00e9, surtout si l\u2019on pense aux loyers pratiqu\u00e9s dans ce genre de quartier. L\u00e0-bas, il y a toujours \u00e9norm\u00e9ment de passants et de touristes.<\/p>\n
Il faut un permis sp\u00e9cial ?<\/strong>
\nOui, on a des permis valables dans toute la ville, du coup on peut se garer dans les cinq districts, \u00e0 l\u2019exception des endroits o\u00f9 personne n\u2019a le droit de se garer, genre Fifth Avenue, pr\u00e8s des boutiques de luxe. Je crois que l\u00e0 o\u00f9 \u00e7a fonctionne le mieux, c\u2019est Lower Manhattan. Au d\u00e9but, on allait dans l\u2019Upper West Side, mais \u00e7a marche moins bien, maintenant.<\/p>\n
Cette nouvelle mode des food trucks a-t-elle eu une incidence sur votre activit\u00e9 ? Vous avez \u00e9t\u00e9 des pr\u00e9curseurs en la mati\u00e8re.<\/strong>
\nDifficile \u00e0 dire. On s\u2019est pas mal d\u00e9velopp\u00e9s, en passant de 2 \u00e0 6 camions et en ouvrant trois boutiques, donc les gens peuvent trouver nos glaces dans pas mal d\u2019endroits. D\u2019une certaine mani\u00e8re on a un peu cannibalis\u00e9 notre propre activit\u00e9, mais je pense qu\u2019on continue \u00e0 proposer un produit unique et qu\u2019on a la chance d\u2019avoir une client\u00e8le vraiment fid\u00e8le\u2026. Tant qu\u2019on ne perdra pas nos spots \u00e0 cause des autres camions. Parfois, dans certains quartiers satur\u00e9s, les flics s\u2019en m\u00ealent et c\u2019est un peu frustrant, surtout quand on est l\u00e0 depuis des ann\u00e9es et qu\u2019on voit tous les nouveaux camions rappliquer\u2026 mais en m\u00eame temps, plus on est de fous, plus on rit. J\u2019esp\u00e8re juste que les nouveaux arrivants profiteront des faibles co\u00fbts de fonctionnement pour offrir des produits de qualit\u00e9 et qu\u2019ils n\u2019ouvrent pas juste un camion pour \u00eatre dans le coup. D\u2019ailleurs, on le voit, il y a plein de camions qui ferment tr\u00e8s vite, sans doute parce que les gens pensent que c\u2019est un moyen de se faire de l\u2019argent facilement, alors qu\u2019en fait, c\u2019est un vrai boulot. Nous, on vend un produit simple \u00e0 g\u00e9rer, on n’a aucune perte, ce qu\u2019on ne vend pas un jour, on le vend le lendemain.<\/p>\n
Et les \u00e9missions produites par les camions ? Ils sont un peu \u00e9cologiques ?<\/strong>
\nLe moteur de nos camions ne tourne que lorsqu\u2019on roule, et on ne le laisse jamais tourner comme certains autres camions. On utilise des cong\u00e9lateurs \u00e0 plaques que l\u2019on ne branche que la nuit, donc ils fonctionnent silencieusement et sans \u00e9lectricit\u00e9 le jour. Nous avons des petits g\u00e9n\u00e9rateurs qui alimentent l\u2019\u00e9clairage, les caisses enregistreuses et les pompes \u00e0 fudge. Donc les camions sont quand m\u00eame assez verts. On utilise aussi des petites coupelles biod\u00e9gradables en bagasse (fibre de canne \u00e0 sucre), ainsi que des cuill\u00e8res et des gobelets fabriqu\u00e9s \u00e0 partir de ma\u00efs.<\/p>\n
La glace est un produit saisonnier, alors comment est-ce que vous avez compos\u00e9 avec \u00e7a, surtout au d\u00e9but, quand vous n\u2019aviez pas encore le boutiques ?<\/strong>
\nAu d\u00e9but de la saison, quand il y a encore des journ\u00e9es pluvieuses, c\u2019est un peu d\u00e9moralisant. On sort d\u2019un hiver ultra-long, on a envie de soleil, mais voil\u00e0, il pleut et on ne peut pas sortir le camion.<\/p>\n
Cela \u00e9tant, on vend aussi du caf\u00e9. On a commenc\u00e9 en en proposer d\u00e8s la deuxi\u00e8me ann\u00e9e, et \u00e7a nous a beaucoup aid\u00e9s \u00e0 nous maintenir \u00e0 flot pendant l\u2019hiver. En plus on trouvait que c\u2019\u00e9tait un produit qui allait bien avec la glace.<\/p>\n
Les boutiques comme les camions proposent de la glace toute l\u2019ann\u00e9e. C\u2019est s\u00fbr, on ne sert pas beaucoup de glaces dans les camions l\u2019hiver, mais on en vend quand m\u00eame un peu. On essaie surtout de trouver des bons spots et de faire des longues journ\u00e9es pendant les mois d\u2019\u00e9t\u00e9.<\/p>\n
Tout ce qui tourne autour de la restauration en g\u00e9n\u00e9ral est souvent une affaire de patience. Est-ce que c\u2019\u00e9tait frustrant au d\u00e9but ? Combien de temps il vous a fallu avant de sentir que vous \u00e9tiez bien implant\u00e9s sur le march\u00e9 ?<\/strong>
\nAvec la glace, on a eu de la chance. On a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s bien per\u00e7us et rentables d\u00e8s le premier jour. C\u2019\u00e9tait \u00e0 SoHo, on a regard\u00e9 par la vitre et on a vu une file se former\u2026 \u00e7a n\u2019a pas chang\u00e9 depuis.
\nOn a ouvert notre bo\u00eete en pleine crise \u00e9conomique. D\u2019ailleurs, Ben avait \u00e9crit sur le business plan : \u00ab La glace r\u00e9siste \u00e0 la crise \u00bb, ce qu\u2019on a eu l\u2019occasion de prouver. C\u2019est au moment o\u00f9 on a ouvert, en juin 2008, que la situation \u00e9conomique s\u2019est vraiment d\u00e9grad\u00e9e, et pourtant, les gens faisaient bien la queue devant le camion. Une boule de glace co\u00fbte 4 dollars, et \u00e0 ce prix-l\u00e0, une boule de glace de qualit\u00e9, \u00e7a reste un luxe accessible, c\u2019est quelque chose qui r\u00e9conforte, et du coup, on a profit\u00e9 de cet effet.<\/p>\n
Comme on n\u2019\u00e9tait pas oblig\u00e9s de r\u00e9injecter tout notre argent dans des loyers et qu\u2019on conduisait nous-m\u00eames les camions, les d\u00e9buts n\u2019ont pas \u00e9t\u00e9 si durs, finalement. On vivait modestement et on avait des charges mod\u00e9r\u00e9es, \u00e7a s\u2019est bien \u00e9quilibr\u00e9.<\/p>\n
Je sais que les ingr\u00e9dients sont particuli\u00e8rement importants, et qu\u2019utiliser des ingr\u00e9dients produits localement peut \u00eatre plus cher. Pourquoi est-ce que \u00e7a vous tenait autant \u00e0 c\u0153ur et est-ce que \u00e7a a jou\u00e9 dans le succ\u00e8s de la marque ?<\/strong>
\nPour nous, c\u2019est ce qui compte le plus. Au d\u00e9but, on a un peu analys\u00e9 les autres glaces et on s\u2019est demand\u00e9 : \u00ab Mais pourquoi ils ajoutent de la gomme de guar ou des \u00e9paississants alors qu\u2019on peut faire de la glace avec du lait, de la cr\u00e8me, du sucre de canne, des jaunes d\u2019\u0153ufs, de la vanille et obtenir un r\u00e9sultat exceptionnel ? Pourquoi est-ce que personne ne vend ce type de glace ? \u00bb Les additifs ne sont pas n\u00e9cessaires puisque le produit est congel\u00e9 et donc longue conservation.<\/p>\n
On a vraiment r\u00e9volutionn\u00e9 le march\u00e9, et m\u00eame quand on a trouv\u00e9 notre premi\u00e8re usine de production, les gens nous ont dit : \u00ab H\u00e9, vous devriez utiliser du lait en poudre \u00bb, mais on a refus\u00e9 : \u00ab Pas question, le lait en poudre, ce n\u2019est pas bon, \u00e7a n\u2019a rien \u00e0 faire dans nos glaces \u00bb. On ne fera jamais de compromis sur la qualit\u00e9. \u00c7a ne nous est encore jamais arriv\u00e9, mais si un jour on n\u2019a pas le choix, on pr\u00e9f\u00e9rera rogner sur un autre budget que celui des ingr\u00e9dients.<\/p>\n<\/div>\n
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\nA mesure qu\u2019on se d\u00e9veloppe, notre pouvoir d\u2019achat s’am\u00e9liore, on est donc en mesure de traiter directement avec les producteurs de pistaches en Sicile, plut\u00f4t que de passer par un interm\u00e9diaire. En revanche, on ne ma\u00eetrise absolument pas le co\u00fbt des produits laitiers. Du coup, c\u2019est vrai que nos prix ont augment\u00e9 ces cinq derni\u00e8res ann\u00e9es, mais c\u2019est normal. Certains trouvent que nos glaces sont ch\u00e8res, mais si c\u2019est pour faire des compromis sur les ingr\u00e9dients, autant fermer. Nos produits incarnent nos valeurs. On ne veut surtout pas utiliser des ingr\u00e9dients moins bons.<\/p>\n
Les gens nous demandent parfois si on a envie de vendre notre affaire, mais je pense que personne ne la g\u00e8rerait comme nous. Ce serait vraiment triste de vendre et de voir nos successeurs modifier le produit. Les clients font la diff\u00e9rence : ils n\u2019arrivent pas vraiment \u00e0 identifier ce que c\u2019est, mais quand ils mangent nos glaces, ils se sentent bien. La glace n\u2019est pas caoutchouteuse ni \u00e9c\u0153urante.<\/p>\n
Vous avez envisag\u00e9 d\u2019ouvrir d\u2019autres boutiques, ailleurs qu\u2019\u00e0 New York ?<\/strong>
\nOui, on a beaucoup h\u00e9sit\u00e9. Depuis le d\u00e9but, on a des envies de Californie, parce que c\u2019est un march\u00e9 annuel. Mais logistiquement, ce serait un cauchemar. Un ou deux d\u2019entre nous seraient oblig\u00e9s d\u2019aller s\u2019\u00e9tablir l\u00e0-bas.<\/p>\n
On est vendus chez Whole Foods depuis le d\u00e9but, donc je pense que la cl\u00e9 d\u2019un d\u00e9veloppement \u00e0 l\u2019\u00e9chelle nationale, ce sera surtout la vente de nos glaces en magasin ou grande surface. Ce serait g\u00e9nial d\u2019avoir plus de camions, mais on est d\u00e9j\u00e0 tr\u00e8s occup\u00e9s ici.<\/p>\n
Surtout depuis l\u2019ouverture de votre restaurant balinais Selamat Pagi<\/a> \u00e0 New York. Je suis s\u00fbre que vous devez \u00eatre ultra occup\u00e9s.<\/strong>
\nC\u2019\u00e9tait notre QG en fait, l\u00e0 o\u00f9 on fabrique toutes nos glaces. L\u2019id\u00e9e du restaurant n\u2019est venue qu\u2019apr\u00e8s, parce qu\u2019on avait pas mal de place et que j\u2019adore la cuisine balinaise.<\/p>\n
J\u2019aimerais beaucoup avoir un mentor, il faut que je m\u2019en trouve un.<\/p>\n
Avec tous ces gens qui vous entourent, est-ce que vous avez l\u2019impression de faire partie d\u2019une grande communaut\u00e9 ?<\/strong>
\nOui, c\u2019est vraiment sympa. Je ne suis l\u00e0 que depuis 6 ans, mais j\u2019ai l\u2019impression que j\u2019ai mes rep\u00e8res et que mes racines sont ici, \u00e0 Brooklyn. Je ne parle pas que pour Van Leeuwen. Tous les mardis soirs, j\u2019organise un truc qui s\u2019appelle No Lights No Lycra<\/a>, sorte de grande session de danse dans le noir, on est donc tr\u00e8s loin de Van Leeuwen. J\u2019aime tout, \u00e0 Brooklyn : la musique, la bouffe, l\u2019art, tout.<\/p>\n
Jetez un coup d\u2019oeil sur nos autres interviews ici<\/a>!<\/em><\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"