Ceci est le volet IV de l\u2019histoire en 5 volets de\u00a0comment j\u2019ai trouv\u00e9 ma voie, si tant est que je l\u2019ai trouv\u00e9e<\/strong>. Apr\u00e8s \u00eatre pass\u00e9e par des jobs d\u2019\u00e9t\u00e9<\/a> d\u00e9fiant les lois de l\u2019\u00e9conomie, une fac de f\u00eate jusqu\u2019au bout de la night et un\u00a0premier job<\/a> acquis gr\u00e2ce \u00e0 une paire de bottes, j\u2019\u00e9tais enfin d\u00e9cid\u00e9 de confronter mes peurs… Et de me lancer<\/a>. Apr\u00e8s le r\u00eave… La r\u00e9alit\u00e9 :<\/em><\/p>\n Apr\u00e8s quelques mois \u00e0 gribouiller, \u00e0 raturer, \u00e0 jeter \u00e0 la poubelle et \u00e0 recommencer, j’avais r\u00e9ussi \u00e0 rassembler quelques illustrations dans ce qui prit la forme de mon premier book.<\/p>\n J’ai respir\u00e9 un grand coup, et j’ai d\u00e9cid\u00e9 qu’il \u00e9tait temps d’aller montrer mes esquisses \u00e0 des professionnels. J’ai pris un billet pour Paris.<\/p>\n <\/p>\n J’y \u00e9tais d\u00e9j\u00e0 all\u00e9e, bien s\u00fbr. J’y \u00e9tais all\u00e9e en vacances. J’avais trouv\u00e9e Paris belle, pluvieuse et… Snob. Mais je savais que c’\u00e9tait l\u00e0-bas, et nulle part ailleurs, que je pourrais rencontrer les gens qui allaient me faire progresser.<\/p>\n Des amis insistaient pour me donner des contacts, des gens \u00e0 aller voir. Moi, je refusais. Pas parce que j’\u00e9tais contre un petit coup de pouce, oh la la, pas du tout. C’est juste que je voulais que les gens \u00e0 qui j’allais aller montrer mon travail soient le plus honn\u00eate possible.<\/p>\n J’ai \u00e9pluch\u00e9 les ours des magazines, et, de ma plus belle voix (respire, respire), appel\u00e9 les directeurs artistiques.<\/p>\n Mon dieu comme c’\u00e9tait horrible de composer ces num\u00e9ros, comme je me sentais nulle, \u00e0 solliciter ces gens avec mon travail m\u00eame pas abouti !<\/p>\n \u00c0 mon premier voyage \u00e0 Paris, je crois que j’ai d\u00fb d\u00e9crocher… Un rendez-vous. Grand max. Les gens n’avaient pas le temps<\/em>. Ah. Oui. Je m’en serais dout\u00e9e. Mais j’\u00e9tais l\u00e0, et moi, j’avais tout mon temps<\/em>. Je suis all\u00e9e taper aux portes.<\/p>\n \u00c9videmment, c’\u00e9tait dur. \u00c9videmment, il pleuvait. \u00c9videmment, je r\u00eavais devant toutes les boutiques g\u00e9niales (Aaaaah Colette !!! Faut que je vous raconte !!!) alors que j’\u00e9tais fauch\u00e9e et que le moindre Zara me semblait \u00eatre la terre promise.<\/p>\n Mais je n’\u00e9tais pas triste. J’avais un r\u00eave.<\/p>\n Je n’avais jamais os\u00e9 r\u00eaver avant, et je savais \u00e0 quel point c’\u00e9tait pr\u00e9cieux. Mon r\u00eave me rendait vive, et courageuse.<\/p>\n Car si beaucoup de portes sont rest\u00e9es ferm\u00e9es, quelques unes se sont ouvertes. \u00c0 chaque fois, m\u00eame cinq minutes pass\u00e9es avec un DA m’apprenait beaucoup. M\u00eame les secr\u00e9taires des DA m’apprenaient beaucoup ! Et j’ai trouv\u00e9 que finalement, Paris n’\u00e9tait pas si gris.<\/p>\n Je suis rentr\u00e9e remplie d’avis et de conseils. Je savais que mon travail \u00e9tait m\u00e9diocre, mais j’avais une id\u00e9e de comment l’am\u00e9liorer. J’en savais plus sur mon nouveau m\u00e9tier. J’avais mis les pieds dans des magazines, des visages sur des directeurs artistiques. Mon r\u00eave, confront\u00e9 \u00e0 la vraie vie.<\/p>\n Dur, hein, quand m\u00eame. Tous les trois mois, je repartais \u00e0 Paris prendre ma douche froide.<\/p>\n Je me souviens avoir rencontr\u00e9 une illustratrice g\u00e9niale, \u00e0 un moment. Elle m’avait dit plein de choses… Dont la suivante : devenir illustratrice, \u00e7a prend 10 ans. Les boules.<\/p>\n Entre temps (Mais qu’est ce que mon histoire est longue !!!) (dites moi quand vous en avez marre, hein !) j’avais commenc\u00e9 \u00e0 me faire mon premier site web, pour pouvoir montrer mes dessins plus facilement. Comme j’avais appris le dessin toute seule, appris \u00e0 faire ma com toute seule, l\u00e0 j’apprenais le html, toute seule. Je ne savais pas que \u00e7a me servirait autant… Plus tard.<\/p>\n Au bout de l’ann\u00e9e que je m’\u00e9tais donn\u00e9e, j’ai re\u00e7u un coup de fil.<\/p>\n Encore aujourd’hui, je n’y crois pas.<\/p>\n C’\u00e9tait l’un des meilleurs agent d’illustrateurs de Paris. Elle avait vu mon site Internet et voulait me rencontrer. Je suis s\u00fbre que vous allez me croire si je vous dit que j’ai pleur\u00e9, puis bu le champagne, puis pleur\u00e9, puis bu le champagne, puis appel\u00e9 ma m\u00e8re, puis pleur\u00e9, puis… J’ai pris mon billet pour Paris.<\/p>\n Je me souviens parfaitement du jour o\u00f9 je l’ai rencontr\u00e9e.<\/p>\n C’\u00e9tait au coeur de l’hiver. Il faisait -12. J’avais mon jean pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, une paire de Moon Boots noires et une parka bien \u00e9paisse. J’avais mon book \u00e0 la main et des fantasmes d’avenir radieux. J’\u00e9tais tellement congel\u00e9e et tellement, mais tellement intimid\u00e9e.<\/p>\n Je suis rentr\u00e9e dans son bureau. Elle a lev\u00e9 un oeil distrait sur moi. Elle a regard\u00e9 mon book rapidement, m’a pos\u00e9 quelques questions. Puis apr\u00e8s quelques minutes, elle m’a dit :<\/p>\n \u00a0\u00bb Vous n’y arriverez jamais. Vous n’avez pas le bon look.\u00a0\u00bb<\/p>\n Presque dix ans apr\u00e8s, je suis encore sonn\u00e9e par cette remarque. Qui me paraissait \u00e0 l’\u00e9poque tellement m\u00e9chante, tellement snob, tellement d\u00e9plac\u00e9e. Merde. J’\u00e9tais l\u00e0 pour vendre mes dessins, non ? Pas pour me vendre moi !!! J’\u00e9tais r\u00e9volt\u00e9e.<\/p>\n Je n’ai compris que bien plus tard ce qu’elle voulait me dire.<\/p>\n Je n’ai compris que bien plus tard \u00e0 quel point… Elle avait raison.<\/p>","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Ceci est le volet IV de l\u2019histoire en 5 volets de\u00a0comment j\u2019ai trouv\u00e9 ma voie, si tant est que je l\u2019ai trouv\u00e9e. Apr\u00e8s \u00eatre pass\u00e9e par des jobs d\u2019\u00e9t\u00e9 d\u00e9fiant les lois de l\u2019\u00e9conomie, une fac de f\u00eate jusqu\u2019au bout de la night et un\u00a0premier job acquis gr\u00e2ce \u00e0 une paire de bottes, j\u2019\u00e9tais enfin […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[475,1398,15],"tags":[304,4456,2284,239],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/13964"}],"collection":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=13964"}],"version-history":[{"count":12,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/13964\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":47204,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/13964\/revisions\/47204"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=13964"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=13964"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/wp.wearedore.com\/fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=13964"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}