Il r\u00e8gne une tension incroyable avant chaque d\u00e9fil\u00e9 Chanel, comme si c’\u00e9tait l\u00e0 que tout le spectacle, la folie et le star-stystem de la fashion week se cristallisaient. Des centaines de badauds s’agglutinent devant le Grand Palais, on se fait hurler dessus par des vigiles \u00e9chauff\u00e9s par tant d’\u00e9lectricit\u00e9 et chaque c\u00e9l\u00e9brit\u00e9, \u00e0 l’int\u00e9rieur, cr\u00e9e des attroupements de photographes hurlants comme \u00e0 un photocall.<\/p>\n
C’est donc au bord de la crise de nerf et toute tremblante que je me suis assise, deux secondes avant que le d\u00e9fil\u00e9 ne commence.<\/p>\n
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Tout de suite la musique a commenc\u00e9, c’\u00e9tait une version remix\u00e9e par Michel Gaubert de A Forest, par The Cure. Je me suis sentie mieux : The Cure est l’un de mes groupes pr\u00e9f\u00e9r\u00e9s (mon pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, je crois) du monde.<\/p>\n
Et je me suis plong\u00e9e dans le d\u00e9cor.<\/p>\n
L’immensit\u00e9, la sublime noirceur de la for\u00eat d’hiver imagin\u00e9e par Karl (trop \u00e9mue, j’ai oubli\u00e9 de prendre la fiche \u00e0 la fin du d\u00e9fil\u00e9, dommage car \u00e7a m’aurait donn\u00e9 les noms des g\u00e9nies qui s’occupent des mises en sc\u00e8ne de Chanel… Je suis en train de me renseigner je vous dis \u00e7a tr\u00e8s vite) m’a vraiment emport\u00e9e et m’a rappel\u00e9 que tous les six mois, Chanel offre un d\u00e9fil\u00e9 merveilleux, immense, inspirant, et toujours po\u00e9tique.<\/p>\n
Laissant aux autres marques le soin de faire des d\u00e9fil\u00e9s, Chanel construit des monuments \u00e9ph\u00e9m\u00e8res.<\/p>\n
Le casting et les v\u00eatements m’ont beaucoup plu, et moi qui ne porte jamais de noir je me verrais bien dans les silhouettes que j’ai s\u00e9lectionn\u00e9, l\u00e0-haut.<\/p>\n
Puis ce fut le final et Karl est arriv\u00e9 au milieu de ses mannequins, souriant de ce sourire de \u00ab\u00a0brave chien\u00a0\u00bb tel qu’il le d\u00e9crit lui m\u00eame, qu’il d\u00e9teste montrer mais que je vois de plus en plus souvent sur son visage.<\/p>\n
Pour ma part, j’\u00e9tais redevenue parfaitement calme.<\/p>\n
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